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«Mes cartes invitent à s’égarer»

La pause forcée COVID-19 lui a permis d’allier trois passions: la marche, l’art et la cartographie. Lors d’une excursion urbaine à Genève, Jean-Louis Johannides fait prendre à LA RANDONNÉE des chemins de traverse.
28.02.2025 • Texte: Patricia Michaud, Photos: Sam Buchli
Jean-Louis Johannides explique le fonctionnement d’une carte De traverse à la rédactrice Patricia Michaud.

De mémoire de randonneuse, c’est la première fois que j’attaque une excursion face à une barre d’immeubles. Et pas n’importe laquelle: cité genevoise emblématique construite à la fin des années 1960, le Lignon a été imaginé pour héberger pas moins de 10 000 personnes. En sortant du tram face à ce mammouth de béton dont l’édifice le plus haut compte 30 étages, le photographe Sam Buchli et moi nous sentons d’autant plus décontenancés qu’il pleuvine et qu’un vent glacial fouette nos visages. Nous remontons les capuches de nos vestes en Gore-Tex et nous dirigeons vers l’homme élancé qui nous attend en souriant.

Jean-Louis Johannides porte une tenue qui lève déjà un coin de voile sur ses activités privées et professionnelles: sous le coupe-vent technique de l’adepte des sports de montagne, il a enfilé un pull en laine bohème qui ne détonerait pas dans les coulisses d’un théâtre. Notre guide du jour me tend une carte topographique au format standard, mais dont la couleur violet pétant annonce qu’on a affaire à un objet pas tout à fait conventionnel. Deux parties le composent: un carnet intitulé «Présence des oiseaux», contenant des textes de l’écrivain suisse Jérémie Gindre, ainsi qu’une carte de randonnée à proprement parler.

Lorsque je déplie cette dernière, je suis interpellée par la densité du contenu qui y est imprimé. Chaque centimètre de papier, qu’il s’agisse du recto ou du verso, a été exploité. Sur fond de carte topographique officielle, dessins et annotations de l’artiste visuelle Annaëlle Clot valsent dans une joyeuse explosion de couleurs avec des indications pratiques, des informations sur la flore ou encore des réflexions poético-philosophiques. Je parviens sans trop de difficulté à repérer le point de départ de cette excursion d’un peu moins de 11 km, qui mène en quelque 3h30 à la gare de Lancy-Bachet.

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