Randonner en été

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Fleurs nouvelles et arbres vénérables N° 1511
Thalheim AG, Unterdorf — n • AG

Fleurs nouvelles et arbres vénérables

Juste après la première montée depuis le paisible petit village de Thalheim, on tombe sur les ruines du château de Schenkenberg. Les vestiges laissent deviner la prestance de cette installation habsbourgeoise datant du XIIIe siècle. On y trouve la première aire de grillade fixe d’une série qui parsème le chemin de randonnée jusqu’à Villnachern. Apporter son pique-nique et ramasser des rameaux en route est un must. Le chemin, large et souvent plat, traverse des forêts printanières aux frondaisons vert clair où des oiseaux gazouillent et des fleurs colorées éclosent. Dans la clairière après Älmhard se dresse une «chapelle d’arbres». Ces «chapelles», cultivées en collaboration avec les paysans locaux, sont une particularité du Parc du Jura argovien. Elles sont constituées d’un banc encadré de quatre arbres. Ces derniers sont encore jeunes, mais leurs frondaisons abriteront un jour un espace ombragé propice au repos. De retour dans la forêt, on découvre un hibou, un bouc et un lynx sculptés dans le bois. En haut de la colline de Linnerberg, la vue s’ouvre sur les Alpes de Suisse centrale. On se croirait presque revenu à une époque lointaine et l’on imagine avec peine que l’A3 traverse la montagne bien plus bas. Le chemin continue jusqu’à l’un des plus vieux et imposants arbres de Suisse: le tilleul de Linn. Il est vieux de plus de 800 ans. Selon la légende, il aurait été planté sur la tombe des nombreux habitants de Linn décimés par la peste et enterrés là faute de place dans le cimetière. La peste noire aurait dès lors épargné le village. Aujourd’hui, l’atmosphère est calme et paisible près de cet arbre qui a tant vécu mais se dresse encore.
Un paradis floral tout près de la frontière N° 1514
Rifugio Saoseo — t • GR

Un paradis floral tout près de la frontière

Le paysage sauvage du Val da Camp et ses champs de fleurs multicolores sont un enchantement. Le chemin passe entre les deux maisons en pierres naturelles du refuge Saoseo et se met à grimper. En un quart d’heure, on atteint le lac de Saoseo. Entouré d’aroles et de mélèzes, il ressemble à une émeraude scintillante. Des lauriers-roses des Alpes fleurissent sur ses rives. Le Val da Camp n’est pas trop exploité, et l’on y trouve ainsi une flore abondante en été. Le lac du Val Viola, un peu plus grand, invite à faire halte au bord de l’eau. Le chemin passe ensuite à côté d’une cabane en bois avant de tourner à droite, de traverser une rivière puis d’entamer une pente raide. À mi-hauteur environ, après un promontoire rocheux, un tapis de fleurs s’étend aux pieds des randonneurs: nigritelles, asters des Alpes, trèfles, campanules et bien d’autres encore. On peut même admirer des nigritelles jaunes et le très rare orchis nain des Alpes (Chamorchis alpina), difficile à apercevoir avec ses 5 à 15 cm de haut et son vert qui se fond dans le paysage. Cette espère ne pousse qu’entre 1500 et 2700 mètres d’altitude. L’orchis nain préfère les prairies bien fournies exposées au vent comme le Val da Camp. Le chemin passe ensuite par un col sans nom et redescend jusqu’au refuge Viola, en Italie, au charme très méridional. Un vieux chemin pavé mène au sommet du col du val Viola, mais il est conseillé de bifurquer à droite peu avant le col. Après quelques zigzags, on arrive au «Plan da la Genzana». Là, il faut prendre le chemin de droite, qui redescend dans la vallée de Campasciol et au lac du Val Viola. Ici aussi, de sublimes fleurs poussent au pied des rochers, notamment l’arnica, la campanule et la griffe du diable.
Châtaignes, escaliers et rustici dans le Tessin N° 1505
Maggia — t • TI

Châtaignes, escaliers et rustici dans le Tessin

Des milliers de pierres plates ont été empilées pour construire des escaliers, des chemins et des passerelles et permettre au bétail, sans doute abondant autrefois, de gagner les prairies les plus reculées de la Valle del Salto. Le soin apporté à la construction des chemins montre à quel point les Alpes étaient importantes jadis pour la subsistance des habitants des montagnes. Aujourd’hui, seules quelques chèvres s’égaillent encore dans la vallée, et naturellement les randonneurs qui, pendant cette boucle, plongeront au plus profond du patrimoine culturel du Tessin. Près de la Cappella della Pioda, le chemin se ramifie: le chemin de droite (gauche orographique) est ombragé et frais même en été, il se prête donc bien à la montée. Le chemin ourlé de vénérables châtaigniers passe régulièrement près d’anciennes maisonnettes, les rustici, dont certaines sont à moitié détruites, d’autres magnifiquement retapées et servent aujourd’hui de maisons de vacances. Grâce à ces habitations, des clairières subsistent, qui favorisent la biodiversité et font aussi le charme de cette randonnée. Tout au fond de la vallée, là où l’on traverse le Riale del Salto près d’un petit barrage, ô surprise: deux piscines naturelles à l’eau cristalline invitent à la baignade. Après ce plongeon rafraîchissant, on attaque de bon pied la dernière montée jusqu’au point culminant de la randonnée. Il ne reste ensuite qu’à redescendre la vallée du côté ensoleillé. Peu avant la Cappella della Pioda, un joli pont de pierre ancien très haut perché mène à nouveau de l’autre côté de la rivière. Cette boucle variée est ainsi terminée, et l’on peut rattraper ce qu’on avait raté à la montée, à savoir compter les marches qui ramènent à Maggia à travers le vignoble...
Val Bavona automnal N° 1560
San Carlo — o • TI

Val Bavona automnal

Les Alpes qui surplombent le Val Bavona contrastent avec la vallée. Elles sont vastes, aériennes et colorées en automne. Les itinéraires sur ces hauteurs plairont aux randonneurs qui aiment les marches exigeantes. En effet, les chemins mènent souvent sur des escaliers raides, comme durant cette randonnée difficile, qui peut aussi être répartie sur deux jours avec une nuitée au refuge Piano delle Creste. En face du hameau de San Carlo, le chemin traverse une forêt de hêtres, puis de bouleaux et de mélèzes. Vers 1700 mètres, les arbres disparaissent. Peu après, on aperçoit les chalets de Corte Grande. Le chemin enjambe alors ruisseaux et buissons d’aulne: un signe indubitable que l’homme s’est retiré. L’exploitation alpestre a été abandonnée dans le Val d’Antabia en 1967. Les chalets de Pianascióm ont été transformés en refuges. De la cabane, il faut monter en direction du Laghetti d’Antabia. Au premier lac, le chemin bifurque à gauche vers l’alpage de Solögna. A travers plaques de roche, pierriers et parfois une végétation aride, il mène au col Bocchetta Fornasèl. On traverse sur les prochains 300 mètres le pierrier de Mött, le versant pentu de l’alpage de Solögna, et l’on atteint un piton rocheux duquel on peut admirer le vaste pâturage et la vallée de la Maggia. Instinct et sens de l’orientation sont alors de mise. La signalisation se fait rare. Le sentier monte vers le sud-est à travers une large brèche dans la paroi rocheuse et mène aux chalets de Sedone. Le chemin est ensuite en meilleur état. Il traverse Corte Grande et Corte Nuovo puis des forêts de mélèzes sur des escaliers escarpés descendant jusqu’au village de Roseto.
Val Verzasca vu d’en haut N° 1561
Frasco, Chiesa — e • TI

Val Verzasca vu d’en haut

En automne, par beau temps, rien ne laisse deviner le côté sauvage, voire dangereux, des montagnes du nord du Tessin. Rien, hormis la marque jaune sur la tour de l’église San Bernardo, à Frasco, qui atteste le niveau atteint par l’avalanche meurtrière de 1951 (5 morts). C’est ici que débute une randonnée de deux jours qui mène jusqu’à 2433 mètres d’altitude, gravissant des pentes raides avant de redescendre vers la vallée romantique de la Verzasca. L’itinéraire remonte lentement la rive de l’Efra jusqu’à Montada, un ancien mayen. Au-dessus, des ruisseaux convergent avant de dévaler la pente sous forme de cascade. Un chemin sinueux monte alors vers l’Alpe dell’Efra et le Lago d’Efra. En automne, ce lieu fait le bonheur des amateurs de myrtilles. La Capanna Efra, but de l’étape, se dresse à trente minutes du lac. Cette cabane autosuffisante propose des boissons et des provisions pour des repas simples. Après une nuit paisible dans l’ancienne étable, la randonnée se poursuit jusqu’au Passo di Gagnone. Le col offre une vue superbe sur la vallée de la Léventine et les Alpes du Sud des Grisons. Avant d’atteindre le point culminant, le Bocchetta dello Scaiee, il faut encore vaincre 200 mètres de dénivelé et franchir un passage très exposé sécurisé par des chaînes. Le sommet de Scaiee, un peu plus haut, vaut le détour. La longue descente jusqu’à Lavertezzo passe par le col de Bassa di Motto et l’alpage de Mazèr. De là, l’itinéraire emprunte des chemins de pierres plates jusqu’à Corte Nuovo avant de piquer du nez jusqu’à Agro. Encore une heure et 45 minutes et c’est l’arrivée au fameux Pont des Sauts qui enjambe la Verzasca, à Lavertezzo.
De l’alpage d’Iffig aux chutes de la Simme N° 1642
Iffigenalp — e • BE

De l’alpage d’Iffig aux chutes de la Simme

Au départ, sur l’alpage d’Iffig, un bref retour en arrière sur la route s’impose pour rejoindre le sentier de montagne qui s’élève vers l’Alp Ritz, où un fromage d’alpage primé est en vente. Le haut-plateau de Langermatte est vite atteint. D’ici, un petit détour par une montée assez raide sur une crête permet d’accéder au sommet de l’Oberlaubhorn. Il est possible de poursuivre jusqu’au replat en contrebas, orné d’une croix. C’est dans cette région qu’une bataille de femmes, la «Wyberschlacht», aurait eu lieu à l’époque de la Réforme alors que les hommes de La Lenk étaient partis à la guerre. Le chemin menant au col du Rawyl, en Valais, passait autrefois par Langermatte. Selon la légende, les Valaisans y avaient volé du bétail pour l’emmener chez eux, mais des garçons de La Lenk rapatrièrent les bêtes de nuit, lors d’une opération secrète. Les Valaisans fâchés franchirent à nouveau le Rawyl mais les femmes armées de fourches et de faux les attendaient sur le plateau de Langermatte et les mirent en fuite. Retour à Langermatte: le chemin traverse une forêt de mélèzes qui évoque plutôt le Valais, en direction des fascinantes Sept Fontaines. L’eau de fonte des glaciers du Rezli et de la Plaine Morte s’infiltre dans le sous-sol et jaillit de sept fissures creusées dans la roche karstique. Tout au long de la descente, plusieurs cascades apparaissent le long du chemin, la place d’honneur revenant aux chutes de la Simme près du pont de Barbara, où les gouttelettes d’eau rafraîchissent à coup sûr. Pour rejoindre le but de la randonnée, marcher le long de la route ou longer la Simme sur un étroit sentier un peu cahoteux et glissant par temps humide.
Le Jura entre Sonvilier et Le Noirmont N° 1643
Sonvilier — t • BE

Le Jura entre Sonvilier et Le Noirmont

Pour faire cette randonnée, mieux vaut ne pas avoir peur des vaches et des chevaux ni s’inquiéter lorsque toute trace du chemin disparaît par endroits. Bien souvent, il faut se fier à la direction signalée par un panneau indicateur et attendre l’autre bout d’un pâturage pour repérer un balisage, sur un terrain typiquement jurassien! Derrière Sonvilier, le sentier s’élève en pente raide dans la Forêt du Droit puis traverse une sorte de fossé dans les bois pour rejoindre les pâturages de la ferme équestre L’Assesseur. Il passe à travers les enclos, d’un indicateur à l’autre, avec de longs intervalles sans trace de chemin. La randonnée se poursuit par d’agréables montées et descentes dans ces vastes Franches-Montagnes qui, comme la chaîne du Mont-Soleil ou celle du Chasseral, appartiennent géologiquement au Jura plissé. Ici, l’érosion a toutefois nettement plus rongé les plis élevés pour ne laisser qu’un haut-plateau ondulé. Voici bientôt la dépression de terrain de La Chaux d’Abel. Durant la Réforme, des anabaptistes fuirent en nombre l’Oberland bernois et l’Emmental pour se retrouver ici, où une communauté est toujours active. Derrière la Petite Coronelle, le chemin passe devant leur chapelle et rejoint assez vite Les Bois. Le parcours mène d’abord vers Le Boéchet puis, à la bifurcation suivante, en dessous des Bois, prend la direction de «Sur la Croix». Une longue arête parsemée de passages boisés et de murs de pierres sèches offre de belles vues sur la région. Peu avant Le Noirmont, le chemin quitte l’arête pour se rapprocher du rural «La Saigne aux Femmes» et traverse un vallon et un flanc boisé vers Le Noirmont. Au-dessus de la jolie bourgade aux nombreuses auberges se dresse la clinique de réadaptation cardiovasculaire, dont les patients pratiquent presque chaque jour la randonnée dans les Franches-Montagnes.
La Valsainte – Charmey par le sentier agricole N° 1615
La Valsainte — y • FR

La Valsainte – Charmey par le sentier agricole

C’est une douce balade qui allie contemplation, nature et paysages façonnés par la main humaine. Le départ se situe à La Valsainte, une magnifique chartreuse, dont la disposition des bâtiments donne à méditer sur l’équilibre des formes. On suit ensuite le sentier agricole créé par le Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut avec les agriculteurs de la région faisant partie d’un réseau écologique. Des panneaux didactiques renseigneront les promeneurs curieux. Depuis la chartreuse, la balade débute dans la forêt jouxtant l’arrière des bâtiments conventuels. Fraîcheur assurée en se dirigeant vers la rivière du Javro, qui a donné son nom à cette vallée appréciée pour le calme qu’elle dégage. Le pont de bois franchi, une place de pique-nique attend déjà ceux qui désirent rêver auprès de l’eau claire. On remontera ensuite vers la route communale. Après quelques minutes, on emprunte un sentier bucolique qui conduit jusqu’à Charmey, d’abord en ligne droite, puis qui bifurque pour traverser pâturages et forêt avant d’arriver à l’alpage de Montminard. Le parcours offre une vue sur un panorama de montagnes, sur la vallée et ses paysages agricoles typiques: prairies, granges, fermes sans oublier les arbres isolés, les vergers et les haies qui faisaient à l’époque la richesse des agriculteurs. L’arrivée à Charmey permet de découvrir ce village préalpin qui propose aux visiteurs une palette d’activités: bains, musée et restaurants avec leurs spécialités gruériennes. Sans oublier l’ancienne forge de La Tzintre, ainsi que les caves à fromages d’alpage qui accueillent jusqu’à 1500 meules de Vacherin Fribourgeois AOP et 6000 pièces de Gruyère AOP.
Imposantes Gastlosen N° 1616
Gastlosen, Mauzes Bergle — t • FR

Imposantes Gastlosen

Le tour des Gastlosen est non seulement une randonnée particulièrement diversifiée mais au niveau nature, c’est aussi une expérience à part entière. Ces parois calcaires, ayant parfois près de 300 m de haut, soulevées à la verticale lors de la formation des Alpes, impressionnent par leur majesté. La chaîne est d’ailleurs classée paysage et géotope d’importance nationale. La marche débute au Mauzes Bergle à l’arrivée du télésiège. Rapidement, on aperçoit le Chalet du Soldat. Le sentier traverse la forêt du Stillwasserwald, ambiance mystérieuse avec des arolles postés sur des gros blocs de rochers au pied des falaises. En chemin, le randonneur découvre le Grossmutterloch, une trouée dans la paroi du Pfadflue. Selon la légende, cette cavité est due au diable qui, fâché, a jeté sa grand-mère contre la paroi. Les géologues y voient plutôt un phénomène naturel d’érosion lié à la présence de failles dans la roche. Une fois passé le Chalet du Soldat et sa belle terrasse plein sud, un tronçon un peu plus technique conduit au col du Loup (1915 m). De ce point culminant, le sentier longe le flanc sud des Gastlosen avec des pâturages séchards et quelques pierriers au pied des falaises. Véritable paradis des grimpeurs, il n’est pas rare d’en apercevoir sur ces dalles calcaires sculptées par le ruissellement de l’eau et chauffées par le soleil. Lorsqu’on arrive à l’extrémité nord de la chaîne, le chalet d’alpage Grat, également buvette, marque un changement de direction. Le sentier redevient plus escarpé et plonge dans le versant nord vers la forêt du Mattenwald. Dans une ambiance plus fraîche et humide, on rejoint agréablement le Mauzes Bergle. La descente vers Jaun peut alors se faire soit en télésiège, en trottinette, ou à pied.
Vue sur trois lacs dans le canton d’Obwald N° 1496
Turren — l • OW

Vue sur trois lacs dans le canton d’Obwald

Depuis la station supérieure du téléphérique de Turren, grimper au sommet du même nom avant de débuter la randonnée vaut le détour. En haut, une tortue en fers à cheval contemple au loin les pics d’Obwald et d’Uri. Derrière le col du Brünig se dessinent les quatre mille mètres enneigés des Alpes bernoises. Des promeneurs préparent leurs grillades sur les aires officielles. La première partie de la randonnée relie Turren à la crête de Dundelegg par Dundel sur une route d’alpage asphaltée. Dans les pâturages et prairies humides, des papillons de toutes les couleurs virevoltent. Le sentier des papillons, que l’on suit par endroits, porte donc bien son nom. Grâce aux panneaux d’information sur le chemin, on peut essayer de reconnaître les papillons. On grimpe au Sädel, le point le plus élevé de la randonnée, par la dorsale herbeuse de Dundelegg. Bien plus bas, les eaux bleu-vert du lac de Lungern scintillent; au nord, suivant la luminosité, on voit les reflets bleu ardoise du lac de Sarnen et au loin, une bande pâle et délavée du lac des Quatre-Cantons. Trois lacs en un coup d’œil! Le chemin panoramique traverse des pâturages et de courts tronçons de forêt en descendant vers Feldmoos, l’imposante colline d’Ankenhubel pointant derrière les bâtiments d’alpage. Depuis la crête d’Äschligrat, on distingue déjà en contrebas, au bord du lac de Lungern, le but de la randonnée: le hameau de Kaiserstuhl avec sa gare et son auberge. Mais pour le moment, le chemin passe encore devant le joli alpage Emmeti puis descend abruptement dans la forêt vers Bürglen, avant de prendre la route qui longe la rive du lac. La plage et sa magnifique vue sur le col du Brünig invitent au repos. Heureux le randonneur qui a emporté son maillot de bain!
De Klewenalp NW à la vallée Grosstal UR N° 1498
Klewenalp — n • NW

De Klewenalp NW à la vallée Grosstal UR

Depuis la station supérieure de la télécabine, à Klewenalp, il vaut la peine de jeter un petit coup d’œil en arrière avant d’entamer la randonnée: on admire le lac des Quatre-Cantons, derrière le Rigi, à l’Est les sommets des Mythen. Les maisons de vacances de Klewenalp laissent rapidement la place à une petite route d’alpage emmenant les randonneurs à travers des paysages diversifiés. Après Tannibüel, le chemin de randonnée se transforme en petit sentier, qui l’été longe le trajet du télésiège jusqu’à la crête Chälenegg. Visible au loin, le sommet du Schinberg est encore plus impressionnant et escarpé de près. La randonnée traverse de courts pierriers avant d’atteindre son point le plus haut: le col Hinter Jochli, où les marcheurs aiment s’arrêter pour profiter d’une magnifique vue, notamment sur le Pilatus à l’ouest et sur l’éblouissant glacier du Blüemlisalp au-dessus de la vallée Grosstal. La descente se fait par les flancs du Schwalmis, striés de bandes rocheuses. C’est l’une des rares régions du monde où vit la Veloutée de la Suisse centrale. Comme les températures grimpent, cet escargot aimant le frais continue de prendre de l’altitude, mais les montagnes de la région ne seront bientôt plus assez hautes pour compenser le réchauffement climatique. En passant «Bei den Seelenen», on aperçoit plusieurs lacs ensoleillés sertis dans les prairies vallonnées. Dans leurs eaux peu profondes se reflètent les sommets Uri Rotstock, Brunnistock et Blackenstock. Le chemin de randonnée descend sur Gitschenen en passant par les alpages Ober et Unter Bolgen. La température remonte à mesure que l’on descend. Les marcheurs pourront choisir entre deux auberges à proximité de la station de télécabine pour se sustenter avant de rentrer.
La Basse-Engadine de village en village N° 1495
Lavin — z • GR

La Basse-Engadine de village en village

Après le long tunnel de la Vereina, le train des Chemins de fer rhétiques jaillit dans la lumière de la Basse-Engadine. Le paysage est fait de montagnes calcaires sauvages et d’étendues de forêt. L’excitation de la randonnée grandit encore sur le tronçon menant à Lavin. Le village a été presque entièrement détruit par les flammes en 1869 et reconstruit dans un style différent, avec des toits plats et des rues plus larges. Pour arriver au chemin de rive de l’Inn, il faut traverser le village, ce qui permet de découvrir son architecture accueillante. Là, on traverse le pont couvert en bois et on remonte la rivière sur un large chemin asphalté par endroits. L’étrange toponyme «Foura Baldriun» sur la carte correspond à une forêt pleine de gorges, de crevasses et de grottes. Durant la guerre de Trente Ans, les villageois s’y seraient cachés quand les armées autrichiennes envahirent la Basse-Engadine. Peu après, on atteint Susch, au pied du col de la Flüela, unique liaison directe entre le nord et la Basse-Engadine jusqu’à la construction du tunnel de la Vereina en 1999 et souvent fermé en hiver. Après Susch, le sentier continue de longer l’Inn. À Fuorcha, on passe devant les potences d’un ancien site d’exécution. Sur le tronçon suivant, des travaux étaient en cours en 2018 pour élargir les chemins forestiers. Le chemin étroit aurait été plus joli pour randonner, mais il y a désormais plus de place pour la cohabitation entre randonneurs et cyclistes. À Zernez, but de la randonnée, la «Glatscharia» et ses créations glacées ainsi que plusieurs restaurants attirent du monde. En outre, un tour du village et de ses innombrables bâtiments historiques s’impose.
Vue sur les hauts-lieux de Vals N° 1552
Vals, Zervreila — t • GR

Vue sur les hauts-lieux de Vals

Un gâteau aux pruneaux, ça n’a peut-être rien d’original et les buvettes d’alpage en proposent souvent, mais celui de la cabane Hängela est particulier: pâte à biscuit, pruneaux et noix caramélisées, le tout décoré de fruits et de crème fouettée. Cette création sort de la cuisine de Trudi Schnider, qui gère avec sa fille Nicole l’avenante cabane Hängela, au-dessus de Vals. Toutes deux tiennent à offrir une atmosphère chaleureuse mais aussi des mets faits maison, à base de produits régionaux et d’herbes aromatiques qui poussent devant la maison. La carte est courte, mais tous les plats sont préparés avec amour sur le fourneau à bois. La randonnée classique entre Zervreila et Vals, par Gadastatt, a autant de succès que la cabane car elle passe sur une brève distance par les hauts-lieux de la région. Après le trajet jusqu’au lac de Zervreila, il faut emprunter le mur du barrage et s’élever vers Frunt. En traversant l’ouvrage, ne pas manquer la photo du jour: le Zervreilahorn, une pointe rocheuse qui se reflète dans le lac. Au-delà du mayen de Frunt, les marcheurs montent et descendent jusqu’à Gadastatt. Nombre d’entre eux, ayant fait le plein de belles vues, descendent à Vals en télécabine. Mais pourquoi ne pas poursuivre sur le versant ensoleillé jusqu’au mayen de Stafelti, où la vue sur les montagnes de Vals s’accompagne de celle sur les toits du joli village? D’ici, la cabane Hängela (pas encore inscrite sur les cartes) et son fameux gâteau aux pruneaux n’est plus très éloignée. En la quittant, il ne faut pas se laisser décourager par la petite route monotone qui descend par le lieu-dit «An der Matta». Après le troisième virage en épingle à cheveux, les constructeurs du chemin ont eu pitié des marcheurs: un sentier en zigzags à travers prairies et forêts rejoint le centre de Vals.
Balade aux abords de la ville de Saint-Gall N° 1553
St. Gallen, Stahl — z • SG

Balade aux abords de la ville de Saint-Gall

Promenade à Saint-Gall ne rime pas forcément avec tour des trois étangs. En optant pour l’autre côté de la ville, il est possible de rejoindre en quelques minutes de bus à partir du centre une zone où dominent la forêt et la faune. De l’arrêt de bus «St. Gallen, Stahl», un chemin bien balisé monte à travers le quartier de Schoren, un lotissement de cheminots. Saint-Gall se présente ici sous un visage campagnard et insouciant. Le parcours entre dans la forêt, avec encore, en fond sonore, le grondement de l’autoroute, qui disparaît dès que les voitures pénètrent dans le tunnel de Rosenberg. La balade se poursuit ici et là à travers des clairières où apparaissent soudain des fermes isolées qui semblent enchantées. Le chemin monte enfin en direction de Strebel, un lieu délicieusement calme tout proche de la ville. Il est possible de faire une boucle supplémentaire par un chemin bien balisé dans la forêt, très apprécié des joggeurs. Ou alors de passer brièvement par l’agréable quartier de Rotmonten pour bifurquer assez vite sur le sentier pédestre en direction du Wildpark Peter und Paul. Ce chemin traverse une réserve naturelle, où une allée romantique invite à flâner. Voici enfin le parc Peter und Paul, qui abrite des animaux sauvages et possède un restaurant. Le chemin de randonnée traverse le parc en direction de Heiligkreuz. Du parc, il suffit d’un quart d’heure de descente dans la forêt pour rejoindre la ville. Le parc, gratuit, est toujours ouvert. Fondé en 1892 déjà, il fit l’acquisition, 14 ans plus tard, des premiers jeunes bouquetins du Val d’Aoste italien. A l’époque, les bouquetins des Alpes avaient pratiquement disparu. En 1911, les premiers adultes furent relâchés dans la vallée de Weisstannen, dans l’Oberland saint-gallois, ce qui marqua le début de la réintroduction des bouquetins dans les Alpes suisses.
Vers un mayen surplombant le Rheintal N° 1554
Start point — t • GR

Vers un mayen surplombant le Rheintal

Rares sont les lieux ensoleillés dans l’abrupt massif montagneux du Calanda, entre le Rheintal de Coire et la vallée de la Tamina. La région est densément boisée et ce n’est qu’au-delà de 2000 mètres qu’apparaissent de vastes alpages pour le bétail et d’imposantes pointes rocheuses. C’est sur l’un de ces rares sites exposés que les Walser s’installèrent au XVe siècle pour fonder le mayen de Batänja, bien au-dessus de Haldenstein. Ils y vivaient été comme hiver. En 1869, les derniers d’entre eux ont rejoint la vallée. Aujourd’hui, les maisons en bois brunies par le soleil sont habitées les week-ends et les vacances. Batänja est un lieu d’excursion qui se mérite. De Haldenstein, il faut franchir 900 mètres de dénivelé. Le chemin est toujours bien préparé, généralement sous la forme d’une petite route naturelle. La vue porte surtout sur les arbres mais, parfois, ceux-ci s’effacent pour laisser apparaître les rochers du massif du Calanda et le Rheintal. Oldiswald, Rängg et Bärenhag sont les lieux traversés pendant la montée. A 1399 mètres, voici enfin Batänja, ses bancs au soleil et son splendide panorama. De retour à Bärenhag, il faut emprunter un étroit sentier sur la gauche qui descend à Untervaz par Curtanätsch et Fallboden. La forêt accompagne les marcheurs jusqu’au bout et le sentier devient assez vite une petite route forestière. Le passage le long de rochers à pic et dans de sombres tunnels et la vue de vieux chênes près de Pramanengel font diversion. Ceux que les longs passages dans la forêt ont tendance à lasser apprendront avec intérêt que le Calanda est peuplé de loups depuis 2012. Une dizaine d’entre eux vivent en effet sur les flancs de la montagne. La randonnée vers Batänja traverse leur territoire.
Vieux sentiers de la vallée de Binn N° 1555
Binn — s • VS

Vieux sentiers de la vallée de Binn

En parcourant l’abrupte gorge de Twingi, il faut songer au fait qu’il n’y a que quelques décennies de cela, les habitants étaient coupés du monde pendant l’hiver en raison du risque d’avalanches. Des roches à pic se dressent de part et d’autre et les chemins sont audacieusement taillés dans la pierre. Le car postal s’arrête au cœur du paisible village de Binn. D’ici, se diriger vers l’amont, traverser le vieux pont pour passer de l’autre côté de la Binna puis longer la route jusqu’à ce qu’un sentier bifurque en direction de Ze Binne. En offrant une vue sur la jolie chapelle, le parcours descend par de belles prairies vers ce hameau puis rejoint le petit lac d’accumulation où, l’été, se trouve une buvette. Le chemin pénètre ensuite dans la gorge de Twingi. Impossible de se tromper, il n’y a qu’une voie. Des deux côtés, de grandes parois rocheuses vertigineuses. Au bout de la gorge, le chemin rejoint la route pour la quitter à nouveau après quelques mètres sur la gauche. Voici l’ancien sentier romain qui descend en serpentant et en s’enfonçant dans la forêt. Au point le plus bas, le vieux pont romain permet de traverser le ruisseau. Le chemin s’élève ensuite en pente douce à travers la forêt et rejoint bientôt la chapelle de Blatt, où une pause s’impose. La vallée est à nouveau plus vaste et le sentier romain s’élargit lui aussi. Peu avant Bächernhäusern, la route est même asphaltée. Après avoir dépassé la chapelle, il est conseillé de faire un petit détour par le hameau et les champs, pour éviter de longer la route. Peut-être la fameuse tulipe de Grengiols sera-t-elle même visible. Du village de Grengiols, quelques minutes de marche le long de la route permettent de rejoindre la gare située en contrebas du village.
Du Rinderberg à la Horeflue N° 1556
Rinderberg — r • BE

Du Rinderberg à la Horeflue

Le Rinderberg est un magnifique belvédère. Il n'est pas surprenant qu'il y ait un si grand nombre de personnes. Une télécabine à six places permet d’accéder aisément au sommet. Et la randonnée jusqu’au Hornberg est elle aussi à la portée de chacun. Seniors, enfants ou personnes souffrant de problèmes articulaires peuvent parcourir le chemin de crête pas trop raide tout en admirant la vue sur les montagnes. En hiver, la région se transforme en un vaste domaine skiable, mais seules les remontées mécaniques le rappellent. La buvette de l’alpage de Parwenge, qui sert du fromage d’alpage, de la saucisse, du jambon mais aussi des glaces maison, se prête bien à une première halte. Lors de l’éclosion des fleurs, la région offre une vision étonnante. Les néophytes ont droit à de l’aide à partir du Hornberg. En effet, le chemin peu fréquenté sur la Horeflue est un sentier didactique équipé de petits panneaux présentant le nom et la photo des fleurs. Quel plaisir de découvrir que telle fleur se nomme le grand boucage et telle autre la globulaire à feuilles en cœur! Le bref passage sur la Horeflue étant exposé et raide, il est déconseillé aux randonneurs qui n’ont pas le pied sûr. En haut, une belle vue sur Gstaad récompense les efforts. On y trouve une table de pique-nique et un foyer pour grillades. Logiquement, le chemin du retour vers Horeneggli est tout aussi raide que celui de la montée. D’ici, un télésiège descend à Schönried. Les marcheurs peuvent cependant choisir le chemin qui mène à Saanenmöser. Il traverse des prairies pour rejoindre le petit village bien desservi par le train.
Paisibles Franches-Montagnes N° 1557
Le Prépetitjean — r • JU

Paisibles Franches-Montagnes

Il faut l’avouer: l’accès aux Franches-Montagnes n’est pas des plus aisés. Impossible de rejoindre l’une des localités de la région sans changer au moins trois fois de train. Un train qui, parfois, fait halte dans des lieux où l’œil peu exercé ne voit qu’une forêt et le petit bâtiment de la gare. Le Prépetitjean, l’un d’entre eux, se compose d’un hôtel et de deux ou trois fermes qui offrent parfois un logement. Et comme les fermes isolées sont ici légion, la région compte aussi de nombreuses petites routes asphaltées peu fréquentées. Ce sont ces routes qu’il faut suivre pour rallier Le Petit Bois-Derrière et son auberge. L’itinéraire traverse des champs et les célèbres pâturages jurassiens où paissent des chevaux, mais aussi des moutons ou des vaches allaitantes. Dans la forêt, les petites clairières se succèdent. Elles offrent tout à coup une vue sur une ferme ou un lièvre qui tressaute et disparaît dans les fourrés. Voici Les Rouges-Terres, qu’il faut contourner pour passer devant le café-restaurant du Sapin. Ici, un petit détour par l’étang des Royes, magnifiquement isolé, est conseillé, avant l’approche du camping de Saignelégier. D’anciens sentiers se dirigent ensuite vers la localité, par des bois et des champs. Une petite chapelle rappelle que les chemins n’étaient pas très sûrs autrefois et que l’on craignait les bandits. Peu après, le vieux chemin aboutit à la route. Voici Saignelégier. Il est possible d’éviter la route principale pour rejoindre la gare en suivant les panneaux jaunes. L’itinéraire est plus compliqué, mais on s’en accommode puisqu’il traverse de belles prairies jurassiennes.
Vue panoramique sur le Rigi N° 1558
Rigi Scheidegg — m • SZ

Vue panoramique sur le Rigi

Il est rare qu’une région de montagne soit aussi bien desservie que celle du Rigi. Voilà pourquoi des groupes de touristes du monde entier rejoignent le sommet en train à crémaillère et n’en descendent que pour prendre quelques photos. Ceux qui aspirent à une plus grande quiétude emprunteront le téléphérique modernisé à Kräbel, au-dessus d’Arth-Goldau. Il mène en six minutes à peine vers le belvédère de Rigi Scheidegg, où commence le sentier panoramique vers Rigi Kulm. Jusqu’à Rigi Wölfertschen, le chemin est adapté aux fauteuils roulants. A Wölfertschen, il est possible d’emprunter le train qui se dirige vers Rigi Kulm ou Arth-Goldau. La randonnée jusqu’à Wölfertschen passe par un chemin plutôt plat depuis la Scheidegg en faisant un arc de cercle près de quelques maisons de vacances. Suivent de vertes prairies où paissent les vaches. L’itinéraire passe ici et là près d’un alpage, parfois associé à une petite exploitation alpestre. Des bancs permettent régulièrement de se reposer et d’admirer la vue. A Dossenbach, le parcours emprunte un tunnel puis rejoint d’abord Rigi Unterstetten et Rigi First. A la gare de Wölfertschen, le chemin se transforme en un étroit sentier qui grimpe en pente raide vers Staffel. Par la suite, il conserve sa forte déclivité. Les touristes sont nombreux à parcourir à pied le court trajet entre Kulm et Staffel. Peu à peu, la vue s’ouvre de tous côtés. Les lacs de Zoug, de Lauerz puis à nouveau celui des Quatre-Cantons sont bien visibles. Les marcheurs, essoufflés après la montée, peuvent maintenant faire une halte et profiter de la vue, par exemple depuis l’une des nombreuses auberges de montagne présentes le long de l’itinéraire.
Randonnée frontalière de deux jours N° 1559
Bogno — o • TI

Randonnée frontalière de deux jours

Les virages semblent sans fin, mais voilà qu’apparaît quand même Bogno, tout au fond du Val Colla. L’arrêt se situe près de la chapelle. Un chemin serpente sur une pente raide et s’élève au-dessus du village, passe par des prairies, près de quelques maisons de vacances, puis entre dans la forêt clairsemée avant de rejoindre le Passo di San Lucio. Il s’agit du premier point de vue sur l’Italie. A partir d’ici et deux jours durant, la randonnée s’effectue constamment sur la crête, parfois en Italie, parfois en Suisse. Ceux qui aiment s’amuser pourront même poser un pied dans un pays et l’autre à l’étranger. Rhododendrons, rochers à pic et charmants pâturages: à chaque détour du chemin, une nouvelle vue inattendue s’offre aux marcheurs, ce qui rend la montée nettement moins pénible. Le soir, il faut descendre à travers la forêt pour atteindre la Capanna Pairolo. Un charme italien, une équipe très sympathique et une spécialité: la polenta. Le lendemain matin, c’est le moment de rejoindre les Denti della Vecchia, ces dents de calcaire appréciées des grimpeurs. Elles se dressent tout droit dans le ciel, offrant un sujet de photo pittoresque avec le lac de Lugano en arrière-fond. L’itinéraire descend ensuite vers l’Alpe Bolla. La cabane est située un peu en contrebas de l’itinéraire proposé. Voici le moment de la montée raide sur le Monte Boglia. Il faut jeter un dernier coup d’œil nostalgique sur le panorama et sur l’Italie, car le chemin descend ensuite vers la Suisse. Il parcourt la forêt sur une pente douce, qui ménage bien les genoux. Seule la dernière partie bien raide risque de laisser quelques souvenirs. Une fois à Brè sopra Lugano, un petit tour du très joli village s’impose.
Plaisir printanier N° 1510
Sursee — n • LU

Plaisir printanier

Le fracas du tonnerre se rapproche, devient assourdissant; un sifflement strident retentit au passage d’un train express rempli de pendulaires. Qu’il est agréable de retrouver le silence du petit matin, une fois quittée la gare de Sursee. Un chemin bien balisé mène à travers la forêt de Sursiwald jusqu’au lac pittoresque de Mauesee. Une petite île y abrite le château de Mauensee, dont la première mention remonte à quelque 830 ans. Il est malheureusement impossible de visiter cette propriété privée et son jardin idyllique. Mais quelle belle vue de loin! Le chemin mène à travers champs jusqu’au village de St. Erhard, nommé «Deret» par les vrais Lucernois, puis monte en pente douce sur le Santeberg. Cette jolie chaîne de collines de grès offre une vue grandiose sur les sommets alpins encore enneigés. Difficile d’imaginer que le Santeberg est formé de sable compressé, charrié il y a 22 millions d’années par un grand océan. Près de Kaltbach, des grottes ont été creusées dans le Santeberg. Aussi froides et humides qu’un cachot, elles servent à l’affinage du noble emmental et d’autres fromages. Au prix de quelques gouttes de sueur, les randonneurs découvrent une jolie aire de repos dotée d’un foyer à l’orée de la forêt de Pfarrwald. Le chemin, parfois étroit, parfois large, mais toujours varié, mène à travers bois puis longe prés et champs fleuris jusqu’au point culminant, la colline de Chätzigerhöchi (699 m). Les yeux rivés sur les Alpes de Suisse centrale, on réalise alors: quelle chance de randonner en Suisse! Le chemin descend en étroits zigzags jusqu’à Nebikon, où l’on peut prendre le train pour revenir au point de départ de cette belle journée de marche.
Narcisses et gorge du Chauderon N° 1603
Sonloup — x • VD

Narcisses et gorge du Chauderon

De Sonloup, le chemin grimpe de forêts en clairières jusqu’à atteindre le point culminant de la marche: Le Cubly à 1187 m. Aux ruines de la Tour carrée de Salausex, un avant-poste datant du 10e siècle, se trouve une place de pique-nique qui offre l’un des plus beaux panoramas sur le Léman. De mai à juin, et avec un peu de chance, les prairies à narcisses rythment la randonnée, dès que la forêt cède la place aux pâturages. Cette fleur emblématique de la région apprécie les sols frais, légèrement humides et relativement riches en nutriments. De retour aux Avants, le chemin tourne à droite juste avant la petite église. Il plonge alors dans une nouvelle forêt, plus dense, et ne tarde pas à devenir abrupt. Cependant le sentier est bien aménagé et des marches d’escalier facilitent les passages les plus raides. 1 kilomètre plus loin et 200 mètres plus bas coule la Baye de Montreux, le ruisseau que le sentier va désormais suivre. Le premier défilé rocheux de la gorge du Chauderon passé, se présente un court tronçon sur asphalte qui annonce l’entrée de la partie profonde de la gorge. Ce défilé est particulièrement impressionnant de par la hauteur et la verticalité de ses falaises. Certaines sont recouvertes de mousses alors que sur d’autres tombent de véritables cascades végétales. Le ruisseau chute à de nombreuses reprises dans un spectacle saisissant où le vacarme des cascades se mêle à l’odeur de l’ail des ours. 2 kilomètres plus bas, le quartier des Planches à Montreux offre un étonnant contraste. De nombreux cafés et restaurants invitent à la flânerie avec une vue privilégiée lors des couchés de soleil.
Lacs et prairies humides des Mosses N° 1604
Col des Mosses — e • VD

Lacs et prairies humides des Mosses

Au col des Mosses, une station dédiée en hiver aux sports nordiques (ski de fond, raquettes), le chemin s’élève rapidement au milieu des chalets et sous une ancienne installation de remontée mécanique. Ce premier palier franchi, voilà un plateau, le chalet de Lioson d’En bas. On peut découvrir la fabrication artisanale du fromage, autour du chaudron et du feu de bois. L’Etivaz AOP, produit uniquement en été dans les alpages de l’appellation, suit une charte qui en assure l’exceptionnelle qualité. Le chemin, après un court tronçon sur route, s’engage dans une belle montée jusqu’à Vers les lacs. Il se poursuit, en balcon, parmi les rochers et les arbustes vers le lac Lioson. Après une descente, à 1850 mètres d’altitude, un restaurant côtoie ce lac d’origine glaciaire, site de pêche en été et haut lieu de plongée sous la glace en hiver. L’itinéraire longe le lac avant de descendre vers le plateau marécageux de Pra Cornet, où la buvette des Charmilles incite à la pause gourmande. Cette zone humide fait partie intégrante du site marécageux d’importance nationale des Mosses et de La Lécherette. Six haut-marais et des centaines d’hectares de bas-marais s’étendent sur ce site d’une diversité remarquable en biotopes. Cette mosaïque de milieux (zone humide, pâturages, prairies) constitue un habitat unique pour les oiseaux, les papillons, les libellules, les batraciens, les reptiles, etc. Après une traversée à flanc de coteau, se présente la dernière descente vers La Lécherette, une sympathique station.
Du plateau des Mosses au Pays-d’Enhaut N° 1605
Col des Mosses — x • VD

Du plateau des Mosses au Pays-d’Enhaut

La randonnée, dont une grande partie se déroule sur un revêtement dur, débute à l’arrêt du car postal du col des Mosses. Dans un premier temps, elle traverse le plateau des Mosses jusqu’à La Lécherette. Inscrit depuis 1996 à l’inventaire des sites marécageux d’importance nationale, ce site abrite de nombreux biotopes de haute valeur pour l’écologie et la biodiversité. Un plan d’affectation vaudois en assure la protection tout en préservant les activités humaines, agricoles en particulier, touristiques aussi. Depuis La Lécherette, le sentier serpente sur le flanc des Monts Chevreuils, haut lieu de la randonnée à ski et en raquettes à neige en période hivernale. Sur le versant nord, la vue est imprenable sur le Pays d’Enhaut: on aperçoit la vallée de la Sarine, la chaîne des Vanils et le massif de la Gummfluh. A ses pieds, le randonneur découvre Les Moulins et Château-d’Œx, les prochains objectifs. La descente se poursuit de pâturages en prairies, sur l’ancienne piste de ski des Monts Chevreuils juste avant d’arriver aux Moulins. La fromagerie bio séduira les plus exigeants gastronomes avec son Gruyère AOP et son fromage à raclette. En face, la façade fleurie de la Croix d’Or capture le regard, du bois ouvragé aux inscriptions et des fleurs à la belle saison. L’itinéraire rejoint alors la Sarine en longeant des prés d’herbes odorantes. Une dernière montée à travers champs amène au village de Château-d’Œx, point d’orgue de la randonnée. Dernières foulées et voilà la gare du MOB (Montreux Oberland bernois), primée en 2017 par FLUX avec une mention particulière pour le passage sous voie richement décoré, une œuvre d’art. Ce prix récompense les nœuds ferroviaires qui se distinguent par leur accueil, leur exploitation et leur architecture.