Randonner en été

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De l’Imebärg au Stählibuck N° 1645
Lustdorf — Frauenfeld • TG

De l’Imebärg au Stählibuck

Cette randonnée offrant de beaux panoramas et passant en partie par des chemins bétonnés mène à des lieux chargés d’histoire et riches en records. A Lustdorf, prenez le chemin en direction de «Wetzikon - Affeltrangen». Après le lac Getschuuserweier, le chemin s’élève doucement vers l’Imebärg, une large élévation. Une vaste percée dans la forêt, où un immense banc a été installé, permet d’admirer l’impressionnante chaîne des Alpes à l’heure du pique-nique. En foulant les terres du château de Sonnenberg, les marcheurs s’approchent de la ferme domaniale et du château qui trône au loin sur sa colline. Depuis le XIIIe siècle, il fut régulièrement attaqué, détruit, brûlé et reconstruit. Cette imposante bâtisse est aujourd’hui en mains privées et ne se visite pas. Des travaux de rénovation ont mis au jour des ossements et des outils de l’âge de la pierre et de l’âge du bronze, ce qui prouve qu’il s’agit là du plus ancien site thurgovien habité connu. Le magasin de la ferme vend des en-cas à déguster sous les grands arbres de la belle terrasse panoramique d’où l’on voit les Alpes mais aussi, tout en bas, le pied du versant méridional de l’Imebärg. La bonne exposition au soleil fait de ce site un lieu favorable aux espèces végétales et aux insectes aimant la chaleur. A Dingehart, une montée brève mais raide conduit à la tour panoramique du Stählibuck, qui serait l’une des plus anciennes tours en acier de Suisse. Par temps clair, la vue s’étend des Vosges aux Alpes bernoises en passant par la Forêt-Noire. C’est d’ailleurs pour cette raison que la tour fut utilisée durant la Seconde Guerre mondiale comme poste d’observation des vols militaires. Plusieurs foyers permettent de faire des grillades avant de descendre à Frauenfeld par le fossé où coule le Mühlitobelbach.
A pied dans le Schwarzbubenland N° 1646
Zullwil — Breitenbach • SO

A pied dans le Schwarzbubenland

De Zullwil, une brève montée mène à la ruine de Gilgenberg, dressée sur un éperon rocheux au-dessus du village. Son drapeau suisse brave fièrement le vent et les éléments. Durant des siècles, seules subsistèrent les ruines de ce château fort du XIVe siècle, les guerres, les tremblements de terre et les années ayant détruit l’édifice. Il y a 40 ans, Gilgenberg fut restauré par des apprentis maçons, grâce au soutien de la Confédération et du canton. Plus récemment, des sponsors ont financé un toit. Tous les trois ans, le public peut assister à des combats à l’épée, spectacles de feu ou de tir à l’arc lors de somptueuses fêtes médiévales. La prochaine édition aura lieu en 2021. Comme de nombreux autres châteaux forts, celui de Gilgenberg offre une vue dégagée, ici sur le Schwarzbubenland très boisé, cette région de la partie jurassienne du canton de Soleure, au nord du Passwang. Peu après le château vient le passage délicat de l’itinéraire: sur dix mètres environ, le tronçon, assuré par des chaînes, monte à une arête rocheuse par une pente raide. Ensuite, le chemin varié ne présente plus de difficultés particulières. Les marcheurs grimpent par des pâturages de type jurassien et des forêts colorées jusqu’au Meltingerberg, où une auberge accueillante les attend. L’accès au point le plus élevé de l’itinéraire, à 912 mètres, se fait par la croupe boisée de Horüti. Un regard au loin permet d’admirer les formes étonnantes des collines alentour, aux allures de contes de fées. Après une brève descente par le Winkelberg et le Lättenbergli, une dernière montée au-dessus de la ferme de Güggelhof rejoint le Mettenberg. L’agréable descente dans la forêt passe près d’arbres fruitiers aux feuilles colorées et se termine à Breitenbach, but de la randonnée.
Bella Tola, bella vista N° 1566
Tignousa — Schalb • VS

Bella Tola, bella vista

Le panorama depuis le sommet de la Bella Tola est extraordinaire. Ce 3000 facile à gravir offre une vue dégagée sur plusieurs massifs et leurs sommets. La randonnée de deux jours du Val d’Anniviers au Mattertal passe par la vallée de Tourtemagne et permet d’admirer des sommets valaisans de plus de 4000 mètres. Il est possible de raccourcir le premier jour de marche grâce au funiculaire qui mène à Tignousa. Le chemin serpente en pente douce à travers des pâturages et longe de petits lacs de tourbière jusqu’à un impressionnant pierrier au pied de la Bella Tola. Il grimpe ensuite en zigzag jusqu’à la crête, non loin du sommet. De là-haut, on emprunte un chemin raide et un peu glissant pour redescendre jusqu’au Pas de Bœuf. Depuis le col, un tracé bien reconnaissable mène tout droit au Borterpass, franchissant ainsi la frontière linguistique. De là, on aperçoit en contrebas le chemin qui mène dans la vallée de Meidtälli. On dépasse le lac de Meidsee, puis on arrive tranquillement à Meide Mittelstafel. Encore une descente escarpée à travers bois, puis on arrive à Gruben dans la vallée de Tourtemagne; on y passe la nuit à l’hôtel Schwarzhorn. Le deuxième jour commence par une rude montée dans la forêt qui débouche sur le vallon de Grüobtälli. Après un tronçon agréable, le chemin monte en pente raide sur les 100 derniers mètres avant l’Augstbordpass. La descente par Augstbordstafel jusqu’à Schalb offre une belle vue sur les sommets des Alpes valaisannes et jusque dans le Mattertal. La randonnée s’achève à Schalb.
Le lac disparu du Parc naturel Beverin N° 1647
Glaspass — Präz • GR

Le lac disparu du Parc naturel Beverin

Le Piz Beverin se dresse, majestueux, au-dessus du col de Glas. C’est lui qui a donné son nom au Parc naturel, qui englobe aussi le Heinzenberg. Le chemin passe devant l’accueillante auberge de Beverin puis par la Bruuchalp jusqu’à l’ancien lac de Lüscher. De cette étendue d’eau de 300 mètres de long et de 150 mètres de large ne subsistent que de petites mares. Un ponton d’amarrage, tel un objet d’art provocant, donne une idée de l’ancien niveau de l’eau. Comme ce lac qui drainait les eaux souterraines était jugé responsable des glissements de terrain et des inondations, il fut asséché en 1910 au moyen d’une galerie de 150 mètres de long. Aujourd’hui, les glissements ont cessé, l’ancienne forêt largement déboisée est repeuplée et le lit du torrent Nolla est stabilisé. Sur le chemin du col de Bischol, plusieurs petits sentiers sillonnent le terrain, ce qui complique l’orientation en cas de brouillard. Le mieux est de suivre la trace la mieux marquée jusqu’au bâtiment d’alpage de Lüsch. Peu avant le col, les lacs de Pascumin brillent tels des yeux aux reflets d’un bleu différent entre les landes alpines naines. Au col de Bischol, le Piz Beverin se reflète dans le lac de Bischol aux eaux claires. Lors de la montée vers Tguma, la buvette d’été de l’Alp Bischola invite à un moment de détente. En haut, sur la croupe sommitale, la vue porte sur Tenna, en face, dans la vallée de Safien. Ce petit village de montagne possède la première remontée mécanique au monde fonctionnant à l’énergie solaire! L’installation transporte certes les skieurs sur 450 mètres, mais produit aussi, avec quelque 90 000 kilowattheures, quatre fois plus de courant que l’exploitation n’en requiert. Dans la descente vers Präz, d’innombrables sommets du Domleschg invitent à d’autres belles randonnées.
De Brugg au château d’eau de la Suisse N° 1644
Brugg — Turgi • AG

De Brugg au château d’eau de la Suisse

La randonnée commence par un voyage dans le temps, de l’époque actuelle à l’Antiquité. Le campus moderne de la Haute école spécialisée de la Suisse du Nord-Ouest, situé à la gare de Brugg, est plein de vie, de restaurants et de magasins. Quelques rues plus loin se trouvent les fondations de l’amphithéâtre romain de Vindonissa, qui pouvait accueillir près de 10 000 personnes. Au-delà de l’étonnement, un sentiment mitigé peut prévaloir puisqu’ici se tenaient surtout des combats d’animaux ou de gladiateurs. Les 40 premières minutes du parcours jusqu’à Dägerli, derrière Windisch, s’effectuent sur un revêtement dur, qu’il est possible d’éviter en se rendant en car postal de Brugg (ligne 363, direction Mellingen) à Windisch, Dägerli. D’ici, le sentier pédestre longe la Reuss dans un décor sauvage. Les rives sont creusées et des arbres gisent dans l’eau. Peu avant le pont de Birmenstorf, le restaurant Müli invite à une pause au bord de l’eau. Le magasin bio d’une ferme de Birmenstorf permet de compléter le pique-nique. Au-dessus du village, le sentier s’élève dans le vignoble. L’effort est rude par rapport au parcours sur les rives fraîches de la Reuss. Peu après, sur le Baldegg, il reste 170 marches à gravir pour rejoindre le château d’eau, une tour qui dépasse les cimes de la forêt proche. Par temps clair, la vue sur les Alpes et le Jura est magnifique, en particulier sur la chaîne des Lägern, derrière Baden. Le parcours conduit ensuite de Baldegg au Gebenstorfer Horn, un point de vue d’où l’on peut admirer le «château d’eau de la Suisse», le confluent des trois grandes rivières que sont l’Aar, la Reuss et la Limmat. Une descente par le flanc boisé mène assez vite à Turgi.
Fleurs nouvelles et arbres vénérables N° 1511
Thalheim AG, Unterdorf — Villnachern • AG

Fleurs nouvelles et arbres vénérables

Juste après la première montée depuis le paisible petit village de Thalheim, on tombe sur les ruines du château de Schenkenberg. Les vestiges laissent deviner la prestance de cette installation habsbourgeoise datant du XIIIe siècle. On y trouve la première aire de grillade fixe d’une série qui parsème le chemin de randonnée jusqu’à Villnachern. Apporter son pique-nique et ramasser des rameaux en route est un must. Le chemin, large et souvent plat, traverse des forêts printanières aux frondaisons vert clair où des oiseaux gazouillent et des fleurs colorées éclosent. Dans la clairière après Älmhard se dresse une «chapelle d’arbres». Ces «chapelles», cultivées en collaboration avec les paysans locaux, sont une particularité du Parc du Jura argovien. Elles sont constituées d’un banc encadré de quatre arbres. Ces derniers sont encore jeunes, mais leurs frondaisons abriteront un jour un espace ombragé propice au repos. De retour dans la forêt, on découvre un hibou, un bouc et un lynx sculptés dans le bois. En haut de la colline de Linnerberg, la vue s’ouvre sur les Alpes de Suisse centrale. On se croirait presque revenu à une époque lointaine et l’on imagine avec peine que l’A3 traverse la montagne bien plus bas. Le chemin continue jusqu’à l’un des plus vieux et imposants arbres de Suisse: le tilleul de Linn. Il est vieux de plus de 800 ans. Selon la légende, il aurait été planté sur la tombe des nombreux habitants de Linn décimés par la peste et enterrés là faute de place dans le cimetière. La peste noire aurait dès lors épargné le village. Aujourd’hui, l’atmosphère est calme et paisible près de cet arbre qui a tant vécu mais se dresse encore.
Un paradis floral tout près de la frontière N° 1514
Rifugio Saoseo • GR

Un paradis floral tout près de la frontière

Le paysage sauvage du Val da Camp et ses champs de fleurs multicolores sont un enchantement. Le chemin passe entre les deux maisons en pierres naturelles du refuge Saoseo et se met à grimper. En un quart d’heure, on atteint le lac de Saoseo. Entouré d’aroles et de mélèzes, il ressemble à une émeraude scintillante. Des lauriers-roses des Alpes fleurissent sur ses rives. Le Val da Camp n’est pas trop exploité, et l’on y trouve ainsi une flore abondante en été. Le lac du Val Viola, un peu plus grand, invite à faire halte au bord de l’eau. Le chemin passe ensuite à côté d’une cabane en bois avant de tourner à droite, de traverser une rivière puis d’entamer une pente raide. À mi-hauteur environ, après un promontoire rocheux, un tapis de fleurs s’étend aux pieds des randonneurs: nigritelles, asters des Alpes, trèfles, campanules et bien d’autres encore. On peut même admirer des nigritelles jaunes et le très rare orchis nain des Alpes (Chamorchis alpina), difficile à apercevoir avec ses 5 à 15 cm de haut et son vert qui se fond dans le paysage. Cette espère ne pousse qu’entre 1500 et 2700 mètres d’altitude. L’orchis nain préfère les prairies bien fournies exposées au vent comme le Val da Camp. Le chemin passe ensuite par un col sans nom et redescend jusqu’au refuge Viola, en Italie, au charme très méridional. Un vieux chemin pavé mène au sommet du col du val Viola, mais il est conseillé de bifurquer à droite peu avant le col. Après quelques zigzags, on arrive au «Plan da la Genzana». Là, il faut prendre le chemin de droite, qui redescend dans la vallée de Campasciol et au lac du Val Viola. Ici aussi, de sublimes fleurs poussent au pied des rochers, notamment l’arnica, la campanule et la griffe du diable.
Châtaignes, escaliers et rustici dans le Tessin N° 1505
Maggia • TI

Châtaignes, escaliers et rustici dans le Tessin

Des milliers de pierres plates ont été empilées pour construire des escaliers, des chemins et des passerelles et permettre au bétail, sans doute abondant autrefois, de gagner les prairies les plus reculées de la Valle del Salto. Le soin apporté à la construction des chemins montre à quel point les Alpes étaient importantes jadis pour la subsistance des habitants des montagnes. Aujourd’hui, seules quelques chèvres s’égaillent encore dans la vallée, et naturellement les randonneurs qui, pendant cette boucle, plongeront au plus profond du patrimoine culturel du Tessin. Près de la Cappella della Pioda, le chemin se ramifie: le chemin de droite (gauche orographique) est ombragé et frais même en été, il se prête donc bien à la montée. Le chemin ourlé de vénérables châtaigniers passe régulièrement près d’anciennes maisonnettes, les rustici, dont certaines sont à moitié détruites, d’autres magnifiquement retapées et servent aujourd’hui de maisons de vacances. Grâce à ces habitations, des clairières subsistent, qui favorisent la biodiversité et font aussi le charme de cette randonnée. Tout au fond de la vallée, là où l’on traverse le Riale del Salto près d’un petit barrage, ô surprise: deux piscines naturelles à l’eau cristalline invitent à la baignade. Après ce plongeon rafraîchissant, on attaque de bon pied la dernière montée jusqu’au point culminant de la randonnée. Il ne reste ensuite qu’à redescendre la vallée du côté ensoleillé. Peu avant la Cappella della Pioda, un joli pont de pierre ancien très haut perché mène à nouveau de l’autre côté de la rivière. Cette boucle variée est ainsi terminée, et l’on peut rattraper ce qu’on avait raté à la montée, à savoir compter les marches qui ramènent à Maggia à travers le vignoble...
Val Bavona automnal N° 1560
San Carlo — Roseto • TI

Val Bavona automnal

Les Alpes qui surplombent le Val Bavona contrastent avec la vallée. Elles sont vastes, aériennes et colorées en automne. Les itinéraires sur ces hauteurs plairont aux randonneurs qui aiment les marches exigeantes. En effet, les chemins mènent souvent sur des escaliers raides, comme durant cette randonnée difficile, qui peut aussi être répartie sur deux jours avec une nuitée au refuge Piano delle Creste. En face du hameau de San Carlo, le chemin traverse une forêt de hêtres, puis de bouleaux et de mélèzes. Vers 1700 mètres, les arbres disparaissent. Peu après, on aperçoit les chalets de Corte Grande. Le chemin enjambe alors ruisseaux et buissons d’aulne: un signe indubitable que l’homme s’est retiré. L’exploitation alpestre a été abandonnée dans le Val d’Antabia en 1967. Les chalets de Pianascióm ont été transformés en refuges. De la cabane, il faut monter en direction du Laghetti d’Antabia. Au premier lac, le chemin bifurque à gauche vers l’alpage de Solögna. A travers plaques de roche, pierriers et parfois une végétation aride, il mène au col Bocchetta Fornasèl. On traverse sur les prochains 300 mètres le pierrier de Mött, le versant pentu de l’alpage de Solögna, et l’on atteint un piton rocheux duquel on peut admirer le vaste pâturage et la vallée de la Maggia. Instinct et sens de l’orientation sont alors de mise. La signalisation se fait rare. Le sentier monte vers le sud-est à travers une large brèche dans la paroi rocheuse et mène aux chalets de Sedone. Le chemin est ensuite en meilleur état. Il traverse Corte Grande et Corte Nuovo puis des forêts de mélèzes sur des escaliers escarpés descendant jusqu’au village de Roseto.
Val Verzasca vu d’en haut N° 1561
Frasco, Chiesa — Lavertezzo, Paese • TI

Val Verzasca vu d’en haut

En automne, par beau temps, rien ne laisse deviner le côté sauvage, voire dangereux, des montagnes du nord du Tessin. Rien, hormis la marque jaune sur la tour de l’église San Bernardo, à Frasco, qui atteste le niveau atteint par l’avalanche meurtrière de 1951 (5 morts). C’est ici que débute une randonnée de deux jours qui mène jusqu’à 2433 mètres d’altitude, gravissant des pentes raides avant de redescendre vers la vallée romantique de la Verzasca. L’itinéraire remonte lentement la rive de l’Efra jusqu’à Montada, un ancien mayen. Au-dessus, des ruisseaux convergent avant de dévaler la pente sous forme de cascade. Un chemin sinueux monte alors vers l’Alpe dell’Efra et le Lago d’Efra. En automne, ce lieu fait le bonheur des amateurs de myrtilles. La Capanna Efra, but de l’étape, se dresse à trente minutes du lac. Cette cabane autosuffisante propose des boissons et des provisions pour des repas simples. Après une nuit paisible dans l’ancienne étable, la randonnée se poursuit jusqu’au Passo di Gagnone. Le col offre une vue superbe sur la vallée de la Léventine et les Alpes du Sud des Grisons. Avant d’atteindre le point culminant, le Bocchetta dello Scaiee, il faut encore vaincre 200 mètres de dénivelé et franchir un passage très exposé sécurisé par des chaînes. Le sommet de Scaiee, un peu plus haut, vaut le détour. La longue descente jusqu’à Lavertezzo passe par le col de Bassa di Motto et l’alpage de Mazèr. De là, l’itinéraire emprunte des chemins de pierres plates jusqu’à Corte Nuovo avant de piquer du nez jusqu’à Agro. Encore une heure et 45 minutes et c’est l’arrivée au fameux Pont des Sauts qui enjambe la Verzasca, à Lavertezzo.
Hameaux du Val Verzasca N° 1562
Lavertezzo, Paese — Motta • TI

Hameaux du Val Verzasca

Ce sentier ethnographique vers Revöira permet d’imaginer la vie des anciens habitants de la vallée, dont la plupart étaient éleveurs de bétail. Ce parcours familial exigeant mais ombragé commence près de l’église Santa Maria degli Angeli à Lavertezzo. Un sentier pavé monte vers le centre de la vallée, en direction de Sambugaro, traverse le village sur la rue principale puis pénètre dans la forêt. Les marcheurs sont vite entourés de diverses essences de feuillus et gagnent lentement de l’altitude. Des calvaires, lieux de recueillement, sont installés ici et là le long du chemin et attestent de la fréquentation du parcours autrefois. Revöira était un mayen important où les habitants faisaient paître leur bétail avant et après l’alpage et récoltaient tout l’été le plus de foin possible, même sur les bandes rocheuses de la Föipa, la montagne qui surplombe Revöira. Il est étonnant de constater qu’aucune source, aucun ruisseau ne coule à Revöira. Les paysans durent collecter les eaux de ruissellement des toits et aller chercher les eaux souterraines là où elles se trouvaient. Les immenses citernes du hameau sont saisissantes. Après avoir visité les maisons et les installations de Revöira, il faut emprunter le chemin qui descend dans la forêt vers Casa di Dentro, ou Cà d Dent, un autre mayen où se trouvent de grands bassins d’un seul bloc destinés à recevoir l’eau des toits. L’enclos entouré de murs construit par un certain Gioaquin est lui aussi impressionnant. Le chemin descend alors légèrement, le long du flanc de la vallée, puis devient raide et mène par d’étroits virages au hameau de Motta, le long de la Verzasca. Après ce détour par les mayens, où l’eau est rare, la rivière invite à un bain des plus rafraîchissants.
Forêt automnale à Lodano N° 1563
Ponte di Lodano • TI

Forêt automnale à Lodano

La forêt de la Valle di Lodano n’existait pas jadis. Pendant longtemps, tout embryon était déboisé. Désormais, depuis plus de 50 ans, la forêt pousse en paix. La réserve sera peut-être bientôt inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Quand on entre dans ce bois, on découvre une grande variété d’arbres. En automne, on peut y ramasser des châtaignes. Le circuit débute à l’arrêt de bus et mène à Lodano. Près de l’église, le chemin tourne à droite vers Ronchi et ses vignes. Peu après, le panneau indique Solà et le chemin se met à grimper le long d’un mur en pierres sèches. La forêt regorge de murs, bâtis lorsqu’il n’y avait que des pâturages. Faits de pierres trouvées lors de la fauche, ils empêchaient le bétail de s’égarer. Le chemin grimpe jusqu’à Solada d'Zott, un hameau aux maisons typiques dont les pergolas se parent de raisins en automne. A la montée, on voit ça et là d’anciens fours à charbon et de vieux câbles qui se tendaient jadis jusque dans la vallée. Ces bordions supportaient des fourches en bois auxquelles les ouvriers suspendaient des troncs qu’ils laissaient ensuite glisser. Ils déboisèrent ainsi d’immenses forêts jusqu’au milieu du XXe siècle pour le commerce du bois. De Solà, le chemin rallie Canigèe puis Castello. Ces hameaux, jadis des alpages, invitent à la pause. Le chemin, bordé de vénérables hêtres et châtaigniers, change de versant à Castello et descend vers Lodano. A Predagrossa, on quitte le chemin balisé en tournant à gauche puis on longe un nouveau muret dans la forêt. On tombe vite sur une meule à charbon et un bordion, vestiges du passé. A Scaleta, on peut suivre la petite route qui part vers l’est pour rallier l’arrêt de bus plus rapidement.
De l’alpage d’Iffig aux chutes de la Simme N° 1642
Iffigenalp — Lenk, Simmenfälle • BE

De l’alpage d’Iffig aux chutes de la Simme

Au départ, sur l’alpage d’Iffig, un bref retour en arrière sur la route s’impose pour rejoindre le sentier de montagne qui s’élève vers l’Alp Ritz, où un fromage d’alpage primé est en vente. Le haut-plateau de Langermatte est vite atteint. D’ici, un petit détour par une montée assez raide sur une crête permet d’accéder au sommet de l’Oberlaubhorn. Il est possible de poursuivre jusqu’au replat en contrebas, orné d’une croix. C’est dans cette région qu’une bataille de femmes, la «Wyberschlacht», aurait eu lieu à l’époque de la Réforme alors que les hommes de La Lenk étaient partis à la guerre. Le chemin menant au col du Rawyl, en Valais, passait autrefois par Langermatte. Selon la légende, les Valaisans y avaient volé du bétail pour l’emmener chez eux, mais des garçons de La Lenk rapatrièrent les bêtes de nuit, lors d’une opération secrète. Les Valaisans fâchés franchirent à nouveau le Rawyl mais les femmes armées de fourches et de faux les attendaient sur le plateau de Langermatte et les mirent en fuite. Retour à Langermatte: le chemin traverse une forêt de mélèzes qui évoque plutôt le Valais, en direction des fascinantes Sept Fontaines. L’eau de fonte des glaciers du Rezli et de la Plaine Morte s’infiltre dans le sous-sol et jaillit de sept fissures creusées dans la roche karstique. Tout au long de la descente, plusieurs cascades apparaissent le long du chemin, la place d’honneur revenant aux chutes de la Simme près du pont de Barbara, où les gouttelettes d’eau rafraîchissent à coup sûr. Pour rejoindre le but de la randonnée, marcher le long de la route ou longer la Simme sur un étroit sentier un peu cahoteux et glissant par temps humide.
Le Jura entre Sonvilier et Le Noirmont N° 1643
Sonvilier — Le Noirmont • BE

Le Jura entre Sonvilier et Le Noirmont

Pour faire cette randonnée, mieux vaut ne pas avoir peur des vaches et des chevaux ni s’inquiéter lorsque toute trace du chemin disparaît par endroits. Bien souvent, il faut se fier à la direction signalée par un panneau indicateur et attendre l’autre bout d’un pâturage pour repérer un balisage, sur un terrain typiquement jurassien! Derrière Sonvilier, le sentier s’élève en pente raide dans la Forêt du Droit puis traverse une sorte de fossé dans les bois pour rejoindre les pâturages de la ferme équestre L’Assesseur. Il passe à travers les enclos, d’un indicateur à l’autre, avec de longs intervalles sans trace de chemin. La randonnée se poursuit par d’agréables montées et descentes dans ces vastes Franches-Montagnes qui, comme la chaîne du Mont-Soleil ou celle du Chasseral, appartiennent géologiquement au Jura plissé. Ici, l’érosion a toutefois nettement plus rongé les plis élevés pour ne laisser qu’un haut-plateau ondulé. Voici bientôt la dépression de terrain de La Chaux d’Abel. Durant la Réforme, des anabaptistes fuirent en nombre l’Oberland bernois et l’Emmental pour se retrouver ici, où une communauté est toujours active. Derrière la Petite Coronelle, le chemin passe devant leur chapelle et rejoint assez vite Les Bois. Le parcours mène d’abord vers Le Boéchet puis, à la bifurcation suivante, en dessous des Bois, prend la direction de «Sur la Croix». Une longue arête parsemée de passages boisés et de murs de pierres sèches offre de belles vues sur la région. Peu avant Le Noirmont, le chemin quitte l’arête pour se rapprocher du rural «La Saigne aux Femmes» et traverse un vallon et un flanc boisé vers Le Noirmont. Au-dessus de la jolie bourgade aux nombreuses auberges se dresse la clinique de réadaptation cardiovasculaire, dont les patients pratiquent presque chaque jour la randonnée dans les Franches-Montagnes.
La Valsainte – Charmey par le sentier agricole N° 1615
La Valsainte — Charmey • FR

La Valsainte – Charmey par le sentier agricole

C’est une douce balade qui allie contemplation, nature et paysages façonnés par la main humaine. Le départ se situe à La Valsainte, une magnifique chartreuse, dont la disposition des bâtiments donne à méditer sur l’équilibre des formes. On suit ensuite le sentier agricole créé par le Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut avec les agriculteurs de la région faisant partie d’un réseau écologique. Des panneaux didactiques renseigneront les promeneurs curieux. Depuis la chartreuse, la balade débute dans la forêt jouxtant l’arrière des bâtiments conventuels. Fraîcheur assurée en se dirigeant vers la rivière du Javro, qui a donné son nom à cette vallée appréciée pour le calme qu’elle dégage. Le pont de bois franchi, une place de pique-nique attend déjà ceux qui désirent rêver auprès de l’eau claire. On remontera ensuite vers la route communale. Après quelques minutes, on emprunte un sentier bucolique qui conduit jusqu’à Charmey, d’abord en ligne droite, puis qui bifurque pour traverser pâturages et forêt avant d’arriver à l’alpage de Montminard. Le parcours offre une vue sur un panorama de montagnes, sur la vallée et ses paysages agricoles typiques: prairies, granges, fermes sans oublier les arbres isolés, les vergers et les haies qui faisaient à l’époque la richesse des agriculteurs. L’arrivée à Charmey permet de découvrir ce village préalpin qui propose aux visiteurs une palette d’activités: bains, musée et restaurants avec leurs spécialités gruériennes. Sans oublier l’ancienne forge de La Tzintre, ainsi que les caves à fromages d’alpage qui accueillent jusqu’à 1500 meules de Vacherin Fribourgeois AOP et 6000 pièces de Gruyère AOP.
Imposantes Gastlosen N° 1616
Gastlosen, Mauzes Bergle • FR

Imposantes Gastlosen

Le tour des Gastlosen est non seulement une randonnée particulièrement diversifiée mais au niveau nature, c’est aussi une expérience à part entière. Ces parois calcaires, ayant parfois près de 300 m de haut, soulevées à la verticale lors de la formation des Alpes, impressionnent par leur majesté. La chaîne est d’ailleurs classée paysage et géotope d’importance nationale. La marche débute au Mauzes Bergle à l’arrivée du télésiège. Rapidement, on aperçoit le Chalet du Soldat. Le sentier traverse la forêt du Stillwasserwald, ambiance mystérieuse avec des arolles postés sur des gros blocs de rochers au pied des falaises. En chemin, le randonneur découvre le Grossmutterloch, une trouée dans la paroi du Pfadflue. Selon la légende, cette cavité est due au diable qui, fâché, a jeté sa grand-mère contre la paroi. Les géologues y voient plutôt un phénomène naturel d’érosion lié à la présence de failles dans la roche. Une fois passé le Chalet du Soldat et sa belle terrasse plein sud, un tronçon un peu plus technique conduit au col du Loup (1915 m). De ce point culminant, le sentier longe le flanc sud des Gastlosen avec des pâturages séchards et quelques pierriers au pied des falaises. Véritable paradis des grimpeurs, il n’est pas rare d’en apercevoir sur ces dalles calcaires sculptées par le ruissellement de l’eau et chauffées par le soleil. Lorsqu’on arrive à l’extrémité nord de la chaîne, le chalet d’alpage Grat, également buvette, marque un changement de direction. Le sentier redevient plus escarpé et plonge dans le versant nord vers la forêt du Mattenwald. Dans une ambiance plus fraîche et humide, on rejoint agréablement le Mauzes Bergle. La descente vers Jaun peut alors se faire soit en télésiège, en trottinette, ou à pied.
Vue sur trois lacs dans le canton d’Obwald N° 1496
Turren — Kaiserstuhl • OW

Vue sur trois lacs dans le canton d’Obwald

Depuis la station supérieure du téléphérique de Turren, grimper au sommet du même nom avant de débuter la randonnée vaut le détour. En haut, une tortue en fers à cheval contemple au loin les pics d’Obwald et d’Uri. Derrière le col du Brünig se dessinent les quatre mille mètres enneigés des Alpes bernoises. Des promeneurs préparent leurs grillades sur les aires officielles. La première partie de la randonnée relie Turren à la crête de Dundelegg par Dundel sur une route d’alpage asphaltée. Dans les pâturages et prairies humides, des papillons de toutes les couleurs virevoltent. Le sentier des papillons, que l’on suit par endroits, porte donc bien son nom. Grâce aux panneaux d’information sur le chemin, on peut essayer de reconnaître les papillons. On grimpe au Sädel, le point le plus élevé de la randonnée, par la dorsale herbeuse de Dundelegg. Bien plus bas, les eaux bleu-vert du lac de Lungern scintillent; au nord, suivant la luminosité, on voit les reflets bleu ardoise du lac de Sarnen et au loin, une bande pâle et délavée du lac des Quatre-Cantons. Trois lacs en un coup d’œil! Le chemin panoramique traverse des pâturages et de courts tronçons de forêt en descendant vers Feldmoos, l’imposante colline d’Ankenhubel pointant derrière les bâtiments d’alpage. Depuis la crête d’Äschligrat, on distingue déjà en contrebas, au bord du lac de Lungern, le but de la randonnée: le hameau de Kaiserstuhl avec sa gare et son auberge. Mais pour le moment, le chemin passe encore devant le joli alpage Emmeti puis descend abruptement dans la forêt vers Bürglen, avant de prendre la route qui longe la rive du lac. La plage et sa magnifique vue sur le col du Brünig invitent au repos. Heureux le randonneur qui a emporté son maillot de bain!
De Klewenalp NW à la vallée Grosstal UR N° 1498
Klewenalp — Gitschenen • NW

De Klewenalp NW à la vallée Grosstal UR

Depuis la station supérieure de la télécabine, à Klewenalp, il vaut la peine de jeter un petit coup d’œil en arrière avant d’entamer la randonnée: on admire le lac des Quatre-Cantons, derrière le Rigi, à l’Est les sommets des Mythen. Les maisons de vacances de Klewenalp laissent rapidement la place à une petite route d’alpage emmenant les randonneurs à travers des paysages diversifiés. Après Tannibüel, le chemin de randonnée se transforme en petit sentier, qui l’été longe le trajet du télésiège jusqu’à la crête Chälenegg. Visible au loin, le sommet du Schinberg est encore plus impressionnant et escarpé de près. La randonnée traverse de courts pierriers avant d’atteindre son point le plus haut: le col Hinter Jochli, où les marcheurs aiment s’arrêter pour profiter d’une magnifique vue, notamment sur le Pilatus à l’ouest et sur l’éblouissant glacier du Blüemlisalp au-dessus de la vallée Grosstal. La descente se fait par les flancs du Schwalmis, striés de bandes rocheuses. C’est l’une des rares régions du monde où vit la Veloutée de la Suisse centrale. Comme les températures grimpent, cet escargot aimant le frais continue de prendre de l’altitude, mais les montagnes de la région ne seront bientôt plus assez hautes pour compenser le réchauffement climatique. En passant «Bei den Seelenen», on aperçoit plusieurs lacs ensoleillés sertis dans les prairies vallonnées. Dans leurs eaux peu profondes se reflètent les sommets Uri Rotstock, Brunnistock et Blackenstock. Le chemin de randonnée descend sur Gitschenen en passant par les alpages Ober et Unter Bolgen. La température remonte à mesure que l’on descend. Les marcheurs pourront choisir entre deux auberges à proximité de la station de télécabine pour se sustenter avant de rentrer.
La Basse-Engadine de village en village N° 1495
Lavin — Zernez • GR

La Basse-Engadine de village en village

Après le long tunnel de la Vereina, le train des Chemins de fer rhétiques jaillit dans la lumière de la Basse-Engadine. Le paysage est fait de montagnes calcaires sauvages et d’étendues de forêt. L’excitation de la randonnée grandit encore sur le tronçon menant à Lavin. Le village a été presque entièrement détruit par les flammes en 1869 et reconstruit dans un style différent, avec des toits plats et des rues plus larges. Pour arriver au chemin de rive de l’Inn, il faut traverser le village, ce qui permet de découvrir son architecture accueillante. Là, on traverse le pont couvert en bois et on remonte la rivière sur un large chemin asphalté par endroits. L’étrange toponyme «Foura Baldriun» sur la carte correspond à une forêt pleine de gorges, de crevasses et de grottes. Durant la guerre de Trente Ans, les villageois s’y seraient cachés quand les armées autrichiennes envahirent la Basse-Engadine. Peu après, on atteint Susch, au pied du col de la Flüela, unique liaison directe entre le nord et la Basse-Engadine jusqu’à la construction du tunnel de la Vereina en 1999 et souvent fermé en hiver. Après Susch, le sentier continue de longer l’Inn. À Fuorcha, on passe devant les potences d’un ancien site d’exécution. Sur le tronçon suivant, des travaux étaient en cours en 2018 pour élargir les chemins forestiers. Le chemin étroit aurait été plus joli pour randonner, mais il y a désormais plus de place pour la cohabitation entre randonneurs et cyclistes. À Zernez, but de la randonnée, la «Glatscharia» et ses créations glacées ainsi que plusieurs restaurants attirent du monde. En outre, un tour du village et de ses innombrables bâtiments historiques s’impose.
Vue sur les hauts-lieux de Vals N° 1552
Vals, Zervreila — Vals, Post • GR

Vue sur les hauts-lieux de Vals

Un gâteau aux pruneaux, ça n’a peut-être rien d’original et les buvettes d’alpage en proposent souvent, mais celui de la cabane Hängela est particulier: pâte à biscuit, pruneaux et noix caramélisées, le tout décoré de fruits et de crème fouettée. Cette création sort de la cuisine de Trudi Schnider, qui gère avec sa fille Nicole l’avenante cabane Hängela, au-dessus de Vals. Toutes deux tiennent à offrir une atmosphère chaleureuse mais aussi des mets faits maison, à base de produits régionaux et d’herbes aromatiques qui poussent devant la maison. La carte est courte, mais tous les plats sont préparés avec amour sur le fourneau à bois. La randonnée classique entre Zervreila et Vals, par Gadastatt, a autant de succès que la cabane car elle passe sur une brève distance par les hauts-lieux de la région. Après le trajet jusqu’au lac de Zervreila, il faut emprunter le mur du barrage et s’élever vers Frunt. En traversant l’ouvrage, ne pas manquer la photo du jour: le Zervreilahorn, une pointe rocheuse qui se reflète dans le lac. Au-delà du mayen de Frunt, les marcheurs montent et descendent jusqu’à Gadastatt. Nombre d’entre eux, ayant fait le plein de belles vues, descendent à Vals en télécabine. Mais pourquoi ne pas poursuivre sur le versant ensoleillé jusqu’au mayen de Stafelti, où la vue sur les montagnes de Vals s’accompagne de celle sur les toits du joli village? D’ici, la cabane Hängela (pas encore inscrite sur les cartes) et son fameux gâteau aux pruneaux n’est plus très éloignée. En la quittant, il ne faut pas se laisser décourager par la petite route monotone qui descend par le lieu-dit «An der Matta». Après le troisième virage en épingle à cheveux, les constructeurs du chemin ont eu pitié des marcheurs: un sentier en zigzags à travers prairies et forêts rejoint le centre de Vals.
Paisibles Franches-Montagnes N° 1557
Le Prépetitjean — Saignelégier • JU

Paisibles Franches-Montagnes

Il faut l’avouer: l’accès aux Franches-Montagnes n’est pas des plus aisés. Impossible de rejoindre l’une des localités de la région sans changer au moins trois fois de train. Un train qui, parfois, fait halte dans des lieux où l’œil peu exercé ne voit qu’une forêt et le petit bâtiment de la gare. Le Prépetitjean, l’un d’entre eux, se compose d’un hôtel et de deux ou trois fermes qui offrent parfois un logement. Et comme les fermes isolées sont ici légion, la région compte aussi de nombreuses petites routes asphaltées peu fréquentées. Ce sont ces routes qu’il faut suivre pour rallier Le Petit Bois-Derrière et son auberge. L’itinéraire traverse des champs et les célèbres pâturages jurassiens où paissent des chevaux, mais aussi des moutons ou des vaches allaitantes. Dans la forêt, les petites clairières se succèdent. Elles offrent tout à coup une vue sur une ferme ou un lièvre qui tressaute et disparaît dans les fourrés. Voici Les Rouges-Terres, qu’il faut contourner pour passer devant le café-restaurant du Sapin. Ici, un petit détour par l’étang des Royes, magnifiquement isolé, est conseillé, avant l’approche du camping de Saignelégier. D’anciens sentiers se dirigent ensuite vers la localité, par des bois et des champs. Une petite chapelle rappelle que les chemins n’étaient pas très sûrs autrefois et que l’on craignait les bandits. Peu après, le vieux chemin aboutit à la route. Voici Saignelégier. Il est possible d’éviter la route principale pour rejoindre la gare en suivant les panneaux jaunes. L’itinéraire est plus compliqué, mais on s’en accommode puisqu’il traverse de belles prairies jurassiennes.
Vue panoramique sur le Rigi N° 1558
Rigi Scheidegg — Rigi Kulm • SZ

Vue panoramique sur le Rigi

Il est rare qu’une région de montagne soit aussi bien desservie que celle du Rigi. Voilà pourquoi des groupes de touristes du monde entier rejoignent le sommet en train à crémaillère et n’en descendent que pour prendre quelques photos. Ceux qui aspirent à une plus grande quiétude emprunteront le téléphérique modernisé à Kräbel, au-dessus d’Arth-Goldau. Il mène en six minutes à peine vers le belvédère de Rigi Scheidegg, où commence le sentier panoramique vers Rigi Kulm. Jusqu’à Rigi Wölfertschen, le chemin est adapté aux fauteuils roulants. A Wölfertschen, il est possible d’emprunter le train qui se dirige vers Rigi Kulm ou Arth-Goldau. La randonnée jusqu’à Wölfertschen passe par un chemin plutôt plat depuis la Scheidegg en faisant un arc de cercle près de quelques maisons de vacances. Suivent de vertes prairies où paissent les vaches. L’itinéraire passe ici et là près d’un alpage, parfois associé à une petite exploitation alpestre. Des bancs permettent régulièrement de se reposer et d’admirer la vue. A Dossenbach, le parcours emprunte un tunnel puis rejoint d’abord Rigi Unterstetten et Rigi First. A la gare de Wölfertschen, le chemin se transforme en un étroit sentier qui grimpe en pente raide vers Staffel. Par la suite, il conserve sa forte déclivité. Les touristes sont nombreux à parcourir à pied le court trajet entre Kulm et Staffel. Peu à peu, la vue s’ouvre de tous côtés. Les lacs de Zoug, de Lauerz puis à nouveau celui des Quatre-Cantons sont bien visibles. Les marcheurs, essoufflés après la montée, peuvent maintenant faire une halte et profiter de la vue, par exemple depuis l’une des nombreuses auberges de montagne présentes le long de l’itinéraire.
Randonnée frontalière de deux jours N° 1559
Bogno — Brè sopra Lugano • TI

Randonnée frontalière de deux jours

Les virages semblent sans fin, mais voilà qu’apparaît quand même Bogno, tout au fond du Val Colla. L’arrêt se situe près de la chapelle. Un chemin serpente sur une pente raide et s’élève au-dessus du village, passe par des prairies, près de quelques maisons de vacances, puis entre dans la forêt clairsemée avant de rejoindre le Passo di San Lucio. Il s’agit du premier point de vue sur l’Italie. A partir d’ici et deux jours durant, la randonnée s’effectue constamment sur la crête, parfois en Italie, parfois en Suisse. Ceux qui aiment s’amuser pourront même poser un pied dans un pays et l’autre à l’étranger. Rhododendrons, rochers à pic et charmants pâturages: à chaque détour du chemin, une nouvelle vue inattendue s’offre aux marcheurs, ce qui rend la montée nettement moins pénible. Le soir, il faut descendre à travers la forêt pour atteindre la Capanna Pairolo. Un charme italien, une équipe très sympathique et une spécialité: la polenta. Le lendemain matin, c’est le moment de rejoindre les Denti della Vecchia, ces dents de calcaire appréciées des grimpeurs. Elles se dressent tout droit dans le ciel, offrant un sujet de photo pittoresque avec le lac de Lugano en arrière-fond. L’itinéraire descend ensuite vers l’Alpe Bolla. La cabane est située un peu en contrebas de l’itinéraire proposé. Voici le moment de la montée raide sur le Monte Boglia. Il faut jeter un dernier coup d’œil nostalgique sur le panorama et sur l’Italie, car le chemin descend ensuite vers la Suisse. Il parcourt la forêt sur une pente douce, qui ménage bien les genoux. Seule la dernière partie bien raide risque de laisser quelques souvenirs. Une fois à Brè sopra Lugano, un petit tour du très joli village s’impose.
Plaisir printanier N° 1510
Sursee — Nebikon • LU

Plaisir printanier

Le fracas du tonnerre se rapproche, devient assourdissant; un sifflement strident retentit au passage d’un train express rempli de pendulaires. Qu’il est agréable de retrouver le silence du petit matin, une fois quittée la gare de Sursee. Un chemin bien balisé mène à travers la forêt de Sursiwald jusqu’au lac pittoresque de Mauesee. Une petite île y abrite le château de Mauensee, dont la première mention remonte à quelque 830 ans. Il est malheureusement impossible de visiter cette propriété privée et son jardin idyllique. Mais quelle belle vue de loin! Le chemin mène à travers champs jusqu’au village de St. Erhard, nommé «Deret» par les vrais Lucernois, puis monte en pente douce sur le Santeberg. Cette jolie chaîne de collines de grès offre une vue grandiose sur les sommets alpins encore enneigés. Difficile d’imaginer que le Santeberg est formé de sable compressé, charrié il y a 22 millions d’années par un grand océan. Près de Kaltbach, des grottes ont été creusées dans le Santeberg. Aussi froides et humides qu’un cachot, elles servent à l’affinage du noble emmental et d’autres fromages. Au prix de quelques gouttes de sueur, les randonneurs découvrent une jolie aire de repos dotée d’un foyer à l’orée de la forêt de Pfarrwald. Le chemin, parfois étroit, parfois large, mais toujours varié, mène à travers bois puis longe prés et champs fleuris jusqu’au point culminant, la colline de Chätzigerhöchi (699 m). Les yeux rivés sur les Alpes de Suisse centrale, on réalise alors: quelle chance de randonner en Suisse! Le chemin descend en étroits zigzags jusqu’à Nebikon, où l’on peut prendre le train pour revenir au point de départ de cette belle journée de marche.