Randonner en été

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Une vallée bien cachée N° 1276
Loco, Paese — Intragna • TI

Une vallée bien cachée

Attention à ne pas manquer l’entrée dans la petite vallée latérale à partir d’Intragna. C’est derrière un épais manteau vert de châtaigniers que se cache la route qui déroule ses virages jusqu’au fond du Val Onsernone, un lieu retiré, apprécié d’hommes et femmes de lettres comme Alfred Andersch, Max Frisch et Aline Valangin et, de nos jours, de quelques marginaux, venant souvent du nord des Alpes. L’ancienne «mulattiera», la Via delle Vose, est encore plus profondément dissimulée dans la forêt, sur l’autre versant de la vallée. Les paysans ont parcouru ce sentier muletier depuis le Moyen Age pour apporter leurs marchandises au port d’Ascona ou au marché de Locarno. L’ancien chemin est richement pavé de larges pierres, de manière presque continue, mais aussi parfois bordé de murs ou de balustrades ouvragées. Ici et là, on peut voir de jolies petites chapelles. La Via delle Vose passe par les hameaux de Niva, Vosa di Dentro et Vosa, jusqu’à Pila. L’oeil averti reconnaît chemin faisant des témoins du passé, du paysage en terrasses aux anciens lavoirs. Le musée local, à Loco, se veut le gardien de l’histoire de la vallée et s’engage activement à ce titre. Il propose des promenades et des visites guidées sur l’histoire et la culture du lieu et exploite le moulin situé à la sortie du village. Peu avant d’arriver au moulin, le chemin tourne à gauche et descend vers la rivière Isorno, qu’un solide pont suspendu en acier surplombe. Sur l’autre versant, le sentier muletier s’élève en pente douce, en longeant la rivière, jusqu’à Pila. Là, à la sortie de la vallée, la vue porte jusqu’au lac Majeur. On voit aussi le clocher caractéristique de l’église d’Intragna. Pour s’éviter une dernière descente, on peut rejoindre le village au moyen du petit téléphérique.
Trois lacs dans la roche N° 1277
Rossboda, Grossalp — Bosco/Gurin • TI

Trois lacs dans la roche

C’est à son statut de site Walser que Bosco/Gurin doit sa célébrité. Les Walser pénétrèrent dans la vallée par le Guriner Furggu, il y bien sept siècles de cela, en provenance du Val Formazza italien et fondèrent le site qui est aujourd’hui le village le plus haut du Tessin. Le patrimoine Walser est préservé et mis en valeur pour les touristes. Il est intéressant de se balader dans le village soigneusement restauré, de jeter un coup d’œil dans le musée Walser ou de découvrir les témoignages historiques et culturels du lieu en lisant les dépliants conçus par l’association Vallemaggia Pietraviva. Ceux qui effectuent la randonnée en boucle vers les trois lacs en contrebas du Pizzo d’Orsalía peuvent constater l’aridité et la pauvreté des terrains que les Walser exploitèrent pourtant avec un certain succès. Ils résistèrent même à deux avalanches dévastatrices. De la station supérieure du télésiège au-dessus de la Grossalp, le chemin décrit un arc-de-cercle au-dessus des pâturages de montagne situés en amont de Bosco/Gurin. A la bifurcation vers Hendar Furggu, il faut suivre les panneaux indicateurs et poursuivre tout droit vers le Lago Poma. Le chemin raide monte le long d’un couloir pierreux pour rejoindre une impressionnante arène rocheuse. Derrière une barre de rochers située sous le Pizzo d’Orsalía se tapissent trois petits lacs. Celui du milieu, le Lago Melo, brille comme une perle sombre en raison de sa profondeur. Au niveau du troisième lac, le Lago Pero, le chemin bifurque pour rejoindre la vallée. Il passe près des bâtiments de l’Alp Wolfstaffel qui tombent en ruines, puis descend en pente raide à travers une forêt de mélèzes jusqu’à Bosco/Gurin.
Raretés au coude du Rhône N° 1224
Branson, Pont du Rhône • BL

Raretés au coude du Rhône

Les mantes religieuses sont rares. La réserve naturelle des Follatères au coude du Rhône, près de Martigny, est l’une des régions de Suisse où ces insectes sont encore présents. Mais même là, il n’est pas si facile de les apercevoir. Le plus souvent, on rencontre ces êtres graciles à la fin de l’été, lorsqu’ils ne sont plus à l’un de leurs nombreux stades larvaires et que leur couleur ne change plus. Ils sont verts ou bruns selon leur environnement. Un circuit de randonnée dans la réserve naturelle vaut de toute manière le détour. On y trouve de nombreux autres insectes, reptiles et oiseaux rares en Suisse. Des plantes méditerranéennes et orientales y poussent aussi. En chemin, la marjolaine dégage des senteurs aromatiques. Les Follatères sont un petit coin de Méditerranée transplanté dans les Alpes. La randonnée suit d’abord une légère montée jusqu’au coude du Rhône, marqué par un énorme rocher escarpé. De là, la vue sur la vallée du Rhône est splendide. L’armée aussi en est consciente, comme en témoignent les anciens bunkers et fortifications. Le sentier descend ensuite pour rejoindre brièvement une route goudronnée, parallèle au Rhône. De là, le chemin grimpe à travers la forêt, ce qui est plutôt fatigant. Les cigales semblent encourager les promeneurs par leur chant strident. De temps à autre, le terrain est plus dégagé. Arrivé en haut, le randonneur suit un petit sentier plutôt plat à travers des terrains très pentus. Et finalement, un ancien sentier muletier le conduit à Branson. Ce petit village viticole a conservé tout son charme. De nombreuses maisons sont décorées de fleurs et agrémentées de détails amusants. On y trouve même des mantes religieuses! Bien qu’elles ne soient qu’en bois sur une vieille grange.
Hérissons de Weisstannen N° 1225
Mels, Post — Weisstannen • SG

Hérissons de Weisstannen

Les hérissons sont insectivores et apprécient les coléoptères. Toutefois, ceux-ci étant devenus rares dans de nombreux habitats naturels du hérisson, ce dernier s’est rabattu sur les escargots. La randonnée entre Mels (SG) et Weisstannen traverse une nature dans laquelle les hérissons se sentent bien. Ici, rien ne vient déranger les rampants qui leur servent de nourriture. On part de la place du village de Mels, puis l’on traverse rapidement la Seez. Le centre pour hérissons (Igelstation) de Mels se trouve dans l’ancienne usine nichée sur le versant, au-dessus du pont. Un chemin remonte les deux côtés de la vallée de Weisstannen, mais celui de droite offre plus de découvertes: un petit détour au Chapfensee et une pause à Vermol, un joli village de montagne. Pour le mettre en valeur, une rue pavée fut construite au XVIIIe siècle et permet aujourd’hui de prendre rapidement de l’altitude. Elle n’est plus qu’un chemin de randonnée depuis longtemps et offre de temps en temps une belle vue sur la vallée. Près du Güetli, un chemin part vers le Chapfensee. Le tour du lac est vite fait, et des aires de grillades et un bistro d’alpage offrent l’occasion de faire une pause. L’étape suivante est Vermol. On atteint ce charmant hameau par le haut. En bas, près de la chapelle, on retrouve l’ancienne liaison avec Weisstannen. Il reste encore plus de 7 kilomètres dans la vallée, d’abord vers Schwendi, puis Weisstannen, toujours sur le territoire des hérissons. Ces animaux hibernent en altitude. Si le randonneur en croise un en chemin, c’est qu’il est probablement malade, car les hérissons sains dorment la journée. Sa place est donc au centre pour hérissons de Mels, où il sera remis d’aplomb.
Droséra sur le Grimsel N° 1226
Grimsel Hospiz • BE

Droséra sur le Grimsel

Cette randonnée mène sur les traces du droséra. Ses gouttes d’eau brillantes ont des reflets bleus au soleil et attirent les insectes. Assoiffés, ils se posent sur cette apparente humidité et y restent collés, puis ils sont enlacés par les tentacules pourpres du droséra et attirés vers le centre de la feuille, dans une flaque de liquide corrosif où l’insecte s’étouffe rapidement et est dissout par les composants chimiques. Le chemin qui mène aux plantes carnivores débute vers l’hospice du Grimsel, longe le lac du Grimsel jusqu’au glacier de l’Unteraar, puis revient. La couronne du barrage ainsi qu’un escalier étroit conduisent à la rive opposée du lac. En suivant un étroit sentier, très exposé au début et qui ne cesse de monter et descendre légèrement, la randonnée rejoint le glacier de l’Unteraar en passant par deux sites où pousse le droséra. A la moitié du chemin, près d’une petite cascade, là où commence la forêt d’aroles, le randonneur peut observer le droséra une première fois. Un autre site se trouve plus loin, sur la longue ligne droite appelée «Meder». Outre la forêt d’aroles d’importance nationale, cette randonnée permet aussi d’observer de remarquables peuplements de bouleaux. La question ne laisse aucun répit: les plantes sont-elles brutales si elles se nourrissent d’insectes? La nature peut-elle être méchante? Pendant longtemps, l’idée que les plantes puissent se nourrir de viande était considérée comme impossible, voire blasphématoire. Charles Darwin fut le premier à prouver ce phénomène. Aujourd’hui, les plantes ne sont d’ailleurs plus considérées comme des êtres inférieurs par les scientifiques. Ils ont même prouvé que les plantes communiquent et pourraient avoir un comportement social comme les êtres humains.
Près des éléments naturels 2 N° 1228
Meiringen • BE

Près des éléments naturels 2

Entre Meiringen et Innertkirchen, dans l’Oberland bernois, se trouve un bloc rocheux monumental: le Kirchet, qui est autant un obstacle routier qu’un joyau du paysage. Des chemins pédestres entourent et traversent cet énorme rempart de calcaire. Alors que le glacier de l’Aar reculait après la dernière glaciation, le Kirchet bloquait le cours de l’Aar sur toute la largeur de la vallée du Hasli. Au cours du temps, l’eau de fonte chargée de sable et de pierres a profondément creusé la falaise, donnant naissance à plusieurs gorges. La plus grande et la plus impressionnante d’entre elles est celle où coule l’Aar aujourd’hui. Le chemin qui traverse les gorges de l’Aar permet de combiner les deux parties de cette randonnée. Sur le Kirchet, on rencontre une surprenante diversité de paysages dans un espace réduit. Cela se voit de manière saisissante sur le circuit de randonnée de Meiringen à Innertkirchen. La première moitié du circuit conduit tout d’abord au-dessus de la vaste vallée de l’Aar, puis continue au sud de la rivière, directement sur le Kirchet. Dans la forêt de sapins primitive, le randonneur découvrira çà et là des blocs de granit abandonnés par le glacier lors de la dernière glaciation. Au XIXe siècle, les plus beaux blocs erratiques clairs ont été taillés sur place puis, au prix d’un énorme travail, ils ont été transportés à Berne où ils ont servi à la construction du pont de Nydegg. Le paysage de la région d’Äppigen est très différent. Une forêt de pins clairsemée lui confère une atmosphère méditerranéenne, pour ainsi dire. Le fœhn qui y souffle régulièrement et fait parfois fortement monter les températures y contribue également. Il n’est donc guère étonnant qu’un petit vignoble soit cultivé au-dessus du hameau. Un peu avant Meiringen, la ruine du château de Resti mérite aussi un petit détour. La tour, qui date du Moyen Age, a été restaurée en 2004 et dotée d’une plate-forme d’observation.
Montée au Salève N° 1229
Veyrier, duoane — Salève Seilbahn • GE

Montée au Salève

Le Salève est séduisant à plus d’un titre. Situé à une demi-heure du centre de Genève, il offre une ambiance toute montagnarde. Son ascension par la voie dite du «Pas de l’Echelle» permet de sentir ses particularités. Le tracé est bien balisé, un balisage français, puisque nous sommes sur sol français. On se met en route à «Veyrier, douane». Un peu de mise en jambe à plat le temps de regarder le téléphérique que l’on aura le plaisir d’utiliser pour redescendre, et c’est la montée. En zigzag, dans la forêt, jusqu’à la falaise. On la franchit grâce à des escaliers taillés dans la roche à la fin du XIXe siècle. Ces marches gravies, on découvre un autre vestige de cette époque: un tunnel. C’est par là que passait le train électrique à crémaillères qui a relié Veyrier au Salève de 1892 à 1935. Encore quelques marches et le tracé débouche sur le plateau situé entre le Petit et le Grand Salève. Tout proche, le centre du village de Monnetier vaut le détour avant de poursuivre l’ascension. Le chemin, qui devient sentier, suit l’arête qui surplombe la falaise. Ça grimpe dure, mais on est récompensé par une vue spectaculaire sur Genève et le lac Léman. Toujours en montée et en forêt, on croise à plusieurs reprises la route qui mène sur le massif du Salève. Des clairières apparaissent alors. L’une d’elles surprend: elle abrite la cabane du CAS, Section Genève. On peut alors partir sur la droite pour rejoindre la station supérieure du téléphérique. Toutefois, en empruntant encore quelques instants le chemin direction ouest, on pourra voir l’ancienne gare terminus du train du Salève. Avant de monter dans la télécabine, on ne manquera pas de jeter un regard sur Genève, tout en bas.
En direction du Brünig 3 N° 1233
Kaiserstuhl — Brünigpass • OW

En direction du Brünig 3

Le Brünig sépare des climats, des cantons et des confessions. Mais la région possède aussi un élément fédérateur: son paysage. Les forêts isolées, les alpages offrant des vues magnifiques et, de temps en temps, quelques zones rocheuses qui le caractérisent si bien. La région affiche un climat principalement doux, mais parfois rude également. La randonnée qui mène de Kaiserstuhl jusqu’au col du Brünig offre une bonne occasion de découvrir ce paysage montagneux. L’itinéraire courant longe plus ou moins la ligne de chemin de fer et est presque entièrement en montée ou tout droit. Une variante intéressante, mais certes un peu plus longue et exigeante, conduit de Kaiserstuhl au col du Brünig, en passant par la rive ouest du lac de Lungern et par Schäri, au pied du Wilerhorn. Le chemin commence dans la vaste cuvette du lac bleu vert scintillant de Lungern, dont il suit la rive. Il traverse ensuite avec de légères montées en descentes les forêts et les prairies de montagne de la région frontalière entre Berne et Obwald et se termine par une descente escarpée sur le flanc du Wilerhorn sur le col du Brünig. On ne perçoit guère la transition entre les deux cantons; la frontière traverse les prairies et n’est signalée que par une clôture. A l’orée de la clairière Rüti se dresse toutefois, bien en évidence, une pierre ornée de l’ours de Berne et de la clé du blason du canton d’Obwald. Elle ne signale qu’approximativement la frontière entre les cantons car cette dernière se situe près de 1 kilomètre plus loin, au sud.
En direction du Brünig N° 1234
Hasliberg Reuti — Brünigpass • BE

En direction du Brünig

C’est à Meiringen que la meringue fut inventée, c’est du moins ce qu’affirment ses habitants. Une chose est sûre: les meringues locales sont délicieuses, tout comme les fraises des bois et les framboises qui poussent en masse dans les forêts de la vallée du Hasli. Une bonne raison d’effectuer cette randonnée avec des tout-petits, qui aimeront monter dans une télécabine et se baigner dans un petit lac. Mais chaque chose en son temps. Avant de parcourir le chemin panoramique de la vallée du Hasli, on monte dans la télécabine à Meiringen, en ayant bien entendu acheté des meringues à la boulangerie du village. De Hasliberg-Reuti, le chemin effectue un large coude. Ceux qui veulent monter plus vite optent pour le chemin direct en zigzag. On suit agréablement la pente avant de passer près de maisons de vacances et de fermes et de rejoindre enfin le petit lac de Wasserwendi. On peut se rafraîchir les pieds dans l’eau, observer des animaux et prendre un verre à la buvette. L’entrée est payante uniquement si l’on se baigne. On se sent si bien ici qu’il faut un peu se forcer à reprendre le chemin. Il offre de belles vues, descend ensuite sur une pente assez raide, traverse le hameau de Hohfluh, puis pénètre dans la forêt. Les enfants trouveront ici des petits fruits en grandes quantités. Le chemin dans la forêt, fait de montées et de descentes agréables, plaît aux petits marcheurs, non seulement en raison des baies, mais aussi parce que l’on y voit de grands blocs erratiques sur lesquels ils peuvent parfois grimper. A la fin du parcours, il faut marcher un petit moment sur la route très fréquentée pour rejoindre le Brünig. Ainsi se termine une randonnée d’été aux saveurs sucrées, celles de la meringue, des fraises et des framboises.
Le lac à ses pieds N° 1235
Brunnen — Vitznau • SZ

Le lac à ses pieds

Tout randonneur qui emprunte la passerelle métallique surplombant le terrain escarpé sait ce que l’on éprouve sur un tel parcours. La vue sur le lac et les montagnes alentour près de Fallenbach est magnifique et il serait dommage de se priver du coup d’oeil sur la route qui longe le lac en contrebas. Car c’est ici que passait autrefois le chemin des Quatre-Cantons. L’Office des forêts et des dangers naturels du canton de Schwyz s’est beaucoup investi pour déplacer le tronçon de 1,3 km qui suivait le trottoir de la route cantonale. Désormais, un itinéraire plus attrayant relie Fallenbach à Brünischart: il passe par des chemins naturels, longe prairies sèches et pâturages et traverse un petit torrent. Ceci est le fruit de la remise en état d’un tracé existant bordé de murs en pierre naturelle. L’imposante passerelle métallique de 200 mètres constitue le petit bijou technique de cet itinéraire. Des arguments qui ont convaincu le jury du Prix Rando 2016. La randonnée commence à la gare de Brunnen et mène au «Waldstätterquai» au bord du lac. C’est ici que le premier grand hôtel de Brunnen, le Waldstätterhof, aujourd’hui encore unique en son genre, a été ouvert en 1870. A Fallenbach, le parcours de La Suisse à pied «Waldstätterweg 98» quitte la route du lac: à partir d’ici, la marche devient ardue. De magnifiques vues s’offrent au gré des sentiers étroits traversant forêts et pâturages, raison pour laquelle cette région attire des voyageurs du monde entier. Une fois arrivé aux abords du village de Gersau, une halte repas s’impose avant d’attaquer la deuxième partie du parcours. Le randonneur prendra encore une fois de la hauteur avant d’aborder la descente en direction de Vitznau, avec cette fois le Bürgenstock en ligne de mire.
La voie des bêtes de somme N° 1236
Tenna — Safien Platz • GR

La voie des bêtes de somme

Des siècles durant, la vallée de Safien n’était atteignable qu’à pied ou avec des bêtes de somme. En effet, la vallée est entourée d’une chaîne de hautes montagnes à l’est, à l’ouest et au sud. Découvrir à pied cette région sauvage est une expérience hors du commun. Le sentier de grande randonnée Walserweg Safiental permet de visiter en trois à quatre étapes journalières les attractions culturelles de la vallée. On y jouit particulièrement du paysage naturel, avec ses alpages typiques de la région de Wals. Depuis le printemps 2016, il est encore mieux de randonner dans la vallée de Safien: les 2,5 km de chemin entre Rüti et Safien Platz ne longent plus la route asphaltée. Désormais, les randonneurs empruntent un sentier d’été joliment aménagé à travers prairies et forêts d’aulnes, le long des eaux de la Rabusia. La Commune de Safiental a fait exécuter les travaux par des entreprises locales. Des civilistes et des écoliers y ont aussi participé. Le nouveau tronçon montre comment bannir l’asphalte des chemins de randonnée. Le jury du Prix Rando a ainsi récompensé le projet de Pro Safiental en lui attribuant le prix spécial du Prix Rando 2016. Celui-ci entend honorer un engagement particulier en faveur des chemins de randonnée sans asphalte. Il est temps de lacer vos chaussures et de partir à l’aventure! Le village de Tenna est le point de départ. D’ici, on voit l’arrivée de la première journée de randonnée: Safien Platz. Bientôt, une descente s’amorce dans la vallée jusqu’au joli Egschisee, où l’on pourra faire une première pause. De là, le chemin porte le numéro d’itinéraire 735 de La Suisse à pied et longe le lit de la rivière sauvage Rabiusa («la vociférante») jusqu’à Safien Platz.
Locarno, côté sud N° 1237
Madonna del Sasso • TI

Locarno, côté sud

Cette randonnée de montagne mène à près de 1000 mètres d’altitude. Elle offre donc un véritable panorama alpin. Toutefois, son point de départ se situe à proximité du point le plus bas de Suisse, le delta de la Maggia (env. 195 m. d’altitude). Depuis la station supérieure du funiculaire de Locarno-Madonna del Sasso, on traverse la localité d’Orselina dans de petites ruelles. Juste après le passage du ravin millénaire creusé par le ruisseau Rabissale, le chemin bifurque et monte par un sentier en escalier. A hauteur de Ronco di Bosco, on quitte la zone d’habitation pour plonger dans la forêt de châtaigniers recouvrant le flanc sud de la Cardada, la montagne de Locarno, jusqu’à une altitude de près de 1000 mètres. Le chemin devient lui aussi plus dur: les marches méticuleusement bétonnées laissent place à des dalles de granit irrégulières où s’entremêlent parfois des marches en bois. La montée est impressionnante et le randonneur prend rapidement de la hauteur. Le bassin du lac de Locarno réapparaît régulièrement entre les arbres. En 2016, ce chemin a été récompensé par le Prix Rando décerné par Suisse Rando. La vue entièrement dégagée depuis le petit village de Cordonico est encore plus saisissante: le regard embrasse le lac Majeur, les îles de Brissago ainsi que les sommets environnants. Un chemin panoramique étroit mais bien sécurisé longe sans grand dénivelé le flanc de la montagne et traverse quelques ruisseaux. On aperçoit régulièrement le lac avant d’atteindre San Bernardo où s’achève ce tronçon plat. Un magnifique chemin en escalier descend en d’innombrables virages. La pente est un peu moins raide qu’à la montée. Au niveau de All’Eco, on atteint la zone habitée d’Orselina. Puis on redescend jusqu’au point de départ.
La forêt qui fait oublier la ville N° 1238
Kemptthal — Eidberg • ZH

La forêt qui fait oublier la ville

Une randonnée en bordure de ville peut sembler peu séduisante pour les amoureux de la nature. Mais Winterthour fait figure d’exception. La sixième ville de Suisse compte non seulement de nombreux jardins et espaces verts, mais aussi plus de périmètres boisés que de surfaces urbanisées. Sa forêt, la plus grande du canton de Zurich, s’étend entre la vallée de la Töss, au sud, et les abords de la vieille ville. Le chemin autour de Winterthour date de 2014, année de la célébration du 750e anniversaire de la réception par la ville de ses droits municipaux. Sur 70 kilomètres, il traverse ou longe une forêt sur les deux tiers du parcours. L’itinéraire a été conçu pour la randonnée, mais on peut aussi le parcourir à vélo (par endroits sur des chemins séparés). Trois des dix étapes se prêtent aux fauteuils roulants et aux poussettes. Ce parcours, considéré comme novateur, est le fruit d’une collaboration exemplaire entre les communes. Il a reçu le Prix Rando 2016. L’une des plus belles parties du chemin mène de Kempttal à Eidberg, par le Leisental. Ce parcours au sud de la ville comporte des zones naturelles très étendues, comme le Leisental, une large vallée dans laquelle la Töss s’écoule sur plusieurs kilomètres. Mais aussi le long de la forêt Eschenberg, qui est l’une des plus jolies vallées traversées par une rivière aux portes d’une ville suisse. Un tronçon renaturé montre à quoi la Töss devrait ressembler un jour sur l’ensemble de son tracé. Sur sa dernière partie (dont un tiers environ passe sur des chemins bétonnés), la randonnée fait découvrir les sites étendus et plus élevés d’Iberg et d’Eidberg, qui offrent une belle vue au nord sur la ville et au sud sur la région vallonnée du Tössbergland, jusqu’aux Alpes.
Immersion dans le Fricktal N° 1128
Elfingen — Wil AG • AG

Immersion dans le Fricktal

Entre le plateau et le Rhin, le Fricktal, cette région argovienne, est caractérisé par un relief très tourmenté, mais enchanteur, qui offre d’innombrables points de vue et possibilités de randonnées. La Haute Route du Fricktal (Fricktaler Höhenweg) permet d’en découvrir quelques perles, comme par exemple, celles qui se trouvent le long du tracé allant d’Elfingen à Wil. Arrivé à Elfingen, on comprend vite que quoi le menu du jour sera fait. Partout, des collines, des vallons, agrémentés de forêts, de vergers ou de prairies. Pour débuter, une montée - la principale de la randonnée - conduit le marcheur dans une forêt qui lui servira de décor durant quelques kilomètres. C’est à Sennhütte que l’on rejoint la «Haute route». Un peu tôt pour faire une halte prolongée, mais la sympathique petite buvette qui se trouve à cet endroit invite tout de même à déposer son sac à dos. Une forêt de feuillus, quelques clairières pour se situer un peu, un cheminement presque plat accompagnent le randonneur. A mi-chemin, après avoir traversé la route pour Wil, on voit apparaître une petite colline au nom très alpin: le Bürerhorn . Son sommet atteint, on découvre un beau point de vue, qui est aussi un point stratégique comme en témoignent les vestiges d’une fortification de la Seconde Guerre mondiale. Un kilomètre plus loin, un autre sommet, le Laubberg, attend le randonneur. L’horizon s’ouvre ici sur l’ouest. Cette colline sert de plateforme de décollage aux parapentistes. Une chapelle marque la fin d’un chemin de croix. Ce chemin, on le fera, mais à la descente… La randonnée se poursuit alors en terrain découvert, sur un dos d’âne qui conduit à Wil en pente douce.
Perles de couleur dans le Val Piora N° 1274
Stne Piora • TI

Perles de couleur dans le Val Piora

A l’évocation de Piora, les constructeurs du tunnel de base du Gothard ont la chair de poule: cette dépression formée de dolomie saccharoïde poreuse a bien failli empêcher la création de l’ouvrage du siècle, car le tunnel traverse cette couche de pierre instable. Par chance, après un examen plus poussé, les experts constatèrent que la dépression ne mettait pas le tunnel en péril. La construction put suivre son cours et dès décembre 2016, les trains fonceront sous la terre entre Erstfeld et Bodio. On voit cette pierre particulière en se rendant vers les lacs de Piora. Au Lago di Tom, la dolomie saccharoïde brille sous le soleil tessinois. L’itinéraire débute à la station supérieure du funiculaire de Ritom, l’un des plus raides d’Europe. On quitte rapidement les nombreux touristes pour monter sur une pente agréable au Rifugio Föisc, une cabane en libre-service, et vers le sommet surplombé d’une grande croix. La vue circulaire depuis le Föisc sur le Gothard, la Léventine, le Val Bedretto et le Val Piora et ses lacs est superbe, et le calme qui règne ici est apaisant. On descend en faisant une boucle vers le Lago Ritóm, pour longer sa rive droite, puis remonter vers le Lago di Tom. On peut faire une halte ici (la baignade est autorisée, mais à vos risques et périls) avant de descendre vers le hameau de Cadagno di Fuori et le Lago di Cadagno, le troisième lac de Piora. Entre Cadagno di Fuori et la Capanna Cadagno, un sentier bifurque à droite: il traverse une belle forêt de mélèzes, puis suit la rive gauche du Lago Ritóm jusqu’à son mur de barrage. Nous voilà non loin de la station supérieure du funiculaire de Ritom, où la randonnée prend fin. Le Lago Ritóm approvisionne en outre la ligne du Gothard en courant.
La montagne au bord du lac N° 1279
San Rocco — Museo doganale svizzero • TI

La montagne au bord du lac

Elle est étonnante à plus d’un égard, cette randonnée entre San Rocco et Cantine di Grandria. Le chemin de montagne au balisage blanc-rouge-blanc passe à une altitude de 270 mètres seulement, l’itinéraire agréable longe toujours la rive du lac de Lugano et en chemin, quatre grotti nous mettent l’eau à la bouche. Au bout du parcours, le Musée suisse des douanes invite à une visite. En cas de mauvais temps, le chemin est fermé en raison du risque de chutes de pierres. Le trajet pour y aller et le retour sont eux aussi originaux: il s’effectue sur l’eau, de et vers Lugano. Le bateau de tourisme qui circule de Lugano à Gandria nous amène au départ de la randonnée, San Rocco. D’ici, on peut partir directement en se perdant dans le lacis de ruelles ou prendre des forces au grotto. Après la première demi-heure, l’itinéraire devient nettement plus intéressant depuis Cantine di Caprino. Le chemin passe par le Grotto dei Pescatori et Landessa, puis par Cantine di Gandria. Impossible de se perdre, il n’y a pas de bifurcations. Quelques beaux sites se prêtent à un arrêt et offrent une vue superbe sur le lac d’un bleu profond et sur la rive opposée, où l’on voit le ravissant village de Gandria, le Monte Brè et le Monte Boglia. Après deux heures à peine, nous voilà à la frontière du pays et aux portes du Musée suisse des douanes. Dans ce bâtiment datant de 1835, on découvre la vie quotidienne des douaniers et l’histoire des douanes depuis la création de l’Etat fédéral en 1848. Les thèmes présentés vont de la contrebande à la protection des espèces et des biens culturels, en passant par les stupéfiants, la criminalité économique et la migration. Certains objets exposés, tels des bornes-frontières et des barrières historiques, sont d’un grand intérêt.
Sur la trace des sauriens N° 1280
Meride • TI

Sur la trace des sauriens

Le Monte San Giorgio, au sud de Lugano, dans le Mendrisiotto, a une très longue histoire. Il se trouvait en fait en Afrique puisqu’il y a 240 millions d’années, durant la période dite du Trias Moyen, il était situé à 20 degrés au nord de l’Equateur. Le climat y était subtropical, poissons, escargots, ammonites, coquillages et d’imposants reptiles tels que l’effrayant Ticinosuchus vivaient dans une vaste lagune protégée de la mer ouverte. Les conditions écologiques d’alors ont permis de préserver ces animaux et organismes sous la forme de fossiles. On a trouvé au Monte San Giorgio quelque 20 000 animaux et végétaux fossilisés, dont la plupart sont presque intacts. L’Unesco a d’ailleurs déclaré site du patrimoine mondial naturel ce gisement fossilifère du Trias moyen qui est le plus important au monde. Un sentier didactique permet de découvrir les secrets géologiques et paléontologiques du Monte San Giorgio. Le chemin, balisé de panneaux d’information en italien et en anglais, contourne la montagne densément boisée. Le départ a lieu dans le joli village de Meride, où se trouve le musée des fossiles qui présente les principales découvertes des fouilles faites au Monte San Giorgio. Après un premier parcours assez long dans la forêt, la vue sur le lac de Lugano et le sud de Tessin se dévoile d’abord à Serpiano puis, peu après, sur l’Alpe di Brusino. Par beau temps, on peut se restaurer et se désaltérer sur la terrasse d’un grotto, sous des châtaigniers séculaires. Le retour à Meride a lieu par Gaggio, Pozzo et Albertina. Le long du parcours, plusieurs chemins permettent de monter au sommet du Monte San Giorgio, d’où l’on a l’une des plus belles vues sur le sud du Tessin.
Entre Tamaro et Lema N° 1281
Alpe Foppa (Corte di Sopra) — Monte Lema • TI

Entre Tamaro et Lema

Le Monte Tamaro est un but d’excursion connu et apprécié. Il le doit à la chapelle Santa Maria degli Angeli qui y a été édifiée et à la longue et belle randonnée qui longe la crête jusqu’au Monte Lema. La chapelle, qui porte la signature du célèbre architecte tessinois Mario Botta, est le symbole de l’Alpe Foppa, où commence la randonnée vers le Monte Lema. Cette construction originale ressemble à un amphithéâtre: un viaduc de 65 mètres de long mène à une plateforme panoramique d’où l’on a une vue grandiose sur le sud du Tessin. La vue sera encore plus belle du sommet du Monte Tamaro, que l’on rejoint en deux petites heures de marche, sur une agréable route naturelle jusqu’à la Capanna Tamaro, puis sur un chemin de montagne bien aménagé mais pénible sur sa fin. A la Capanna Tamaro, on peut reprendre des forces en mangeant un gâteau maison. Jusqu’au Monte Lema, il n’y aura plus que deux buvettes, mais ni source, ni fontaine, sauf tout près du but. Rien à redire, par contre, au sujet de la vue. Elle porte sur le lac Majeur, le lac de Lugano, les Préalpes du sud du Tessin et les hauts sommets tessinois et valaisans. La marche entre le Monte Tamaro et le Monte Lema se fait sur la crête, à quelques interruptions près. Et pourtant, les dénivellations sont importantes car le chemin n’est pas plat et vers la fin, les montées et les descentes sont même pénibles. Jusqu’au Passo d’Agoria, le chemin ne présente aucune difficulté, mais ensuite, les choses se compliquent. Les passages difficiles sont cependant bien sécurisés et après cinq bonnes heures de marche, on rejoint le funiculaire du Monte Lema. En l’attendant, on s’octroie un repos bien mérité sur la terrasse du restaurant.
Ecorcheuse en région bâloise N° 1223
Pfeffingen — Dittingen • BL

Ecorcheuse en région bâloise

La pie-grièche écorcheur a l’étrange habitude de conserver une partie de ses proies sur les épines et les branches pointues de buissons d’églantier, d’épine-vinette, d’aubépine ou de prunellier. Elle fait ainsi des provisions pour les périodes de disette. En outre, les animaux capturés - sauterelles, coléoptères, grillons et parfois vers de terre, campagnols et oisillons - sont mieux répartis lorsqu’ils sont ainsi empalés. L’oiseau doit son nom à sa technique de stockage de ses proies. C’est dans des paysages plutôt dégagés, parsemés de buissons épineux, que la pie-grièche écorcheur s’installe. Les trois pâturages secs protégés du Laufonnais, avant tout ceux de Blauen et de Dittingen, sont des sites parfaits pour chasser et élever ses petits. C’est aussi un beau but de randonnée dans le canton de Bâle-Campagne. L’itinéraire commence à Pfeffingen et mène d’abord au pâturage de Nenzlingen, par le village homonyme, le long de jolis sentiers forestiers. C’est dans le pâturage de Blauen que l’on a le plus de chances de voir une pie-grièche écorcheur, car les églantiers, son buisson favori, y sont nombreux. Le plus souvent, on aperçoit l’oiseau au dos marron, à la calotte claire et à l’œil bordé d’un masque noir sur les branches extérieures du buisson. On rejoint le troisième pâturage, celui de Dittingen, par Rüti et Uf Egg. Il est l’un des sites naturels les plus intéressants de la Suisse du Nord-Ouest, car il abrite près de 500 espèces végétales. Il est exploité de manière extensive depuis de nombreuses années et les protecteurs de la nature en prennent grand soin. Ce qui convient à merveille à l’oiseau qui s’y installe entre la mi-mai et début août pour s’y reproduire, avant de s’envoler passer l’hiver dans le sud de l’Afrique.
Près des éléments naturels 1 N° 1227
Rosenlaui — Kaltenbrunnensäge • BE

Près des éléments naturels 1

Le vacarme de l’eau peut d’abord paraître infernal: des masses d’eau du glacier se précipitent à travers les rochers, plongent dans l’abîme et se fraient un chemin dans la pierre rongée depuis des millénaires, millimètre par millimètre. Sur ces premiers mètres, l’ascension se révèle impressionnante. Le lieu constituerait le véritable point d’orgue d’une excursion si l’on pouvait effectuer la randonnée dans l’autre sens, mais les gorges du Rosenlaui ne sont praticables que du bas vers le haut. Les personnes sensibles qui ne supporteraient pas ces éléments déchaînés peuvent opter pour l’agréable sentier qui passe au sud de la gorge. A peine sorti de la gorge, on constate que le glacier a façonné le paysage. On monte en traversant un vaste plateau rocheux érodé. Un peu plus loin du chemin, le torrent s’est frayé un passage dans la pierre, mais attention, ici, il n’y a plus de balustrades protectrices. Même si le glacier du Rosenlaui s’est retiré de plus en plus au fil des ans, il continue à trôner fièrement au-dessus de la vallée. La montée se poursuit à travers la forêt, par des rochers et des versants formés d’éboulis, en face des Engelhörner dont les dents acérées semblent vouloir s’élever vers le ciel. Dans l’Ochsetal, non loin de la cabane, on se sent effectivement plus près du ciel, dans un site impressionnant. On redescendra sur terre pour déguster un peu plus tard la tarte aux pommes de la cabane Engelhorn . Après cette halte, il faut redescendre. Le chemin longe le flanc rocheux et à quelques endroits exposés, mieux vaut se tenir aux cordes. Suit une descente raide à Allmeindwäälli avant que la randonnée ne se poursuive très agréablement par des pâturages. En face de soi, on peut admirer la région du Hasliberg.
Les mégalithes du Säuliamt zurichois N° 1220
Affoltern am Albis — Mettmenstetten • ZH

Les mégalithes du Säuliamt zurichois

Entre 4500 et 1000 av. J.-C. vivaient en Europe des peuples qui ont bâti des structures en pierres encore visibles de nos jours. Ces témoins de la culture mégalithique soulèvent bien des questions: à quoi servaient les alignements, les menhirs, les pierres tremblantes et les pierres percées? Les randonneurs qui se rendent sur leurs traces dans le Säuliamt peuvent donner libre cours à leur imagination. On attribue une fonction cultuelle ou religieuse à la plupart de ces pierres. Ainsi, c’est une randonnée de printemps mystique dans les traînées de nuages qui nous attend. Le premier alignement de menhirs se trouve à Grüthau (coordonnées 677 550/235 170), à côté du chemin forestier, et se compose de pierres de grès organisées en L. Ce qui, à première vue, ressemble à une ancienne clôture servait probablement de lieu de culte. Il y a aussi la pierre percée du hameau de Grüt (677 400/234 980); aux équinoxes, on voit passer le soleil levant et couchant à travers son trou. Devant le pré Homburger Weid, on aperçoit une pierre tremblante de type nagelfluh (678 670/233 760). Aujourd’hui, il n’est plus possible de la mettre en mouvement soi-même. Les pierres tremblantes étaient des oracles ou des autels de sacrifice. Vous avez le bonjour d’Obélix! Un menhir de près de 2 mètres trône sur le Homberg (678 900/233 720). C’est le propriétaire terrien qui l’a découvert, juste en dessous de la surface du sol, avant de l’installer devant la clôture de son pré. Le Keltenmürli est l’un des plus impressionnants sites de mégalithes de la région du Knonaueramt. Il se cache dans les bois au-dessus de Herferswil (679 320/233 920). Cette série de mégalithes en forme de L est bien conservée. Elle fait environ 37 mètres de long et 7 de large. Les plus visibles sont les grandes pierres recouvertes de mousse, situées dans l’axe nord-sud.
Domaine de Louis Napoléon I N° 1221
Ermatingen — Schloss Arenenberg • TG

Domaine de Louis Napoléon I

Le jeune Louis Napoléon adorait les chevaux. Et les femmes. Plus d’une fois, le neveu du grand empereur Napoléon Ier monta son destrier afin de rattraper les chevaux d’une calèche qui s’étaient emballés. Son ardeur à la tâche était décuplée lorsque la voiture était occupée par une jolie Thurgovienne. C’est ce que nous explique Dominik Gügel, directeur du Musée Napoléon à Mannenbach, en Thurgovie, où Louis Napoléon a passé son enfance et sa jeunesse. Tout le monde le connaissait dans la région. Toutes les maisons bourgeoises ou presque, ainsi que les fermes, avaient un jour reçu sa visite qui, souvent, se terminait en rendez-vous galant. Mais pas toujours. Il reçut également quelques paires de gifles, lorsque ces dames estimaient qu’il allait trop loin. Cette randonnée familiale traverse le paysage que connut le jeune Louis. Elle passe au-dessus de deux ravins sauvages et romantiques, elle mène sur des hauteurs panoramiques surplombant le lac inférieur et au château de Wolfsberg (aujourd’hui un centre de congrès de l’UBS) à travers une allée de pruniers. Les randonneurs peuvent visiter la cour du château et sa glacière voûtée qui se trouve à l’extrémité sud du parking. Au XIXe siècle, on y stockait la glace destinée aux frigos en bois du bâtiment. Le château étant privé, il n’est pas possible de s’y restaurer ni d’y faire une pause. On traverse le sentier des roses musquées pour commencer, puis on passe plusieurs fois sur le chemin des fables de Thurgovie. A Ebenöödi, les enfants peuvent caresser des animaux. Et, au bout du chemin, ils peuvent visiter le Musée Napoléon et découvrir le mode de vie austère des enfants à l’époque au cours d’une visite guidée adaptée à leur âge: manières strictes à table, peu d’attention et grandes exigences à leur égard. L’avenir de Louis Napoléon fut tout tracé par le vœu de sa mère, qui se réalisa lorsqu’il devint le dernier empereur des Français.
Domaine de Louis Napoléon II N° 1222
Kreuzlingen — Schloss Arenenberg • TG

Domaine de Louis Napoléon II

Il s’agissait des expériences d’un garçon sans gêne, dont la carrière était toute tracée: Louis Napoléon, neveu du grand empereur Napoléon Ier, a passé son enfance et sa jeunesse à Arenenberg au bord d’Untersee. Sans se douter qu’il monterait lui aussi un jour sur le trône, le jeune garçon jouait avec les enfants du coin dans les vignobles entourant le château d’Arenenberg. C’est la destination de cette randonnée familiale qui part de Kreuzlingen. Elle mène d’abord sur une longue allée de peupliers dont les 41 premiers ont cependant été abattus. Grâce à l’opposition de la population locale, les suivants ont été épargnés et ceux abattus ont été remplacés. Cette partie le long de la rive du Rhin est charmante et peut être achevée par un «Hüppen», une friandise locale, au Seecafé à Gottlieben. Avec des enfants en bas âge, il est recommandé de débuter la randonnée ici seulement. Sur le côté droit du chemin, en direction d’Ermatingen, se trouve un arbre creux dans lequel les enfants peuvent se glisser. On aperçoit aussi rapidement l’île de Reichenau. Cette dernière était autrefois l’objectif des essais de tir de Louis Napoléon. La rive sud, autrefois inhabitée, lui servait de cible, car il avait l’intention d’inventer ses propres canons. «Il tirait toujours plusieurs coups et, de ce fait, ne manquait jamais sa cible», écrivit plus tard son ami d’enfance, puis archiviste de la ville de Constance, Johann Marmor. On atteint bientôt Ermatingen et, peu après, on aperçoit la route en lacets qui grimpe vers le château d’Arenenberg. Au passage à niveau, l’itinéraire quitte le chemin et monte jusqu’à l’endroit où vivait Louis Napoléon et où se trouve aujourd’hui un musée. On y propose des visites guidées dédiées aux enfants, où ils peuvent s’habiller comme des princesses et des petits Napoléons.
Entre Le Pont et Vallorbe N° 1161
Le Pont — Vallorbe • VD

Entre Le Pont et Vallorbe

Le cours de l’Orbe est assez mystérieux. La rivière prend sa source en France, alimente les deux lacs de la vallée de Joux, puis disparaît dans les profondeurs du sol, sans laisser de trace, pour resurgir plusieurs kilomètres plus loin, au pied d’une imposante paroi rocheuse. Il faut 24 heures au cours d’eau pour parcourir son trajet souterrain entre le lac Brenet et Vallorbe, alors que les randonneurs l’effectuent en dix fois moins de temps, sans se hâter. La randonnée débute au Pont, à l’extrémité septentrionale du lac de Joux, et longe d’abord le lac Brenet. Au niveau de la Cave à la Metsire, on traverse la route cantonale pour poursuivre sur un chemin forestier qui s’élève en pente douce vers le col du Mont d’Orzeires avant de rejoindre le sommet de l’autre côté. C’est là, dans une très vaste clairière, que s’est installé le Juraparc: bisons, ours et loups s’y ébattent dans plusieurs enclos. Le chemin redescend à nouveau dans la forêt et devient un peu plus raide. Il est situé à une bonne distance de la route, sauf sur 200 mètres: là, le terrain est tellement escarpé que les marcheurs doivent suivre le bord de la route balisée en conséquence. Juste après, le sentier en lacets très abrupts aboutit à la grotte aux Fées. Si l’on est muni d’une lampe de poche, on peut s’improviser spéléologue et aller découvrir la première partie de la grotte. L’entrée de la grotte de l’Orbe est située un peu plus bas. La variété de ses stalactites et de ses stalagmites mais aussi ses cours d’eau souterrains lui ont valu la réputation d’être l’une des plus belles de Suisse. Un circuit sécurisé et illuminé permet de l’admirer, les pieds au sec. Un charmant sentier riverain longe la rive droite de l’Orbe en direction de Vallorbe, traverse la région de l’étang du Grand Morcel et remonte jusqu’à la gare de Vallorbe.