La légende raconte que l’âme d’une jeune fille, Annetta, pleurait la mort de son bien-aimé Aratsch en criant «Mort Aratsch». Agacés, les vachers de l’alpage mirent fin à son cauchemar en jetant une malédiction: le glacier dévala la montagne, emprisonnant la vallée sous la glace. Aujourd’hui, le sort est conjuré puisque le glacier recule malheureusement peu à peu (2,5 km entre 1900 et 2017!). Devant l’hôtel Morteratsch, un chemin de randonnée hivernale traverse les rails, passe devant un portail abstrait et mène vers une forêt. Le chemin, assez plat, longe la rivière Ova da Morteratsch et s’enfonce dans le Val Morteratsch. Les sommets de près de 4000 mètres du Piz Bernina, du Piz Argient, du Piz Zupò et du Chapütschol ne jouent pas à cache-cache pendant cette randonnée. Les arbres sont de moins en moins nombreux aux abords du glacier, ce qui s’explique par son recul progressif. En effet, plus la végétation est proche de la glace, moins elle a de temps pour pousser. Ici, il n’est pas rare de croiser des skieurs de fond. Sur la dernière partie de cette randonnée, les panneaux mentionnant des dates sont de plus en plus proches les uns des autres: ils indiquent jusqu’où avançait la langue glaciaire en telle année. Cela montre bien la disparition fulgurante du glacier ces dernières années. Après 127 mètres de dénivelé, le randonneur atteint le dernier point de vue sur le massif du glacier et les montagnes voisines. En 2015, le glacier s’avançait jusque-là. Pour revenir à l’hôtel Morteratsch, les randonneurs empruntent le même chemin qu’à l’aller. Depuis octobre 2020, la station inférieure de Diavolezza, à Pontresina, propose une installation de réalité virtuelle portant sur le changement climatique et l’avenir du glacier.