Randonner en été

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Regennass dans le Jura soleurois N° 0878
Bärschwil Station — Erschwil • BL

Regennass dans le Jura soleurois

Dans le canton de Soleure, il existe un lieu qui se prête parfaitement à une randonnée pluvieuse tranquille et intéressante. Il s’agit de Regennass, une petite vallée calme et boisée. La randonnée commence à la croisée des cantons de Bâle-Campagne, de Soleure et du Jura. Le chemin (Raum Unter Wiler) est d’abord goudronné sur 1,6 kilomètre, puis presque entièrement naturel. Le point de départ est une ferme qui n’en est plus une. En effet, «Bärschwil Station» ne voit plus s’arrêter que des bus. Du côté sud de la Birse, on fait d’abord quelques pas le long de la petite rivière en direction de l’ouest, puis on monte vers Unter Wiler sur un chemin cabossé. De petites routes de quartier mènent à l’arrêt «Hölzlirank», à l’extrémité ouest du village, où commence la première étape de la randonnée géologique de Bärschwil. Les panneaux de signalisation bleus indiquent le chemin sur les 9 prochains kilomètres. Une route empierrée traverse la forêt en montant légèrement. La vallée, traversée par une rivière sans nom, s’appelle Regennass. Les recherches sur ce nom curieux révèlent qu’il s’agirait d’un ancien sobriquet. A la sortie du bois, au niveau de la colline, il y a une grande place de pique-nique équipée, avec un barbecue fixe. Des montagnes calcaires au relief doux caractérisent le paysage du Jura tabulaire. L’itinéraire suit l’une de ces chaînes de collines en montant légèrement. On arrive à Ober Fringeli après avoir passé les fermes de Wasserberg et de Vögeli. Puis, on rejoint Oberbergli en suivant un chemin quasiment plat à travers le pâturage Stierenberg. La descente est ensuite rapide à travers la forêt et des pâturages qui offrent une vue magnifique jusqu’à Erschwil.
Canal navigable dans la forêt N° 0879
Stn. d'Eclépens — Chavornay • VD

Canal navigable dans la forêt

Dans ce cadre idyllique, les commerçants hollandais du XVIIe siècle rêvaient d’une liaison entre la mer du Nord et la mer Méditerranée. Il fut prévu de créer un canal navigable entre le lac de Neuchâtel et le lac Léman, qui ferait partie d’un projet plus vaste de voie navigable européenne. Mais ce projet chimérique tomba littéralement à l’eau en 1648 par manque de moyens financiers. La partie du canal qui fut terminée à ce stade servit toutefois encore pendant 200 ans à assurer les liaisons régionales par bateau entre Cossonay et Yverdon-les-Bains. L’itinéraire mène d’abord à deux constructions qui attestent de l’existence de l’ancienne voie de transport. Après quelques minutes de marche, on tombe sur des vestiges du canal¹ de 60 mètres de long, flanqués de hauts murs de rétention. Peu après, on aperçoit, plus bas, le chemin de fer Morges-Yverdon qui traverse le Mormont en passant dans deux tunnels et qui découpe l’ancien lit du canal. La maison du commis, construite entre 1640 et 1650, mérite un petit détour. Le randonneur ne trouvera d’autres traces du canal que s’il traverse la plaine de l’Orbe en empruntant des chemins non balisés. Quant au chemin de randonnée, il rejoint Le Coudray en sillonnant un paysage rural et boisé. Le raccourci par la route nationale qui mène à Goumoëns-le-Jux permet d’éviter un détour de 5 kilomètres passant par Oulens-sous-Echallens. Le dernier bout du chemin longe la rivière Talent. A l’époque, on trouvait plusieurs écluses et ponts, ainsi qu’un port à Chavornay. Le trafic sur l’ancien canal prit définitivement fin en 1829, lorsqu’un aqueduc s’effondra non loin de là. L’église St-Maurice¹ à Chavornay vaut elle aussi qu’on s’y attarde. Lorsque l’on prend ensuite le train pour Yverdon-les-Bains, on voit bien que le viaduc de l’autoroute a été construit très haut afin de permettre le futur passage de chalands.
Un sommet qui domine N° 0893
Malbun • LI

Un sommet qui domine

De son sommet, la vue panoramique sur les montagnes du Liechtenstein, d’Autriche et de Suisse est tout simplement grandiose. Par temps clair, on aperçoit même le lac de Constance. D’une altitude de 2198 mètres, le Galinakopf est un point de vue apprécié car le chemin de montagne du Liechtenstein qui y mène se parcourt aisément. Le début de la montée est facile. Devant l’Alpenhotel Malbun, près duquel s’arrête aussi le car postal de Vaduz, on monte brièvement sur une route goudronnée raide. En dessous de la chapelle, on suit la direction du Saasförkle, une sorte de dépression. Le chemin sinueux traverse une forêt et passe devant un lac. Au Saasförkle, la voie tourne à gauche vers le Schönberg, un beau site à découvrir à une autre occasion, car c’est en prenant à droite que l’on rejoint le Galinakopf. La petite route au revêtement naturel se transforme à partir du Mattaförkle en un sentier de montagne qui s’élève à travers des pins assez bas jusqu’à la crête qui tient lieu de frontière, le Guschgfieljoch. Les pentes herbeuses sont recouvertes de belles anémones, orchidées, rhododendrons, grandes gentianes et vérâtres blancs. Après la traversée du flanc sud herbeux, de plus en plus raide, et du passage très pentu et pierreux sur la crête sud-ouest, un peu exposée, on rejoint bientôt le sommet et sa croix. En regardant vers le sud, on peut suivre en bas pratiquement tout l’itinéraire jusqu’au Sassförkle. A l’ouest, les Drei Schwestern du Liechtenstein saluent le Säntis et le Tödi à l’horizon; on reconnaît dans la vallée du Rhin Sargans et le Gonzen. Au sud, on voit le Naafkopf et la Schesaplana, tandis qu’à l’est s’élèvent les sommets du Vorarlberg. Après un repos bien mérité, le retour s’effectue par le même itinéraire.
A travers trois pays N° 0894
Älpli — Bim Chrüz (Sareis) • GR

A travers trois pays

L’itinéraire du Barthümeljoch passe par trois pays en un seul jour. A la station supérieure Älpli, en Suisse, on quitte le large chemin alpin à la hauteur du premier indicateur, en direction du Jeninser Obersäss. Le sentier longe alors le Vilan. Des passerelles en bois facilitent la traversée des versants herbeux et marécageux. Sur le haut-plateau, on emprunte le chemin de gauche, qui traverse une prairie, rejoint le pied d’un cône en passant par la crête, puis descend à l’Alp Bad. D’ici, on parvient à un lac aux reflets émeraude: l’Unterst See. S’il ne fallait pas monter au Barthümel* joch, le site serait idéal pour pique-niquer. Après une brève descente dans le lit pierreux du ruisseau, une petite route remonte, traverse un court tunnel et rejoint l’Alp Ijes. On poursuit vers l’est, jusqu’au panneau indiquant la montée vers le Barthümeljoch. Au Barthümeljoch, une vieille plaque en fer portant l’inscription «Österreich» (Autriche) nous accueille. D’ici, on admire le panorama en déballant son pique-nique. Le chemin des crêtes du Liechtenstein traverse ensuite quelques passages escarpés et délicats jusqu’à la cabane de Pfälzer, située sur sol liechtensteinois et d’où l’on voit le Naafkopf, une montagne commune aux trois pays. Si la randonnée s’effectue sur deux jours, on y dormira. La montée à l’Augstenberg (le point le plus élevé de l’itinéraire avec ses 2359 mètres) n’est pas des plus faciles, mais au sommet, la vue sur le Liechtenstein et la vallée du Rhin fait vite oublier les efforts. On rejoint la station supérieure de Sareis (Bim Chrüz) par le chemin panoramique de la princesse Gina (Fürstin-Gina-Weg), bien connu au Liechtenstein. Si la randonnée ne dure qu’un jour, on descend alors à Malbun en télésiège.
Prodiges au Parc national N° 0895
Punt la Drossa P4 — Il Fuorn P6 • GR

Prodiges au Parc national

Il y en a beaucoup, même si on les remarque à peine. En effet, il ne faut pas sous-estimer les fourmilières qui bordent les chemins de randonnée. Car dans le Parc national, cette nuée de minuscules bêtes, avec leurs 350 000 kilos additionnés, pèse autant que tous les bouquetins réunis. Et les fourmis ne sont pas les seules merveilles à passer inaperçues dans ce parc. Les arbres annelés par les pics ou les épicéas rongés par les chèvres révèlent bien des choses sur les habitants des lieux, même lorsque ceux-ci ne veulent pas se montrer. Mais attention, il ne faut pas quitter les chemins si l’on veut préserver la nature du parc intacte. La randonnée sur l’alpage de La Schera commence au parking 5, accessible par le chemin qui part de l’arrêt de bus Il Fuorn, et longe la route du col. Le chemin de randonnée de montagne mène rapidement dans la forêt en longeant les petits sapins rongés par le gibier et les troncs d’arbre troués par le bec des pics. Au sortir de la forêt, nous voilà déjà à La Schera. On peut faire une pause sur la place prévue à cet effet, autour de la maison en pierre, au milieu de marmottes. Des cerfs rouges s’étendent ici parfois; on en voit encore les traces. Le chemin du retour ressemble à une tranchée dans une mer d’arbres tombés à terre et devenus gris-blanc après des décennies passées sous le soleil brûlant. Imbriqués tels des allumettes, ils gisent parmi les mélèzes verdoyants et débordants de vie, envahis de buissons de myrtilles, de mousse et de lichen. Après le croisement au point 1828, le chemin mène directement à Punt la Drossa (P4).
Au cœur de l’Alpstein N° 0924
Ebenalp — Wasserauen • AI

Au cœur de l’Alpstein

Le massif de l’Alpstein offre une vue à couper le souffle à ceux qui quittent l’Ebenalp pour rejoindre Wasserauen. La randonnée parcourt un cercle, ce qui permet de profiter de l’impressionnant panorama depuis tous les côtés. A la station supérieure d’Ebenalp, on peut prendre un petit quelque chose à l’auberge avant de se rendre au célèbre Wildkirchli. Cette suite de grottes préhistoriques se compose d’une caverne transformée en 1657 en chapelle, où se dresse un autel, de la «Kellerhöhle», où vécurent des ermites entre le XVII et le XIXe siècles et enfin de la grotte transformée aujourd’hui en un restaurant. Ces grottes ne furent jamais habitées par l’homme, mais par des ours des cavernes, jusque vers 90 000 avant J.-C. Ces ours étaient si grands que les hommes qui découvrirent leurs ossements au Moyen Age pensèrent d’abord qu’il s’agissait de vestiges de dragons. A voir le paysage, on pourrait presque le croire. Après la visite des grottes, les randonneurs peuvent affronter la montée assez raide vers le Schäfler. Là-haut, au cœur du somptueux décor de l’Alpstein se trouve une auberge isolée, qui accueille depuis près de 100 ans des hôtes assoiffés et affamés. La marche se poursuit de manière spectaculaire sur la crête, entre le Schäfler et Lötzlisälpli. La cuvette où se trouve le lac de Seealp semble menacée par les sommets alentour. Le but de la dernière grande montée à travers un paysage rocheux est l’auberge Mesmer. On redescend ensuite à nouveau vers le lac de Seealp, en suivant un trajet raide, avec, devant soi, le bleu de l’eau et les montagnes qui semblent monter la garde sur la vallée. Le lac de Seealp est un lieu idéal pour se baigner, faire un tour en bateau à rames ou manger à l’auberge Seealpsee. L’auberge Alpenrose de Wasserauen offre la dernière possibilité de prendre des forces.
Le chemin des Walser de la vallée de Safien N° 0918
Turrahus — Safien Platz • GR

Le chemin des Walser de la vallée de Safien

Le Turrahus est un lieu certes isolé, mais plus riche qu’on ne l’imagine. Le musée de l’association des étables de Safien, ainsi que l’auberge Turrahus donnent un avant-goût de l’hospitalité locale. Cette randonnée aux beaux panoramas se dirige à travers forêts et pâturages vers la sortie de la vallée et passe devant les étables très anciennes de Safien. L’itinéraire débute à l’arrêt de car postal Thalkirch-Turrahus, suit la route puis franchit un petit pont et longe la Rabiusa, à côté d’un pâturage. A la sortie du hameau de Thalkirch, on ne voit pas seulement les étables de Safien, mais aussi, de très près, de nombreuses vaches. Les étables typiques de la région datent du XIVe siècle, période à laquelle les Walser, venus du Rheinwald, s’établirent sur des sites dispersés. Cette vision pittoresque accompagne la randonnée qui se poursuit, plus haut, à travers des pâturages, où les randonneurs doivent être attentifs à leurs pas et refermer les barrières derrière eux. Après avoir franchi un tourniquet, ils pénètrent dans la forêt de Bawald, où un petit lac offre une possibilité d’arrêt. Belle atmosphère que celle qui règne dans cette vieille forêt aux pierres couvertes de mousse et aux arbres élevés. Après un bref passage dans la forêt de Camana, on rejoint la Camaner Hütta, où s’alignent de nouvelles jolies étables de Safien. Quelques cabanes ont été transformées en résidences de week-end. La vue sur la vallée est très belle. La descente mène à Camanaboda, où l’on suit la route goudronnée jusqu’à Hof. L’itinéraire traverse ensuite la forêt pour descendre à Safien Platz. On ne manquera pas une visite à la «Spensa» pour acheter des produits régionaux, et à l’auberge Rathaus ou au «Z’Cafi» pour se restaurer, avant de prendre le car postal (qui circule toutes les deux heures) jusqu’à la gare de Versam.
A nos pieds, la plaine de Magadino N° 0916
Alpe Foppa (Corte di Sopra) • TI

A nos pieds, la plaine de Magadino

A la station inférieure de la télécabine du Monte Tamaro, le doute n’est plus permis: nous nous dirigeons vers un haut-lieu des loisirs. Les affiches nous montrent des vététistes en plein effort, des fans d’accrobranche, des adeptes de tyrolienne et des bolides en luge. Après un trajet de 20 bonnes minutes vers l’Alpe Foppa, le Monte Tamaro se présente pourtant sous des traits très paisibles. A quelques pas du restaurant se dresse l’église Santa Maria degli Angeli, dessinée par le célèbre architecte Mario Botta. Telle une passerelle de bateau s’étendant sur l’éperon rocheux, elle offre une vue magnifique sur Bellinzone et les sommets alpins enneigés. Il faut prévoir du temps pour visiter ce chef-d’œuvre de l’architecture contemporaine. Les parents ont toutefois une grande décision à prendre: d’abord marcher ou se luger? Comme le départ de la randonnée est situé à côté de la piste de luge, il s’agit d’être persuasif. Peut-être la vue sur le buffet de gâteaux de la Capanna Tamaro facilite-t-elle la décision. La montée sur la route d’alpage créée pour la construction de l’émetteur présente un faible dénivelé. Une variante plus difficile, qui exige que l’on utilise brièvement ses mains, franchit la crête pour rejoindre la tour émettrice. D’ici, seules quelques minutes nous séparent de la Capanna Tamaro et de sa superbe terrasse. Le sentier raide et étroit qui descend à l’Alpe Duragno quitte la crête et bifurque peu avant la montée vers le Monte Tamaro. Sur cet alpage, on fait du fromage de vache, de brebis et de chèvre, servi ou vendu sur place. Le dernier tronçon de la randonnée en forme de boucle quitte l’Alpe Duragno, sur un chemin d’altitude qui longe la pente, et nous ramène à l’Alpe Foppa. Au loin résonnent déjà les cris joyeux des adeptes de la tyrolienne. Il n’en faut pas plus pour que les enfants hâtent le pas.
Les diligences de la vallée du Trient N° 0917
Vernayaz, Gare MC — Finhaut • VS

Les diligences de la vallée du Trient

Tout au long des 37 virages qui relient Vernayaz à Salvan, on a tout loisir de s’imaginer les diligences attelées à un ou à deux chevaux qui transportaient des touristes anglais pendant la seconde moitié du XIXe siècle. Après la construction du chemin de fer de la vallée du Rhône dans les années 1850 puis celle de la gare de Vernayaz, les communes de la Vallée du Trient décidèrent de construire une route carrossable passant par Salvan, Finhaut et Le Châtelard afin de profiter du trafic touristique venant de Chamonix et s’y dirigeant. La «Route des diligences» vit ainsi le jour entre 1855 et 1876. De beaux hôtels furent construits dans les villages paysans du versant ensoleillé de la vallée. Après l’inauguration, en 1906, de la ligne ferroviaire Martigny–Chamonix, la route perdit de son importance. Sur deux bons tiers du parcours, le chemin de randonnée pédestre suit l’ancienne route naturelle, bien large, qui n’a presque pas changé depuis le XIXe siècle. Sur le tronçon du milieu de l’itinéraire, entre Salvan et Le Trétien, le chemin traverse des quartiers d’habitation et passe par un sentier nouvellement aménagé. Le zoo alpin des Marécottes se situe le long de l’itinéraire. On peut y voir des espèces animales locales: lynx, loups, marmottes et oiseaux de proie. Juste à côté, la piscine creusée dans la roche, entourée d’un paysage naturel, est unique en son genre. La partie suivante passe par une route goudronnée, peu fréquentée, qui mène aux gorges du Triège et à ses trois ponts audacieux. Du Trétien à Finhaut, le chemin parcourt à nouveau l’ancienne route des diligences puis rejoint le village très calme de Finhaut, d’où le Mont-Blanc Express ramène les marcheurs à Martigny. Ceux qui ne veulent pas accomplir la totalité du trajet à pied peuvent l’interrompre à Salvan, aux Marécottes ou au Trétien et monter dans un train.
Le «Sentier des Toblerones» du lac Léman N° 0921
La Cézille — Nyon • VD

Le «Sentier des Toblerones» du lac Léman

Mieux vaut prévenir les enfants avant la randonnée pour éviter toute déception: le long du sentier des Toblerones, rien n’est comestible, pas de chocolat en vue. Il s’agit d’un chemin de randonnée pédestre à caractère historique, aménagé le long de la ligne de fortification de la Promenthouse qui avait été édifiée avant et pendant la deuxième guerre mondiale. Alors, pourquoi ce nom? Tout simplement parce que les éléments rappellent de loin un immense Toblerone. Des personnes passionnées d’histoire se sont regroupées pour préserver ces intéressantes fortifications de la destruction et créer un sentier didactique historique. Le parcours, parsemé de blocs de béton, commence à La Cézille. La ligne fortifiée, comme le chemin, serpente, généralement à l’ombre de la forêt, le long de ruisseaux, parfois près de maisons ou de terres cultivées. Les blocs de béton, recouverts d’une quantité plus ou moins importante de mousse ou de lierre, servent de refuges à des oiseaux et à des insectes. A hauteur de la Villa Rose, le chemin s’écarte de la ligne fortifiée et la partie intéressante du parcours prend fin. Ce bâtiment est en fait un fortin camouflé en maison qui fait partie des fortifications. Le chemin passe ensuite à travers l’immense terrain de golf de Gland. La dernière demi-heure s’effectue sur un parcours goudronné, le long de propriétés de nantis. On n’en verra guère que les haies de thuyas hautes de plusieurs mètres, de fastueux portails d’entrée et des toits de tuiles. On ne manquera sous aucun prétexte le Musée national suisse installé dans le beau château de Prangins du XVIIIe siècle. Outre les expositions, on peut aussi admirer les salles meublées dans le style de l’époque ainsi que le jardin potager créé selon les plans d’origine, où sont cultivées des variétés rares et anciennes.
Vue plongeante sur le lac des Quatre-Cantons N° 0922
Stoos — Fronalpstock • SZ

Vue plongeante sur le lac des Quatre-Cantons

De Schwyz/Schlattli, le funiculaire de Stoos, construit vers 1930, met dix minutes environ pour rejoindre la localité. Dans le tunnel, les deux véhicules ont juste la place pour se croiser et dans la faible lumière, on imagine à quoi devait ressembler le travail dans les mines de montagne. A Stoos, le chemin passe devant le Wellnesshotel en direction du village. Après les dernières maisons, voici déjà la première montée en lacets qui mène par des prairies au Chlingenstock. Cette marche assez raide offre une belle vue dégagée sur le Grosser Mythen. Si l’on veut s’éviter des efforts, on empruntera le télésiège. La randonnée sur la crête commence à 1935 mètres d’altitude. Le chemin de montagne est très bien aménagé et sécurisé, mais il est essentiel d’être bien chaussé. Seuls ceux qui ont le pied sûr et ne souffrent pas du vertige peuvent entreprendre cette marche. Que le temps soit ensoleillé et dégagé ou que l’on se trouve au-dessus de la mer de brouillard, la vue est splendide. Sous le regard des imposantes Alpes de Suisse centrale, l’étroit sentier suit la crête. A droite, Stoos reste constamment visible. A gauche, tout en bas, les eaux du lac des Quatre-Cantons scintillent sous nos yeux. La randonnée mène par un relief contrasté au Huser Stock, en passant par le Rot Turm et le Nollen (où l’on peut descendre à Stoos, via l’Alp Firenboden). Le Huser Stock se contourne sur la gauche. Après un bref passage aux virages étroits, le chemin s’élargit et les pas gagnent en souplesse. Du Huser Stock, on descend vers la cabane d’alpage de Furggeli avant d’affronter une dernière petite montée raide pour parvenir en un lieu qui semble nous rapprocher du ciel. Le Fronalpstock et sa terrasse panoramique nous invitent à une longue pause. Lorsque toutes les photos sont faites, les randonneurs descendent à Stoos en télésiège.
Deux jours aux limites du Jura N° 0867
Olten — Sommerau • SO

Deux jours aux limites du Jura

Cette randonnée de deux jours vous mènera sur les traces des pionniers qui ont façonné le Chemin des Crêtes du Jura. C’est en 1905 que les membres de l’Association du Jura suisse ont entamé le marquage jaune et rouge du Chemin des Crêtes du Jura entre Aarau et Balsthal, qui devait être prolongé vers l’est et l’ouest au fil des ans. Un véritable travail de pionnier, sachant que le marquage des itinéraires de randonnée n’en était qu’à ses premiers balbutiements. La randonnée, désormais signalisée en jaune, s’étend d’Olten à Trimbach, puis monte raide jusqu’aux ruines du château de Froburg, qui date du XIVe siècle. Ici, on contemple six siècles. La tour de refroidissement de la centrale nucléaire de Gösgen se dresse au loin. Peu après les ruines de Froburg, la randonnée se poursuit sur l’itinéraire no 5 de La Suisse à pied: le Chemin des Crêtes du Jura. Par monts et par vaux, on atteint le point culminant de la randonnée, le Geissflue, avant de quitter l’itinéraire no 5. De là, on emprunte le versant droit au-dessus de Barmelweid, avant la descente raide qui mène au restaurant Barmelhof. On poursuit vers Erlinsbach, puis jusqu’à Aarau. Le deuxième jour de la randonnée mène vers le nord via le point de vue Alpenzeiger, d’où l’on monte dans le Jura. Suit un tronçon à travers bois. L’itinéraire serpente au-dessus de Loränzebad, puis remonte vers Barmelweid et suit le chemin panoramique en terrasse jusqu’à Romatt. Après une descente escarpée, on arrive à Oltingen. La randonnée se poursuit à travers des vergers de cerisiers jusqu’au Zigflue, puis redescend sur Zeglingen. A Rünenberg, l’itinéraire bifurque à gauche dans les gorges de Stierengraben et à travers une vallée tranquille jusqu’à la gare de Sommerau, d’où l’on retourne à Olten. Seuls quelques tronçons de la randonnée sont sur route goudronnée.
Le Gambarogno au printemps N° 0871
Piazzogna, Rist. Gambarogno — Ranzo, Paese • TI

Le Gambarogno au printemps

La région du Gambarogno, située sur le versant ombragé du lac Majeur, est bien plus attrayante qu’on ne pourrait le penser au premier abord. Son Parco botanico compte une collection de magnolias mondialement, connue et le site offre de belles possibilités de randonnées. Les chemins ne sont pas très fréquentés. La promenade à travers une châtaigneraie sauvage se fait dans le calme. La montée de Vairano à Monti di Vairano n’est pourtant pas de tout repos et ne s’effectue pas sans quelques gouttes de sueur. A Sasso di Grumo, un arrêt sur la terrasse de l’établissement Alp Grüm est bien mérité. Le chemin longe ensuite agréablement la courbe de niveau, passant par des cuvettes raides creusées en direction du lac, puis remontant vers les monts. Cette randonnée peut tout à fait être effectuée en mars ou au début avril, mais la vue sera plus belle un peu plus tôt dans la saison car les châtaigniers n’auront pas encore de feuilles. Le chemin de randonnée pédestre, qui mène de Monti en Monti, est très bien aménagé et se parcourt commodément. De Monti di Vairano à Monti di Sant’Abbondio, en passant par le Monti di Gerra, on rencontre plusieurs jolis ruisseaux et l’on tente d’apercevoir le lac Majeur et ses eaux d’un bleu sombre. Là-haut règne un calme absolu, la forêt nous invite à faire une pause. A partir de Monti di Sant’Abbondio, le chemin escarpé descend vers le lac et passe devant la Chiesa del Lauro, construite sur un site magnifique. Après une descente longue et raide, les marcheurs sont heureux d’arriver à la gare de Ranzo.
Le Gambarogno au printemps N° 0872
Alpe di Neggia • TI

Le Gambarogno au printemps

Gambarogno: un nom qui sonne comme une promesse de jolies localités, de collines boisées, de jardins fleuris d’anciens rosiers, de pergolas ombragées recouvertes de vigne et, bien entendu, de magnolias et de camélias à floraison précoce. Ce petit bout du Tessin se découvre au cours d’une randonnée autour du Monte Gambarogno. Cette boucle, qui part de l’Alpe di Neggia et y revient, offre une vue unique sur le lac Majeur. On quitte rapidement l’élévation en traversant une prairie menant vers une petite forêt de hêtres. Les troncs noueux de ces vieux arbres pourraient bien abriter quelques esprits de la forêt. Après ce passage au milieu des arbres, nous voyons pour la première fois la plaine de Magadino et une minuscule partie du lac Majeur. Il faudra attendre Sopra Lirna (point 1554) pour admirer le vaste panorama, qui s’étend des îles de Brissago à la plaine de Magadino, en passant par le delta d’Ascona et Locarno, au bord de ce lac Majeur d’un bleu profond. Ce lieu est particulier, et on ferait bien de s’y attarder un peu avant de grimper vers le Monte Gambarogno. D’ici, on voit le barrage à l’entrée du Val Verzasca, mais aussi de nombreux autres détails. A l’Alpe Cedullo, une halte culinaire s’impose. Dans la quiétude des montagnes, on peut déguster calmement les variétés de fromages aux délicieuses odeurs que Maurizio et Sylvia Minoletti fabriquent sur l’alpage. Après avoir repris des forces, on repart pour la dernière partie du parcours qui traverse principalement une hêtraie fraîche et verte. Derrière l’église Sant’Anna, un chemin mène dans le joli village d’Indemini, construit tout en pierres, mais c’est le sentier de gauche qu’il faut emprunter pour rejoindre l’Alpe Neggia en suivant une légère pente qui s’élève.
Des témoins du temps passé N° 0873
Muttenz, Mittenza • BL

Des témoins du temps passé

La boucle passant par le Sulzchopf, la Schauenburgflue et les trois ruines du Wartenberg est attrayante à plus d’un titre et peut occuper une journée entière. Les enfants comme les adultes aiment en effet griller des saucisses et découvrir des ruines. Le train, puis, à Muttenz, le bus amènent les randonneurs à l’arrêt Mittenza. Après la sortie de la localité, une grande partie du trajet passe par la forêt et de petites routes naturelles. Le premier foyer à grillades se trouve peu après le lieu-dit Chlosterchöpfli et à partir du Sulzchopf, les endroits convenant à un pique-nique ne manquent pas. Le premier beau site panoramique est le Sulzchopf, d’où l’on voit aussi bien la ville de Bâle que la France et l’Allemagne. Le week-end, la Schauenburgflue, que l’on rejoint peu après, est un peu moins fréquentée que le site précédent et se prête à une longue pause de midi, à condition de prendre garde au précipice. L’itinéraire se poursuit à la descente, passe devant la ruine de Neu Schauenberg, hélas fermée au public, et parvient à l’Egglisgraben, où se trouve une auberge. Vient ensuite une partie peu intéressante, mais courte, sur une route goudronnée et sous des lignes à haute tension. On peut découvrir ici des signes de l’extraction du sel: le sel gemme est extrait à Zinggibrunn, Sulzhof et Eigental, à 400 mètres de profondeur, où il est mélangé à d’autres roches, ce qui explique sa couleur grisâtre. Le mot sel vient d’ailleurs du latin sal, qui signifie «trouble» ou «sale». Enfin, le moment tant attendu par les enfants est arrivé: près des trois ruines du Wartenberg, hautes tours, couloirs sombres et murs élevés leur permettent de rêver au monde des chevaliers et des nobles dames.
Un oiseau rare dans le Seeland N° 0874
Murten — Cudrefin, La Sauge • FR

Un oiseau rare dans le Seeland

Cette promenade printanière entraîne les visiteurs du Seeland au cœur de la nature et les incite à garder les yeux grands ouverts. Elle commence à Morat par un tour dans les ruelles animées de la jolie cité des Zähringen, où l’on peut accompagner son café de la célèbre spécialité locale, le gâteau à la crème. Bien revigorés, les marcheurs quittent la ville par la porte du nord et descendent, sur leur gauche, vers le lac. Le chemin longe la rive, passe devant la buvette du camping de Löwenberg et pénètre dans la forêt du Chablais. Bien qu’éloigné de quelques mètres seulement, le lac est invisible, dissimulé par les roseaux et la végétation. On entend cancaner des oiseaux d’eau, les chants des rossignols et du coucou résonnent dans la forêt. Le populage des marais ou l’anémone des bois aux fleurs blanches et jaunes poussent à la lisière du chemin. Les premières feuilles éclosent sur les arbres et buissons. Sur quelques kilomètres, l’itinéraire passe par la route, devant le terrain d’entraînement de la protection civile et la gare de Sugiez. Il se poursuit sur un chemin naturel, le long du canal de la Broye. Des sites de pique-nique sont prévus près du pont en bois qui surplombe le canal. On voit des hérons cendrés au bord de l’eau. Le centre-nature de La Sauge abrite un site de nidification des martins-pêcheurs. Avec un peu de patience, on peut en voir depuis un observatoire, grâce aux jumelles que l’on aura emportées. Une webcam dévoile la vie de l’oiseau dans sa cavité de nidification. Le centre propose aussi des expositions, un laboratoire écologique, un parcours sur un sentier et des observatoires. Après la marche et l’observation, place à la restauration, sur la terrasse de l’auberge.
Sur une arête du Mittelland N° 0869
Dielsdorf — Baden • ZH

Sur une arête du Mittelland

L’itinéraire qui mène du village zurichois de Dielsdorf à la cité argovienne de Baden, par Regensberg et la Lägern, a un charme insoupçonné. Les maisons à colombages du début du parcours donnent au visiteur un avant-goût de ce qui l’attend à Regensberg: un retour au Moyen Age. En effet, 750 ans d’histoire s’offrent ici aux regards. Regensberg est l’une des cités les mieux préservées du pays et compte bien des particularités. La petite ville du flanc oriental du contrefort de la Lägern présente le caractère généreux des habitations typiquement savoyardes, telles qu’on en voit souvent en France et en Suisse romande, mais guère en Suisse alémanique. On dit souvent de Regensberg qu’elle a un petit air français, que l’on doit à la situation patrimoniale de l’époque. Il ne faut pas manquer de visiter la place du village, le puits profond, le château et sa tour. Et pourquoi ne pas prendre le temps de monter à son sommet pour admirer, par temps dégagé, un vaste panorama? On reconnaîtra à cette occasion que le mariage de l’histoire et de l’époque contemporaine s’est fait avec intelligence. On quitte l’histoire de Regensberg pour céder au charme des beautés naturelles lors de l’agréable montée sur la Lägern. Sur l’arête, on peut s’intéresser aussi bien à la géologie qu’à l’astronomie (chemin des planètes). Les vues superbes sur les Alpes, le Rhin et l’Allemagne, de l’autre côté, rendent ce sentier spectaculaire encore plus attrayant. Le chemin de montagne est étroit, exige un pied sûr et mieux vaut ne pas être sujet au vertige, offre des sensations fortes, mais ne nécessite aucune condition physique particulière. Au bout de la croupe, l’itinéraire descend en pente raide et rejoint la charmante ville de Baden, qui mérite elle aussi une visite.
Ode à la nature vers Aarau N° 0870
Schönenwerd — Auenstein • SO

Ode à la nature vers Aarau

Canalisé, bétonné et monotone: tel est le cliché. Mais en suivant le cours de l’Aar entre Schönenwerd et Auenstein, c’est une toute autre impression qui se dégage. Une impression faite de contrastes, de diversité et de rencontres avec le milieu aquatique. Le parc Bally, à Schönenwerd, a été aménagé aux XIXe et XXe siècles. Depuis le passage au nouveau millénaire, il offre de nouveau des sites naturels et aquatiques bien entretenus, mais aussi des lieux restés intacts au sein desquels la rivière dessine son lit. Les nombreux travaux de revitalisation menés depuis 2003 ont apporté une grande diversification: échelles à poisson, cours d’eau de contournement, marécages, lacs d’eau souterraine et tronçons qui laissent à nouveau la rivière exercer toute sa puissance, par l’érosion, le charriage et la sédimentation. Le castor, l’ombre et le nase aiment s’y ébattre. Et des oiseaux de toutes sortes, des amphibiens, des poissons, la flore et la faune aiment y revenir. On peut aisément découvrir cette diversité au cours d’une randonnée. Celle-ci débute sur terrain plat, emprunte quelques volées d’escalier et de petites montées et descentes. La ballade est dominée par l’Aar qui coule tranquillement dans son lit, le clapotis des jolis cours de contournement, le babil des oiseaux, le battement d’ailes d’un cygne ou le bruissement d’un lézard qui prend la fuite. Les randonneurs peuvent faire halte pour reprendre des forces dans les restaurants et buvettes situés au bord de la rivière. Alternativement, ils peuvent emporter un pique-nique et s’arrêter aux nombreuses places et aux foyers prévus à cet effet.
A pied à travers l’agglomération N° 0868
Birmensdorf — Bremgarten • ZH

A pied à travers l’agglomération

Cet itinéraire offre un mélange de nature, de civilisation et de traces des pendulaires de notre temps. De la gare de Birmensdorf, une légère descente à travers la localité permet de rejoindre la rivière Reppisch. Le chemin au léger dénivelé se poursuit dans la forêt, par des prairies et des champs jusqu’à Friedlisberg. Cette localité aux villas décorées avec le plus grand soin semble compter plus de nains de jardin que d’êtres humains. On coupe ensuite à la descente, vers Rudolfstetten, en passant à l’arrière de cette localité étendue pour remonter vers l’ouest. Ceux qui s’intéressent à l’histoire du trafic feront un petit détour par la gauche pour rejoindre Berikon-Widen ou le Mutschellen, comme on le nomme communément. Ligne ferroviaire et route se côtoient sur ce petit col. Avec ou sans crochet par ce lieu, Widen est le point d’orientation suivant et nous voilà marchant vers la Reuss. Près de Giren, l’itinéraire contourne sur la droite un joli étang et se poursuit vers Bremgarten. La moitié de la randonnée se parcourt sur un revêtement dur, l’autre sur des chemins naturels.
Etangs et pâturages des Franches-Montagnes N° 0915
Bollement • JU

Etangs et pâturages des Franches-Montagnes

L’étroitesse de la Combe Tabeillon est telle que les ingénieurs ferroviaires ont dû imaginer un virage en épingle à cheveux pour la franchir. Au cours du trajet en train, nous nous élevons de quelques mètres puis traversons plusieurs tunnels avant de descendre à la halte de Bollement et de rejoindre le hameau. Aujourd’hui, le grand étang de Bollement est placé sous la protection de la nature. Autrefois, le moulin d’une scierie utilisait la force de l’eau qui s’écoulait de l’étang. Le sentier pédestre suit le ruisseau Tabeillon dans le fond de la vallée ombragée et humide dont la flore évoque la forêt vierge, avant qu’une digue n’arrête sa course dans le haut-marais de Plain de Saigne. Ici, la combe s’ouvre sur le paysage typique des Franches-Montagnes. Seul le «train rouge qui bouge» rompt le calme des lieux. Après un repas à l’Auberge de la Gare du Pré Petitjean, où l’on peut goûter l’une des bières au goût âpre de la Brasserie des Franches-Montagnes, une imposante allée mène à Montfaucon. Ne pas manquer ici le joli magasin «Couleurs du Terroir», riche en produits régionaux. La balade se poursuit vers l’est, le long des pâturages. On distingue au loin des éoliennes. Plus tard, en passant tout près d’elles, on entendra la puissance de leurs ailes qui tournent. La vue dégagée jusqu’aux Alpes suscite la réflexion: comment l’énergie hydraulique a-t-elle marqué le paysage du fond de la vallée, quelle sera, demain, l’empreinte de l’énergie éolienne? Les éoliennes seront-elles un jour à l’arrêt et considérées comme des monuments historiques? Ou aura-t-on droit ici à un parc d’attractions qui les transformera en grandes roues? Plus qu’une descente courte, mais raide, pour rejoindre Saint-Brais, d’où un bus mène à Glovelier. Il est aussi possible de s’enfoncer à nouveau dans la combe et de revenir au point de départ.
De belles vues dans la région du Baselbiet N° 0923
Arlesheim — Frenkendorf • BL

De belles vues dans la région du Baselbiet

A quelques minutes à pied à l’est du centre historique d’Arlesheim se trouve le point de rencontre de cinq petites vallées du massif de Gempen. C’est là qu’est situé l’un des plus importants jardins paysagers anglais de Suisse, l’Ermitage d’Arlesheim. A l’inverse de ce que propose la stricte architecture géométrique des jardins baroques français, les jardins «à l’anglaise» suivent les principes du paysage naturel, offrant aux visiteurs des visions variées tout au long du parcours: grottes naturelles, beaux points de vue, le château de Birseck et les espaces naturels aux formes multiples et aux étangs charmants situés au pied de la colline du château permettent de passer des moments calmes dans un cadre romantique. Mais le temps passe et d’autres beaux lieux attendent le promeneur qui se rend à Frenkendorf. Le chemin longe des étangs, passe par le lieu-dit «Im Finsteren Boden» pour monter à la Schartenflue. D’ici, et mieux encore, de la tour de Gempen, on jouit d’une vue fantastique sur la plaine du Haut-Rhin, insérée entre les Vosges et la Forêt-Noire, et sur Bâle, entourée de son agglomération française et allemande. Dans la direction diamétralement opposée, la Schauenburgflue, qui est le but suivant, offre elle aussi une belle vue sur le haut du Baselbiet. Entre les deux, on peut manger au restaurant d’altitude de Gempen ou à celui de Schönmatt. De la Schauenburgflue, le chemin se poursuit en passant par la ruine de Neu Schauenburg jusqu’au Bienenberg, hélas à nouveau sur un chemin goudronné. Heureusement, la vue sur la colline du Bienenberg et le Röserental nous fait oublier cet inconvénient. C’est au restaurant Bienenberg que l’on passe les derniers moments dans la nature. Il est temps de se remémorer la journée avant de redescendre vers la partie ancienne de Frenkendorf et de rejoindre la gare.
Un haut-lieu du Diemtigtal N° 0919
Nüegg • BE

Un haut-lieu du Diemtigtal

Le Diemtigtal, jolie vallée latérale du Simmental, est bien connue et appréciée des sportifs d’hiver. A cette saison, par beau temps, des centaines de skieurs, lugeurs et randonneurs se côtoient sur le domaine skiable et les sentiers du Wiriehorn. En été, le calme règne dans cette vallée qui a obtenu en 2011 le label de «Parc naturel régional». Le trajet en télésiège à six personnes entre l’arrêt du car postal de Riedli et la station supérieure de Nüegg dure quelques minutes. Le chemin suit un revêtement dur, à plat, puis monte en pente douce sur un sentier naturel à l’Alp Bodeflue. La traversée du flanc nord vers l’Alp Wirie s’effectue depuis quelques années sur une petite route qui facilite l’accès à l’alpage. On retrouve un étroit sentier à l’Alp Wirie. Voici bientôt la bifurcation où l’on quitte le circuit pour rejoindre le sommet qui, d’ici, n’est plus qu’à une petite heure. L’agréable chemin traverse tout le flanc ouest, franchit la crête nord et débouche sur monticule de pierres, ou cairn, érigé au point le plus élevé. Ah, les sommets! On peut s’y serrer la main, s’y embrasser, inscrire son nom ou quelques mots dans le livre, lire quelques-unes de ses pages, prendre une photo, faire l’important... Vers le sud, la vue porte jusqu’au Mont-Blanc, au-delà des grands 4000 bernois. Au nord, le Jura s’offre à nos yeux, loin derrière la chaîne du Stockhorn. Il est conseillé d’emprunter le même chemin à la descente, jusqu’à la bifurcation. Là, après une brève montée jusqu’au col, le sentier traverse un pierrier, des alpages bien verts au pied des impressionnants rochers sommitaux du Wiriehore puis revient sur le domaine skiable. Encore un court passage goudronné entre le Schwarzeberg et le télésiège. Il est possible de louer une trottinette à la station supérieure pour redescendre cheveux au vent.
Sur la première chaîne du Jura N° 0920
Untergrenchenberg — Kurhaus Weissenstein • SO

Sur la première chaîne du Jura

Marcher, boire ou manger? Pas moins de cinq auberges de montagne se situent le long de cet itinéraire et trois autres sont accessibles moyennant un bref détour. Nul besoin de s’encombrer d’un pique-nique, on fera halte dans le lieu de son choix. La randonnée n’offre pas seulement de bons moments culinaires, mais aussi une grande variété de sentiers, des vues superbes et un sommet pour couronner le tout. Du Restaurant Untergrenchenberg, l’itinéraire traverse des pâturages jurassiens en direction de la Wandflue. Après une petite demi-heure, on quitte le chemin des crêtes. Au niveau du spectaculaire site panoramique proche de l’Ängloch, un sentier raide descend au Bettlachberg. Si la soif se fait sentir, un bref détour de cinq minutes permet de rejoindre le restaurant homonyme. Sinon, on bifurque sur la route alpine, qui, en contrebas de l’imposante paroi rocheuse, mène au restaurant Oberes Brüggli. Trois quarts d’heure plus tard, nous voilà devant le bistrot suivant, le Schauenburg, d’où l’on a une belle vue sur la montée bien raide vers la Hasenmatt qui nous attend. Pourquoi ne pas reprendre des forces? Du col de la Müren, un petit détour mène à une autre auberge, l’Althüsli. D’ici, la Hasenmatt n’est plus qu’à 20 minutes. On resterait volontiers sur ce site pour admirer le panorama alpin grandiose. Incroyable mais vrai: le «pierrier» proche de la croix du sommet a été créé par une seule et même personne qui a patiemment monté les pierres jusque-là des années durant. Avant de rejoindre l'auberge de Hinter Weissenstein, les randonneurs doivent traverser un «désert de la soif» assez long. Mais après, les voilà tout près du but, le restaurant Sennhaus à Weissenstein.
Les gorges sauvages du Gottéron N° 0877
Freiburg, Bahnhof • FR

Les gorges sauvages du Gottéron

L’eau est très présente dans le canton de Fribourg. Cinq de ses sept districts portent d’ailleurs le nom d’une rivière: la Veveyse, la Glâne, la Broye, la Singine et la Sarine. Cette dernière déroule ses méandres à travers le chef-lieu cantonal, la ville médiévale de Fribourg. Au fil des millénaires, elle s’est frayé un passage à travers d’imposantes roches de molasse. La première moitié de la randonnée est consacrée à la Sarine, au bord de laquelle se trouve la Basse-Ville, l’ancien quartier des artisans. En-haut, sur les rochers, se dresse la Haute-Ville, ses maisons patriciennes et la cathédrale. Aux XIXe et XXe siècles, la Sarine n’a guère changé d’aspect et s’est développée vers l’ouest. Aujourd’hui encore, elle forme à l’est la limite entre ville et périphérie. Elle coule à travers une réserve naturelle et des forêts, un terrain idéal pour la randonnée. La deuxième partie de la balade mène vers la Galtera ou, en français, le Gottéron, une rivière charmante qui coule du district de la Singine vers la ville et qui, au niveau du Pont de Berne, aussi connu sous le nom de «barrière de rösti», se jette dans la Sarine. Sur ses derniers kilomètres, le cours d’eau a creusé une gorge profonde entre les murs de molasse: les gorges du Gottéron, naturelles et sauvages. L’ancien chemin a longtemps été en mauvais état avant d’être reconstruit, il y a 20 ans seulement. Dans la partie des grottes du Gottéron proches de la ville, la vallée du Gottéron, des maisons à colombages tordues, des bâtiments de l’ère préindustrielle, d’anciens moulins et scieries bordent l’étroite route.