Randonner en Suisse du Sud-Est • Suisse Rando Home

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Circuit en raquettes à l’alpage de Mullern N° 1826
Naturfreundehaus Fronalp • GL

Circuit en raquettes à l’alpage de Mullern

Le petit domaine de sports d’hiver de Mullern s’étend, entre 1100 et 1400 mètres d’altitude, sur un haut plateau allant de l’alpage de Mullern à celui de Fronalp. On y trouve un téléski, une piste de ski de fond, des sentiers pour raquettes à neige et des chemins de randonnée hivernale. Les sentiers pour raquettes sont à l’abri des avalanches, mais leur balisage est rudimentaire. L’atout majeur de ce domaine méconnu est son panorama phénoménal: on aperçoit les sommets proches des Alpes glaronnaises, la vallée en contrebas et la plaine de la Linth. Le petit tour en raquettes commence près de l’auberge Naturfreundehaus Fronalp. En direction du nord-est, on traverse un terrain bien dégagé pour descendre jusqu’à l’orée de la forêt de Chummenwald. Les panneaux 13, 12, 11 et 10 tracent le chemin jusqu’au panneau 8, près de Brunner. Au numéro 7, dans une forêt dense de sapins, il faut prendre la piste de gauche qui descend jusqu’au panneau 6. Là, il faut rester à droite pour remonter au panneau 3, où l’on fait demi-tour. Bifurquant à droite, la piste traverse la forêt au plat pour revenir au panneau 7. Sur un terrain à nouveau dégagé, on suit ses propres traces jusqu’au point de départ. Les panneaux sont relativement éloignés les uns des autres et leur ordre est un peu hasardeux: il ne faut pas se laisser déboussoler. L’auberge de Fronalp, point de départ et d’arrivée, possède une jolie terrasse confortable et sert des plats maison. Les randonneurs qui aiment le schabziger goûteront au plat de cornettes nommé «Zigerhörnli». Les autres trouveront d’autres spécialités de toute la Suisse pour se régaler.
Un coin de tranquillité en Haute-Engadine N° 1686
La Punt-Chamues-ch — Cinous-chel-Brail • GR

Un coin de tranquillité en Haute-Engadine

La Plaiv: c’est ainsi que s’appelle ce coin du nord-est de la Haute-Engadine. Ce nom signifie «paroisse» en français et possède des racines historiques. En effet, la région touristique qu’englobe cette désignation coïncide presque parfaitement avec l’ancienne paroisse de Zuoz, qui à l’époque était la grande rivale de sa voisine Samedan. Aujourd’hui encore, les horloges ont ici un autre rythme, plus paisible, que plus haut, dans les stations mondaines de Saint-Moritz, Sils ou Pontresina. La «paroisse» possède certes elle aussi quelques remontées mécaniques, mais elle attire avant tout les fondeurs et les randonneurs. La Plaiv: c’est également le nom du chemin de randonnée hivernale qui traverse la vaste vallée de l’Inn dans toute sa longueur. En raison de l’altitude, il fait ici clairement plus froid qu’en plaine: les paysages se couvrent donc souvent d’un blanc manteau, même durant les hivers peu enneigés. L’itinéraire balisé descend dans la vallée depuis La Punt, de village en village, jusqu’à Cinuos-chel. En chemin, on profite sans cesse de différents panoramas. Conseil pour la planification: en plein hiver, les 3000 mètres situés au sud-est cachent les rayons du soleil jusqu’en fin de matinée dans la vallée. Cette dernière est donc plus ensoleillée l’après-midi.
L’étonnante vallée de Mülebachtal GL N° 1814
Weissenberge — Engi, Weberei • GL

L’étonnante vallée de Mülebachtal GL

C’est sans doute ainsi que l’on s’imagine une terre où coulent le lait et le miel: un ciel bleu, quelques nuages accrochés aux sommets, des champs verdoyants clairsemés de couleurs, le tintement des sonnailles, les sapins vert foncé et, au fond de la vallée, une belle cascade. Le Mülebachtal, dans le canton de Glaris, semble sorti d’un livre d’images. On y accède en deux heures de randonnée environ depuis les Weissenberge, au-dessus de Matt. Le hameau des Weissenberge est accessible en téléphérique, ce qui permet de s’épargner les premiers mètres de montée. Avant de commencer la randonnée, la terrasse de l’auberge Weissenberg invite à prendre un café. Cette bâtisse du XVIIe siècle serait la plus vieille auberge glaronnaise et, en découvrant la petite salle confortable et de guingois, on le croit volontiers. De retour au centre du hameau, le chemin quitte les habitations et devient un sentier de randonnée qui passe un alpage où, avec un peu de chance, on pourra faire le plein de bonnes choses. Des parties raides sur les routes d’alpage alternent avec des tronçons ombragés en forêt. Au Zindelchopf, le sentier se transforme en chemin de randonnée de montagne et monte alors doucement, mais constamment. Au Figlerblanggen, on rencontre des vaches qui se cachent à l’ombre des buissons ou se rafraîchissent en s’abreuvant dans les ruisseaux. On atteint ensuite le Heueggli, d’où l’on jouit d’une vue magnifique sur le Mülebachtal. On entre dans la vallée par les pâturages, où un détour par une cascade est possible. On aimerait s’attarder une éternité dans ce coin idyllique, mais mieux vaut économiser ses forces pour la montée vers Engi. Celle-ci s’étire un peu en longueur, sur une route d’alpage en gravier abrupte. Ce petit bémol est toutefois largement adouci par le doux bruit du joyeux gargouillis du ruisseau.
La beauté du haut plateau de Greina N° 1796
Vrin, posta — Rabius-Surrein • GR

La beauté du haut plateau de Greina

Le haut plateau de Greina est surtout connu pour avoir échappé à la submersion. Dans les années 80, il était prévu de construire un barrage de 60 mètres à l’extrémité inférieure de la rivière Rein da Sumvitg, à l’endroit où elle se faufile à travers une gorge étroite. Mais des militants écologiques se sont opposés au projet, faisant ainsi de la Greina un symbole contre l’exploitation de la nature. Aujourd’hui, ce haut plateau exceptionnel est traversé par une énergie hydraulique hors du commun: des cours d’eau serpentant librement, des tourbières pittoresques, des torrents glaciaires, des plaines alluviales, et de petits lacs et des mares çà et là. Pour beaucoup, Greina est un haut lieu énergétique; il est en tout cas une fantastique destination de randonnée. Le chemin qui sillonne le Greina entre Vrin et le col Pass Diesrut, jusqu’à la cabane Terri, est particulièrement beau. On commence sur la route et on traverse les différents quartiers de Vrin jusqu’aux confins du Val Lumnezia, la vallée de la lumière. Puis on arrive à l’alpe Diesrut par des prairies fleuries et de derniers névés, avant de rejoindre le col éponyme et de redescendre au bord du Rein da Sumvitg. Un pont suspendu construit en 2019 et récompensé par le Prix Rando de Suisse Rando facilite le passage des gorges jusqu’à la cabane. La cabane Terri est l’endroit idéal pour passer une nuit et un jour, afin de prolonger son excursion sur le haut plateau de Greina. Le chemin du retour dans la vallée commence par longer les flancs abrupts du Piz da Stiarls et du Piz Miezdi. Plus bas dans le Val Sumvitg, le paysage devient plus verdoyant et accueillant. On tombe ensuite sur Tenigerbad, une ancienne station thermale perdue au beau milieu de ce paysage splendide, fermée depuis de nombreuses années. D’ici, il reste encore une bonne heure avant d’atteindre le fond de la vallée de la Surselva, au niveau de Surrein, puis encore 40 minutes jusqu’à la gare de Rabius.
L’automne flamboyant de Zuoz N° 1731
Zuoz • GR

L’automne flamboyant de Zuoz

L’automne en Engadine est d’autant plus appréciable à l’idée que le Plateau se trouve de nouveau plongé dans les brumes saisonnières. C’est l’occasion de randonner encore une fois à travers un paysage qui sera bientôt recouvert d’une couche de neige pendant six mois. Alors que les mélèzes colorés embellissent les vallées Val Granda et Val Tscheps, les montagnes ont déjà revêtu leur manteau de neige fraîche. La magie du contraste opère en automne, alors que le temps est souvent dégagé. La randonnée de montagne part de Zuoz et traverse une forêt de mélèzes, dorés en cette saison, jusqu’à la limite alpine, où les quelques mélèzes qui subsistent se sont parés de couleurs plus sombres. Le panorama qui se déploie sur l’Engadine à cet endroit est superbe. Le chemin de randonnée de montagne mène par des alpages jusqu’au lac Lej da Prastinaun. Attention à bien rester sur le chemin pendant la montée. Le lac de montagne idyllique est situé à 2400 m d’altitude, il est l’endroit idéal pour casser la croûte. Puis on redescend à Zuoz. D’abord, on longe une petite rivière de montagne, avant de rejoindre la vallée par la forêt de mélèzes sur un chemin un peu plus large. Avant de rentrer, ne pas hésiter à faire une petite balade dans le village de montagne de Zuoz, dont le pittoresque centre historique vaut le détour.
Dans le Parc naturel de Beverin N° 1677
Wergenstein, Dorf — Lohn GR, Dorf • GR

Dans le Parc naturel de Beverin

Le parc naturel de Beverin comprend quatre vallées et deux régions culturellement et linguistiquement différentes. Le parc doit son nom au Piz Beverin, culminant à près de 3000 mètres. A ses pieds, la randonnée suit d’étroits sentiers et de petites routes pour mener au Schamserberg, au-dessus du Val Schons. Dans cette vallée subsiste le romanche le plus rare, le sutsilvan, qui ne comprend plus qu’un millier de locuteurs. L’un des objectifs du parc naturel est donc de préserver et de promouvoir l’idiome romanche. Peu après le départ de Wergenstein, la vue s’étend déjà sur des alpages soigneusement entretenus aux mayens brunis par le soleil. Après avoir traversé le Val da Larisch, il faut marcher sur un sentier d’altitude jusqu’au lac Libi. Les nuages et les sommets de l’autre versant de la vallée se reflètent dans l’eau cristalline. Avant le village de Lohn, la forêt sonore «tùn resùn» (en sutsilvan) propose plusieurs stations le long du chemin. Divers objets permettent d’y comprendre qu’on ressent le monde par l’audition aussi. Enfin, l’église réformée de Lohn et ses deux tours d’époques différentes méritent le détour.
Haute-Engadine automnale N° 1789
Surlej, Corvatschbahn — Sils/Segl Baselgia • GR

Haute-Engadine automnale

En automne, des milliers de mélèzes se parent de couleurs en Haute-Engadine, plongeant chaque année durant trois semaines les lacs de Silvaplana et de Sils dans un décor doré, entre fin septembre et début novembre. Au début de la randonnée, le chemin monte depuis Silvaplana-Surlej sur le versant nord en serpentant le long de pylônes et de canons à neige, mais on plonge rapidement au cœur de la nature. Quelles couleurs! Mélèzes jaune vif et aroles d’un vert profond contrastent avec le bleu métallique du ciel. Il vaut la peine de quitter de temps à autre le chemin principal pour prendre des petits sentiers battus: derrière une barrière en bois, la vue s’ouvre sur le bleu turquoise du lac de Silvaplana. Une clairière dotée d’un petit marais, peu avant La Muotta, offre un lieu idéal pour pique-niquer. Après la traversée du ruisseau grondant Ova da la Rabgiusa, on abat les 200 mètres de dénivelé jusqu’à la rive du lac, par des virages abrupts en épingles d’abord, puis plus tranquillement, avant de rejoindre un large chemin de promenade. Après une demi-heure de plat, on atteint Sils Maria. Le dernier tronçon du circuit, sur la presqu’île Chastè, permet d’apprécier encore une fois les mélèzes: derrière chaque courbe se cache une nouvelle crique entourée d’arbres dorés. Il y a plus de 30 bancs sur la presqu’île: à l’époque, Nietzsche avait déjà décrit ce lieu comme «le plus beau de l’Engadine» et il semblerait que beaucoup de gens pensent comme lui.
Val Tuoi, sauvage et doux N° 1785
Guarda, cumün • GR

Val Tuoi, sauvage et doux

Le voyage jusqu’à Guarda est long. Pour explorer le Val Tuoi, on peut passer la nuit au fond de la vallée, à la cabane Chamonna Tuoi, que l’on gagne à la fin du premier jour. Partant à l’est du village, l’itinéraire suit une route de montagne le long de la Via Uorsin, le «chemin d’Ursli». On la quitte bientôt pour descendre vers la rivière Clozza et rejoindre le chemin menant à Alp Suot sur la partie droite, sauvage, de la vallée. A Alp Suot, on passe de l’autre côté de la vallée, qui est plus doux, et l’on monte tranquillement jusqu’à la cabane au pied du sommet Piz Buin. Mais le personnage d’Ursli continue d’accompagner les pensées. Connaissez-vous ce petit garçon avec son bonnet pointu? Le livre pour enfants de Selina Chönz, illustré par Alois Carigiet, est paru en 1945 et s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires. Ursli a donc déjà conquis quatre générations d’enfants. Il vivait à Guarda, comme sa créatrice. Pour dessiner la maison des parents d’Ursli, Alois Carigiet s’est inspiré de la maison n° 51. Le lendemain, on suit le chemin d’altitude passant par le lac Lai Blau. L’itinéraire part derrière la cabane et grimpe à l’assaut de la montagne. A l’embranchement, il faut prendre à droite pour gagner le lac. Le chemin qui revient à Guarda n’est plus très long, et on a donc le temps de se reposer au bord de l’eau, qui arbore des reflets émeraude tôt le matin. La descente jusqu’à Alp Sura par des alpages parfois marécageux et de beaux champs de fleurs secs est douce, puis se fait plus raide et traverse une forêt clairsemée jusqu’à Guarda. Avant de prendre le car postal pour la gare, on peut partir à la découverte du village d’Ursli.
Du Julier au Fuorcla Grevasalvas N° 1786
Julier, La Veduta — Maloja, Capolago • GR

Du Julier au Fuorcla Grevasalvas

Ses voisins font partie des cols les plus importants des Grisons. Les Romains déjà transportaient des marchandises à travers les Alpes en passant par le col du Julier et celui du Septimer. Au Moyen Age, la route commerciale menant aux marchés d’Italie du Nord et au centre économique de Milan passait par là. On appelait «route supérieure» l’itinéraire qui relie Coire à l’Engadine et au Val Bregaglia par Tiefencastel. Entre les deux célèbres cols se trouve un troisième dont la beauté du paysage mérite d’être découverte: c’est le Fuorcla Grevasalvas, qui culmine à 2687 mètres d’altitude. Il faut du muscle pour le gravir. Certes, en partant du col du Julier, on est déjà à 2200 mètres, mais le chemin pierreux est ardu. Il recèle cependant quelques perles. Le lac Grevasalvas est la première. À l’aube, le soleil se reflète dans ses eaux bleu profond, la linaigrette sur ses rives se balance dans le vent. Une bonne heure plus tard, au sommet du col, le panorama est idyllique, avec les lacs de Haute-Engadine, le massif de la Bernina et ses glaciers, ainsi que les têtes rocheuses acérées du Val Bregaglia. La suite du chemin est rude et longue. En descendant vers Plaun Grand, on traverse des pierriers avant d’atteindre le deuxième lac de montagne de la journée, le Lägh dal Lunghin. Cette partie de la randonnée est la plus difficile. On prend tout d’abord de la hauteur en franchissant une large vallée marécageuse, puis l’on suit un sentier étroit, parfois exposé, sur le flanc sud du Piz Grevasalvas. La descente vers Maloja Capolago, directe et abrupte, longe toujours l’Inn, qui prend sa source au col Lunghin, seul triple bassin versant d’Europe.
Sur le Roggi’s Trail (GR) N° 1595
Parsonz • GR

Sur le Roggi’s Trail (GR)

Le point de départ de cette randonnée en raquettes est le pittoresque village de Parsonz, près de Savognin, qui compte un peu plus de 300 habitants. Jusqu’en 1970, on y parlait presque exclusivement le surmiran, une variante régionale du romanche. Ce dialecte a toutefois presque entièrement disparu en raison de l’exode rural et de l’arrivée d’habitants germanophones. Parsonz, situé sur le flanc occidental de la vallée de Surses, offre une vue imprenable sur le Piz Mitgel, qui s’élève fièrement à plus de 3000 mètres d’altitude. Ce sommet imposant accompagnera les randonneurs sur la plus grande partie d’un itinéraire qui n’est pas avare en jolis paysages. De Parsonz, la piste mène d’abord jusqu’à l’orée sud du village. Il faut ensuite chausser les raquettes pour monter en direction du Piz Martegnas par des forêts enneigées et des collines semées de mayens idylliques. Peu avant d’attaquer la seconde moitié de la randonnée, la pente se fait moins raide et l’on profite d’un beau tronçon au plat, bien dégagé, en direction de Tigias Davains. Quelle tranquillité! Une charmante auberge de montagne du nom de Roggis Baizli invite les randonneurs à faire halte et à admirer les sommets du Piz Mitgel, du Piz Ela et du Corn da Tinizong. De là, le chemin du retour jusqu’à Parsonz prend la direction de Cresta da Lei et traverse de beaux prés enneigés et de petites forêts romantiques. La majeure partie du tracé se fait à découvert et offre une vue splendide sur les montagnes. La randonnée en raquettes prend fin au sud du village de Parsonz
De Seewis à Malans par le Crupspitz N° 1667
Seewis Dorf, Bühelstrasse — Malans Bahnhof • GR

De Seewis à Malans par le Crupspitz

Peu après Landquart, de saisissantes parois rocheuses s’élèvent de chaque côté tandis que le train ou la voiture roule en direction de Klosters. L’entaille, ou Chlus, marque la transition entre la vallée du Rhin et le Prättigau et forme la frontière entre le dialecte des Grisons et le patois Walser, originaire du Prättigau. La Chlus est encore plus renversante lorsque l’on se tient au-dessus de la gorge et que l’on jette un coup d’oeil 700 mètres plus bas. Une occasion qui s’offre plus d’une fois entre le pittoresque village de montagne de Seewis et le belvédère du Crupspitz. Le beau tracé par la forêt et les alpages fleuris, les vues sur le Vilan, la Schesaplana et le Prättigau ainsi qu’un passage par un couloir rocheux au-dessus de l’Islatal sont en outre garants de variété. Un moment fort de la journée est celui de la découverte du narcisse à fleurs rayonnantes, noble et blanc comme neige, dans les prairies maigres autour de Fadära. Depuis Fadärastei, le panorama sur les Grisons, les Alpes saint-galloises et Malans, 600 mètres plus bas, est lui aussi superbe. Le village sinueux aux bâtisses historiques, aux jolis jardins et aux vignobles soignés donne envie de s’y attarder.
De St. Antönien à Partnun N° 1712
St. Antönien, Rüti — St. Antönien, Platz • GR

De St. Antönien à Partnun

Fin mars et toujours aucune trace du printemps à St. Antönien. Dans ce village isolé du district de Prättigau, l’hiver est tenace. Il n’est pas rare qu’à Partnun, point d’arrivée, le jalon au bord du chemin indique 2 mètres de neige. La neige est l’élément dominant de St. Antönien, ou plutôt les avalanches. La vallée est étroite, les versants des montagnes environnantes sont raides. Elles se nomment Chüenihorn, Schafberg, Sulzfluh, Schijenflue, Schollberg et Eggberg. Les paravalanches les plus grands de Suisse, longs de plus de 16 kilomètres, se trouvent sur le Chüenihorn et l’Eggberg. Ernst Flütsch a appris à vivre avec le danger d’avalanche. Durant 36 ans, il a tenu l’auberge de montagne Sulzfluh à Partnun, au fond de la vallée. Que la route pour St. Antönien soit de temps à autre fermée pour des raisons de sécurité, comme en cet après-midi de printemps, n’a rien d’exceptionnel. Le village de Partnun, lui, est sûr. Le hameau ensoleillé au pied de la Sulzfluh a été colonisé par les Walser au XIIIe siècle. La courte randonnée hivernale pour rejoindre Partnun se fait sur une route large, légèrement ascendante. Enneigée, elle est interdite aux véhicules motorisés. Le thème des avalanches est omniprésent. Dans le quartier de Rüti, le point de départ, on aperçoit les paravalanches sur l’Eggberg. Sur les versants, des fissures ou des petites coulées se dessinent sur la neige. La tranquillité et la vue sur les sommets sont exceptionnelles. Seul le gargouillis du ruisseau Schanielabach enneigé se fait entendre. Après s’en être pris plein les yeux lors d’une halte à Partnun, on reprend le même chemin, à pied ou en luge.
À travers les anciens mayens N° 1594
Tgantieni — Lenzerheide/Lai, Post • GR

À travers les anciens mayens

Joachim Cantieni et Fidel Rischatsch-Bläsi sont considérés comme les «fondateurs» de Lenzerheide. Au XIXe siècle, ils ont construit les premiers hôtels, Kurhaus et Lenzerhorn, réservés d’abord aux curistes puis ouverts aux touristes. Bien que son nom sonne allemand, le village se situe dans la région romanche, niché entre les remarquables sommets du Piz Scalottas, du Rothorn, du Lenzerhorn et du Piz Danis. Au sud, le regard se porte sur la vallée de l’Albula. Cette magnifique vue sur les montagnes et le lac gelé de Heidsee peut être admirée lors de la randonnée panoramique. Prélude à la randonnée: flâner dans le quartier Penasch seura avec ses chalets idylliques. Il abrite aussi la station inférieure du télésiège, qui permet de se rendre à la station supérieure de Tgantieni, point de départ de la randonnée. Après une légère montée jusqu’à l’hôtel de montagne Tgantieni, la randonnée hivernale se dirige au nord en direction de Valbella avant de traverser un magnifique paysage enneigé. Le chemin de randonnée hivernale traverse parfois les pistes de ski, où l’on aperçoit les descentes vertigineuses. Le chemin est ensuite pratiquement plat le long du flanc du Piz Danis, jusqu’à Spoina. Les randonneurs peuvent alors se revigorer avec une assiette grisonne ou un rafraîchissement à la jolie auberge de montagne Riegelbau. Ils sont déjà à mi-parcours! Le chemin descend ensuite légèrement et traverse un charmant petit bois, dépasse le télésiège Pedra Grossa, puis se dirige en zigzags vers le centre du village.
Calme hivernal et glisse pour la fin N° 1592
Weissenberge • GL

Calme hivernal et glisse pour la fin

Les Weissenberge, ou «montagnes blanches», ont un nom prometteur. Randonner au beau milieu de ces sommets, apprécier le calme loin du quotidien et du stress, éprouver la force de la nature sans foule sur les pistes et alentour est un véritable baume pour l’âme. Depuis Matt, le téléphérique amène les amateurs de soleil jusqu’aux Weissenberge. Les marcheurs qui, après l’effort, souhaitent redescendre en luge feront bien d’en emporter une avec eux. Le chemin de randonnée hivernale, aménagé et facile, fait le tour du village en proposant un panorama sur la vallée de Sernftal et les montagnes environnantes parmi lesquelles se distinguent le Fanenstock, le Foostock et le Charenstock. Bien dégagé, l’itinéraire permet de marcher en plein soleil. On peut prendre des forces dès le début au restaurant Zum Weissenberg ou à l’auberge Edelwyss. Le chemin monte très légèrement et passe devant des maisons de vacances et des étables glaronnaises. Après avoir franchi la dernière, on entre dans le royaume de la nature. On traverse des groupes d’arbres clairsemés, qui prodiguent un peu d’ombre par endroits, et des prés enneigés, le regard toujours rivé sur les sommets. L’aire de grillade couverte près de Mühlemad, où l’on peut aussi s’asseoir, permet de se reposer en admirant la vue grandiose. Lentement, les randonneurs continuent à progresser dans ce paysage idyllique jusqu’à ce qu’une pente douce indique que l’on revient au village. Si l’on a fait le plein de sérénité, on enfourchera sa luge pour franchir les trois kilomètres qui mènent au bas de la vallée par la gorge de Chrauchbachschlucht en passant devant le restaurant Zum Weissenberg.
Randonnée à Pontresina N° 1722
Pontresina — Pontresina, Godin • GR

Randonnée à Pontresina

Observer un bouquetin de près, voilà qui est impressionnant et peu banal. En mai à Pontresina, les randonneurs ont de fortes chances de vivre une telle expérience. A cette époque de l’année, de nombreux bouquetins descendent de leurs quartiers d’hiver pour brouter de l’herbe fraîche aux abords du village ou lécher les sels minéraux exsudés par le ciment du barrage. Seule règle: ne pas quitter les sentiers. Des jumelles permettent de repérer les animaux et une carte d’excursions aide à trouver un chemin pour s’en rapprocher. Une alternative plus simple consiste à s’inscrire à un tour accompagné gratuit auprès de l’office du tourisme de Pontresina. Au départ de la gare de Pontresina, l’itinéraire traverse le village jusqu’à l’église Sainte-Marie, dotée de précieuses fresques médiévales. On emprunte alors la promenade des bouquetins, un large chemin facile comprenant sept stèles avec des informations sur le roi des Alpes. Pour observer les animaux dans la nature, patience et calme sont de rigueur. Ils se trouvent souvent près du barrage. Peu après, à Ers Crast’Ota, les randonneurs peuvent emprunter le chemin montant en zigzags jusqu’à Unterer Schafberg. On continue ensuite sur le même chemin vers le nord. Au point 1890, l’itinéraire suit le chemin de randonnée en direction de Godin. En juin, les lys orangés et les lys martagons en pleine floraison offrent un camaïeu de rose et d’orange au regard des randonneurs. La randonnée est praticable en mai. Dès juin, les bouquetins montent à l’alpage de Languard. Le troupeau compte 1800 têtes. C’est le plus grand de Suisse.
Sur les traces des Walser dans le Prättigau N° 1692
St. Antönien, Rüti • GR

Sur les traces des Walser dans le Prättigau

De nombreux villages et vallées des Grisons tirent leurs origines de la colonisation des Walser. St. Antönien, à 1450 m d’altitude, est un village Walser typique. Niché au milieu de magnifiques montagnes, le hameau est le point de départ de nombreux parcours d’escalade et de randonnées. Celle jusqu’au lac de Partnun commence à l’arrêt de bus «Rüti». On prend ensuite la direction du nord, vers l’intérieur de la vallée, sur la route d’alpage. Très vite, on aperçoit un panneau portant l’inscription «Partnun» pointant vers le chemin à gauche. Avec le remarquable Schijenflue toujours en vue, on traverse des pâturages et des forêts clairsemées avant d’arriver à Alp Carschina Untersäss, puis à la chapelle de Heinzen à St. Antönien. Celle-ci vaut le détour! Le chemin devient ensuite plus raide jusqu’à l’auberge Alpenrösli à Partnun. Après une demi-heure et 150 m de dénivelé, on atteint le lac cristallin de Partnun. Des places de grillade et deux bateaux à rames invitent à faire une halte. L’Autriche voisine se situant juste derrière les montagnes, il n’est pas étonnant que les chemins de contrebandiers soient nombreux. Puisqu’on y est, un tour du lac s’impose avant d’emprunter le chemin du retour. Après une montée et un petit détour par Partnunstafel et l’auberge Sulzfluh, on redescend en direction de St. Antönien. Le chemin du retour, identique à l’aller à partir d’Äbi, permet d’admirer la vallée sous un autre angle. Si l’on a encore un peu d’énergie, on peut marcher jusqu’au centre du village avec ses vieilles maisons et son église datant de 500 ans pour profiter de l’ambiance chaleureuse.
De Klosters à l’Alp Garfiun N° 1657
Klosters Platz • GR

De Klosters à l’Alp Garfiun

À l’est du village de Klosters s’ouvre la vallée de la jeune Landquart. Le torrent a déjà effectué un fougueux voyage depuis le massif de la Silvretta, sur une grande dénivellation, et serpente maintenant au fond de la large vallée. Si la partie arrière de celle-ci n’est pas habitée en hiver, le restaurant de montagne de l’Alp Garfiun, lui, est ouvert. On y accède en suivant un beau chemin de randonnée hivernale. La première partie du parcours mène directement de Klosters Platz, le long de la Landquart, en direction du quartier d’Äuja. De Bündelti, il passe un peu plus haut, à travers champs, en contrebas des maisons de Monbiel, avant de rejoindre la route plus à l’est du petit village Walser. Les randonneurs peuvent éviter de marcher sur ce premier tronçon en empruntant le car postal, au départ de Klosters, jusqu’au terminus Monbiel/Parkplatz. À partir de Monbiel, les véhicules motorisés ont l’interdiction de circuler mais, en hiver, les calèches ont la voie libre. Il n’est pas nécessaire de suivre cette route à l’aller puisque l’itinéraire de randonnée se divise en deux branches, à un kilomètre de Monbiel. Il est conseillé d’emprunter le chemin damé qui monte au hameau de Schwendi puis rejoint ensuite, à une altitude plus élevée, l’Alp Garfiun par le Pardenner Boden. Bien ensoleillé, il offre une belle vue sur l’extrémité de la vallée. Au retour, on peut par contre opter pour la route, qui passe près du lit de la rivière Landquart. Vu que le proche sommet du Gatschieferspitz cache le soleil presque toute la journée jusqu’à fin février, le paysage y est beaucoup plus hivernal et féérique.
Traversée de la vallée de Mürtschen (SG/GL) N° 1625
Mornen — Bachlaui • SG

Traversée de la vallée de Mürtschen (SG/GL)

Le bus de Murgtal s’arrête au-dessous de l’alpage de Mornen. Plus loin, la route est fermée au public et même les véhicules privés ont interdiction de circuler. C’est donc au plus tard ici que les marcheurs entameront la randonnée qui les mènera à travers la forêt au-dessus du Murgbach jusqu’aux trois lacs de montagne saint-gallois de Murg: l’inférieur, le médian et le supérieur. La cascade du Murgbach jaillit entre le lac médian et le lac inférieur. Ce coin de nature abrite la plus grande forêt d’aroles du nord des Alpes. Le lac supérieur est retenu par un barrage et l’ancienne cabane des travailleurs, transformée en auberge, est prisée des promeneurs et des adeptes de pêche sportive. D’ici, on parvient au terme d’une brève montée direction nord-ouest au col du Murgseefurggel, point culminant de cette randonnée de montagne. De l’autre côté, c’est le Mürtschental glaronnais. À travers pâturage, on rejoint l’alpage de Mürtschen. D’impressionnants aroles bordent le chemin et affrontent le climat aride des montagnes. À l’alpage d’Ober Mürtschen, on franchit le Mürtschenbach pour longer sa rive gauche, puis le versant droit de la vallée jusqu’à Murgegg et l’alpage d’Unter Mürtschen. Au XIXe siècle, cette région accueillait des mines de cuivre et d’argent. Peu après, le ruisseau poursuit sa course sous le nom de Gsponbach. Plus loin, après un marais, jaillit une cascade. Le cours d’eau rejoint alors le ruisseau de Murgbach. Ici, le chemin est d’abord très raide avant de zigzaguer à travers la forêt jusqu’au Murgtal. Le troisième virage est une intersection: à droite, on rejoint Bachlaui et l’arrêt du bus de Murgtal.
Solitude au Val Müstair N° 1564
Lü, cumün — Tschierv, Biosfera • GR

Solitude au Val Müstair

A chaque randonnée son en-cas sucré. Le Val Müstair n’y fait pas exception avec ses biscuits aux flocons d’avoine en forme de soleil, les «schaibiettas». Après avoir savouré ces délices, place à leur histoire. Autrefois au printemps, les enfants devaient nettoyer les prairies du Piz Terza et épandre les bouses de vache desséchées. Comme ils rechignaient à la tâche, les fées de la vallée décidèrent de cacher dans les prés des schaibiettas sucrés. Dès lors, les enfants préparèrent les alpages pour l’été en un rien de temps. Les schaibiettas, recette traditionnelle, et la légende des bouses de vache ont été imaginés pour rehausser la popularité du Val Müstair. Quoi qu’il en soit, le voyage dans cette vallée du sud des Grisons et jusqu’au Piz Terza en vaut la peine: cette randonnée facile jusqu’à près de 3000 mètres séduit par sa vue sur la Basse-Engadine, le Vinschgau et l’Ortles, la plus haute montagne du Tyrol. Le départ se fait dans le village ancestral de Lü, puis le chemin grimpe dans les alpages de Valmorain et de Tabladatsch, à l’ombre de vieux mélèzes. Après des prairies pentues, on atteint un lac de montagne au col de Fuorcla Sassalba. Sur le dernier tronçon, le sentier serpente entre les rochers jusqu’au sommet du Piz Terza, à 2908 mètres d’altitude. La montagne se situe à la frontière avec l’Italie. De retour au Fuorcla Sassalba, on entre dans la longue vallée de la Clemgia, dont la rivière du même nom accompagne le randonneur presque jusqu’au Pass da Costainas. Après avoir passé l’alpage de Champatsch, le chemin descend le long du ruisseau de Aua da Laider jusqu’à Tschierv, traversant une forêt de mélèzes dorés en octobre.
Le lac disparu du Parc naturel Beverin N° 1647
Glaspass — Präz • GR

Le lac disparu du Parc naturel Beverin

Le Piz Beverin se dresse, majestueux, au-dessus du col de Glas. C’est lui qui a donné son nom au Parc naturel, qui englobe aussi le Heinzenberg. Le chemin passe devant l’accueillante auberge de Beverin puis par la Bruuchalp jusqu’à l’ancien lac de Lüscher. De cette étendue d’eau de 300 mètres de long et de 150 mètres de large ne subsistent que de petites mares. Un ponton d’amarrage, tel un objet d’art provocant, donne une idée de l’ancien niveau de l’eau. Comme ce lac qui drainait les eaux souterraines était jugé responsable des glissements de terrain et des inondations, il fut asséché en 1910 au moyen d’une galerie de 150 mètres de long. Aujourd’hui, les glissements ont cessé, l’ancienne forêt largement déboisée est repeuplée et le lit du torrent Nolla est stabilisé. Sur le chemin du col de Bischol, plusieurs petits sentiers sillonnent le terrain, ce qui complique l’orientation en cas de brouillard. Le mieux est de suivre la trace la mieux marquée jusqu’au bâtiment d’alpage de Lüsch. Peu avant le col, les lacs de Pascumin brillent tels des yeux aux reflets d’un bleu différent entre les landes alpines naines. Au col de Bischol, le Piz Beverin se reflète dans le lac de Bischol aux eaux claires. Lors de la montée vers Tguma, la buvette d’été de l’Alp Bischola invite à un moment de détente. En haut, sur la croupe sommitale, la vue porte sur Tenna, en face, dans la vallée de Safien. Ce petit village de montagne possède la première remontée mécanique au monde fonctionnant à l’énergie solaire! L’installation transporte certes les skieurs sur 450 mètres, mais produit aussi, avec quelque 90 000 kilowattheures, quatre fois plus de courant que l’exploitation n’en requiert. Dans la descente vers Präz, d’innombrables sommets du Domleschg invitent à d’autres belles randonnées.
Un paradis floral tout près de la frontière N° 1514
Rifugio Saoseo • GR

Un paradis floral tout près de la frontière

Le paysage sauvage du Val da Camp et ses champs de fleurs multicolores sont un enchantement. Le chemin passe entre les deux maisons en pierres naturelles du refuge Saoseo et se met à grimper. En un quart d’heure, on atteint le lac de Saoseo. Entouré d’aroles et de mélèzes, il ressemble à une émeraude scintillante. Des lauriers-roses des Alpes fleurissent sur ses rives. Le Val da Camp n’est pas trop exploité, et l’on y trouve ainsi une flore abondante en été. Le lac du Val Viola, un peu plus grand, invite à faire halte au bord de l’eau. Le chemin passe ensuite à côté d’une cabane en bois avant de tourner à droite, de traverser une rivière puis d’entamer une pente raide. À mi-hauteur environ, après un promontoire rocheux, un tapis de fleurs s’étend aux pieds des randonneurs: nigritelles, asters des Alpes, trèfles, campanules et bien d’autres encore. On peut même admirer des nigritelles jaunes et le très rare orchis nain des Alpes (Chamorchis alpina), difficile à apercevoir avec ses 5 à 15 cm de haut et son vert qui se fond dans le paysage. Cette espère ne pousse qu’entre 1500 et 2700 mètres d’altitude. L’orchis nain préfère les prairies bien fournies exposées au vent comme le Val da Camp. Le chemin passe ensuite par un col sans nom et redescend jusqu’au refuge Viola, en Italie, au charme très méridional. Un vieux chemin pavé mène au sommet du col du val Viola, mais il est conseillé de bifurquer à droite peu avant le col. Après quelques zigzags, on arrive au «Plan da la Genzana». Là, il faut prendre le chemin de droite, qui redescend dans la vallée de Campasciol et au lac du Val Viola. Ici aussi, de sublimes fleurs poussent au pied des rochers, notamment l’arnica, la campanule et la griffe du diable.
La Basse-Engadine de village en village N° 1495
Lavin — Zernez • GR

La Basse-Engadine de village en village

Après le long tunnel de la Vereina, le train des Chemins de fer rhétiques jaillit dans la lumière de la Basse-Engadine. Le paysage est fait de montagnes calcaires sauvages et d’étendues de forêt. L’excitation de la randonnée grandit encore sur le tronçon menant à Lavin. Le village a été presque entièrement détruit par les flammes en 1869 et reconstruit dans un style différent, avec des toits plats et des rues plus larges. Pour arriver au chemin de rive de l’Inn, il faut traverser le village, ce qui permet de découvrir son architecture accueillante. Là, on traverse le pont couvert en bois et on remonte la rivière sur un large chemin asphalté par endroits. L’étrange toponyme «Foura Baldriun» sur la carte correspond à une forêt pleine de gorges, de crevasses et de grottes. Durant la guerre de Trente Ans, les villageois s’y seraient cachés quand les armées autrichiennes envahirent la Basse-Engadine. Peu après, on atteint Susch, au pied du col de la Flüela, unique liaison directe entre le nord et la Basse-Engadine jusqu’à la construction du tunnel de la Vereina en 1999 et souvent fermé en hiver. Après Susch, le sentier continue de longer l’Inn. À Fuorcha, on passe devant les potences d’un ancien site d’exécution. Sur le tronçon suivant, des travaux étaient en cours en 2018 pour élargir les chemins forestiers. Le chemin étroit aurait été plus joli pour randonner, mais il y a désormais plus de place pour la cohabitation entre randonneurs et cyclistes. À Zernez, but de la randonnée, la «Glatscharia» et ses créations glacées ainsi que plusieurs restaurants attirent du monde. En outre, un tour du village et de ses innombrables bâtiments historiques s’impose.
Vue sur les hauts-lieux de Vals N° 1552
Vals, Zervreila — Vals, Post • GR

Vue sur les hauts-lieux de Vals

Un gâteau aux pruneaux, ça n’a peut-être rien d’original et les buvettes d’alpage en proposent souvent, mais celui de la cabane Hängela est particulier: pâte à biscuit, pruneaux et noix caramélisées, le tout décoré de fruits et de crème fouettée. Cette création sort de la cuisine de Trudi Schnider, qui gère avec sa fille Nicole l’avenante cabane Hängela, au-dessus de Vals. Toutes deux tiennent à offrir une atmosphère chaleureuse mais aussi des mets faits maison, à base de produits régionaux et d’herbes aromatiques qui poussent devant la maison. La carte est courte, mais tous les plats sont préparés avec amour sur le fourneau à bois. La randonnée classique entre Zervreila et Vals, par Gadastatt, a autant de succès que la cabane car elle passe sur une brève distance par les hauts-lieux de la région. Après le trajet jusqu’au lac de Zervreila, il faut emprunter le mur du barrage et s’élever vers Frunt. En traversant l’ouvrage, ne pas manquer la photo du jour: le Zervreilahorn, une pointe rocheuse qui se reflète dans le lac. Au-delà du mayen de Frunt, les marcheurs montent et descendent jusqu’à Gadastatt. Nombre d’entre eux, ayant fait le plein de belles vues, descendent à Vals en télécabine. Mais pourquoi ne pas poursuivre sur le versant ensoleillé jusqu’au mayen de Stafelti, où la vue sur les montagnes de Vals s’accompagne de celle sur les toits du joli village? D’ici, la cabane Hängela (pas encore inscrite sur les cartes) et son fameux gâteau aux pruneaux n’est plus très éloignée. En la quittant, il ne faut pas se laisser décourager par la petite route monotone qui descend par le lieu-dit «An der Matta». Après le troisième virage en épingle à cheveux, les constructeurs du chemin ont eu pitié des marcheurs: un sentier en zigzags à travers prairies et forêts rejoint le centre de Vals.
Vers un mayen surplombant le Rheintal N° 1554
Untervaz — Haldenstein • GR

Vers un mayen surplombant le Rheintal

Rares sont les lieux ensoleillés dans l’abrupt massif montagneux du Calanda, entre le Rheintal de Coire et la vallée de la Tamina. La région est densément boisée et ce n’est qu’au-delà de 2000 mètres qu’apparaissent de vastes alpages pour le bétail et d’imposantes pointes rocheuses. C’est sur l’un de ces rares sites exposés que les Walser s’installèrent au XVe siècle pour fonder le mayen de Batänja, bien au-dessus de Haldenstein. Ils y vivaient été comme hiver. En 1869, les derniers d’entre eux ont rejoint la vallée. Aujourd’hui, les maisons en bois brunies par le soleil sont habitées les week-ends et les vacances. Batänja est un lieu d’excursion qui se mérite. De Haldenstein, il faut franchir 900 mètres de dénivelé. Le chemin est toujours bien préparé, généralement sous la forme d’une petite route naturelle. La vue porte surtout sur les arbres mais, parfois, ceux-ci s’effacent pour laisser apparaître les rochers du massif du Calanda et le Rheintal. Oldiswald, Rängg et Bärenhag sont les lieux traversés pendant la montée. A 1399 mètres, voici enfin Batänja, ses bancs au soleil et son splendide panorama. De retour à Bärenhag, il faut emprunter un étroit sentier sur la gauche qui descend à Untervaz par Curtanätsch et Fallboden. La forêt accompagne les marcheurs jusqu’au bout et le sentier devient assez vite une petite route forestière. Le passage le long de rochers à pic et dans de sombres tunnels et la vue de vieux chênes près de Pramanengel font diversion. Ceux que les longs passages dans la forêt ont tendance à lasser apprendront avec intérêt que le Calanda est peuplé de loups depuis 2012. Une dizaine d’entre eux vivent en effet sur les flancs de la montagne. La randonnée vers Batänja traverse leur territoire.