Randonner en Suisse du Sud-Est • Suisse Rando Home

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Vallée de la lumière N° 1079
Lumbrein — Surcuolm • GR

Vallée de la lumière

L’itinéraire mène du Val Lumnezia rhéto-romanche à Obersaxen, commune walser où le suisse-allemand domine. Voilà pourquoi la montagne se nomme à la fois Péz (romanche) et Piz. Cette randonnée sur les crêtes entre les vallées du Rhin de Vals et du Rhin antérieur étant exigeante, il est conseillé de se rendre sur place la veille et de dormir à Lumbrein, le lieu de départ. Les chemins de randonnée pédestre sont nombreux, on suivra les panneaux indiquant la direction de Sum Cuolm et du Piz Sezner. La première partie s’effectue brièvement sur de petites routes d’alpage, d’où l’on peut admirer les montagnes environnantes. A partir de Schlareins, le sentier est bordé en automne de bruyères en fleurs et de plantes aux teintes cuivrées. Le premier sommet de cet itinéraire des crêtes est aussi le plus élevé: le Piz Sezner est agréablement recouvert d’herbe. A la croix du sommet, la vue porte pour la première fois vers le nord, survole la région d’Obersaxen et s’ouvre, de l’autre côté, sur la Surselva et le village de Brigels. Le panneau indicateur prévoit deux heures pour rejoindre le Piz Mundaun par la crête, mais c’est une durée un peu optimiste. Le chemin de montagne est étroit, descend pour mieux remonter sur le mamelon suivant, et la vue est si grandiose que l’on s’arrête constamment pour l’admirer. Le Piz Mundaun a déjà été comparé au Rigi de Suisse centrale, et les autochtones l’appellent le Rigi des Grisons. Comme le parcours est long, on ne saurait dédaigner la terrasse de la cabane du Piz Mundaun, qui offre la seule possibilité de se restaurer. En empruntant le télésiège pour descendre à Cuolm Sura, on peut raccourcir le trajet. D’ici, il ne reste plus qu’une descente confortable jusqu’à l’arrêt du car postal à Surcuolm.
Au-delà de la forêt N° 1080
Oberalppass — Sedrun • UR

Au-delà de la forêt

Ceux qui ne partent pas avec un tamis pour chercher une pépite d’or, mais avec des chaussures de marche seront ravis de découvrir la partie supérieure de la Surselva. Le tronçon du chemin d’altitude Senda Sursilvana situé entre le col de l’Oberalp et Sedrun vaut son pesant d’or. Par rapport au parcours complet, qui se termine à Coire, cette étape est celle qui offre les plus beaux panoramas. L’itinéraire débute au col de l’Oberalp, face à l’auberge Piz Calmot. L’indication «Senda Sursilvana» est présente tout au long du parcours. Après une brève montée agréable sur une petite route en gravier, le chemin, plus étroit, passe par des prairies fleuries et devant des remontées mécaniques au repos. En descendant vers Milez et le restaurant Las Palas, on voit déjà Sedrun, but de la journée, mais la distance est trompeuse! Le chemin d’altitude monte encore sur quelques mètres le long de la pente. Après s’être reposé dans le restaurant calme en été, on poursuit l’ascension, puis on descend à travers la forêt. Au croisement avec la petite route goudronnée, il faut monter à nouveau, à moins de vouloir interrompre l’excursion et rejoindre la vallée. Si l’on décide de continuer, on grimpera encore un peu avant de parvenir à Sedrun par une large ouverture dans la vallée. La randonnée peut être prolongée avec des étapes supplémentaires. La Senda Sursilvana compte en effet plus de 100 kilomètres et ne prend fin qu’à Coire. Mais on peut aussi préférer se consacrer, le lendemain, à l’orpaillage et entrer dans le Rhin de Medel, près de Disentis, à condition d’avoir un bon équipement, de bonnes instructions et de la patience. La recherche de paillettes d’or, voire de pépites, est une tâche de longue haleine.
Cols isolés entre Scuol et Vinschgau N° 1023
Gurlaina — S-charl • GR

Cols isolés entre Scuol et Vinschgau

Les randonneurs souhaitant se rendre dans un refuge le jour de leur arrivée à Scuol peuvent effectuer l’ascension menant à la Chamonna Lischana durant l’après-midi. La cabane perchée sur un éperon rocheux est visible depuis Scuol. Le sentiment du sublime habite ceux qui passent la nuit dans ce véritable nid d’aigle avant de poursuivre leur route, le matin venu, vers la cabane de Sesvenna. Si l’on part le matin de Scuol, on peut atteindre la cabane de Sesvenna le jour même, au prix toutefois d’une randonnée pour le moins sportive. Dans le Val Lischana, après les derniers arbres, un paysage rocailleux encercle les marcheurs. Ce n’est pas un hasard si ces sommets sont surnommés les Dolomites de Basse-Engadine, leurs cimes acérées et leurs vastes amas d’éboulis n’étant pas sans rappeler les Alpes orientales. Le passage du col de Fuorcla da Rims est particulièrement impressionnant: d’un instant à l’autre, on embrasse du regard les montagnes qui se dressent à l’infini et le plateau lacustre de Lais da Rims, dont les eaux scintillent en contrebas. Une fois ces lacs dépassés, le tortueux chemin de montagne se faufile à la descente, arpentant souvent des pâturages arides jusqu’au col de Schlinig et à la cabane de Sesvenna, situés en territoire italien. De là, sur le chemin menant au col de Fuorcla Sesvenna, on reprend vite de la hauteur. A partir du croisement (pt. 2529), le chemin parfois raide longe à un moment donné un ravin. En cas de neige ou de verglas, la prudence est de mise. La longue vallée reculée du Val Sesvenna offre aussi son lot d’attraits: des lacs alpins aux chatoyantes eaux turquoises, un impressionnant glacier rocheux, des ruisseaux sinueux, des pentes couvertes de résineux et une vue constante sur les cimes dentelées. La randonnée prend fin à S-charl, où débouche le Val Sesvenna et qui accueille plusieurs auberges avenantes. Les terrasses ensoleillées invitent à se détendre devant un café et une tranche de tourte aux noix de l’Engadine avant de prendre le car postal pour rentrer à Scuol.
Les gorges de la Tamina N° 1011
Bad Ragaz • SG

Les gorges de la Tamina

Cette randonnée est particulièrement adaptée aux familles ou aux groupes dans lesquels il faut satisfaire différentes envies. Culture et nature, plat et pentu, au soleil et à l’ombre, exigeante et reposante, pique-nique et restaurant, et deux voyages dans le temps: voici tout ce que l’on peut vivre en une journée près des gorges de la Tamina. Mais, une chose après l’autre. A la sortie de Bad Ragaz, un chemin large et confortable mène à la forêt, le long de la Tamina. Le chemin est adapté au passage de poussette ou de fauteuil roulant. A mi-parcours, on arrive même à un emplacement pour faire des grillades de Schweizer Familie. C’est donc une sortie idéale pour les familles. Ceux qui ont leur compte de randonnée en arrivant aux anciens thermes de Pfäfers peuvent rentrer en car postal (ce qui est une possibilité récurrente tout au long de la randonnée). Mais il faut d’abord avoir visité au moins le musée du couvent et des thermes ou la chapelle (entrée libre) ou les gorges de la Tamina (entrée: 5 francs au distributeur, accès interdit aux chiens). Sur le chemin d’accès aux gorges, bien conçu, on peut observer de très près la force sauvage de la Tamina. En regardant vers le haut, on peut comprendre pourquoi les malades que l’on descendait à l’aide d’une corde portaient un bandeau sur les yeux. Les gorges sont profondes et sombres. Il vaudrait mieux que l’eau à 36°C réveille les esprits fatigués, car ensuite, cela grimpe. Après avoir traversé le pont naturel, il faut sortir en montant un escalier assez raide qui traverse la forêt pour atteindre Ragol. On marche à travers un pré et le long des champs pour arriver à Pfäfers. A cet endroit, il ne faut pas manquer la bifurcation pour se rendre aux ruines du château de Wartenstein! On peut à nouveau y faire un pique-nique, mais aussi apprécier une magnifique vue sur la vallée et sur les ruines qui vous emportent dans une autre époque. Après un tel voyage dans le temps, la descente vers Bad Ragaz est une partie de plaisir.
Des traces du passé au-dessus de la Viamala N° 1104
Rongellen — Thusis • GR

Des traces du passé au-dessus de la Viamala

Deux frères partis chasser parcouraient autrefois les pentes raides et boisées situées à l’entrée de la gorge de la Viamala. En suivant la trace d’un majestueux cerf blanc, ils parvinrent sur le plateau de la forteresse du Hohen Rätien et découvrirent, entre des murailles en ruine, une porte étrange dans la tour défensive. Le plus jeune frère ne put se retenir d’aller voir ce qui se cachait derrière elle … La tour du Hoch Rialt se dresse aujourd’hui encore sur une spectaculaire terrasse surplombant la profonde faille de la Viamala, sur le site soigneusement restauré de la forteresse de Hohen Rätien, au sommet de parois à pic, 250 mètres au-dessus de Thusis. Des fouilles ont révélé que ce lieu protégé était déjà habité au Néolithique. Avant que notre chemin ne nous mène vers les hauteurs enivrantes de cette ancienne place de cultes, il descend d’abord dans les profondeurs lugubres de la Viamala et traverse la passerelle de Traversina (gare au vertige!) pour rejoindre la chapelle Saint-Albin qui tombe en ruine. Il ne reste plus qu’une petite montée pour atteindre l’arête rocheuse du Crap Carschenna. De mystérieuses gravures rupestres qui pourraient remonter au Néolithique figurent sur des plaques dispersées. Si l’on passe un certain temps dans ce lieu, par exemple en faisant halte près du foyer, on peut s’imprégner de l’atmosphère de ce site foulé par nos ancêtres. Le chemin longe des parois d’ardoise et traverse des forêts à forte déclivité pour rejoindre enfin la tour du trésor sur le Hohen Rätien. L’ancienne forteresse qui se dresse au cœur d’une station de très vieux arbres offre des vues grandioses dans toutes les directions. Un arrêt prolongé s’impose avant la brève descente vers Thusis (foyers et fontaine). Car qui sait, peut-être des trésors attendent-ils encore ici d’être découverts …
Les loups du Calanda N° 1067
Haldenstein, Dorf — Tamins, Dorf • GR

Les loups du Calanda

C’est sur le Calanda, entre la vallée du Rhin de Coire et la vallée de la Tamina, que vit la première meute de loups de Suisse. Sur les versants escarpés et dans les forêts riches en gibier, ces grands prédateurs se sentent bien. Comme les jeunes quittent la meute au bout d’un an pour se mettre à la recherche d’un partenaire, on compte au Calanda, selon la saison, entre sept et dix loups. Leur territoire de près de 200 km2 aux portes de Coire se découvre en deux jours de randonnée, à condition d’être en forme. Le premier jour est marqué par une montée de 1500 m de dénivelé entre Haldenstein et la cabane du Calanda. Une ascension agréable, généralement à travers la forêt via Arella, Nesselboden, Funtanolja et Altsäss, jusqu’à la cabane installée sur un site spectaculaire. Pour couronner le tout, on ira apprécier le lever du soleil avant le petit-déjeuner, au sommet du Calanda à 2800 m. Après avoir repris des forces, on entame la deuxième journée avec une magnifique vue via les alpes Felsberger Älpli et Taminser Älpli: il existe deux passages glissants et légèrement exposés, qui peuvent être périlleux par temps de pluie. C’est sur le col du Kunkelspass que l’histoire des loups du Calanda a commencé en 2011: un loup venu du Valais y avait tué trois moutons. Peu après, un randonneur parvint à photographier deux loups sur une alpe voisine. L’été suivant, six louveteaux venaient au monde. Deux d’entre eux ont fait les titres des journaux. Le premier a été victime de braconnage, le second a péri sous un train à Schlieren, dans le canton de Zurich. La randonnée ne va pas si loin. Elle se termine à Tamins Dorf, village accessible par la route ou par le sentier abrupt du Foppaloch. Pour ce qui est des loups, on ne risque guère d’en rencontrer en chemin car ils sont extrêmement craintifs. Si c’est le cas, on ne manquera pas de savourer cet instant rare!
Chemin du patrimoine mondial de Sardona N° 1040
Stn. Maschgenkamm — Weisstannen • SG

Chemin du patrimoine mondial de Sardona

La première étape de cette randonnée de deux jours étant assez courte, on peut s’offrir une descente sur la piste de luge d’été avant de monter au Maschgenkamm. Il vaut mieux ne pas arriver trop tard à la cabane de Spitzmeilen pour profiter de passer quelques heures dans ses alentours immédiats, en se baignant dans le lac de montagne, en faisant une sieste dans l’herbe ou en mangeant un bon gâteau sur la terrasse en observant les Churfirsten et la chaîne de l’Alvier. Le deuxième jour exige nettement plus d’efforts. Attention, à certains endroits, il n’y a que des traces de chemins et des balisages occasionnels que l’on peut aisément manquer en cas de brouillard. A partir de la Fansfurggla et jusqu’au Madchopf, le chemin suit surtout la crête et offre une vue superbe sur le groupe de Sardona. C’est là que se trouve l’un des hauts-lieux du géoparc de Sardona. Moyennant quelques connaissances et un oeil exercé, on y reconnaît un phénomène géologique à la base de la formation des montagnes. Tout au long de la ligne bien visible du «chevauchement principal de Glaris», des roches anciennes sont passées par-dessus des roches nettement plus jeunes sur 40 kilomètres environ. Les profanes voulant impressionner les autres randonneurs liront la brochure «Sardona Welerbe-Weg» (commande sur le site www.geopark.ch) s’ils comprennent l’allemand, ou consulteront Internet avant leur départ. Ceux que la géologie ne passionne pas seront fascinés par les différentes couches de pierres aux couleurs variées de ce paysage de haute montagne, qui évoquent des peintures abstraites. Il faut garder de l’énergie pour la longue descente raide du Madfurggl à Weisstannen. En attendant le car postal, on visitera le musée Post ab! où l’on apprend notamment comment, au XIXe siècle, le bois se transportait par flottage sur le torrent Seez jusqu’à Mels.
650 cimes embrassées du regard N° 0952
Maran — Weisshorn • GR

650 cimes embrassées du regard

A Arosa, les passionnés de sports d’hiver peuvent aussi trouver leur bonheur en dehors de l’agitation des pistes de ski et de luge. En hiver, il est d’ailleurs même possible de gravir un sommet de 2653 mètres. Mais attention: ce chemin de randonnée hivernale peut être fermé en fonction de ses conditions, des chutes de neige ou du risque d’avalanche. Il convient de s’informer en temps utile de la situation afin d’éviter les mauvaises surprises. La variante la plus sportive, part de Maran (accessible avec la ligne de bus jaune depuis la gare d’Arosa) et passe par la Scheidegg et la cabane Sattelhütte en direction du Weisshorn. Les randonneurs souhaitant profiter pleinement des paysages de montagne de la vallée de Schanfigg ne choisiront cependant pas l’itinéraire direct: ils opteront, peu après l’Ober Prätschsee, pour un crochet menant à la Scheidegg à travers la forêt, via Rot Tritt. Les marcheurs qui en auront assez une fois arrivés à la Sattelhütte (encore 300 mètres de dénivelé) prendront le télésiège au Brüggerhorn et redescendront jusqu’à la station intermédiaire. De là, ils emprunteront un chemin de randonnée plus plat et plus court. Les grimpeurs poursuivront leur route et graviront les 200 derniers mètres de dénivelé jusqu’au point culminant de cet itinéraire. Car effectivement, le sommet du Weisshorn offre une vue spectaculaire sur près de 400 cimes, comme la Jungfrau, le Säntis, le Piz Buin ou le Dom. Après cette performance, un goûter amplement mérité au Restaurant Weisshorngipfel ravira les papilles des plus gourmands. Les baies vitrées à 360° leur permettront de jouir d’une vue imprenable tout en dégustant un morceau de gâteau de la «pâtisserie la plus haute du monde». Ceux qui opteront pour la variante plus tranquille de cette randonnée hivernale se feront transporter jusqu’au sommet par les remontées mécaniques du Weisshorn (1 changement) et feront le plein d’énergie au restaurant avant d’attaquer les près de 2,5 h de descente, parfois assez raide: d’abord en direction de la Sattelhütte, puis jusqu’à Prätschli, avant de rejoindre Maran.
Au pied du massif du Calanda N° 0953
Vättis • SG

Au pied du massif du Calanda

C’est un long voyage qui attend la neige tombant sur le sommet du Tödi: pendant dix longues années, l’eau issue de la fonte des neiges parcourt le sous-sol, s’enrichit en minéraux et se réchauffe à 36,5 °C avant de jaillir hors du sol à des kilomètres de là, dans les gorges de la Tamina. Elle est ensuite acheminée à Bad Ragaz au moyen d’un pipeline pour le bien-être des clients des thermes de la Tamina. A quelques kilomètres seulement au sud de ce paysage thermal marqué par le luxe et la mondanité, un tout autre monde s’ouvre à nous. Au fond de la vallée de la Tamina, loin de tout grand axe routier, sommeille le petit village de montagne de Vättis. On y cherchera en vain la cohue des pistes. Mais les marcheurs qui aiment se balader au grand air, dans la poudreuse, à l’écart des pistes et des remontées mécaniques, seront ravis. Oublions la Tamina et, à la place, prenons la direction du sud vers la vallée voisine, irriguée par les eaux du Görbsbach. Une piste de ski de fond a été aménagée dans la vallée; à côté, une petite route qui n’est pas déblayée en hiver, mais aménagée en chemin de randonnée hivernale, nous attend. On monte doucement jusqu’à Unter Kunkels en passant par les cabanes de Pardätsch et Caschleira; sans le remarquer, on a franchi la frontière entre le canton de St-Gall et les Grisons. Les escarpements du mont Calanda révèlent une vue merveilleuse. On poursuit la montée jusqu’à Ober Kunkels. Le restaurant de montagne Eggwald est aussi ouvert en hiver, mais seulement le dimanche et lorsqu’il fait beau. C’est aussi ici que se termine le chemin de randonnée hivernale balisé. Le retour à Vättis se fait par le même itinéraire.
De Brigels au Hospezi de Trun (GR) N° 0931
Breil/Brigels — Trun • GR

De Brigels au Hospezi de Trun (GR)

Peut-on remonter le temps? Oui, se sont dit Ursi et Christian Weber, qui ont acheté dans la Surselva une ancienne maison de pèlerins et loué quelques hectares de terrain. Depuis 1999, ils vivent au Hospezi en autosuffisance: du pain au levain au fromage, de la côtelette de porc laineux aux pâtes à la farine de seigle, ils font tout eux-mêmes. Leurs hôtes ne mangent donc que des produits maison et peuvent regarder pousser les légumes. Le jardin situé devant la terrasse ne contient presque que des espèces de ProSpecieRara: quatre variétés de carottes, des dizaines de légumes en branches et de salades, dont de l’épinard sauvage (les bergers s’en nourrissaient), du pourpier et de la cochléaire officinale. A quelques pas, des poules, des porcs laineux qui se vautrent dans une boue saine, et, sur le versant opposé, des chèvres et des moutons qui broutent. Tout produire soi-même? Un défi que les hôtes peuvent vivre en direct en observant le travail qu’il implique et le délicieux résultat dans l’assiette. Le domaine ne comprend que 2 hectares, et pourtant, cela suffit aux besoins du couple et de leurs hôtes. Le Hospezi accueille des personnes qui restent au moins deux nuits et mangent sur place, car sinon, le travail investi par ces aubergistes-paysans n’en vaut pas la peine. Il est indispensa* ble d’annoncer son arrivée! La randonnée commentée dans la vidéo par Damian Tomaschett commence à Brigels et longe la «Senda Sursilvana» jusqu’au Hospezi. La vue porte presque jusqu’à Disentis. Le moment fort de la marche se situe à Schlans (tour de défense et chapelle Maria zum Schnee). Un crochet par la ferme bio de Silvio Pfister est conseillé. Il élève des moutons de l’Oberland grison, des chèvres de la race Capra Grischa, des chevaux des Franches-Montagnes et des chevaux arabes. L’été, il propose des camps d’indiens et d’équitation aux enfants.
Potences et ruines de la Surselva N° 0904
Breil/Brigels Post — Station Rueun • GR

Potences et ruines de la Surselva

L’époque où la Suisse exécutait encore ses condamnés n’est pas si lointaine. L’armée n’a aboli la peine de mort qu’en 1992, près d’un demi-siècle après la mise à mort de 17 soldats, jugés traîtres à la patrie, durant la Seconde Guerre mondiale. La dernière exécution civile, à Sarnen, remonte à 1940. Au cours des décennies et des siècles précédents, la peine de mort avait pris toutes sortes de formes en Suisse. Par chance, le paysage de cette randonnée le long des potences est si beau que la cruauté des temps anciens n’est plus que mauvais souvenir. Le chemin pédestre s’élève juste derrière la poste de Brigels, longe le golf par des prairies et des forêts, dans une ambiance enchanteresse, vers Tschuppina et Flanz. Un détour de 15 minutes permet, depuis le site d’Adlerstein (Grepp da Flanz), d’avoir une belle vue sur la vallée. Le long d’un arc étendu, on rejoint la petite route carrossable de Brigels-Waltensburg et l’on descend sur un étroit sentier de forêt vers les ruines de Kropfenstein¹. Prudence à l’entrée de la forteresse, car les enfants risquent de glisser sous la barrière. Sinon, le château fort érigé au XIVe siècle sur des rochers à pic offre son pesant d’aventures. Une demi-heure plus tard, on rejoint Waltensburg dont l’église réformée¹ du XIIe siècle mérite une visite. Ses fresques comptent parmi les plus belles de style gothique de Suisse. A la sortie du village, un panneau brun invite à monter sur la colline, vers la potence de Fuortgas¹. Deux imposants piliers de pierre rappellent l’époque où les coupables, mais aussi les innocents, accusés de sorcellerie, trouvaient la mort. A environ 600 mètres de là se trouvent les ruines de Jörgenberg¹, la plus grande forteresse de la Surselva. Une descente raide ramène enfin à la gare de Rueun.
Cinq lacs en un jour N° 0905
Pizolhütte — Gaffia • SG

Cinq lacs en un jour

Nombreux sont les lacs alpins qui ont des couleurs dans leur nom (bleu, noir, rouge ou vert), souvent en raison des tons de l’eau. Différents facteurs influencent cet aspect: la réflexion de la lumière en surface, la diffusion de la lumière en présence de molécules d’eau et de matières en suspension, ainsi que la réflexion de la lumière par le fond du lac. La profondeur du lac et le moment de la journée entrent également en compte. Comme la couleur de l’eau résulte toujours de la combinaison de ces facteurs, on ne trouve pas deux lacs qui ont la même couleur. Même au cours de la journée, l’eau peut changer de nuances! Dans la région du Pizol, on peut parcourir cinq lacs en un jour. En automne, lorsque le temps est dégagé, les couleurs des lacs et la vue sur les premiers sommets enneigés sont particulièrement mis en valeur. Cependant, la plupart des plantes sont fanées en cette période. La randonnée panoramique des cinq lacs dans la région du Pizol est une des plus belles de Suisse. Elle est très appréciée et, par beau temps, on est rarement seul. Elle propose une attraction après l’autre: du glacier du Pizol au lacs pittoresques, en passant par la vue sur les sommets des Alpes glaronnaises, grisonnes et de Suisse orientale. Elle représente un défi pour les marcheurs peu expérimentés: le temps de marche est d’environ 5 heures, sur des chemins de montagne, au-dessus de la lisière de la forêt. Le parcours comporte trois montées et descentes passablement raides qui requièrent un pied sûr. Les personnes aimant marcher lentement, s’arrêter ou observer les nombreux bouquetins de la région et le couple d’aigles royaux feront bien de prévoir suffisamment de temps pour leur balade.
Itinéraire des cols glaronnais N° 0906
Matt — Mettmen • GL

Itinéraire des cols glaronnais

Lorsqu’on prend le bus à Schwanden pour se rendre à Matt, l’ouverture de la vallée du Sernftal est frappante. Pour profiter de la vue en hauteur, il faut d’abord monter un long tronçon pentu et boisé. Si l’on répartit la randonnée sur deux jours et que l’on passe la nuit à la Berglialp, il est possible de faire monter ses bagages sur les premiers 500 mètres avec le téléphérique utilitaire. Le chemin grimpe en zigzags sous des couronnes d’arbres qui protègent du soleil ardent, mais aussi des chutes de pierres. Depuis Riedboden, un chemin en traverse mène à la plus élevée des cabanes d’alpage de Berglimatt, celle d’Ober Stafel. Ensuite, un chemin raide monte par les rochers escarpés et les plis du Charenstock au Gandfurggele, le point de passage vers la vallée de Niderental. On y trouve le lac de Berglimattsee, caché derrière une colline herbeuse. Le Gandstock, situé à 2238 mètres, offre une vue panoramique encore plus spectaculaire que celle du Gandfurggele (aller-retour 80 minutes). Le chemin est marqué jusqu’au point 2238 (chemin de randonnée non officiel). La dernière ascension passe par des dalles de pierres et des «Steinmännchen» («bonshommes» en pierres empilées), assez espacés sur la fin, qui mènent au sommet. De là-haut, la vue s’étend du Glärnisch, en passant par l’Ortstock, jusqu’aux Tschingelhörner dentés et au Piz Sardona recouvert de glace. Ces sommets sont répartis à l’horizon sur la ligne géologique marquante du «chevauchement principal de Glaris».
Le circuit de Val da Camp N° 0855
Sfazù • GR

Le circuit de Val da Camp

De charmants lacs situés au cœur de denses forêts d’aroles et de mélèzes, au milieu de montagnes sauvages. Dans la réserve naturelle du Val da Camp située dans la vallée de Poschiavo, on découvre de tout, sans devoir marcher pendant des heures. Le point de départ pour les excursions vers les mystérieux lacs de Saoseo et deVal Viola est Sfazù: sur le trajet du car postal, à la hauteur du col de la Bernina. Après quelques minutes sur une route non goudronnée, on atteint les maisons de la Colonia di Buril. Au lieu de continuer tout droit, le chemin de randonnée bifurque à droite pour arriver sur le flanc sud du Val da Camp. Une agréable montée mène au hameau de Saoseo. Il suffit d’une courte escapade pour arriver au lac de Saoseo situé au milieu d’un bois de résineux, à 2028 mètres d’altitude. Dans l’eau limpide, couleur bleu cobalt, on distingue des vieux troncs d’arbres. Les arbres au bord de l’eau et les montagnes environnantes se reflètent à la surface. Le chemin devient plus raide, il traverse d’abord la forêt et ensuite un paysage de plus en plus sauvage, au pied de la Scima da Saoseo, avant d’atteindre le point 2258: des blocs de pierre et des gravats provenant d’un éboulement datant d’il y a longtemps. Quelques groupes de mélèzes ont réussi à s’implanter par endroits. Une fois descendu au bord du lac de Val Viola, situé à 2159 mètres, le chemin quitte le décor sauvage pour mener de l’autre côté du lac turquoise, dans un charmant paysage qui ressemble à un parc. Un pique-nique idyllique sur l’herbe s’impose. On enchaîne avec une petite sieste sur les rives du lac, une partie de frisbee, de la lecture ou simplement en se plongeant dans ses pensées. Un large sentier descend par l’autre côté de la vallée pour retourner à Sfazù. Les personnes qui trouvent cet itinéraire de quatre heures trop long, peuvent faire un parcourt plus court et rester plus longtemps près des lacs idylliques. Le nombre de variations et de liaisons est presque illimité: avec le minibus postal depuis Sfazù (sur réservation) jusqu’à Camp, puis monter au lac de Saoseo en 30 minutes, ensuite continuer sur un large chemin jusqu’au lac de Val Viola. Le Val da Camp est une région paradisiaque, surtout en automne, quand les feuilles des mélèzes sont dorées.
Une journée au Liechtenstein N° 0891
Stn. Planken Schulhaus — Steg • LI

Une journée au Liechtenstein

Voir tout le Liechtenstein en une journée? C’est possible lorsque l’on randonne jusqu’aux Drei Schwestern en passant par le Fürstensteig. Le chemin change constamment de versant en longeant la chaîne de montagnes, passant ainsi par toutes les communes du pays et la zone alpine entière, notamment les monts Galinakopf, Schönberg, Sareis, Augustenberg et Rappastein. La montée longue et raide entre l’école de Planken et le refuge de Gafadura se gravit de préférence la veille. L’occasion de se remémorer la légende des Drei Schwestern: un jour de l’Assomption, trois soeurs préférèrent aller cueillir des baies plutôt que d’assister à la messe. Mais la Vierge Marie les prit sur le fait et, en guise de punition, les transforma en pierre. Pour les voir, il faut monter juste après le refuge de Gafadura vers le mont Sarojasattel. Les plus intrépides opteront pour le chemin de randonnée alpine sécurisé par des cordes et deux échelles, les autres pour le chemin de randonnée de montagne qui contourne les Drei Schwestern. L’effort est vite récompensé, même si l’on n’atteint qu’un seul des trois sommets. On retrouvera la même vue plus tard, sur le Garsellikopf et le Kuegrat, où les marcheurs qui ont le vertige pourront se rattraper. Au Gafleisattel, randonneurs intrépides et ceux qui le sont moins se séparent à nouveau, les premiers longent le Fürstenstieg au bord du vide, sur des champs d’éboulis, et les seconds gravissent l’Alpspitz. Puis, la balade devient plus détendue, mais le paysage reste varié, jusqu’à l’auberge de montagne Sücka et l’arrêt de bus de Steg. En entrant dans l’auberge, on tombe sur un article de presse du «Vorarlberger Tagblatt» datant de 1932. Il stipule: «Les randonneurs qui souhaitent découvrir le petit pays de fond en comble ne doivent en aucun cas faire l’impasse sur ses jolies montagnes. Ils ne le regretteront pas.»
Longue, solitaire et spectaculaire N° 0892
Steg — Triesen • LI

Longue, solitaire et spectaculaire

Quand on pense au Liechtenstein, ce n’est pas pour ses montagnes. Eh bien, on a tort! Car la randonnée sur les crêtes du Rappastein depuis Steg est difficile, solitaire et spectaculaire. A droite, on a vue sur la vallée du Rhin et, à gauche, il y a les Alpes liechtensteinoises. Au milieu, le vaillant randonneur marche gaillardement. L’étroit sentier est souvent escarpé, raison pour laquelle il n’est pas recommandé de s’y aventurer par temps de pluie. D’ailleurs, de bonnes conditions météorologiques sont préférables si l’on veut s’arrêter pour admirer la vue. On peut aussi attendre d’avoir atteint le sommet. Du haut de ses 2222 mètres, le Rappastein offre un panorama impressionnant ainsi qu’un certain confort, grâce à un banc improvisé. Tant mieux, car la randonnée après le sommet reste difficile. Une traversée du versant, plus souvent entreprise par des moutons que par des randonneurs, mène dans la vallée de Lawena. Là, un dortoir se niche sur l’alpage. La vallée n’est pas accessible pendant la saison hivernale en raison du risque important d’avalanche. Plus en avant, le village de vacances historique de Tuass s’accroche au versant. Il n’est accessible qu’à pied, car le terrain est trop escarpé pour y construire une route. On peut faire le plein d’énergie et étancher sa soif à la jolie fontaine du village avant d’entamer la longue descente vers Triesen. On suit d’abord un sentier raide à travers la forêt en pente, avant de retrouver la route forestière qui descend de l’alpage de Lawena. On emprunte celle-ci sur les derniers kilomètres jusqu’à la petite village de Triesen.
Dans la vallée des gypaètes barbus N° 0717
Il Fuorn P8 — Il Fuorn P6 • GR

Dans la vallée des gypaètes barbus

En 1991, le Val da Stabelchod a été au centre de toutes les attentions: plus de cent ans après la disparition du gypaète barbu en Suisse, trois jeunes gypaètes y ont été réintroduits avec succès. Aujourd’hui, plusieurs couples de ces grands oiseaux nichent dans le Parc national ou alentour. Avec un peu de chance, on les apercevra du sentier didactique de Margunet. Pendant cette balade de plus de trois heures, les enfants attentifs et leurs parents verront également, en fonction de l’heure et de la saison, des aigles royaux, des cerfs, des chevreuils, des marmottes ou des chamois. La randonnée démarre sur le parking P8 (aussi possible depuis P9). De là, un large chemin plat traverse une forêt de pins des montagnes. Des panneaux informent régulièrement les promeneurs sur les phénomènes environnants. Juste avant d’arriver à l’Alp Stabelchod, il faut être attentif, car il n’est pas rare que des cerfs, des chevreuils et même des chamois broutent par ici. Ensuite, le chemin monte légèrement pour mener dans la gorge du Val da Stabelchod, qui ne tarde pas à devenir plus étroite. Avant le premier pont, on aperçoit en face, sur une paroi rocheuse, des traces d’anciennes marmites glaciaires. La prochaine aire de repos permet d’observer des cerfs et des chamois et, parfois même, des aigles et des gypaètes. Un long chemin en zigzag franchit l’orée de la forêt et mène à Margunet, qui offre un panorama à couper le souffle sur la moitié du Parc national et le paysage formé par les glaciers de la dernière ère glaciaire. Le chemin qui descend vers le Val dal Botsch franchit d’abord une arête, puis plonge abruptement. Il traverse un autre poste d’observation et continue le long du ruisseau jusqu’au parking P7. Comme aucun car postal ne s’arrête ici, il faut rejoindre le parking P8 à pied ou le P6 de l’hôtel du Parc national, Il Fuorn.
Sur les sept ponts de Flims N° 0887
Flims Dorf — Stn. Alp Naraus • GR

Sur les sept ponts de Flims

Ouvert en 2013, le Trutg dil Flem relie sept ponts, véritables oeuvres d’art du célèbre ingénieur Jürg Conzett (né en 1956). Ce nom signifie à peu près «trottoir au bord du torrent de Flims», et une telle originalité ne peut qu’éveiller la curiosité de parcourir ce sentier primé du Prix Rando 2014. Un chemin abrupt mène à une sorte de gorge, puis traverse un labyrinthe sauvage et enchanteur de rochers moussus, qui exige une très grande prudence. Après le Punt Gronda (point 1297), le sentier court sur la berge, et c’est là que le Trutg commence à dévoiler son secret: fin et élancé, le pont Muletg traverse la Flem, puis, de l’autre côté, le chemin abrupt mène au pont suivant, le Wasserfallbrücke, un arc élégant au-dessus des tourbillons. Plus haut, la vue sur ces deux ponts est fascinante: leurs différences de matériaux et de construction semblent créer un dialogue. Le troisième ouvrage, le Punt da Max, lui aussi différent, fait entrer l’art du pont dans une nouvelle phase. Le milieu de la symphonie est atteint au Punt Tarschlims, au plus profond du lit du torrent. Puis le sentier se remet à monter jusqu’au pont Pilzfelsen, qui semble être une passerelle renversée sur les talus de pierre, posée à un saut de puce des minces piliers de bois du Verweilbrücke. Le point d’orgue de ces superbes réalisations est le petit Oberste Brücke, posé aussi légèrement et audacieusement qu’un haïku. Sur la dernière portion du sentier, jusqu’à la station de Naraus, le randonneur a l’impression d’avoir traversé une symphonie de ponts en sept mouvements. Il ne s’agit alors plus qu’une simple randonnée, mais bien d’une véritable expérience artistique.
Un sommet qui domine N° 0893
Malbun • LI

Un sommet qui domine

De son sommet, la vue panoramique sur les montagnes du Liechtenstein, d’Autriche et de Suisse est tout simplement grandiose. Par temps clair, on aperçoit même le lac de Constance. D’une altitude de 2198 mètres, le Galinakopf est un point de vue apprécié car le chemin de montagne du Liechtenstein qui y mène se parcourt aisément. Le début de la montée est facile. Devant l’Alpenhotel Malbun, près duquel s’arrête aussi le car postal de Vaduz, on monte brièvement sur une route goudronnée raide. En dessous de la chapelle, on suit la direction du Saasförkle, une sorte de dépression. Le chemin sinueux traverse une forêt et passe devant un lac. Au Saasförkle, la voie tourne à gauche vers le Schönberg, un beau site à découvrir à une autre occasion, car c’est en prenant à droite que l’on rejoint le Galinakopf. La petite route au revêtement naturel se transforme à partir du Mattaförkle en un sentier de montagne qui s’élève à travers des pins assez bas jusqu’à la crête qui tient lieu de frontière, le Guschgfieljoch. Les pentes herbeuses sont recouvertes de belles anémones, orchidées, rhododendrons, grandes gentianes et vérâtres blancs. Après la traversée du flanc sud herbeux, de plus en plus raide, et du passage très pentu et pierreux sur la crête sud-ouest, un peu exposée, on rejoint bientôt le sommet et sa croix. En regardant vers le sud, on peut suivre en bas pratiquement tout l’itinéraire jusqu’au Sassförkle. A l’ouest, les Drei Schwestern du Liechtenstein saluent le Säntis et le Tödi à l’horizon; on reconnaît dans la vallée du Rhin Sargans et le Gonzen. Au sud, on voit le Naafkopf et la Schesaplana, tandis qu’à l’est s’élèvent les sommets du Vorarlberg. Après un repos bien mérité, le retour s’effectue par le même itinéraire.
A travers trois pays N° 0894
Älpli — Bim Chrüz (Sareis) • GR

A travers trois pays

L’itinéraire du Barthümeljoch passe par trois pays en un seul jour. A la station supérieure Älpli, en Suisse, on quitte le large chemin alpin à la hauteur du premier indicateur, en direction du Jeninser Obersäss. Le sentier longe alors le Vilan. Des passerelles en bois facilitent la traversée des versants herbeux et marécageux. Sur le haut-plateau, on emprunte le chemin de gauche, qui traverse une prairie, rejoint le pied d’un cône en passant par la crête, puis descend à l’Alp Bad. D’ici, on parvient à un lac aux reflets émeraude: l’Unterst See. S’il ne fallait pas monter au Barthümel* joch, le site serait idéal pour pique-niquer. Après une brève descente dans le lit pierreux du ruisseau, une petite route remonte, traverse un court tunnel et rejoint l’Alp Ijes. On poursuit vers l’est, jusqu’au panneau indiquant la montée vers le Barthümeljoch. Au Barthümeljoch, une vieille plaque en fer portant l’inscription «Österreich» (Autriche) nous accueille. D’ici, on admire le panorama en déballant son pique-nique. Le chemin des crêtes du Liechtenstein traverse ensuite quelques passages escarpés et délicats jusqu’à la cabane de Pfälzer, située sur sol liechtensteinois et d’où l’on voit le Naafkopf, une montagne commune aux trois pays. Si la randonnée s’effectue sur deux jours, on y dormira. La montée à l’Augstenberg (le point le plus élevé de l’itinéraire avec ses 2359 mètres) n’est pas des plus faciles, mais au sommet, la vue sur le Liechtenstein et la vallée du Rhin fait vite oublier les efforts. On rejoint la station supérieure de Sareis (Bim Chrüz) par le chemin panoramique de la princesse Gina (Fürstin-Gina-Weg), bien connu au Liechtenstein. Si la randonnée ne dure qu’un jour, on descend alors à Malbun en télésiège.
Prodiges au Parc national N° 0895
Punt la Drossa P4 — Il Fuorn P6 • GR

Prodiges au Parc national

Il y en a beaucoup, même si on les remarque à peine. En effet, il ne faut pas sous-estimer les fourmilières qui bordent les chemins de randonnée. Car dans le Parc national, cette nuée de minuscules bêtes, avec leurs 350 000 kilos additionnés, pèse autant que tous les bouquetins réunis. Et les fourmis ne sont pas les seules merveilles à passer inaperçues dans ce parc. Les arbres annelés par les pics ou les épicéas rongés par les chèvres révèlent bien des choses sur les habitants des lieux, même lorsque ceux-ci ne veulent pas se montrer. Mais attention, il ne faut pas quitter les chemins si l’on veut préserver la nature du parc intacte. La randonnée sur l’alpage de La Schera commence au parking 5, accessible par le chemin qui part de l’arrêt de bus Il Fuorn, et longe la route du col. Le chemin de randonnée de montagne mène rapidement dans la forêt en longeant les petits sapins rongés par le gibier et les troncs d’arbre troués par le bec des pics. Au sortir de la forêt, nous voilà déjà à La Schera. On peut faire une pause sur la place prévue à cet effet, autour de la maison en pierre, au milieu de marmottes. Des cerfs rouges s’étendent ici parfois; on en voit encore les traces. Le chemin du retour ressemble à une tranchée dans une mer d’arbres tombés à terre et devenus gris-blanc après des décennies passées sous le soleil brûlant. Imbriqués tels des allumettes, ils gisent parmi les mélèzes verdoyants et débordants de vie, envahis de buissons de myrtilles, de mousse et de lichen. Après le croisement au point 1828, le chemin mène directement à Punt la Drossa (P4).
Le chemin des Walser de la vallée de Safien N° 0918
Turrahus — Safien Platz • GR

Le chemin des Walser de la vallée de Safien

Le Turrahus est un lieu certes isolé, mais plus riche qu’on ne l’imagine. Le musée de l’association des étables de Safien, ainsi que l’auberge Turrahus donnent un avant-goût de l’hospitalité locale. Cette randonnée aux beaux panoramas se dirige à travers forêts et pâturages vers la sortie de la vallée et passe devant les étables très anciennes de Safien. L’itinéraire débute à l’arrêt de car postal Thalkirch-Turrahus, suit la route puis franchit un petit pont et longe la Rabiusa, à côté d’un pâturage. A la sortie du hameau de Thalkirch, on ne voit pas seulement les étables de Safien, mais aussi, de très près, de nombreuses vaches. Les étables typiques de la région datent du XIVe siècle, période à laquelle les Walser, venus du Rheinwald, s’établirent sur des sites dispersés. Cette vision pittoresque accompagne la randonnée qui se poursuit, plus haut, à travers des pâturages, où les randonneurs doivent être attentifs à leurs pas et refermer les barrières derrière eux. Après avoir franchi un tourniquet, ils pénètrent dans la forêt de Bawald, où un petit lac offre une possibilité d’arrêt. Belle atmosphère que celle qui règne dans cette vieille forêt aux pierres couvertes de mousse et aux arbres élevés. Après un bref passage dans la forêt de Camana, on rejoint la Camaner Hütta, où s’alignent de nouvelles jolies étables de Safien. Quelques cabanes ont été transformées en résidences de week-end. La vue sur la vallée est très belle. La descente mène à Camanaboda, où l’on suit la route goudronnée jusqu’à Hof. L’itinéraire traverse ensuite la forêt pour descendre à Safien Platz. On ne manquera pas une visite à la «Spensa» pour acheter des produits régionaux, et à l’auberge Rathaus ou au «Z’Cafi» pour se restaurer, avant de prendre le car postal (qui circule toutes les deux heures) jusqu’à la gare de Versam.
Féerie hivernale à Preda N° 0947
Preda • GR

Féerie hivernale à Preda

Le point de départ de ce tour à raquettes est la gare de Preda, sur la ligne de l'Albula des Chemins de fer rhétiques. Le trajet en train depuis Coire est très divertissant, car la ligne de l'Albula comprend de nombreux viaducs et tunnels entre Thusis et St-Moritz. Le viaduc de Landwasser, construit en 1901 et 1902, est un véritable chef d'œuvre de génie civil, permettant au train de passer par-dessus la vallée de Landwasser en une longue courbe avant de pénétrer directement dans un tunnel dont l'entrée a été creusée dans la paroi rocheuse. Le parcours entre Bergün et Preda, où le dénivelé de 400m a dû être maîtrisé au moyen de nombreux tunnels hélicoïdaux et viaducs, est tout aussi impressionnant. De Preda, le tour à raquettes mène tout d'abord le randonneur à Preda Dadains, puis de là, à une grande plaine enneigée. Il vaut la peine d'attendre un beau jour pour faire cette balade, car la vallée enneigée de l'Albula est magnifique par temps ensoleillé. Cela est tout particulièrement vrai lorsqu'un peu de neige est tombée les jours d'avant, et que les arbres sont beaux blancs. Commence alors la montée à travers la forêt jusqu'à la crête de Crestas da Palpuogna. Arrivé en haut, un panorama grandiose d'un paysage d'hiver presque intact s'étend devant le promeneur avec le lac de Palpuogna (Lai da Palpuagna), tout enneigé. La route du col de l'Albula, qui passe là en été, est difficilement reconnaissable en hiver. Le randonneur rejoint cette route de col en peu de temps et la suit sur quelques mètres, jusqu'à ce qu'il se trouve dans la forêt enneigée. Le tour passe ici par un superbe point de vue donnant sur Bergün où le promeneur peut faire une belle photo d'hiver. De retour à Preda, cette balade peut être complétée par une descente en luge sur la piste de 6 km qui va jusqu'à Bergün. Des luges peuvent être louées à la gare de Preda.
Au royaume du casse-noix moucheté N° 0795
S-charl — Ofenpass • GR

Au royaume du casse-noix moucheté

Pour les Romanches, elle symbolise leur force et leur résistance. Pour les visiteurs, elle représente un lieu à la fois mystique et magique. Elle, c’est une forêt, la God Tamangur. Des centaines de pins aroles noueux, parfois vieux de huit siècles, se dressent, fascinants, sur le flanc nord‑ouest du Piz Murtera. Le casse‑noix moucheté, qui recueille des dizaines de milliers de pignons d’aroles et les enterre en prévision de l’hiver, est lui aussi étonnant. Les graines qu’il oublie dans le sol assurent le rajeunissement de la forêt d’aroles. Aux abords de la forêt, on peut parfois observer des marmottes. On passe aisément plusieurs heures dans ce bel endroit et il est donc conseillé de partir de S‑charl assez tôt. Après avoir quitté la God Tamangur, les randonneurs poursuivent leur chemin dans un paysage montagneux austère mais captivant. Au niveau de Funtana da S‑charl, l’itinéraire entre dans la Valbella. Après avoir laissé derrière soi le skilift d’un goût esthétique douteux, on arrive à un haut‑plateau dénudé, puis on suit un sentier passant sur un escarpement d’où l’on peut admirer de belles formations rocheuses. A Chaschlot, juste avant d’arriver sur l’Ofenpass, on voit enfin d’impressionnantes roches marquées par l’érosion.