Randonner en été

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De Bulle à Semsales FR N° 1638
Bulle, Saucens — Semsales • FR

De Bulle à Semsales FR

Il l’on veut s’épargner 1,5 km de goudron, entre les maisons, mieux vaut prendre le bus No 2 de la gare de Bulle jusqu’à l’arrêt Saucens. Du goudron, il y en a encore, mais le paysage vallonné correspond déjà mieux à ce que le randonneur trouvera sur son chemin en direction des Alpettes. Un sommet qui culmine à 1402 m. et situé à 5 kilomètres de l’imposant massif du Moléson que l’on aura en vue durant une bonne partie de la randonnée. Un agréable sentier forestier, surplombant le fossé creusé par la Trême, conduit jusqu’au début de la pente. Celle-ci est rude. A la sortie de la forêt, la vue s’ouvre alors, à l’est sur Bulle, et les Préalpes, la Dent de Broc. On s’arrêtera pour prendre son souffle aux Portes d’en Haut et son chalet d’alpage. Le chemin pénètre alors à nouveau en forêt. Ça grimpe toujours! Tout autour, un relief tourmenté, traversé par des ruisseaux et recouvert d’une végétation dense que l’humidité des lieux favorise. Un pâturage annonce le sommet des Alpettes, dégagé d’arbres. Un peu avant, un chalet témoigne de l’architecture alpestre de la région, avec son toit en tavillons et sa cheminée en forme de derrick. La vue est majestueuse. A droite, le Plateau et la chaîne du Jura. A gauche, le Moléson, plus loin le Vanil Noir et les premiers sommets du Pays-d’Enhaut. Droit devant, la région de Châtel-St-Denis et d’Oron. La descente sur Semsales, parfois assez raide en forêt, est encore un bel épisode. Après le sommet des Alpettes et un bout de route asphaltée, le sentier serpente, à flanc de coteau, entre les pâturages et les sapins. Avant de rejoindre la gare, on ne manquera pas de passer devant la plus ancienne des deux églises du village, celle construite en 1632 et dont il ne reste plus que le clocher.
Dans la vallée du glacier de Ried N° 1649
Grächen, Post • VS

Dans la vallée du glacier de Ried

Grächen compte quatre grandes conduites d’eau historiques, les «bisses» valaisans, que l’on peut longer sur des chemins de randonnée pédestre: Eggeri, Chilcheri, Drieri et Bineri. Selon de vieux documents, le plus long et le plus ancien, celui d’Eggeri, daterait de quatre siècles au moins. La montée au bisse d’Eggeri passe par Z’Seew. On suit le canal en direction du Riedbach à travers des forêts de mélèzes et d’aroles parsemées de buissons de rhododendrons et de myrtilles, de blocs rocheux et de pierriers, offrant assez de trouées pour admirer les sommets au loin. Le chemin du bisse prend fin non loin du Riedbach. Un sentier de montagne s’élève alors sur une pente raide et pierreuse vers la porte du glacier et la cabane Bordier. Près du pont en bois de la vallée du glacier de Ried, on lit «Gletschertor» sur la partie blanche de l’indicateur. Mais du glacier, seul subsiste un peu de glace bien plus loin alors qu’il n’était qu’à quelques pas dans les années 1980. A sa place pousse une belle forêt de mélèzes clairsemée au-dessus de laquelle trônent quelques 4000 du groupe des Mischabel. De l’autre côté du pont, tables et bancs attendent les pique-niqueurs. Après le pont, le chemin monte encore vers Alpja, puis descend en pente raide à Schalbettu. Pour éviter cette voie abrupte, descendre à Schalbettu à la fin du bisse d’Eggeri. Depuis la chapelle de Schalbettu, il est conseillé de choisir le revêtement en dur pour rejoindre Grächen, par Grasenried, qui offre plus de soleil et de vue. Pour rentrer par la forêt, grimper un peu depuis la chapelle, puis longer un autre bisse jusqu’à Grächen.
Traversée de la vallée de Mürtschen (SG/GL) N° 1625
Mornen — Bachlaui • SG

Traversée de la vallée de Mürtschen (SG/GL)

Le bus de Murgtal s’arrête au-dessous de l’alpage de Mornen. Plus loin, la route est fermée au public et même les véhicules privés ont interdiction de circuler. C’est donc au plus tard ici que les marcheurs entameront la randonnée qui les mènera à travers la forêt au-dessus du Murgbach jusqu’aux trois lacs de montagne saint-gallois de Murg: l’inférieur, le médian et le supérieur. La cascade du Murgbach jaillit entre le lac médian et le lac inférieur. Ce coin de nature abrite la plus grande forêt d’aroles du nord des Alpes. Le lac supérieur est retenu par un barrage et l’ancienne cabane des travailleurs, transformée en auberge, est prisée des promeneurs et des adeptes de pêche sportive. D’ici, on parvient au terme d’une brève montée direction nord-ouest au col du Murgseefurggel, point culminant de cette randonnée de montagne. De l’autre côté, c’est le Mürtschental glaronnais. À travers pâturage, on rejoint l’alpage de Mürtschen. D’impressionnants aroles bordent le chemin et affrontent le climat aride des montagnes. À l’alpage d’Ober Mürtschen, on franchit le Mürtschenbach pour longer sa rive gauche, puis le versant droit de la vallée jusqu’à Murgegg et l’alpage d’Unter Mürtschen. Au XIXe siècle, cette région accueillait des mines de cuivre et d’argent. Peu après, le ruisseau poursuit sa course sous le nom de Gsponbach. Plus loin, après un marais, jaillit une cascade. Le cours d’eau rejoint alors le ruisseau de Murgbach. Ici, le chemin est d’abord très raide avant de zigzaguer à travers la forêt jusqu’au Murgtal. Le troisième virage est une intersection: à droite, on rejoint Bachlaui et l’arrêt du bus de Murgtal.
Vers l’alpage de L’Urqui (FR) N° 1500
Allières • FR

Vers l’alpage de L’Urqui (FR)

L’Urqui! Le nom inspire, titille la curiosité. L’Urqui, un alpage au fond de la Gruyère. Des paysages typiques, sauvages, rocailleux, retranchés et touchants à la fois. C’est ici que conduit cette randonnée de montagne. Elle débute par un trajet en train de Montbovon à Allières, traversant forêts et gorges. À seulement 50 mètres de la petite gare dans le sens de la circulation, une route grimpe sur la montagne. On la quitte après 200 mètres pour rejoindre un sentier étroit qui monte à l’alpage d’Orgevau à travers prairies et forêts. Comme son nom l’indique, on y a jadis cultivé de l’orge. On continue en contrebas du Vanil des Artses en direction d’une forêt de feuillus. Un sentier étroit bordé d’arbres bas et d’arbustes mène dans la forêt. Après un tronçon abrupt et sinueux, on rejoint L’Urqui. C’est un paysage karstique doté de rochers fortement érodés et de pâturages. Ici, aucune source: les bovins s’abreuvent à une citerne. Parmi les ruines d’un chalet se loge un jardin alpin des plus étranges, envahi depuis longtemps par les épilobes. D’ici, on continue par des pâturages jusqu’à la découpe entre les sommets du Pila et de la Cape au Moine, où une vue imprenable sur le Chablais français et le lac Léman se dégage. En longeant le flanc abrupt de la Cape au Moine, on atteint le Col de Jaman. Et tout à coup, on se retrouve au milieu d’un tourbillon de touristes, dont on se débarrasse quelque 100 mètres plus loin. Le chemin mène alors confortablement en pente douce à travers une large vallée. Il suit d’abord la route d’alpage avant de couper ses larges virages pour rallier sans peine et presque en ligne droite la gare d’Allières depuis Les Cases.
De Gimel au vignoble de La Côte N° 1648
Gimel, bas du village — Gilly • VD

De Gimel au vignoble de La Côte

De l'arrêt de bus «Gimel, bas du village», vous devez d'abord marcher environ 100 mètres en direction du centre du village, où vous trouverez le chemin de randonnée à l'église. Le départ est vers le sud. Au premier carrefour du chemin de randonnée, peu après avoir traversé le ruisseau, prendre le chemin à droite en direction de Longirod. Après Longirod, le chemin pédestre descend dans le vallon de Prévondavaux, formé durant les âges glaciaires par une gouttière d’eau de fonte du glacier voisin. Ici se trouve la réserve naturelle du Marais des Inversins, l’un des seuls lieux d’Europe où vivent de rares papillons, l’azuré des paluds et l’azuré de la sanguisorbe (maculinea teleius, m. nausithous), qui aiment les prairies humides très fleuries où pousse la grande pimprenelle, principale nourriture des chenilles. Ces jolis lycénidés dépendent des fourmis pour croître. Celles-ci les tirent dans leur fourmilière lorsqu’ils ne sont que des chenilles, les soignent et les nourrissent durant l’hiver comme leur propre couvain. Les chenilles s’imprègnent de l’odeur de leurs hôtes et, ainsi, ne sont pas tuées. Une fois transformés en chrysalides, les insectes deviennent des papillons qui doivent très vite quitter le nid des fourmis car ils perdent leur protection odorante. De l’élévation nommée Maison Rouge, les nuages accumulés sur le Jura sont bien visibles. L’itinéraire longe ensuite le Sentier des Pierres, un chemin intéressant, parsemé de blocs erratiques transportés jusqu’ici par le glacier du Rhône. Après avoir dépassé la ferme du Molard, il faut descendre vers le vignoble aux tons dorés de La Côte. C’est ici, sur les rives occidentales du lac Léman, que sont produits la moitié des vins vaudois, blancs et rouges. Les premières maisons de Bursins sont assez vites atteintes. La balade se poursuit dans les vignes en direction de Gilly, où une auberge accueillante attend les marcheurs à côté de l’arrêt du car postal.
De l’Imebärg au Stählibuck N° 1645
Lustdorf — Frauenfeld • TG

De l’Imebärg au Stählibuck

Cette randonnée offrant de beaux panoramas et passant en partie par des chemins bétonnés mène à des lieux chargés d’histoire et riches en records. A Lustdorf, prenez le chemin en direction de «Wetzikon - Affeltrangen». Après le lac Getschuuserweier, le chemin s’élève doucement vers l’Imebärg, une large élévation. Une vaste percée dans la forêt, où un immense banc a été installé, permet d’admirer l’impressionnante chaîne des Alpes à l’heure du pique-nique. En foulant les terres du château de Sonnenberg, les marcheurs s’approchent de la ferme domaniale et du château qui trône au loin sur sa colline. Depuis le XIIIe siècle, il fut régulièrement attaqué, détruit, brûlé et reconstruit. Cette imposante bâtisse est aujourd’hui en mains privées et ne se visite pas. Des travaux de rénovation ont mis au jour des ossements et des outils de l’âge de la pierre et de l’âge du bronze, ce qui prouve qu’il s’agit là du plus ancien site thurgovien habité connu. Le magasin de la ferme vend des en-cas à déguster sous les grands arbres de la belle terrasse panoramique d’où l’on voit les Alpes mais aussi, tout en bas, le pied du versant méridional de l’Imebärg. La bonne exposition au soleil fait de ce site un lieu favorable aux espèces végétales et aux insectes aimant la chaleur. A Dingehart, une montée brève mais raide conduit à la tour panoramique du Stählibuck, qui serait l’une des plus anciennes tours en acier de Suisse. Par temps clair, la vue s’étend des Vosges aux Alpes bernoises en passant par la Forêt-Noire. C’est d’ailleurs pour cette raison que la tour fut utilisée durant la Seconde Guerre mondiale comme poste d’observation des vols militaires. Plusieurs foyers permettent de faire des grillades avant de descendre à Frauenfeld par le fossé où coule le Mühlitobelbach.
A pied dans le Schwarzbubenland N° 1646
Zullwil — Breitenbach • SO

A pied dans le Schwarzbubenland

De Zullwil, une brève montée mène à la ruine de Gilgenberg, dressée sur un éperon rocheux au-dessus du village. Son drapeau suisse brave fièrement le vent et les éléments. Durant des siècles, seules subsistèrent les ruines de ce château fort du XIVe siècle, les guerres, les tremblements de terre et les années ayant détruit l’édifice. Il y a 40 ans, Gilgenberg fut restauré par des apprentis maçons, grâce au soutien de la Confédération et du canton. Plus récemment, des sponsors ont financé un toit. Tous les trois ans, le public peut assister à des combats à l’épée, spectacles de feu ou de tir à l’arc lors de somptueuses fêtes médiévales. La prochaine édition aura lieu en 2021. Comme de nombreux autres châteaux forts, celui de Gilgenberg offre une vue dégagée, ici sur le Schwarzbubenland très boisé, cette région de la partie jurassienne du canton de Soleure, au nord du Passwang. Peu après le château vient le passage délicat de l’itinéraire: sur dix mètres environ, le tronçon, assuré par des chaînes, monte à une arête rocheuse par une pente raide. Ensuite, le chemin varié ne présente plus de difficultés particulières. Les marcheurs grimpent par des pâturages de type jurassien et des forêts colorées jusqu’au Meltingerberg, où une auberge accueillante les attend. L’accès au point le plus élevé de l’itinéraire, à 912 mètres, se fait par la croupe boisée de Horüti. Un regard au loin permet d’admirer les formes étonnantes des collines alentour, aux allures de contes de fées. Après une brève descente par le Winkelberg et le Lättenbergli, une dernière montée au-dessus de la ferme de Güggelhof rejoint le Mettenberg. L’agréable descente dans la forêt passe près d’arbres fruitiers aux feuilles colorées et se termine à Breitenbach, but de la randonnée.
D’Unteriberg à Gross en passant par le Spital N° 1651
Unteriberg, Nidlau — Gross, Ebenau • SZ

D’Unteriberg à Gross en passant par le Spital

Pour rejoindre le chemin de randonnée, il faut marcher à partir du point de départ à l'arrêt Nidlau sur environ 200 mètres le long de la route en direction de l'Oberiberg. La pente est plutôt raide entre les dernières maisons et dans la belle forêt Hochgütsch, où les champignons poussent en masse en automne. De vastes étangs de pente entrecoupent ensuite la forêt. La randonnée traverse la réserve naturelle d’Ibergeregg, qui, avec ses 33 km2, est le plus vaste site marécageux du canton de Schwytz. En automne, les marais sont fauchés et brillent d’une couleur dorée qui contraste avec le vert des sapins. Le sommet du Spital, malgré sa modeste altitude de 1573 mètres, offre une superbe vue à l’est sur le Glärnisch, au sud sur le Tödi et, au sud-ouest, au-delà des proches Mythen, sur l’Uri Rotstock. L’itinéraire suit maintenant la crête. La Bögliegg succède rapidement au Spital, puis vient un petit parcours dans une forêt, le Mösliwald. Quelques passages sur des planches en bois sont assez glissants. Les amateurs de myrtilles risquent en outre d’être ralentis dans leur progression. Les marcheurs rejoignent la dernière crête, le Hummel, un belvédère d’où l’on peut admirer le panorama jusqu’au Säntis. D’ici, la vue sur le lac de Sihl, tout en bas, est elle aussi très belle. D’une superficie de plus de 10 km2, mais d’une profondeur de 23 mètres seulement, ce lac d’accumulation est le plus grand de Suisse. Lors de la descente vers Unterhummel, le tracé se perd par moments dans l’herbe. La pente vers Rotmoos est abrupte, puis le chemin se fait plus plat en direction de Gross. On a presque des scrupules à suivre cet itinéraire qui traverse à un endroit un parc de cerfs et donne l’impression, ailleurs, de pénétrer dans un jardin privé. Si le restaurant proche de l’arrêt d’Ebenau est fermé, il est possible de marcher quelques minutes jusqu’à l’arrêt suivant de Nügüetli, où se trouve aussi un restaurant.
Solitude au Val Müstair N° 1564
Lü, cumün — Tschierv, Biosfera • GR

Solitude au Val Müstair

A chaque randonnée son en-cas sucré. Le Val Müstair n’y fait pas exception avec ses biscuits aux flocons d’avoine en forme de soleil, les «schaibiettas». Après avoir savouré ces délices, place à leur histoire. Autrefois au printemps, les enfants devaient nettoyer les prairies du Piz Terza et épandre les bouses de vache desséchées. Comme ils rechignaient à la tâche, les fées de la vallée décidèrent de cacher dans les prés des schaibiettas sucrés. Dès lors, les enfants préparèrent les alpages pour l’été en un rien de temps. Les schaibiettas, recette traditionnelle, et la légende des bouses de vache ont été imaginés pour rehausser la popularité du Val Müstair. Quoi qu’il en soit, le voyage dans cette vallée du sud des Grisons et jusqu’au Piz Terza en vaut la peine: cette randonnée facile jusqu’à près de 3000 mètres séduit par sa vue sur la Basse-Engadine, le Vinschgau et l’Ortles, la plus haute montagne du Tyrol. Le départ se fait dans le village ancestral de Lü, puis le chemin grimpe dans les alpages de Valmorain et de Tabladatsch, à l’ombre de vieux mélèzes. Après des prairies pentues, on atteint un lac de montagne au col de Fuorcla Sassalba. Sur le dernier tronçon, le sentier serpente entre les rochers jusqu’au sommet du Piz Terza, à 2908 mètres d’altitude. La montagne se situe à la frontière avec l’Italie. De retour au Fuorcla Sassalba, on entre dans la longue vallée de la Clemgia, dont la rivière du même nom accompagne le randonneur presque jusqu’au Pass da Costainas. Après avoir passé l’alpage de Champatsch, le chemin descend le long du ruisseau de Aua da Laider jusqu’à Tschierv, traversant une forêt de mélèzes dorés en octobre.
Vue sur un glacier valaisan N° 1565
Bonatchiesse — Lourtier • VS

Vue sur un glacier valaisan

Les chemins entre la cabane Panossière et la cabane Brunet, dans le val de Bagnes, devenaient dangereux en raison du recul du glacier de Corbassière. Depuis 2014, un pont suspendu de 210 mètres mène les randonneurs au-dessus de la moraine du glacier, à 70 mètres du sol, avec une vue sur le massif du Combin. L’histoire du parrain du pont, Toni Rüttimann, est étonnante. Depuis 1987, ce Grison construit des ponts suspendus en Amérique latine et en Asie du Sud-Est, avec des moyens simples et sans salaire. Il offre ainsi à des millions de personnes un accès aux écoles, aux marchés et aux médecins. Toni el Suizo, comme on le surnomme, bâtit les ponts avec les habitants des villages. Les Remontées mécaniques suisses offrent souvent les câbles dont il a besoin. La randonnée dure deux jours. Elle débute à Bonatchiesse, s’élève par des sentiers à travers forêts et prairies jusqu’à La Tseumette, où la vue s’ouvre sur le Mont Blanc de Cheilon et le lac de Mauvoisin. Le paysage devient ensuite plus austère. A l’aide de câbles et de marches, les randonneurs accèdent à la zone pierreuse du col des Otanes, où aucun chemin n’est tracé. Le point le plus élevé de l’itinéraire, à 2845 mètres, est le lieu parfait pour admirer le Grand Combin et le glacier. La cabane FXB Panossière jouit elle aussi d’une position unique. Non loin se trouve la passerelle que les randonneurs franchissent le deuxième jour avant d’entamer la brève montée vers le col des Avouillons puis de descendre par des pâturages et une gorge à la cabane Brunet. La fin du parcours est conçue pour les genoux solides et un pied sûr. La ligne de pente d’abord douce, puis plus raide et exposée, mène à La Barmasse d’en Haut et à Lourtier.
Le retour du troupeau à Riffenmatt N° 1567
Riffenmatt — Schwarzenburg • BE

Le retour du troupeau à Riffenmatt

Le premier jeudi de septembre, il faut se lever tôt pour voir les moutons trotter entre les stands du marché de Riffenmatt. A 8 heures, le tintement des clochettes résonne de plus en plus fort tandis que le berger apparaît avec son troupeau. Les lève-tard y trouveront aussi leur compte car le marché, qui s’adresse toujours aux paysans, est resté authentique. On y trouve de nombreuses choses dont les habitants de la plaine ignorent souvent le nom. Après la visite du marché, une courte randonnée panoramique passe par le Guggershorn et se termine à Schwarzenburg. Au centre du village de Riffenmatt, un panneau indique à gauche le sentier balisé comme un tour locale vers Guggisberg. Dans ce village, traverser la rue principale et bifurquer sur le chemin panoramique alpin, non sans avoir fait un détour par le musée de Vreneli (ouvert sur rendez-vous). Le sentier grimpe sur une pente raide dans des pâturages et une petite forêt avant qu’une volée de marches au-dessus du poudingue dénudé ne rejoigne le Guggershorn. D’ici, le panorama s’étend des Alpes fribourgeoises à Berne, en passant par la partie occidentale du Plateau. La descente à travers la forêt est d’abord raide jusqu’à Wahlenhaus, où aurait vécu Hans-Joggeli, le malheureux amoureux de Vreneli. Puis le tracé devient moins pentu, passant par des prairies et près de fermes en direction du lieu-dit Dorfmatte. Le chemin sur les collines du Schildbergli est très agréable. En revanche, à la Dorfmatte, les marcheurs doivent hélas parcourir deux kilomètres sur l’asphalte. Ensuite, le chemin tourne à gauche dans la forêt et passe près d’une carrière de molasse. Dès que l’on sort du bois, on jouit d’une belle vue sur Schwarzenburg, but de la randonnée.
Bella Tola, bella vista N° 1566
Tignousa — Schalb • VS

Bella Tola, bella vista

Le panorama depuis le sommet de la Bella Tola est extraordinaire. Ce 3000 facile à gravir offre une vue dégagée sur plusieurs massifs et leurs sommets. La randonnée de deux jours du Val d’Anniviers au Mattertal passe par la vallée de Tourtemagne et permet d’admirer des sommets valaisans de plus de 4000 mètres. Il est possible de raccourcir le premier jour de marche grâce au funiculaire qui mène à Tignousa. Le chemin serpente en pente douce à travers des pâturages et longe de petits lacs de tourbière jusqu’à un impressionnant pierrier au pied de la Bella Tola. Il grimpe ensuite en zigzag jusqu’à la crête, non loin du sommet. De là-haut, on emprunte un chemin raide et un peu glissant pour redescendre jusqu’au Pas de Bœuf. Depuis le col, un tracé bien reconnaissable mène tout droit au Borterpass, franchissant ainsi la frontière linguistique. De là, on aperçoit en contrebas le chemin qui mène dans la vallée de Meidtälli. On dépasse le lac de Meidsee, puis on arrive tranquillement à Meide Mittelstafel. Encore une descente escarpée à travers bois, puis on arrive à Gruben dans la vallée de Tourtemagne; on y passe la nuit à l’hôtel Schwarzhorn. Le deuxième jour commence par une rude montée dans la forêt qui débouche sur le vallon de Grüobtälli. Après un tronçon agréable, le chemin monte en pente raide sur les 100 derniers mètres avant l’Augstbordpass. La descente par Augstbordstafel jusqu’à Schalb offre une belle vue sur les sommets des Alpes valaisannes et jusque dans le Mattertal. La randonnée s’achève à Schalb.
Le lac disparu du Parc naturel Beverin N° 1647
Glaspass — Präz • GR

Le lac disparu du Parc naturel Beverin

Le Piz Beverin se dresse, majestueux, au-dessus du col de Glas. C’est lui qui a donné son nom au Parc naturel, qui englobe aussi le Heinzenberg. Le chemin passe devant l’accueillante auberge de Beverin puis par la Bruuchalp jusqu’à l’ancien lac de Lüscher. De cette étendue d’eau de 300 mètres de long et de 150 mètres de large ne subsistent que de petites mares. Un ponton d’amarrage, tel un objet d’art provocant, donne une idée de l’ancien niveau de l’eau. Comme ce lac qui drainait les eaux souterraines était jugé responsable des glissements de terrain et des inondations, il fut asséché en 1910 au moyen d’une galerie de 150 mètres de long. Aujourd’hui, les glissements ont cessé, l’ancienne forêt largement déboisée est repeuplée et le lit du torrent Nolla est stabilisé. Sur le chemin du col de Bischol, plusieurs petits sentiers sillonnent le terrain, ce qui complique l’orientation en cas de brouillard. Le mieux est de suivre la trace la mieux marquée jusqu’au bâtiment d’alpage de Lüsch. Peu avant le col, les lacs de Pascumin brillent tels des yeux aux reflets d’un bleu différent entre les landes alpines naines. Au col de Bischol, le Piz Beverin se reflète dans le lac de Bischol aux eaux claires. Lors de la montée vers Tguma, la buvette d’été de l’Alp Bischola invite à un moment de détente. En haut, sur la croupe sommitale, la vue porte sur Tenna, en face, dans la vallée de Safien. Ce petit village de montagne possède la première remontée mécanique au monde fonctionnant à l’énergie solaire! L’installation transporte certes les skieurs sur 450 mètres, mais produit aussi, avec quelque 90 000 kilowattheures, quatre fois plus de courant que l’exploitation n’en requiert. Dans la descente vers Präz, d’innombrables sommets du Domleschg invitent à d’autres belles randonnées.
De Brugg au château d’eau de la Suisse N° 1644
Brugg — Turgi • AG

De Brugg au château d’eau de la Suisse

La randonnée commence par un voyage dans le temps, de l’époque actuelle à l’Antiquité. Le campus moderne de la Haute école spécialisée de la Suisse du Nord-Ouest, situé à la gare de Brugg, est plein de vie, de restaurants et de magasins. Quelques rues plus loin se trouvent les fondations de l’amphithéâtre romain de Vindonissa, qui pouvait accueillir près de 10 000 personnes. Au-delà de l’étonnement, un sentiment mitigé peut prévaloir puisqu’ici se tenaient surtout des combats d’animaux ou de gladiateurs. Les 40 premières minutes du parcours jusqu’à Dägerli, derrière Windisch, s’effectuent sur un revêtement dur, qu’il est possible d’éviter en se rendant en car postal de Brugg (ligne 363, direction Mellingen) à Windisch, Dägerli. D’ici, le sentier pédestre longe la Reuss dans un décor sauvage. Les rives sont creusées et des arbres gisent dans l’eau. Peu avant le pont de Birmenstorf, le restaurant Müli invite à une pause au bord de l’eau. Le magasin bio d’une ferme de Birmenstorf permet de compléter le pique-nique. Au-dessus du village, le sentier s’élève dans le vignoble. L’effort est rude par rapport au parcours sur les rives fraîches de la Reuss. Peu après, sur le Baldegg, il reste 170 marches à gravir pour rejoindre le château d’eau, une tour qui dépasse les cimes de la forêt proche. Par temps clair, la vue sur les Alpes et le Jura est magnifique, en particulier sur la chaîne des Lägern, derrière Baden. Le parcours conduit ensuite de Baldegg au Gebenstorfer Horn, un point de vue d’où l’on peut admirer le «château d’eau de la Suisse», le confluent des trois grandes rivières que sont l’Aar, la Reuss et la Limmat. Une descente par le flanc boisé mène assez vite à Turgi.
Fleurs nouvelles et arbres vénérables N° 1511
Thalheim AG, Unterdorf — Villnachern • AG

Fleurs nouvelles et arbres vénérables

Juste après la première montée depuis le paisible petit village de Thalheim, on tombe sur les ruines du château de Schenkenberg. Les vestiges laissent deviner la prestance de cette installation habsbourgeoise datant du XIIIe siècle. On y trouve la première aire de grillade fixe d’une série qui parsème le chemin de randonnée jusqu’à Villnachern. Apporter son pique-nique et ramasser des rameaux en route est un must. Le chemin, large et souvent plat, traverse des forêts printanières aux frondaisons vert clair où des oiseaux gazouillent et des fleurs colorées éclosent. Dans la clairière après Älmhard se dresse une «chapelle d’arbres». Ces «chapelles», cultivées en collaboration avec les paysans locaux, sont une particularité du Parc du Jura argovien. Elles sont constituées d’un banc encadré de quatre arbres. Ces derniers sont encore jeunes, mais leurs frondaisons abriteront un jour un espace ombragé propice au repos. De retour dans la forêt, on découvre un hibou, un bouc et un lynx sculptés dans le bois. En haut de la colline de Linnerberg, la vue s’ouvre sur les Alpes de Suisse centrale. On se croirait presque revenu à une époque lointaine et l’on imagine avec peine que l’A3 traverse la montagne bien plus bas. Le chemin continue jusqu’à l’un des plus vieux et imposants arbres de Suisse: le tilleul de Linn. Il est vieux de plus de 800 ans. Selon la légende, il aurait été planté sur la tombe des nombreux habitants de Linn décimés par la peste et enterrés là faute de place dans le cimetière. La peste noire aurait dès lors épargné le village. Aujourd’hui, l’atmosphère est calme et paisible près de cet arbre qui a tant vécu mais se dresse encore.
Un paradis floral tout près de la frontière N° 1514
Rifugio Saoseo • GR

Un paradis floral tout près de la frontière

Le paysage sauvage du Val da Camp et ses champs de fleurs multicolores sont un enchantement. Le chemin passe entre les deux maisons en pierres naturelles du refuge Saoseo et se met à grimper. En un quart d’heure, on atteint le lac de Saoseo. Entouré d’aroles et de mélèzes, il ressemble à une émeraude scintillante. Des lauriers-roses des Alpes fleurissent sur ses rives. Le Val da Camp n’est pas trop exploité, et l’on y trouve ainsi une flore abondante en été. Le lac du Val Viola, un peu plus grand, invite à faire halte au bord de l’eau. Le chemin passe ensuite à côté d’une cabane en bois avant de tourner à droite, de traverser une rivière puis d’entamer une pente raide. À mi-hauteur environ, après un promontoire rocheux, un tapis de fleurs s’étend aux pieds des randonneurs: nigritelles, asters des Alpes, trèfles, campanules et bien d’autres encore. On peut même admirer des nigritelles jaunes et le très rare orchis nain des Alpes (Chamorchis alpina), difficile à apercevoir avec ses 5 à 15 cm de haut et son vert qui se fond dans le paysage. Cette espère ne pousse qu’entre 1500 et 2700 mètres d’altitude. L’orchis nain préfère les prairies bien fournies exposées au vent comme le Val da Camp. Le chemin passe ensuite par un col sans nom et redescend jusqu’au refuge Viola, en Italie, au charme très méridional. Un vieux chemin pavé mène au sommet du col du val Viola, mais il est conseillé de bifurquer à droite peu avant le col. Après quelques zigzags, on arrive au «Plan da la Genzana». Là, il faut prendre le chemin de droite, qui redescend dans la vallée de Campasciol et au lac du Val Viola. Ici aussi, de sublimes fleurs poussent au pied des rochers, notamment l’arnica, la campanule et la griffe du diable.
Châtaignes, escaliers et rustici dans le Tessin N° 1505
Maggia • TI

Châtaignes, escaliers et rustici dans le Tessin

Des milliers de pierres plates ont été empilées pour construire des escaliers, des chemins et des passerelles et permettre au bétail, sans doute abondant autrefois, de gagner les prairies les plus reculées de la Valle del Salto. Le soin apporté à la construction des chemins montre à quel point les Alpes étaient importantes jadis pour la subsistance des habitants des montagnes. Aujourd’hui, seules quelques chèvres s’égaillent encore dans la vallée, et naturellement les randonneurs qui, pendant cette boucle, plongeront au plus profond du patrimoine culturel du Tessin. Près de la Cappella della Pioda, le chemin se ramifie: le chemin de droite (gauche orographique) est ombragé et frais même en été, il se prête donc bien à la montée. Le chemin ourlé de vénérables châtaigniers passe régulièrement près d’anciennes maisonnettes, les rustici, dont certaines sont à moitié détruites, d’autres magnifiquement retapées et servent aujourd’hui de maisons de vacances. Grâce à ces habitations, des clairières subsistent, qui favorisent la biodiversité et font aussi le charme de cette randonnée. Tout au fond de la vallée, là où l’on traverse le Riale del Salto près d’un petit barrage, ô surprise: deux piscines naturelles à l’eau cristalline invitent à la baignade. Après ce plongeon rafraîchissant, on attaque de bon pied la dernière montée jusqu’au point culminant de la randonnée. Il ne reste ensuite qu’à redescendre la vallée du côté ensoleillé. Peu avant la Cappella della Pioda, un joli pont de pierre ancien très haut perché mène à nouveau de l’autre côté de la rivière. Cette boucle variée est ainsi terminée, et l’on peut rattraper ce qu’on avait raté à la montée, à savoir compter les marches qui ramènent à Maggia à travers le vignoble...
Val Bavona automnal N° 1560
San Carlo — Roseto • TI

Val Bavona automnal

Les Alpes qui surplombent le Val Bavona contrastent avec la vallée. Elles sont vastes, aériennes et colorées en automne. Les itinéraires sur ces hauteurs plairont aux randonneurs qui aiment les marches exigeantes. En effet, les chemins mènent souvent sur des escaliers raides, comme durant cette randonnée difficile, qui peut aussi être répartie sur deux jours avec une nuitée au refuge Piano delle Creste. En face du hameau de San Carlo, le chemin traverse une forêt de hêtres, puis de bouleaux et de mélèzes. Vers 1700 mètres, les arbres disparaissent. Peu après, on aperçoit les chalets de Corte Grande. Le chemin enjambe alors ruisseaux et buissons d’aulne: un signe indubitable que l’homme s’est retiré. L’exploitation alpestre a été abandonnée dans le Val d’Antabia en 1967. Les chalets de Pianascióm ont été transformés en refuges. De la cabane, il faut monter en direction du Laghetti d’Antabia. Au premier lac, le chemin bifurque à gauche vers l’alpage de Solögna. A travers plaques de roche, pierriers et parfois une végétation aride, il mène au col Bocchetta Fornasèl. On traverse sur les prochains 300 mètres le pierrier de Mött, le versant pentu de l’alpage de Solögna, et l’on atteint un piton rocheux duquel on peut admirer le vaste pâturage et la vallée de la Maggia. Instinct et sens de l’orientation sont alors de mise. La signalisation se fait rare. Le sentier monte vers le sud-est à travers une large brèche dans la paroi rocheuse et mène aux chalets de Sedone. Le chemin est ensuite en meilleur état. Il traverse Corte Grande et Corte Nuovo puis des forêts de mélèzes sur des escaliers escarpés descendant jusqu’au village de Roseto.
Val Verzasca vu d’en haut N° 1561
Frasco, Chiesa — Lavertezzo, Paese • TI

Val Verzasca vu d’en haut

En automne, par beau temps, rien ne laisse deviner le côté sauvage, voire dangereux, des montagnes du nord du Tessin. Rien, hormis la marque jaune sur la tour de l’église San Bernardo, à Frasco, qui atteste le niveau atteint par l’avalanche meurtrière de 1951 (5 morts). C’est ici que débute une randonnée de deux jours qui mène jusqu’à 2433 mètres d’altitude, gravissant des pentes raides avant de redescendre vers la vallée romantique de la Verzasca. L’itinéraire remonte lentement la rive de l’Efra jusqu’à Montada, un ancien mayen. Au-dessus, des ruisseaux convergent avant de dévaler la pente sous forme de cascade. Un chemin sinueux monte alors vers l’Alpe dell’Efra et le Lago d’Efra. En automne, ce lieu fait le bonheur des amateurs de myrtilles. La Capanna Efra, but de l’étape, se dresse à trente minutes du lac. Cette cabane autosuffisante propose des boissons et des provisions pour des repas simples. Après une nuit paisible dans l’ancienne étable, la randonnée se poursuit jusqu’au Passo di Gagnone. Le col offre une vue superbe sur la vallée de la Léventine et les Alpes du Sud des Grisons. Avant d’atteindre le point culminant, le Bocchetta dello Scaiee, il faut encore vaincre 200 mètres de dénivelé et franchir un passage très exposé sécurisé par des chaînes. Le sommet de Scaiee, un peu plus haut, vaut le détour. La longue descente jusqu’à Lavertezzo passe par le col de Bassa di Motto et l’alpage de Mazèr. De là, l’itinéraire emprunte des chemins de pierres plates jusqu’à Corte Nuovo avant de piquer du nez jusqu’à Agro. Encore une heure et 45 minutes et c’est l’arrivée au fameux Pont des Sauts qui enjambe la Verzasca, à Lavertezzo.
Hameaux du Val Verzasca N° 1562
Lavertezzo, Paese — Motta • TI

Hameaux du Val Verzasca

Ce sentier ethnographique vers Revöira permet d’imaginer la vie des anciens habitants de la vallée, dont la plupart étaient éleveurs de bétail. Ce parcours familial exigeant mais ombragé commence près de l’église Santa Maria degli Angeli à Lavertezzo. Un sentier pavé monte vers le centre de la vallée, en direction de Sambugaro, traverse le village sur la rue principale puis pénètre dans la forêt. Les marcheurs sont vite entourés de diverses essences de feuillus et gagnent lentement de l’altitude. Des calvaires, lieux de recueillement, sont installés ici et là le long du chemin et attestent de la fréquentation du parcours autrefois. Revöira était un mayen important où les habitants faisaient paître leur bétail avant et après l’alpage et récoltaient tout l’été le plus de foin possible, même sur les bandes rocheuses de la Föipa, la montagne qui surplombe Revöira. Il est étonnant de constater qu’aucune source, aucun ruisseau ne coule à Revöira. Les paysans durent collecter les eaux de ruissellement des toits et aller chercher les eaux souterraines là où elles se trouvaient. Les immenses citernes du hameau sont saisissantes. Après avoir visité les maisons et les installations de Revöira, il faut emprunter le chemin qui descend dans la forêt vers Casa di Dentro, ou Cà d Dent, un autre mayen où se trouvent de grands bassins d’un seul bloc destinés à recevoir l’eau des toits. L’enclos entouré de murs construit par un certain Gioaquin est lui aussi impressionnant. Le chemin descend alors légèrement, le long du flanc de la vallée, puis devient raide et mène par d’étroits virages au hameau de Motta, le long de la Verzasca. Après ce détour par les mayens, où l’eau est rare, la rivière invite à un bain des plus rafraîchissants.
Forêt automnale à Lodano N° 1563
Ponte di Lodano • TI

Forêt automnale à Lodano

La forêt de la Valle di Lodano n’existait pas jadis. Pendant longtemps, tout embryon était déboisé. Désormais, depuis plus de 50 ans, la forêt pousse en paix. La réserve sera peut-être bientôt inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Quand on entre dans ce bois, on découvre une grande variété d’arbres. En automne, on peut y ramasser des châtaignes. Le circuit débute à l’arrêt de bus et mène à Lodano. Près de l’église, le chemin tourne à droite vers Ronchi et ses vignes. Peu après, le panneau indique Solà et le chemin se met à grimper le long d’un mur en pierres sèches. La forêt regorge de murs, bâtis lorsqu’il n’y avait que des pâturages. Faits de pierres trouvées lors de la fauche, ils empêchaient le bétail de s’égarer. Le chemin grimpe jusqu’à Solada d'Zott, un hameau aux maisons typiques dont les pergolas se parent de raisins en automne. A la montée, on voit ça et là d’anciens fours à charbon et de vieux câbles qui se tendaient jadis jusque dans la vallée. Ces bordions supportaient des fourches en bois auxquelles les ouvriers suspendaient des troncs qu’ils laissaient ensuite glisser. Ils déboisèrent ainsi d’immenses forêts jusqu’au milieu du XXe siècle pour le commerce du bois. De Solà, le chemin rallie Canigèe puis Castello. Ces hameaux, jadis des alpages, invitent à la pause. Le chemin, bordé de vénérables hêtres et châtaigniers, change de versant à Castello et descend vers Lodano. A Predagrossa, on quitte le chemin balisé en tournant à gauche puis on longe un nouveau muret dans la forêt. On tombe vite sur une meule à charbon et un bordion, vestiges du passé. A Scaleta, on peut suivre la petite route qui part vers l’est pour rallier l’arrêt de bus plus rapidement.
De l’alpage d’Iffig aux chutes de la Simme N° 1642
Iffigenalp — Lenk, Simmenfälle • BE

De l’alpage d’Iffig aux chutes de la Simme

Au départ, sur l’alpage d’Iffig, un bref retour en arrière sur la route s’impose pour rejoindre le sentier de montagne qui s’élève vers l’Alp Ritz, où un fromage d’alpage primé est en vente. Le haut-plateau de Langermatte est vite atteint. D’ici, un petit détour par une montée assez raide sur une crête permet d’accéder au sommet de l’Oberlaubhorn. Il est possible de poursuivre jusqu’au replat en contrebas, orné d’une croix. C’est dans cette région qu’une bataille de femmes, la «Wyberschlacht», aurait eu lieu à l’époque de la Réforme alors que les hommes de La Lenk étaient partis à la guerre. Le chemin menant au col du Rawyl, en Valais, passait autrefois par Langermatte. Selon la légende, les Valaisans y avaient volé du bétail pour l’emmener chez eux, mais des garçons de La Lenk rapatrièrent les bêtes de nuit, lors d’une opération secrète. Les Valaisans fâchés franchirent à nouveau le Rawyl mais les femmes armées de fourches et de faux les attendaient sur le plateau de Langermatte et les mirent en fuite. Retour à Langermatte: le chemin traverse une forêt de mélèzes qui évoque plutôt le Valais, en direction des fascinantes Sept Fontaines. L’eau de fonte des glaciers du Rezli et de la Plaine Morte s’infiltre dans le sous-sol et jaillit de sept fissures creusées dans la roche karstique. Tout au long de la descente, plusieurs cascades apparaissent le long du chemin, la place d’honneur revenant aux chutes de la Simme près du pont de Barbara, où les gouttelettes d’eau rafraîchissent à coup sûr. Pour rejoindre le but de la randonnée, marcher le long de la route ou longer la Simme sur un étroit sentier un peu cahoteux et glissant par temps humide.
Le Jura entre Sonvilier et Le Noirmont N° 1643
Sonvilier — Le Noirmont • BE

Le Jura entre Sonvilier et Le Noirmont

Pour faire cette randonnée, mieux vaut ne pas avoir peur des vaches et des chevaux ni s’inquiéter lorsque toute trace du chemin disparaît par endroits. Bien souvent, il faut se fier à la direction signalée par un panneau indicateur et attendre l’autre bout d’un pâturage pour repérer un balisage, sur un terrain typiquement jurassien! Derrière Sonvilier, le sentier s’élève en pente raide dans la Forêt du Droit puis traverse une sorte de fossé dans les bois pour rejoindre les pâturages de la ferme équestre L’Assesseur. Il passe à travers les enclos, d’un indicateur à l’autre, avec de longs intervalles sans trace de chemin. La randonnée se poursuit par d’agréables montées et descentes dans ces vastes Franches-Montagnes qui, comme la chaîne du Mont-Soleil ou celle du Chasseral, appartiennent géologiquement au Jura plissé. Ici, l’érosion a toutefois nettement plus rongé les plis élevés pour ne laisser qu’un haut-plateau ondulé. Voici bientôt la dépression de terrain de La Chaux d’Abel. Durant la Réforme, des anabaptistes fuirent en nombre l’Oberland bernois et l’Emmental pour se retrouver ici, où une communauté est toujours active. Derrière la Petite Coronelle, le chemin passe devant leur chapelle et rejoint assez vite Les Bois. Le parcours mène d’abord vers Le Boéchet puis, à la bifurcation suivante, en dessous des Bois, prend la direction de «Sur la Croix». Une longue arête parsemée de passages boisés et de murs de pierres sèches offre de belles vues sur la région. Peu avant Le Noirmont, le chemin quitte l’arête pour se rapprocher du rural «La Saigne aux Femmes» et traverse un vallon et un flanc boisé vers Le Noirmont. Au-dessus de la jolie bourgade aux nombreuses auberges se dresse la clinique de réadaptation cardiovasculaire, dont les patients pratiquent presque chaque jour la randonnée dans les Franches-Montagnes.
Vue sur trois lacs dans le canton d’Obwald N° 1496
Turren — Kaiserstuhl • OW

Vue sur trois lacs dans le canton d’Obwald

Depuis la station supérieure du téléphérique de Turren, grimper au sommet du même nom avant de débuter la randonnée vaut le détour. En haut, une tortue en fers à cheval contemple au loin les pics d’Obwald et d’Uri. Derrière le col du Brünig se dessinent les quatre mille mètres enneigés des Alpes bernoises. Des promeneurs préparent leurs grillades sur les aires officielles. La première partie de la randonnée relie Turren à la crête de Dundelegg par Dundel sur une route d’alpage asphaltée. Dans les pâturages et prairies humides, des papillons de toutes les couleurs virevoltent. Le sentier des papillons, que l’on suit par endroits, porte donc bien son nom. Grâce aux panneaux d’information sur le chemin, on peut essayer de reconnaître les papillons. On grimpe au Sädel, le point le plus élevé de la randonnée, par la dorsale herbeuse de Dundelegg. Bien plus bas, les eaux bleu-vert du lac de Lungern scintillent; au nord, suivant la luminosité, on voit les reflets bleu ardoise du lac de Sarnen et au loin, une bande pâle et délavée du lac des Quatre-Cantons. Trois lacs en un coup d’œil! Le chemin panoramique traverse des pâturages et de courts tronçons de forêt en descendant vers Feldmoos, l’imposante colline d’Ankenhubel pointant derrière les bâtiments d’alpage. Depuis la crête d’Äschligrat, on distingue déjà en contrebas, au bord du lac de Lungern, le but de la randonnée: le hameau de Kaiserstuhl avec sa gare et son auberge. Mais pour le moment, le chemin passe encore devant le joli alpage Emmeti puis descend abruptement dans la forêt vers Bürglen, avant de prendre la route qui longe la rive du lac. La plage et sa magnifique vue sur le col du Brünig invitent au repos. Heureux le randonneur qui a emporté son maillot de bain!