Randonner en été

1364 entrées ont été trouvées
D’un château à l’autre N° 1275
Bellinzona, Piazza Orico • TI

D’un château à l’autre

A l’heure actuelle, les trois châteaux de Bellinzone sont en bien meilleur état qu’ils ne l’ont jamais été au cours de leur longue histoire. Voilà cent ans encore, Castel Grande et les châteaux de Montebello et Sasso Corbaro étaient laissés à l’abandon et envahis par la végétation. Depuis 2000, les châteaux et la Murata figurent au patrimoine mondial de l’Unesco et brillent d’un nouvel éclat. La visite commence au pied de la Murata, cette longue muraille qui fermait la vallée, renforçant ce «verrou» naturel. Du Viale Portone, on accède à Castel Grande qui abrite un musée consacré à l’histoire de la ville et une exposition permanente. De là, un escalier descend vers la Piazza Collegiata que l’on traverse. De l’autre côté de la vallée, le chemin grimpe jusqu’au château de Montebello, dévoilant de jolis recoins au passage. Aujourd’hui, ce château est lui aussi entouré de gazon, ce qui le fait paraître plus monumental encore. On suit alors sur une courte distance la Via Artore. Au premier virage, on prend le sentier qui monte entre les vignes jusqu’au croisement avec une route goudronnée. La forteresse de Sasso Corbaro, prochaine étape, se dresse en contrebas. Elle a longtemps été une demeure seigneuriale avant d’être intégrée dans les fortifications de Bellinzone. Elle abrite aujourd’hui un restaurant. Le dispositif de défense de la ville a été érigé au XVe siècle pour fermer la vallée et contrôler les voies d’accès aux cols alpins. Les ducs de Milan voulaient avant tout éviter que les Confédérés ne puissent conquérir Bellinzone. Les châteaux ont résisté aux Confédérés, mais la roue a fini par tourner en faveur de ces derniers. Le sentier des châteaux n'est balisé qu'en partie de panneaux jaunes.
Une vallée bien cachée N° 1276
Loco, Paese — Intragna • TI

Une vallée bien cachée

Attention à ne pas manquer l’entrée dans la petite vallée latérale à partir d’Intragna. C’est derrière un épais manteau vert de châtaigniers que se cache la route qui déroule ses virages jusqu’au fond du Val Onsernone, un lieu retiré, apprécié d’hommes et femmes de lettres comme Alfred Andersch, Max Frisch et Aline Valangin et, de nos jours, de quelques marginaux, venant souvent du nord des Alpes. L’ancienne «mulattiera», la Via delle Vose, est encore plus profondément dissimulée dans la forêt, sur l’autre versant de la vallée. Les paysans ont parcouru ce sentier muletier depuis le Moyen Age pour apporter leurs marchandises au port d’Ascona ou au marché de Locarno. L’ancien chemin est richement pavé de larges pierres, de manière presque continue, mais aussi parfois bordé de murs ou de balustrades ouvragées. Ici et là, on peut voir de jolies petites chapelles. La Via delle Vose passe par les hameaux de Niva, Vosa di Dentro et Vosa, jusqu’à Pila. L’oeil averti reconnaît chemin faisant des témoins du passé, du paysage en terrasses aux anciens lavoirs. Le musée local, à Loco, se veut le gardien de l’histoire de la vallée et s’engage activement à ce titre. Il propose des promenades et des visites guidées sur l’histoire et la culture du lieu et exploite le moulin situé à la sortie du village. Peu avant d’arriver au moulin, le chemin tourne à gauche et descend vers la rivière Isorno, qu’un solide pont suspendu en acier surplombe. Sur l’autre versant, le sentier muletier s’élève en pente douce, en longeant la rivière, jusqu’à Pila. Là, à la sortie de la vallée, la vue porte jusqu’au lac Majeur. On voit aussi le clocher caractéristique de l’église d’Intragna. Pour s’éviter une dernière descente, on peut rejoindre le village au moyen du petit téléphérique.
Près des éléments naturels 2 N° 1228
Meiringen • BE

Près des éléments naturels 2

Entre Meiringen et Innertkirchen, dans l’Oberland bernois, se trouve un bloc rocheux monumental: le Kirchet, qui est autant un obstacle routier qu’un joyau du paysage. Des chemins pédestres entourent et traversent cet énorme rempart de calcaire. Alors que le glacier de l’Aar reculait après la dernière glaciation, le Kirchet bloquait le cours de l’Aar sur toute la largeur de la vallée du Hasli. Au cours du temps, l’eau de fonte chargée de sable et de pierres a profondément creusé la falaise, donnant naissance à plusieurs gorges. La plus grande et la plus impressionnante d’entre elles est celle où coule l’Aar aujourd’hui. Le chemin qui traverse les gorges de l’Aar permet de combiner les deux parties de cette randonnée. Sur le Kirchet, on rencontre une surprenante diversité de paysages dans un espace réduit. Cela se voit de manière saisissante sur le circuit de randonnée de Meiringen à Innertkirchen. La première moitié du circuit conduit tout d’abord au-dessus de la vaste vallée de l’Aar, puis continue au sud de la rivière, directement sur le Kirchet. Dans la forêt de sapins primitive, le randonneur découvrira çà et là des blocs de granit abandonnés par le glacier lors de la dernière glaciation. Au XIXe siècle, les plus beaux blocs erratiques clairs ont été taillés sur place puis, au prix d’un énorme travail, ils ont été transportés à Berne où ils ont servi à la construction du pont de Nydegg. Le paysage de la région d’Äppigen est très différent. Une forêt de pins clairsemée lui confère une atmosphère méditerranéenne, pour ainsi dire. Le fœhn qui y souffle régulièrement et fait parfois fortement monter les températures y contribue également. Il n’est donc guère étonnant qu’un petit vignoble soit cultivé au-dessus du hameau. Un peu avant Meiringen, la ruine du château de Resti mérite aussi un petit détour. La tour, qui date du Moyen Age, a été restaurée en 2004 et dotée d’une plate-forme d’observation.
Montée au Salève N° 1229
Veyrier, duoane — Salève Seilbahn • GE

Montée au Salève

Le Salève est séduisant à plus d’un titre. Situé à une demi-heure du centre de Genève, il offre une ambiance toute montagnarde. Son ascension par la voie dite du «Pas de l’Echelle» permet de sentir ses particularités. Le tracé est bien balisé, un balisage français, puisque nous sommes sur sol français. On se met en route à «Veyrier, douane». Un peu de mise en jambe à plat le temps de regarder le téléphérique que l’on aura le plaisir d’utiliser pour redescendre, et c’est la montée. En zigzag, dans la forêt, jusqu’à la falaise. On la franchit grâce à des escaliers taillés dans la roche à la fin du XIXe siècle. Ces marches gravies, on découvre un autre vestige de cette époque: un tunnel. C’est par là que passait le train électrique à crémaillères qui a relié Veyrier au Salève de 1892 à 1935. Encore quelques marches et le tracé débouche sur le plateau situé entre le Petit et le Grand Salève. Tout proche, le centre du village de Monnetier vaut le détour avant de poursuivre l’ascension. Le chemin, qui devient sentier, suit l’arête qui surplombe la falaise. Ça grimpe dure, mais on est récompensé par une vue spectaculaire sur Genève et le lac Léman. Toujours en montée et en forêt, on croise à plusieurs reprises la route qui mène sur le massif du Salève. Des clairières apparaissent alors. L’une d’elles surprend: elle abrite la cabane du CAS, Section Genève. On peut alors partir sur la droite pour rejoindre la station supérieure du téléphérique. Toutefois, en empruntant encore quelques instants le chemin direction ouest, on pourra voir l’ancienne gare terminus du train du Salève. Avant de monter dans la télécabine, on ne manquera pas de jeter un regard sur Genève, tout en bas.
Printemps sur l’Alvier N° 1230
Bergstation Alvier • SG

Printemps sur l’Alvier

Les fleurs alpines fascinent. Certains sont touchés par leur multitude de couleurs et de formes, d’autres par leurs fleurs délicates ou leur incroyable capacité d’adaptation. Elles survivent à plus de 4000 mètres et aux endroits les plus déserts et les plus exposés. Les versants sud de la chaîne de l’Alvier, qui surplombent Sargans, sont une région où il vaut la peine de faire une randonnée pour découvrir les fleurs alpines au début de l’été. On y trouve des forêts fraîches et humides et d’autres chaudes et ensoleillées, des pelouses imprégnées d’eau ou sèches, des buissons, des éboulis et des rochers. L’idéal est de prévoir deux jours pour cette randonnée. En effet, 26 kilomètres et 1400 mètres de dénivellation seraient un peu beaucoup pour un seul jour. De plus, la nuit à l’auberge de montagne Sennis constitue une belle expérience. Cet ancien établissement de cure est niché au bord d’un étang idyllique. Une randonnée de deux jours permet aussi au randonneur d’identifier les fleurs, de les photographier ou les dessiner. En deux jours, on emprunte des chemins différents pour parcourir les vastes versants des alpes Palfris, Gastilun et Malun. La région d’Hinterelabria renferme un biotope riche en espèces et souvent épargné par le bétail. Le randonneur qui ne peut s’offrir qu’un jour de congé n’est pas exclu: le dimanche, un bus circule jusqu’à l’arrêt «Gonzen, Palfris Scheidweg» et le promeneur se trouve ainsi déjà à environ 400 mètres au-dessus du point de départ habituel. De là, on peut marcher jusqu’à l’alpage de Malun, par exemple, et revenir. Autre alternative: prendre le téléphérique depuis Ragnatsch (entre Flums et Sargans) jusqu’à Palfris et se rendre à l’alpage de Sennis, puis en revenir en quatre heures et demie environ.
Le Trou à l’Ours N° 1331
Les Plans-sur-Bex • VD

Le Trou à l’Ours

L’origine du nom «Trou à l’Ours» reste mystérieuse aujourd’hui encore. Il y avait des ours dans le vallon de Nant au-dessus de Bex jusqu’au XXe siècle. Le trou a-t-il été baptisé ainsi parce que des ours y vivaient ou que les habitants l’utilisaient pour fuir et leur échapper? Nul ne le sait. Il est vrai qu’un ours ne pourrait pas passer par cette unique ouverture qui mène à travers les éboulis sur le flanc ouest de la vallée. D’ailleurs, il vaut mieux retirer son sac à dos avant de s’y aventurer, bien qu’il soit sécurisé par une chaîne. Une dalle rocheuse invite au repos à l’extrémité supérieure, offrant une vue impressionnante. Les imposantes parois du Grand et du Petit Muveran se dressent en face, et de gigantesques strates s’étirent à travers toute la chaîne de montagnes. La rivière l’Avançon coule au fond du vallon. Jaillissant du glacier des Martinets, elle parvient au bout du vallon dans un joli pâturage que l’on franchit avant d’entamer la montée vers le Trou à l’Ours. Contrairement au chemin en gravier qui précédait, le sentier qui grimpe est étroit et escarpé, sécurisé par des chaînes par endroits. Ici, il ne faut pas souffrir du vertige. Son nom révèle que ce vallon et surtout sa rivière n’ont pas toujours été aussi charmants. Un «nant» désigne en fait un torrent. Les masses d’eau qui se forment brusquement après de fortes chutes de pluie emportent avec elles beaucoup d’éboulis. Le retour vers Pont de Nant se fait par un chemin en pente raide à travers la forêt. A côté de l’auberge qui sert de bons petits plats se trouve le jardin botanique «La Thomasia». Sur 1 hectare poussent quelque 3000 plantes d’ici ou d’ailleurs. La balade se termine comme elle a commencé, par une promenade le long de l’Avançon.
Au cœur des vignes près de Chiasso N° 1278
Pedrinate • TI

Au cœur des vignes près de Chiasso

Qui dit vin et Tessin pense forcément au merlot. Ce cépage caractéristique recouvre environ 80% du vignoble tessinois de 1000 hectares, composé pour le reste de chardonnay et de gamaret. Le merlot est cultivé dans tout le canton. Dans sa partie située la plus au sud, le Mendrisiotto, les grappes bénéficient d’un climat chaud et d’un sol argileux lourd. Des vins souples et élégants y sont vinifiés. C’est derrière Chiasso, sur la colline de Penz, que pousse le merlot le plus méridional de Suisse. Le jeune vignoble autour des villages de Seseglio et de Pedrinate se découvre à l’occasion d’une randonnée en boucle variée. Elle débute à l’arrêt de bus de «Pedrinate Paese». En quittant le village, on monte vers la petite église de Santo Stefano, la construction historique la plus intéressante de la région, en traversant les vignes et en jetant un coup d’oeil sur les villages italiens voisins et les Alpes valaisannes. Une descente cahoteuse mène à Bresciano, où commence un chemin nouvellement aménagé qui mène à Seseglio et Moreggi. Ce Sentiero delle Guardie rappelle que des gardes-frontières parcouraient cet itinéraire pour lutter contre la contrebande. Ils étaient aidés dans leur tâche par la grande palissade en métal que l’on rejoint peu après le vignoble de Ca Nova. Cet ouvrage en fer et béton a vieilli mais reste impressionnant. Des clôtures électriques immobilisent aujourd’hui d’autres intrus: les sangliers qui menacent les vignes. A Moreggi, on rejoint le dernier site intéressant de la randonnée de montagne, le point le plus méridional de Suisse. Une statue d’Helvetia en bois et une jolie place de pique-nique invitent à la détente. Le retour à Pedrinate se fait par Laghetto. Il est conseillé d’effectuer la descente jusqu’à Chiasso.
Chemin de crêtes en Emmental N° 1125
Gmünden — Bärau • BE

Chemin de crêtes en Emmental

Au printemps, les vaches sont encore rares sur les hauts pâturages de l'Emmental. Pas de sons de cloches. Mais notre randonnée, dont le départ se situe à Gmünden, va nous emmener dans la petite ville de Bärau, où existe depuis trois siècles une fonderie de cloches. Depuis l'arrêt de bus de Gmünden, on prend la direction nord-est vers Sieberli. On longe sur quelques centaines de mètres une jolie rivière. Puis, il faut bifurquer à droite. La montée commence alors dans une prairie verdoyante aux reliefs étonnants. On monte jusqu'à une ferme d'alpage où nous accueille un troupeau de chèvre effrayé et curieux à la fois. Il faut contourner la demeure et prendre la direction de Langnau, sur la droite. Apres avoir marché durant une dizaine de minutes, le panorama se dévoile. Droit devant, les Alpes se dessinent. Sur la gauche, commence alors le chemin de crêtes. On longe sans cesse la lisière de la forêt, entrant parfois dans les bois clairsemés sans arrêter de monter et descendre. A chaque fois qu'on le peut, on admire les Alpes bernoises qui se dressent sur notre gauche. Depuis l'Untergrindlen la descente commence. Ici, il faut suivre la route goudronnée sinueuse sur environ 1,5 km. Puis on retrouve à gauche, la douceur de la terre et le vert des champs. A l'école de Kammershaus, on prend à gauche et l'on se retrouve à nouveau sur la route. La fin de la randonnée, est moins bucolique. Un point positif néanmoins, elle longe la jolie rivière en direction de Bärau où il sera possible, sur rendez-vous, de fondre sa propre cloche. A l'arrêt de bus, Bärau Dorf, on peut repartir en direction de Gmünden ou Langnau i.E., Gare.
Randonnée printanière au Rhin supérieur N° 1126
Stein am Rhein — Diessenhofen • SH

Randonnée printanière au Rhin supérieur

Notre randonnée printanière nous emmène dans deux villes historiques, situées au bord du Rhin, qu’il faut absolument visiter. En descendant de la ligne S29 en provenance de Winterthour, une visite de Stein am Rhein s’impose. Après la visite, un chemin mène sur le pont du Rhin. Le panneau pointe en direction du prieuré de Wagenhausen, situé en aval. Ici aussi, il vaut la peine de s’arrêter pour visiter l’ancien monastère au passé turbulent. Une pierre au sol dévoile qu’ici le Rhin se situe à 311 km de sa source et doit encore parcourir 1009 km jusqu’à son embouchure dans la mer du Nord. L’itinéraire passe près d’un camping, puis, après un court passage sur la route principale, suit l’ancien tracé ferroviaire en direction de Singen. Dans la forêt se trouve un mémorial qui rappelle l’accident survenu en 1944 lorsqu’un dépôt de munitions a explosé ici, tuant dix soldats. En suivant les chemins de randonnée, toujours bien indiqués, à travers la forêt, on arrive au village calme de Rheinklingen. La randonnée se poursuit depuis la route principale à côté du restaurant Gasthaus Schupfen. Les statues de cigognes qui ont été placées ici ressemblent à de vrais oiseaux. En longeant le Rhin, on arrive au pont en bois de Diessenhofen, après avoir traversé le camping et son restaurant en attente de clients. Peu avant le pont se trouve une piscine extérieure gratuite. Les personnes intéressées par l’histoire juive peuvent visiter Gailingen, ville située sur la rive allemande. On apprend beaucoup sur les traditions et l’histoire dans le musée juif. Le chemin se poursuit dans la petite ville médiévale de Diessenhofen, abritant une muraille et divers bâtiments historiques, jusqu’à la gare. Depuis là-bas, un train part toutes les demi-heures pour Stein am Rhein ou Schaffhouse.
En direction du Brünig 1 N° 1231
Käserstatt — Brünigpass • BE

En direction du Brünig 1

A première vue, le col du Brünig n’a rien de spectaculaire. Ce passage entre le nord et le sud est très fréquenté, mais il est rare que l’on s’y arrête, si ce n’est pour changer de train. Alors pourquoi s’y intéresser? Ceux qui se sont ouverts au lieu répondront qu’il mérite une visite. L’arène où se tient une fois par an la fête de lutte à la culotte, la Brünigschwinget, est déserte. Le béton est recouvert de hautes herbes, on entend le bruit de la route. Et pourtant, on se sent dans un autre monde. La boutique du «Grümpelsepp», le brocanteur local, est aussi un passage obligé. Installée dans l’ancien bâtiment de la gare, elle recèle mille et un objets. Le vallon parallèle au col qui s’étend au nord-ouest présente un intérêt historique. Le bétail et le fromage qui transitaient par le sentier muletier étaient destinés à l’Italie. Le vin, lui, voyageait jusqu’en Suisse centrale. Les ruines d’une fortification sont l’unique témoignage de cette époque, mais le fait de connaître ce passé est déjà fascinant. Une belle variante pour rejoindre le Brünig est celle qui passe par le Hasliberg. Elle commence à la station supérieure de Käserstatt. Le chemin longe le flanc de la montagne en direction du Gibel, que l’on rejoint après un parcours agréable et plutôt facile. Du sommet, la vue s’ouvre largement sur le col du Brünig. La descente jusqu’à ce dernier passe par des sentiers et des chemins plus larges, des prairies et des forêts. Dans la vallée, le lac de Lungern apparaît dans sa robe turquoise. La descente semble un peu longue, mais voici qu’apparaît la maison des Amis de la nature, où l’on peut se restaurer. Le col n’est plus qu’à deux pas. Il est conseillé de prévoir un peu de temps pour découvrir le lieu avant d’en repartir.
En direction du Brünig 2 N° 1232
Oberschwanden — Brünigpass • BE

En direction du Brünig 2

Les communes de Schwanden, Hofstetten et Brienz se partagent le sublime paysage montagneux du Brienzer Rothorn. Mais la vie sur cette montagne peut devenir un enfer en raison des crues soudaines et des coulées de boue. Lors de telles catastrophes, la solidarité envers les victimes est grande. Entre elles, par contre, c’est une autre affaire: on se demande qui doit réparer les dégâts et qui va payer. La randonnée mène le long du torrent Lammbach jusqu’à l’Eiseesattel, situé sur la crête est du Brienzer Rothorn. D’Oberschwanden à mi-hauteur, on marche à l’ombre, dans une forêt. Le chemin a été aménagé à la fin du XIXe siècle. Le torrent avait fait des siennes à plusieurs reprises en 1896 et provoqué des coulées de boue dans la région, recouvrant le lac d’alluvions. On construisit alors des barrages le long du Lammbach et on reboisa les prairies défrichées du Brienzer Rothorn. A mi-hauteur, on traverse un terrain en partie déboisé. On aperçoit les surfaces reboisées ainsi que les nombreux barrages dans le ravin du Lammbach. Depuis l’Eiseesattel, la flore alpine et le panorama sont magnifiques, le long des crêtes en direction du Brünig. Peu avant le Höch Gumme, le chemin tourne au sud jusqu’à Scheidegg, il passe par le Tüfengrat, puis en dessous du Wilerhorn et par l’Alpogli, jusqu’aux cabanes de l’ancien alpage de Wilervorsess, appelé aujourd’hui Totzweg. On continue vers l’est, puis on traverse la forêt de hêtres jusqu’au col du Brünig. L’aménagement du Lammbach a fait ses preuves. En effet, lors des intempéries de 2005, ce sont le Trachtbach et le Glyssibach qui firent des ravages à Brienz. Malgré tout, il est prévu de rénover et de renforcer l’aménagement du Lammbach. La question qui se pose cependant est: qui paiera?
En direction du Brünig 3 N° 1233
Kaiserstuhl — Brünigpass • OW

En direction du Brünig 3

Le Brünig sépare des climats, des cantons et des confessions. Mais la région possède aussi un élément fédérateur: son paysage. Les forêts isolées, les alpages offrant des vues magnifiques et, de temps en temps, quelques zones rocheuses qui le caractérisent si bien. La région affiche un climat principalement doux, mais parfois rude également. La randonnée qui mène de Kaiserstuhl jusqu’au col du Brünig offre une bonne occasion de découvrir ce paysage montagneux. L’itinéraire courant longe plus ou moins la ligne de chemin de fer et est presque entièrement en montée ou tout droit. Une variante intéressante, mais certes un peu plus longue et exigeante, conduit de Kaiserstuhl au col du Brünig, en passant par la rive ouest du lac de Lungern et par Schäri, au pied du Wilerhorn. Le chemin commence dans la vaste cuvette du lac bleu vert scintillant de Lungern, dont il suit la rive. Il traverse ensuite avec de légères montées en descentes les forêts et les prairies de montagne de la région frontalière entre Berne et Obwald et se termine par une descente escarpée sur le flanc du Wilerhorn sur le col du Brünig. On ne perçoit guère la transition entre les deux cantons; la frontière traverse les prairies et n’est signalée que par une clôture. A l’orée de la clairière Rüti se dresse toutefois, bien en évidence, une pierre ornée de l’ours de Berne et de la clé du blason du canton d’Obwald. Elle ne signale qu’approximativement la frontière entre les cantons car cette dernière se situe près de 1 kilomètre plus loin, au sud.
En direction du Brünig N° 1234
Hasliberg Reuti — Brünigpass • BE

En direction du Brünig

C’est à Meiringen que la meringue fut inventée, c’est du moins ce qu’affirment ses habitants. Une chose est sûre: les meringues locales sont délicieuses, tout comme les fraises des bois et les framboises qui poussent en masse dans les forêts de la vallée du Hasli. Une bonne raison d’effectuer cette randonnée avec des tout-petits, qui aimeront monter dans une télécabine et se baigner dans un petit lac. Mais chaque chose en son temps. Avant de parcourir le chemin panoramique de la vallée du Hasli, on monte dans la télécabine à Meiringen, en ayant bien entendu acheté des meringues à la boulangerie du village. De Hasliberg-Reuti, le chemin effectue un large coude. Ceux qui veulent monter plus vite optent pour le chemin direct en zigzag. On suit agréablement la pente avant de passer près de maisons de vacances et de fermes et de rejoindre enfin le petit lac de Wasserwendi. On peut se rafraîchir les pieds dans l’eau, observer des animaux et prendre un verre à la buvette. L’entrée est payante uniquement si l’on se baigne. On se sent si bien ici qu’il faut un peu se forcer à reprendre le chemin. Il offre de belles vues, descend ensuite sur une pente assez raide, traverse le hameau de Hohfluh, puis pénètre dans la forêt. Les enfants trouveront ici des petits fruits en grandes quantités. Le chemin dans la forêt, fait de montées et de descentes agréables, plaît aux petits marcheurs, non seulement en raison des baies, mais aussi parce que l’on y voit de grands blocs erratiques sur lesquels ils peuvent parfois grimper. A la fin du parcours, il faut marcher un petit moment sur la route très fréquentée pour rejoindre le Brünig. Ainsi se termine une randonnée d’été aux saveurs sucrées, celles de la meringue, des fraises et des framboises.
Immersion dans le Fricktal N° 1128
Elfingen — Wil AG • AG

Immersion dans le Fricktal

Entre le plateau et le Rhin, le Fricktal, cette région argovienne, est caractérisé par un relief très tourmenté, mais enchanteur, qui offre d’innombrables points de vue et possibilités de randonnées. La Haute Route du Fricktal (Fricktaler Höhenweg) permet d’en découvrir quelques perles, comme par exemple, celles qui se trouvent le long du tracé allant d’Elfingen à Wil. Arrivé à Elfingen, on comprend vite que quoi le menu du jour sera fait. Partout, des collines, des vallons, agrémentés de forêts, de vergers ou de prairies. Pour débuter, une montée - la principale de la randonnée - conduit le marcheur dans une forêt qui lui servira de décor durant quelques kilomètres. C’est à Sennhütte que l’on rejoint la «Haute route». Un peu tôt pour faire une halte prolongée, mais la sympathique petite buvette qui se trouve à cet endroit invite tout de même à déposer son sac à dos. Une forêt de feuillus, quelques clairières pour se situer un peu, un cheminement presque plat accompagnent le randonneur. A mi-chemin, après avoir traversé la route pour Wil, on voit apparaître une petite colline au nom très alpin: le Bürerhorn . Son sommet atteint, on découvre un beau point de vue, qui est aussi un point stratégique comme en témoignent les vestiges d’une fortification de la Seconde Guerre mondiale. Un kilomètre plus loin, un autre sommet, le Laubberg, attend le randonneur. L’horizon s’ouvre ici sur l’ouest. Cette colline sert de plateforme de décollage aux parapentistes. Une chapelle marque la fin d’un chemin de croix. Ce chemin, on le fera, mais à la descente… La randonnée se poursuit alors en terrain découvert, sur un dos d’âne qui conduit à Wil en pente douce.
Perles de couleur dans le Val Piora N° 1274
Stne Piora • TI

Perles de couleur dans le Val Piora

A l’évocation de Piora, les constructeurs du tunnel de base du Gothard ont la chair de poule: cette dépression formée de dolomie saccharoïde poreuse a bien failli empêcher la création de l’ouvrage du siècle, car le tunnel traverse cette couche de pierre instable. Par chance, après un examen plus poussé, les experts constatèrent que la dépression ne mettait pas le tunnel en péril. La construction put suivre son cours et dès décembre 2016, les trains fonceront sous la terre entre Erstfeld et Bodio. On voit cette pierre particulière en se rendant vers les lacs de Piora. Au Lago di Tom, la dolomie saccharoïde brille sous le soleil tessinois. L’itinéraire débute à la station supérieure du funiculaire de Ritom, l’un des plus raides d’Europe. On quitte rapidement les nombreux touristes pour monter sur une pente agréable au Rifugio Föisc, une cabane en libre-service, et vers le sommet surplombé d’une grande croix. La vue circulaire depuis le Föisc sur le Gothard, la Léventine, le Val Bedretto et le Val Piora et ses lacs est superbe, et le calme qui règne ici est apaisant. On descend en faisant une boucle vers le Lago Ritóm, pour longer sa rive droite, puis remonter vers le Lago di Tom. On peut faire une halte ici (la baignade est autorisée, mais à vos risques et périls) avant de descendre vers le hameau de Cadagno di Fuori et le Lago di Cadagno, le troisième lac de Piora. Entre Cadagno di Fuori et la Capanna Cadagno, un sentier bifurque à droite: il traverse une belle forêt de mélèzes, puis suit la rive gauche du Lago Ritóm jusqu’à son mur de barrage. Nous voilà non loin de la station supérieure du funiculaire de Ritom, où la randonnée prend fin. Le Lago Ritóm approvisionne en outre la ligne du Gothard en courant.
La montagne au bord du lac N° 1279
San Rocco — Museo doganale svizzero • TI

La montagne au bord du lac

Elle est étonnante à plus d’un égard, cette randonnée entre San Rocco et Cantine di Grandria. Le chemin de montagne au balisage blanc-rouge-blanc passe à une altitude de 270 mètres seulement, l’itinéraire agréable longe toujours la rive du lac de Lugano et en chemin, quatre grotti nous mettent l’eau à la bouche. Au bout du parcours, le Musée suisse des douanes invite à une visite. En cas de mauvais temps, le chemin est fermé en raison du risque de chutes de pierres. Le trajet pour y aller et le retour sont eux aussi originaux: il s’effectue sur l’eau, de et vers Lugano. Le bateau de tourisme qui circule de Lugano à Gandria nous amène au départ de la randonnée, San Rocco. D’ici, on peut partir directement en se perdant dans le lacis de ruelles ou prendre des forces au grotto. Après la première demi-heure, l’itinéraire devient nettement plus intéressant depuis Cantine di Caprino. Le chemin passe par le Grotto dei Pescatori et Landessa, puis par Cantine di Gandria. Impossible de se perdre, il n’y a pas de bifurcations. Quelques beaux sites se prêtent à un arrêt et offrent une vue superbe sur le lac d’un bleu profond et sur la rive opposée, où l’on voit le ravissant village de Gandria, le Monte Brè et le Monte Boglia. Après deux heures à peine, nous voilà à la frontière du pays et aux portes du Musée suisse des douanes. Dans ce bâtiment datant de 1835, on découvre la vie quotidienne des douaniers et l’histoire des douanes depuis la création de l’Etat fédéral en 1848. Les thèmes présentés vont de la contrebande à la protection des espèces et des biens culturels, en passant par les stupéfiants, la criminalité économique et la migration. Certains objets exposés, tels des bornes-frontières et des barrières historiques, sont d’un grand intérêt.
Sur la trace des sauriens N° 1280
Meride • TI

Sur la trace des sauriens

Le Monte San Giorgio, au sud de Lugano, dans le Mendrisiotto, a une très longue histoire. Il se trouvait en fait en Afrique puisqu’il y a 240 millions d’années, durant la période dite du Trias Moyen, il était situé à 20 degrés au nord de l’Equateur. Le climat y était subtropical, poissons, escargots, ammonites, coquillages et d’imposants reptiles tels que l’effrayant Ticinosuchus vivaient dans une vaste lagune protégée de la mer ouverte. Les conditions écologiques d’alors ont permis de préserver ces animaux et organismes sous la forme de fossiles. On a trouvé au Monte San Giorgio quelque 20 000 animaux et végétaux fossilisés, dont la plupart sont presque intacts. L’Unesco a d’ailleurs déclaré site du patrimoine mondial naturel ce gisement fossilifère du Trias moyen qui est le plus important au monde. Un sentier didactique permet de découvrir les secrets géologiques et paléontologiques du Monte San Giorgio. Le chemin, balisé de panneaux d’information en italien et en anglais, contourne la montagne densément boisée. Le départ a lieu dans le joli village de Meride, où se trouve le musée des fossiles qui présente les principales découvertes des fouilles faites au Monte San Giorgio. Après un premier parcours assez long dans la forêt, la vue sur le lac de Lugano et le sud de Tessin se dévoile d’abord à Serpiano puis, peu après, sur l’Alpe di Brusino. Par beau temps, on peut se restaurer et se désaltérer sur la terrasse d’un grotto, sous des châtaigniers séculaires. Le retour à Meride a lieu par Gaggio, Pozzo et Albertina. Le long du parcours, plusieurs chemins permettent de monter au sommet du Monte San Giorgio, d’où l’on a l’une des plus belles vues sur le sud du Tessin.
Entre Tamaro et Lema N° 1281
Alpe Foppa (Corte di Sopra) — Monte Lema • TI

Entre Tamaro et Lema

Le Monte Tamaro est un but d’excursion connu et apprécié. Il le doit à la chapelle Santa Maria degli Angeli qui y a été édifiée et à la longue et belle randonnée qui longe la crête jusqu’au Monte Lema. La chapelle, qui porte la signature du célèbre architecte tessinois Mario Botta, est le symbole de l’Alpe Foppa, où commence la randonnée vers le Monte Lema. Cette construction originale ressemble à un amphithéâtre: un viaduc de 65 mètres de long mène à une plateforme panoramique d’où l’on a une vue grandiose sur le sud du Tessin. La vue sera encore plus belle du sommet du Monte Tamaro, que l’on rejoint en deux petites heures de marche, sur une agréable route naturelle jusqu’à la Capanna Tamaro, puis sur un chemin de montagne bien aménagé mais pénible sur sa fin. A la Capanna Tamaro, on peut reprendre des forces en mangeant un gâteau maison. Jusqu’au Monte Lema, il n’y aura plus que deux buvettes, mais ni source, ni fontaine, sauf tout près du but. Rien à redire, par contre, au sujet de la vue. Elle porte sur le lac Majeur, le lac de Lugano, les Préalpes du sud du Tessin et les hauts sommets tessinois et valaisans. La marche entre le Monte Tamaro et le Monte Lema se fait sur la crête, à quelques interruptions près. Et pourtant, les dénivellations sont importantes car le chemin n’est pas plat et vers la fin, les montées et les descentes sont même pénibles. Jusqu’au Passo d’Agoria, le chemin ne présente aucune difficulté, mais ensuite, les choses se compliquent. Les passages difficiles sont cependant bien sécurisés et après cinq bonnes heures de marche, on rejoint le funiculaire du Monte Lema. En l’attendant, on s’octroie un repos bien mérité sur la terrasse du restaurant.
Ecorcheuse en région bâloise N° 1223
Pfeffingen — Dittingen • BL

Ecorcheuse en région bâloise

La pie-grièche écorcheur a l’étrange habitude de conserver une partie de ses proies sur les épines et les branches pointues de buissons d’églantier, d’épine-vinette, d’aubépine ou de prunellier. Elle fait ainsi des provisions pour les périodes de disette. En outre, les animaux capturés - sauterelles, coléoptères, grillons et parfois vers de terre, campagnols et oisillons - sont mieux répartis lorsqu’ils sont ainsi empalés. L’oiseau doit son nom à sa technique de stockage de ses proies. C’est dans des paysages plutôt dégagés, parsemés de buissons épineux, que la pie-grièche écorcheur s’installe. Les trois pâturages secs protégés du Laufonnais, avant tout ceux de Blauen et de Dittingen, sont des sites parfaits pour chasser et élever ses petits. C’est aussi un beau but de randonnée dans le canton de Bâle-Campagne. L’itinéraire commence à Pfeffingen et mène d’abord au pâturage de Nenzlingen, par le village homonyme, le long de jolis sentiers forestiers. C’est dans le pâturage de Blauen que l’on a le plus de chances de voir une pie-grièche écorcheur, car les églantiers, son buisson favori, y sont nombreux. Le plus souvent, on aperçoit l’oiseau au dos marron, à la calotte claire et à l’œil bordé d’un masque noir sur les branches extérieures du buisson. On rejoint le troisième pâturage, celui de Dittingen, par Rüti et Uf Egg. Il est l’un des sites naturels les plus intéressants de la Suisse du Nord-Ouest, car il abrite près de 500 espèces végétales. Il est exploité de manière extensive depuis de nombreuses années et les protecteurs de la nature en prennent grand soin. Ce qui convient à merveille à l’oiseau qui s’y installe entre la mi-mai et début août pour s’y reproduire, avant de s’envoler passer l’hiver dans le sud de l’Afrique.
Près des éléments naturels 1 N° 1227
Rosenlaui — Kaltenbrunnensäge • BE

Près des éléments naturels 1

Le vacarme de l’eau peut d’abord paraître infernal: des masses d’eau du glacier se précipitent à travers les rochers, plongent dans l’abîme et se fraient un chemin dans la pierre rongée depuis des millénaires, millimètre par millimètre. Sur ces premiers mètres, l’ascension se révèle impressionnante. Le lieu constituerait le véritable point d’orgue d’une excursion si l’on pouvait effectuer la randonnée dans l’autre sens, mais les gorges du Rosenlaui ne sont praticables que du bas vers le haut. Les personnes sensibles qui ne supporteraient pas ces éléments déchaînés peuvent opter pour l’agréable sentier qui passe au sud de la gorge. A peine sorti de la gorge, on constate que le glacier a façonné le paysage. On monte en traversant un vaste plateau rocheux érodé. Un peu plus loin du chemin, le torrent s’est frayé un passage dans la pierre, mais attention, ici, il n’y a plus de balustrades protectrices. Même si le glacier du Rosenlaui s’est retiré de plus en plus au fil des ans, il continue à trôner fièrement au-dessus de la vallée. La montée se poursuit à travers la forêt, par des rochers et des versants formés d’éboulis, en face des Engelhörner dont les dents acérées semblent vouloir s’élever vers le ciel. Dans l’Ochsetal, non loin de la cabane, on se sent effectivement plus près du ciel, dans un site impressionnant. On redescendra sur terre pour déguster un peu plus tard la tarte aux pommes de la cabane Engelhorn . Après cette halte, il faut redescendre. Le chemin longe le flanc rocheux et à quelques endroits exposés, mieux vaut se tenir aux cordes. Suit une descente raide à Allmeindwäälli avant que la randonnée ne se poursuive très agréablement par des pâturages. En face de soi, on peut admirer la région du Hasliberg.
Les mégalithes du Säuliamt zurichois N° 1220
Affoltern am Albis — Mettmenstetten • ZH

Les mégalithes du Säuliamt zurichois

Entre 4500 et 1000 av. J.-C. vivaient en Europe des peuples qui ont bâti des structures en pierres encore visibles de nos jours. Ces témoins de la culture mégalithique soulèvent bien des questions: à quoi servaient les alignements, les menhirs, les pierres tremblantes et les pierres percées? Les randonneurs qui se rendent sur leurs traces dans le Säuliamt peuvent donner libre cours à leur imagination. On attribue une fonction cultuelle ou religieuse à la plupart de ces pierres. Ainsi, c’est une randonnée de printemps mystique dans les traînées de nuages qui nous attend. Le premier alignement de menhirs se trouve à Grüthau (coordonnées 677 550/235 170), à côté du chemin forestier, et se compose de pierres de grès organisées en L. Ce qui, à première vue, ressemble à une ancienne clôture servait probablement de lieu de culte. Il y a aussi la pierre percée du hameau de Grüt (677 400/234 980); aux équinoxes, on voit passer le soleil levant et couchant à travers son trou. Devant le pré Homburger Weid, on aperçoit une pierre tremblante de type nagelfluh (678 670/233 760). Aujourd’hui, il n’est plus possible de la mettre en mouvement soi-même. Les pierres tremblantes étaient des oracles ou des autels de sacrifice. Vous avez le bonjour d’Obélix! Un menhir de près de 2 mètres trône sur le Homberg (678 900/233 720). C’est le propriétaire terrien qui l’a découvert, juste en dessous de la surface du sol, avant de l’installer devant la clôture de son pré. Le Keltenmürli est l’un des plus impressionnants sites de mégalithes de la région du Knonaueramt. Il se cache dans les bois au-dessus de Herferswil (679 320/233 920). Cette série de mégalithes en forme de L est bien conservée. Elle fait environ 37 mètres de long et 7 de large. Les plus visibles sont les grandes pierres recouvertes de mousse, situées dans l’axe nord-sud.
Domaine de Louis Napoléon I N° 1221
Ermatingen — Schloss Arenenberg • TG

Domaine de Louis Napoléon I

Le jeune Louis Napoléon adorait les chevaux. Et les femmes. Plus d’une fois, le neveu du grand empereur Napoléon Ier monta son destrier afin de rattraper les chevaux d’une calèche qui s’étaient emballés. Son ardeur à la tâche était décuplée lorsque la voiture était occupée par une jolie Thurgovienne. C’est ce que nous explique Dominik Gügel, directeur du Musée Napoléon à Mannenbach, en Thurgovie, où Louis Napoléon a passé son enfance et sa jeunesse. Tout le monde le connaissait dans la région. Toutes les maisons bourgeoises ou presque, ainsi que les fermes, avaient un jour reçu sa visite qui, souvent, se terminait en rendez-vous galant. Mais pas toujours. Il reçut également quelques paires de gifles, lorsque ces dames estimaient qu’il allait trop loin. Cette randonnée familiale traverse le paysage que connut le jeune Louis. Elle passe au-dessus de deux ravins sauvages et romantiques, elle mène sur des hauteurs panoramiques surplombant le lac inférieur et au château de Wolfsberg (aujourd’hui un centre de congrès de l’UBS) à travers une allée de pruniers. Les randonneurs peuvent visiter la cour du château et sa glacière voûtée qui se trouve à l’extrémité sud du parking. Au XIXe siècle, on y stockait la glace destinée aux frigos en bois du bâtiment. Le château étant privé, il n’est pas possible de s’y restaurer ni d’y faire une pause. On traverse le sentier des roses musquées pour commencer, puis on passe plusieurs fois sur le chemin des fables de Thurgovie. A Ebenöödi, les enfants peuvent caresser des animaux. Et, au bout du chemin, ils peuvent visiter le Musée Napoléon et découvrir le mode de vie austère des enfants à l’époque au cours d’une visite guidée adaptée à leur âge: manières strictes à table, peu d’attention et grandes exigences à leur égard. L’avenir de Louis Napoléon fut tout tracé par le vœu de sa mère, qui se réalisa lorsqu’il devint le dernier empereur des Français.
Domaine de Louis Napoléon II N° 1222
Kreuzlingen — Schloss Arenenberg • TG

Domaine de Louis Napoléon II

Il s’agissait des expériences d’un garçon sans gêne, dont la carrière était toute tracée: Louis Napoléon, neveu du grand empereur Napoléon Ier, a passé son enfance et sa jeunesse à Arenenberg au bord d’Untersee. Sans se douter qu’il monterait lui aussi un jour sur le trône, le jeune garçon jouait avec les enfants du coin dans les vignobles entourant le château d’Arenenberg. C’est la destination de cette randonnée familiale qui part de Kreuzlingen. Elle mène d’abord sur une longue allée de peupliers dont les 41 premiers ont cependant été abattus. Grâce à l’opposition de la population locale, les suivants ont été épargnés et ceux abattus ont été remplacés. Cette partie le long de la rive du Rhin est charmante et peut être achevée par un «Hüppen», une friandise locale, au Seecafé à Gottlieben. Avec des enfants en bas âge, il est recommandé de débuter la randonnée ici seulement. Sur le côté droit du chemin, en direction d’Ermatingen, se trouve un arbre creux dans lequel les enfants peuvent se glisser. On aperçoit aussi rapidement l’île de Reichenau. Cette dernière était autrefois l’objectif des essais de tir de Louis Napoléon. La rive sud, autrefois inhabitée, lui servait de cible, car il avait l’intention d’inventer ses propres canons. «Il tirait toujours plusieurs coups et, de ce fait, ne manquait jamais sa cible», écrivit plus tard son ami d’enfance, puis archiviste de la ville de Constance, Johann Marmor. On atteint bientôt Ermatingen et, peu après, on aperçoit la route en lacets qui grimpe vers le château d’Arenenberg. Au passage à niveau, l’itinéraire quitte le chemin et monte jusqu’à l’endroit où vivait Louis Napoléon et où se trouve aujourd’hui un musée. On y propose des visites guidées dédiées aux enfants, où ils peuvent s’habiller comme des princesses et des petits Napoléons.
Balade dans le Jorat N° 1214
Bercher — Moudon • VD

Balade dans le Jorat

Moudon, le 10 janvier 1868. La ville a rarement accueilli une telle foule: 20 000 personnes se pressent pour assister à la décapitation d’Héli Freymond. Cette foule fait-elle seulement preuve de curiosité morbide en voulant voir un spectacle sanglant? S’est-elle rassemblée pour s’assurer que justice soit faite? Ou veut-elle simplement assister à l’une des dernières exécutions? Puisque, quelques années plus tard, la Constitution fédérale va mettre un terme à la peine de mort. La randonnée s’inspire de la vie du double meurtrier Héli Freymond et des lieux où il vécut et commit ses crimes. Elle débute à Bercher, le terminus de la ligne du Lausanne - Echallens - Bercher (LEB). Il s’agit d’abord de descendre au bord de la rivière la Menthue avant de remonter vers le Jorat. La balade traverse cette longue crête qui s’étend entre le nord de Lausanne et les hauteurs de Moudon. Elle passe par Saint-Cierges, lieu de domicile de la première victime puis, au lieu-dit Les Troncs, elle s’approche de la scène où s’est déroulé le deuxième crime. A la ferme de Beauregard, l’oeil est attiré par la couronne des Alpes. On se trouve ici sur le versant oriental du Jorat. Le chemin descend à Moudon, tout près de la gare, là-même où Héli fut jadis condamné puis décapité, entouré d’une foule de voyeurs. A l’époque, des opposants de la peine de mort se demandèrent, non sans ironie, si l’effet dissuasif escompté était atteint? Si un tel châtiment pour l’exemple avait un sens? La peine capitale fut en effet abolie en 1874, avant d’être réintroduite cinq ans plus tard pour encore environ 60 années. Cette randonnée traite donc non seulement des crimes d’Héli, mais aussi de l’histoire de la peine de mort en Suisse.