Randonner en hiver

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En raquettes près de Sedrun N° 1293
Segnas, Bahnhof — Mumpé Tujetsch • GR

En raquettes près de Sedrun

Une terrasse de montagne isolée offrant un beau panorama et des mayens recouverts de mètres de neige. Appuyés au bois noirci par le soleil de la cabane d’alpage, qui renvoie la chaleur du soleil et nous chauffe le dos, nous voilà prêts à sortir le pique-nique du sac. Que demander de plus? Quelle chance que le soleil soit de la partie, comme le calendrier d’oignons le prévoyait d’ailleurs. Ce calendrier est une tradition de la Surselva. La veille de Noël, à minuit, on coupe un oignon et l’on dispose en un cercle douze couches qui correspondent aux mois de l’année suivante. On verse ensuite du sel dans chacune d’entre elles. Le lendemain, les couches qui ne contiennent pas d’eau sont annonciatrices de beau temps pour les mois qu’elles représentent. Si on peut s’y fier, la randonnée en raquettes sur l’Alp Prau Sura sera ensoleillée. La gare de Segnas se situe un peu en contrebas du village. Si l’on veut prendre des forces avant la montée, c’est le dernier moment pour le faire car il n’y aura pas d’autre possibilité de restauration. En passant à gauche de l’église et en longeant au début la piste de ski, on rejoint la lisière des arbres, où le panneau indique qu’il faut tourner à gauche et entrer dans la forêt. La montée entre des sapins enneigés est superbe et les raquetteurs sont ravis, une fois la forêt franchie, de découvrir devant eux le hameau de Run Cunel et l’Alp Prau Sura. Ce paysage paisible donne envie de s’attarder en ces lieux, mais il ne faut pas oublier le retour, qui nous fait descendre à travers une forêt clairsemée et nous mène à la gare située tout près du petit village de Mumpé Tujetsch. On peut prolonger l’itinéraire jusqu’à Sedrun (5,5 kilomètres).
La Via Engiadina en hiver N° 1180
Lavin — Ardez • GR

La Via Engiadina en hiver

Le sentier de grande randonnée Via Engiadina, qui traverse la Haute et la Basse-Engadine, est partiellement praticable en hiver. Le tronçon situé en Basse-Engadine est probablement l’un des plus longs chemins de randonnée d’hiver de Suisse. Il relie les très jolis villages bien préservés de la vallée. La partie entre Lavin et Ardez est sans doute la plus belle de l’itinéraire. On la parcourt sur le versant ensoleillé, bien au-dessus de l’Inn, d’où l’on a de superbes coups d’œil sur le vaste paysage enneigé. De Lavin, le large chemin préparé s’élève en pente douce. Comme il franchit un versant sujet aux avalanches, le passage est parfois fermé sans préavis. L’itinéraire offre de beaux points de vue sur le bas de la vallée et sur la chaîne des sommets des Alpes du Val Müstair sur le versant opposé. Après avoir traversé une gorge étroite dans la forêt, on dépasse l’ancien moulin de Resgia en se rendant vers Guarda. Lorsqu’une nouvelle route fut construite dans le fond de la vallée durant la deuxième moitié du XIXe siècle, les villages situés dans les hauteurs, autrefois traversés par la route, furent délaissés. Cet arrêt du développement, très difficile pour la population, permit de sauver en particulier la qualité architecturale de Guarda. Le village, théâtre de l’histoire de «Schellenursli», le petit héros d’un célèbre récit pour enfants, reçut en 1975 le Prix Wakker du Patrimoine suisse. Le site possède un ancien milieu bâti conservé de manière exemplaire, caractérisé par de nombreux sgraffites décoratifs. L’itinéraire se poursuit, presque à plat, jusqu’au hameau de Bos-cha, puis en pente raide vers l’Alp Munt. Les efforts de la montée sont récompensés par la vue superbe sur la vallée de l’Inn et les sommets enneigés environnants. La descente vers le village d’Ardez se fait ensuite sur une pente douce et régulière.
Randonnée spectaculaire 1 N° 1255
Lehmen — Kronberg • AI

Randonnée spectaculaire 1

La randonnée commence par son point fort, mais elle se termine aussi, heureusement, sur un joli point d’orgue. Après un petit kilomètre, un sentier non aménagé mène les randonneurs, quelques centaines de mètres plus haut, à la chute du Leuen. L’eau se jette de 34 mètres de hauteur dans un petit bassin. Les vagues débordent sur la rive où le vent glacé emporte les gouttelettes d’eau qui sculptent de splendides créations de glace sur les parois rocheuses et les buissons voisins. Les randonneurs à raquettes doivent veiller à ne se faire mouiller que le visage, car les rives du bassin sont parfois glissantes. En janvier 2007, Felix Lämmler s’est élancé du haut de la chute avec son kayak, décrochant brièvement un record du monde, peu avant qu’un Américain ne franchisse les 57 mètres des chutes de Palouse, dans l’Etat de Washington. Après le Leuenfall, le chemin se poursuit dans la forêt jusqu’à l’Ahornkapelle, une chapelle fermée en hiver mais qui vaut le détour. Si on ne veut pas pique-niquer dehors, on peut faire halte au restaurant Ahorn, juste à côté. Car il faut gravir ensuite les quelque 600 mètres de dénivelé, ce qui représente la difficulté de cette randonnée, surtout pour ceux qui doivent tracer la piste dans la neige fraîche. La montée jusque sur la Wartegg est abrupte mais traverse une forêt idyllique. En haut, le panorama sur la chaîne du Säntis avec les sommets de l’Ebenalp, du Schäfler, des Altenalptürm, de l’Öhrlikopf et du Säntis est splendide. De là, le chemin suit le versant sud presque à plat et les randonneurs pourront apprécier la vue, le calme et le soleil. Bientôt, ils apercevront la plaine et le lac de Constance. Un petit effort encore pour atteindre le Kronberg, où s’achève cette randonnée spectaculaire.
Randonnée spectaculaire 2 N° 1256
Giswil • OW

Randonnée spectaculaire 2

En hiver, des formations de glace féériques apparaissent parfois sur les parois escarpées. La vallée de la Kleine Melchaa, derrière Giswil en Obwald, réunit toutes les conditions pour que ce spectacle soit possible: Il y fait assez froid, les rayons du soleil ne percent pas et l’eau de fonte ruisselle. Même durant les hivers plus doux, d’innombrables stalactites se forment sur les roches parfois verticales. Lorsqu’il fait très froid, le tout devient compact et semble glisser dans les profondeurs telles des cascades gelées. La partie inférieure de la gorge est si étroite qu’aucun chemin n’y passe au bord de l’eau. On doit donc faire un petit détour vers Zollhaus si l’on vient de Giswil. De là, une route forestière mène à la gorge. Plus haut, la vallée est toute aussi étroite et l’on a dû faire sauter la roche pour créer un tracé. Le chemin de randonnée n’est pas balisé en hiver. Sa largeur permet cependant de bien avancer. Et on peut toujours emporter une paire de raquettes en cas de doute. Lors du dégel, mieux vaut éviter la gorge. Des stalactites se détachent subitement, entraînant pierres ou blocs de pierre dans leur chute. Le long du chemin, des panneaux renseignent sur les lieux-dits, qui tirent leur nom de la sylviculture d’autrefois ou décrivent les passages les plus impressionnants. Ainsi, on découvre le refuge de Cholplatz, ou «place du charbon», à l’endroit où se trouvait autrefois une charbonnière, et le Bettlernest, ou «nid des mendiants», où les troncs d’arbres acheminés sur la rivière se retrouvaient coincés. Plus loin, il y a le Dom, une paroi rocheuse imposante sur laquelle se forment d’énormes cascades de stalactites. Un peu plus haut, les formations de glace sur le Böse Stieg et le Loch-Chäller ne sont pas moins impressionnantes.
Randonnée spectaculaire 3 N° 1257
Tracouet — Talstation Plan de Fou • VS

Randonnée spectaculaire 3

Ils ont entre 300 et 800 ans et luttent quotidiennement pour leur survie. Les mélèzes, qui se dressent sur l’alpage de Balavaux, dans la commune d’Isérables, sont une véritable attraction pour les familles en toutes saisons. En hiver, ils baladent leurs formes spectrales de bosses en creux et se font les gardiens de l’histoire passée de la région. En effet, eux seuls sont les témoins du dur labeur des résiniers. Ces derniers ont prélevé durant plusieurs siècles la sève des géants solitaires. Après distillation, on tirait de cette sève la térébenthine, très prisée en pharmacopée, et de la poix, une sorte de colle bien utile pour les gens de la région. La randonnée commence au sommet de la télécabine de Haute-Nendaz, à Tracouet. Apres s’être mêlés sur une petite distance au peuple des skieurs, les randonneurs quittent les pistes direction vers l’est pour rejoindre le chemin parfaitement préparé qui les emmène au cœur du mélézin. Cette forêt de mélèze est l’une des dernières d’Europe à être aussi étendue et bien conservée. Le chemin, balisé de panneaux roses, est très facile à trouver et très bien préparé. Mais lors de récentes chutes de neige, il faut quand même se renseigner pour savoir s’il est ouvert ou non. Lorsque les familles traversent l’alpage de Balavaux, cela va toujours tout droit. Ce qui permet d’observer en détail ces arbres plusieurs fois centenaires. Les fins connaisseurs remarqueront que les spécimens les plus âgés sont logés sur des bosses. En effet, les mélèzes qui se trouvent en hauteur ont moins facilement accès à l’eau et poussent donc plus lentement. A la fin de la randonnée, on rejoint en montant la base du téléphérique qui emmène au Plan du Fou. Prudence donc. Il est aussi possible de revenir sur ses pas jusqu’à Tracouet et de prolonger le plaisir de cette balade qui file tout droit entre de vieux briscards.
Randonnée spectaculaire 4 N° 1258
Brambrüesch — Mutta • GR

Randonnée spectaculaire 4

Qu’est-ce qu’un beau paysage? Pourquoi certains paysages semblent-ils plus attirants que d’autres? RANDONNER.CH s’est posé ces questions en compagnie de trois femmes en route sur une montagne proche de Coire située entre le Domleschg et la vallée de Churwalden, au pied nord du Stätzer Horn, un vaste sommet arrondi. Et, bien qu’elle ne porte aucun nom, ce n’est pas n’importe quelle montagne puisque c’est là, sur un site offrant une superbe vue panoramique, que se dresse le Dreibündenstein (pierre des Trois Ligues) à l’endroit où se rejoignaient les Trois Ligues grisonnes. Il semble qu’une condition essentielle pour qu’un paysage plaise est son accessibilité. Dans notre cas, facile! Le téléphérique de Brambrüesch se trouve au centre de Coire. De la station supérieure, le chemin passe par les Spundisköpf et mène au télésiège des Hühnerköpfe que l’on emprunte pour éviter de monter trop près de l’installation ou sous celle-ci. Nous voilà déjà à Furggabüel, d’où l’on voit le Dreibündenstein, un obélisque de calcaire posé en bordure du large sommet arrondi. En passant devant cette borne frontalière, on poursuit en faisant un large arc de cercle par des collines au doux relief vers l’ouest, la station supérieure du télésiège de Mutta et le village de montagne de Feldis. Au final, la montagne sans nom et le paysage autour du Dreibündenstein sont-ils beaux? Les trois femmes interrogées ont répondu par l’affirmative, mais pour différentes raisons. Comme l’explique un spécialiste, la beauté est non seulement subjective, mais est aussi conditionnée culturellement. De toute façon, où d’autre que dans un site de toute beauté les représentants des Trois Ligues rhétiques auraient-ils pu, il y a des siècles de cela, établir leur frontière commune?
Tout au fond du Diemtigtal 1 N° 1259
Springebode • BE

Tout au fond du Diemtigtal 1

La vallée du Diemtigtal est un lieu féérique en hiver. Certes, elle possède des domaines skiables, mais ceux-ci sont petits et circonscrits. Il y a aussi de nombreux chalets d’alpage noircis par le soleil, mais ils sont vides durant la saison froide, semblant dormir du plus profond sommeil hivernal. C’est peut-être pour cette raison que les animaux sauvages aiment tellement cette région: lièvres, chevreuils, renards et chamois la peuplent en grand nombre. Ils se montrent rarement aux promeneurs, mais leurs traces, elles, sont bien visibles. Surtout dans la neige fraîche. C’est un plaisir que d’analyser les empreintes tout à fait particulières des lièvres ou les petites traces trottinantes et semblant dépourvues de but de l’hermine. Le chemin de randonnée d’hiver de Springenboden se prête bien à ce genre d’observations. Il débute à la station inférieure du téléski pour revenir sur une centaine de mètres par la route déneigée. Puis il bifurque sur un chemin alpestre recouvert de neige qui, plus loin, se met à grimper légèrement jusqu’à Chüeweid. Partout autour, on repère des traces d’animaux. Ceux qui préfèrent lever le nez, notons-le, profiteront aussi d’une très belle vue. Après Chüeweid, où se trouve un grand chalet d’alpage, on arrive bientôt à proximité d’un autre chalet flanqué de deux magnifiques érables sycomores. Le lieu se prête bien à une petite pause. Le chemin continue toujours le long du flanc de la montagne, puis fait un léger coude et traverse un ruisseau. On s’approche à présent du domaine skiable et les traces d’animaux se font plus rares. Ou peut-être sont-elles seulement moins visibles? Car la nuit, lorsque nous sommes confortablement assis au coin du feu, Springenboden est tout entier rendu à la faune sauvage.
Tout au fond du Diemtigtal 2 N° 1260
Grimmialp • BE

Tout au fond du Diemtigtal 2

Une bonne âme vit dans la vallée du Diemtigtal. Son nom vient de la région la plus reculée de la vallée: la Grimmialp. D’après la légende, le «Grimmimutz» habite dans la forêt. En hiver, lorsqu’il fait trop froid pour sortir, il ramasse du bois, en fait des fagots et les dépose la nuit devant la porte des maisons. Lors des grands froids, il nourrit les chevreuils et les chamois avec des herbes et aide ainsi la faune sauvage à survivre. Les histoires sur le Grimmimutz sont rassemblées dans un livre pour enfants intitulé «Der Grimmimutz und die Pfefferhexe» (en all.) de Peter Zahnd. L’été, un sentier découvert lui est consacré. En hiver, la piste de raquettes à neige se confond par endroits avec ce chemin. Elle débute également sur le parking de Senggiweid, à 500 mètres de l’arrêt du car postal «Grimmialp, Hotel Spillgerten», et monte doucement jusqu’à la cabane d’alpage de Nidegg. Ici, la piste quitte le chemin et s’enfonce dans le bois. Lorsque la neige recouvre les arbres, la forêt prend des airs féériques. On s’attend alors à surprendre le Grimmimutz assemblant soigneusement ses fagots, mais on aperçoit plutôt des traces fraîches d’animaux ... Plus loin, le sentier quitte la forêt pour rejoindre la station d’observation de la faune sauvage au terme d’une montée relativement raide. Ensuite, la piste de raquettes frôle le domaine skiable mais ne tarde pas à bifurquer sur la gauche. Ceux qui souhaitent se restaurer grimperont quelques mètres de plus jusqu’au restaurant de montagne Nideggstübli. Il faut ensuite attaquer une pente raide avant que le chemin ne s’égalise à nouveau pour rejoindre la cabane de Nidegg. Le retour se fait par le même chemin. Celui qu’emprunte le Grimmimutz pour aller déposer son bois devant les maisons de la vallée.
Randonnée en boucle près de Sedrun N° 1261
Bahnhof Tschamut-Selva • GR

Randonnée en boucle près de Sedrun

Dans la région de la Surselva, les habitants se fient à leurs propres méthodes, notamment celle du calendrier aux oignons, pour savoir quel temps il fera. Le 24 décembre, ils coupent un oignon en deux, détachent soigneusement ses couches, les placent l’une à côté de l’autre et y déposent du sel. Le lendemain, ils regardent si elles sont mouillées. Chaque couche correspond à un mois de l’année et l’eau qu’elle contient permet de prédire le temps. Si le beau temps est au programme, on en profitera pour effectuer une randonnée en boucle au soleil. Elle débute à la gare de Tschamut et se termine dans le même village, en contrebas de la gare. Jusqu’à Milez, le parcours suit le chemin de montagne. La montée, régulière, n’est pas pénible. Le panorama est beau et le calme des lieux apaisant. A Milez, on a droit au brouhaha du domaine skiable, mais pas pour longtemps, et l’on peut descendre en télésiège à Dieni si l’on veut interrompre la randonnée. La pente vers Planatsch est aussi fréquentée par des lugeurs. Les terrasses ensoleillées des restaurants invitent à une pause. Le chemin, en dessous de l’Ustaria Planatsch, redevient tout à fait calme et charmant. Il traverse une forêt jusqu’à la route du col à peine fréquentée que l’on suit jusqu’au village de Tschamut et au Restaurant Rheinquelle. Il ne reste plus qu’une petite montée jusqu’à la gare où l’on reprend le train en direction de Disentis ou d’Andermatt. Faut-il croire au pouvoir d’oracle du calendrier d’oignons? Libre à chacun de penser ce qu’il veut. Autrefois, l’Eglise, en tout cas, ne cachait pas son scepticisme face à cette pratique. Le couvent de Disentis, jadis puissant, ordonnait ainsi aux oracles de dire un Ave Maria au moment où ils disposaient les morceaux d’oignons.
Dans la haute vallée des Diablerets N° 1171
Les Diablerets • VD

Dans la haute vallée des Diablerets

Le massif des Diablerets s’élève, monumental, au-dessus du village de montagne vaudois qui porte le même nom. Lorsqu’une partie de cette imposante montagne s’écroula en 1714 et dévasta l’alpage de Derborence, en Valais, on vit là l’oeuvre du diable et la montagne prit son nom. Aujourd’hui, les skieurs dévalent les pentes du massif mais les randonneurs ont eux aussi de quoi s’occuper dans la région. Une marche en boucle dans la large vallée ne manque ni de charme ni de contrastes. Des zones ombragées plongent les randonneurs dans une belle ambiance hivernale tandis que des sites du versant ensoleillé donnent un avant-goût du printemps. À la gare des Diablerets, on commence par traverser les voies pour se diriger vers le sud. Une petite route s’éloigne de la vallée et débouche rapidement sur un itinéraire préparé que se partagent skieurs de fond et randonneurs. Le parcours serpente sur une montée à peine perceptible le long de la pente boisée. En hiver, cette partie située sur le versant gauche de la rivière Grande Eau est souvent à l’ombre, ce qui permet à la neige d’être longtemps présente et au givre de recouvrir les sapins. La sobre église du petit village de Vers-l’Eglise est le temple de la vallée. Le sentier pédestre la longe puis s’éloigne un peu plus de la vallée en direction des Aviolats. D’ici, on suit une petite route avant de franchir la Grande Eau et de rejoindre Le Rosex de l’autre côté. Vient maintenant un tronçon à la fois délicat et peu agréable, puisque sur 200 mètres environ, il faut longer la route principale, qui ne dispose ni de ligne pour les piétons ni de trottoir. Heureusement, le chemin de randonnée d’hiver balisé quitte la route et se dirige vers l’amont sur une petite route très peu fréquentée et de larges chemins de forêt qui nous mènent aux Granges puis aux Diablerets.
La vallée de Viège vue d’en-haut N° 1172
Törbel — Bürchen • VS

La vallée de Viège vue d’en-haut

Le sentier panoramique de la Moosalp est un chemin de randonnée d’hiver situé en contrebas du domaine skiable homonyme, qui mène de Törbel à Bürchen et offre de beaux points de vue. Grâce à la largeur du tracé et à sa dénivellation souvent faible, cet itinéraire convient aussi aux randonneurs peu expérimentés et entraînés. Le passage le plus raide se situe au début du parcours. Du village de montagne de Törbel, l’itinéraire préparé avec une dameuse et signalé par des panneaux de couleur rose vif mène d’abord à Bina, puis, sur une pente nettement plus douce, vers l’ancien hameau de Hostettu. Chemin faisant, on jettera un coup d’œil dans la direction opposée. La vue sur la chaîne des 4000, qui entourent la vallée d’en face, le Saastal, est superbe. On arrive ensuite dans la zone de tranquillité pour la faune de Märufälli et l’on marche pendant près d’une heure entre des conifères, tout d’abord en grimpant légèrement. Dans la zone d’Obere Helella, la pente s’incline dans l’autre sens et l’on descend doucement. Ici, des poteaux de couleur rose balisent aussi le chemin. On rejoint bientôt un terrain dégagé. Au bord d’un vaste plateau très enneigé se dressent de petites cabanes en bois et, entre elles, des bouleaux: la scène évoquerait presque la Scandinavie si l’Augstbordhorn et son imposante crête rocheuse ne se dressait pas au sud et que la grande pyramide harmonieuse du Bietschhorn n’apparaissait pas au nord. La marche à travers ce haut-plateau enneigé et silencieux est un vrai plaisir. A son extrémité, la vue est encore plus impressionnante: à l’ouest, elle s’ouvre sur la vallée du Rhône et les Alpes bernoises occidentales. Le chemin de randonnée s’incline en faisant un vaste arc-de-cercle vers Zenhäusern. On rejoint bientôt le centre de sports d’hiver de Ronalp, au cœur de la zone étendue et construite de Bürchen.
Sur le haut-plateau jurassien N° 1173
Le Pré Petitjean — Muriaux • JU

Sur le haut-plateau jurassien

Des pâturages enneigés, de grands sapins et, au-dessus, un ciel infini. Les Franches-Montagnes sont superbes, été comme hiver. La région autour de Saignelégier étant relativement plate, elle se prête à merveille à la randonnée en raquettes. Elle est d’ailleurs traversée par un réseau de parcours balisés, signalés sous la forme de panneaux rose vif en forme de raquette et numérotés. Le point de départ de l’itinéraire 4 se situe à la gare du Pré Petitjean. Après avoir traversé les voies, on quitte tout de suite la route pour longer les rails à travers champs. À intervalles réguliers, des poteaux de couleur rose vif balisent le parcours. Sur le premier tronçon de l’itinéraire, pratiquement jusqu’à l’étang des Royes, on traverse une région de pâturages sur de douces collines et par des chemins de forêt parfois sinueux. Calme profond sur fond de paysage enneigé. Selon la température et les conditions d’enneigement, l’étang des Royes dévoile un visage complètement différent. Il peut se montrer sous son jour sombre, gelé et brillant de manière sinistre ou alors prendre la forme d’une grande étendue d’un blanc lumineux. Entouré de forêts, il reste beau quelle que soit son apparence. Le parcours en raquettes passe de manière irrégulière sur le tracé du chemin de randonnée balisé en jaune en direction de Saignelégier et bifurque parfois pour suivre son propre itinéraire. Dans la région «Sur le Crâtan» (coordonnées: 567.230/233.280), deux branches du réseau d’itinéraires à raquettes, le n° 3 venant de l’étang des Royes et le n° 2, de Muriaux, se rejoignent. En poursuivant tout droit, on se retrouverait à Saignelégier. Mais si l’on se dirige vers la gauche, on reste sur ce tracé isolé. En passant par le Fond des Charmattes, on parvient à Muriaux, sur un autre versant, par de faibles descentes et montées.
Belle vallée du Hasli N° 1174
Hasliberg Reuti — Brünigpass • BE

Belle vallée du Hasli

Le Hasliberg est une très belle terrasse panoramique ensoleillée située au-dessus de la vallée du Hasli. Plusieurs villages aux jolies maisons en bois s’étirent le long de la pente, entrecoupés de forêts de sapins et de prés enneigés. Le chemin panoramique traverse toute la région sans grandes dénivellations. Seule la montée du début de l’itinéraire exige quelques efforts. La randonnée commence à Reuti, le village situé le plus à l’est de la commune étendue de Hasliberg. On gagne rapidement de l’altitude sur le chemin de randonnée d’hiver en direction de Bidmi. Après quelques minutes, au niveau d’Eggli, on bifurque vers le tracé de la télécabine et, peu après, on traverse la piste de ski avec prudence et vigilance! Le chemin de randonnée est paisible et l’on n’entend pratiquement pas le bruit des skieurs. En passant près du centre de vacances de la Banque nationale suisse, on parvient au village de Wasserwendi. Dès que l’on quitte cette zone d’habitation animée, on retrouve le calme hivernal. Le tronçon jusqu’à la Biitiflue offre une vue splendide sur le lac de Brienz et la région de Rosenlaui, sur le versant opposé de la vallée. On descend ensuite sur une pente régulière vers le village de Hohfluh, qui comprend toute une série de belles maisons anciennes en bois, beaux exemples du travail traditionnel des charpentiers. Après avoir traversé la route cantonale, on descend jusqu’à la limite inférieure du village. Ensuite, le chemin est pratiquement plat, sur un terrain dégagé, jusqu’au lieu-dit Schlupf. Ici, il entre dans la forêt et s’élève à nouveau légèrement jusqu’au Bodemli. Plusieurs gros blocs erratiques le long du chemin rappellent que la région était entièrement recouverte de glaciers il y a 10 000 ans. La dernière partie jusqu’au col du Brünig passe par une belle forêt aux sapins imposants.
Au-dessus du lac de Walenstadt N° 1177
Arvenbüel • SG

Au-dessus du lac de Walenstadt

La région du lac de Walenstadt est connue pour son climat agréable. Des raisins et des figues poussent d’ailleurs dans le petit village de Quinten, sur la rive septentrionale du lac, et lorsque l’hiver est doux, on peut voir à Weesen, à l’extrémité occidentale du lac, des perce-neige et des hellébores d’hiver pendant les vacances de neige déjà. Un peu plus haut, en revanche, dans la zone de sports d’hiver d’Amden, la neige est souvent abondante, pour le plus grand plaisir des randonneurs. À partir de la station terminus du bus, Arvenbüel, on suit une petite route bordée de maisons jusqu’à la station supérieure du télésiège. On laisse ensuite rapidement la zone d’habitation derrière soi. Le chemin de randonnée préparé s’élève doucement à travers une petite forêt. L’ambiance change alors du tout au tout: le joyeux bruit associé à la zone de sports d’hiver cède la place au calme absolu de la montagne sous la neige. De la croupe d’une colline, on admire la vue sur une cuvette qui s’étire sans fin sur la longueur. A son extrémité, on voit déjà le but de la randonnée, la Vorder Höhi. On rejoint sur un chemin presque plat l’alpage d’Altschen. Au bout de la petite vallée, le chemin monte une dernière fois avant que l’on ne parvienne au but. Depuis le restaurant en bois de Vorder Höhi, le panorama est superbe. A l’est, la chaîne des Churfirsten, au nord de celle-ci, le massif du Säntis et, entre deux, les sommets des Alpes du Vorarlberg. Par temps clair, la vue porte au nord jusqu’à Klettgau. Côté sud, les Tödi, Clariden et Vrenelisgärtli brillent dans l’éclatante lumière hivernale. Si le beau temps est au rendez-vous, la grande cabane de l’alpage propose un service de restauration simple: boissons, saucisse grillée et fromage. Après cet en-cas sur ce site panoramique, on emprunte le même chemin pour retourner à Arvenbüel.
Le lac des Quatre-Cantons à ses pieds N° 1178
Rigi Kulm — Rigi Scheidegg • SZ

Le lac des Quatre-Cantons à ses pieds

En le regardant d’en bas, on peut se demander pourquoi on appelait autrefois le Rigi et sa croupe rocheuse la «reine des montagnes» («mons regina», en latin), mais cela devient une évidence dès que l’on a rejoint le sommet, car la vue est tout simplement majestueuse. En bas, plusieurs lacs aux eaux scintillantes attirent le regard tandis que vers le sud, l’œil se pose sur les imposantes cimes des Alpes glaronnaises, bernoises et de Suisse centrale. Une envie de descente à grande vitesse pour commencer? De Rigi Kulm, on peut rejoindre Rigi Staffel à pied ou en luge, sur un parcours distinct. Il faut ensuite remonter un petit bout et passer par le quai central de la gare pour retrouver le chemin de randonnée d’hiver qui mène au point de vue de Rotstock, au bord de la piste de ski. D’ici, on descend sur une pente peu abrupte vers Rigi First en ayant constamment sous les yeux le panorama alpin. À partir de là, tant le type de chemin que le paysage se modifient. On traverse tout d’abord des versants ombragés et bien enneigés. Le chemin épouse le terrain en de larges contours, sans grand dénivelé. Au XIXe siècle, une ligne ferroviaire avait été construite ici, mais faute de rentabilité, son activité cessa vers 1930. Aujourd’hui, le parcours tient lieu de chemin de randonnée et de piste de ski de fond. Des curiosités comme un viaduc, un court tunnel ou un vieux wagon recyclé en maison de vacances rappellent le but originel du tracé. Des panneaux renseignent sur l’histoire de la ligne ferroviaire panoramique. Au niveau de Hinder Dosse, à la bifurcation des chemins, on peut choisir de monter directement vers Rigi Scheidegg ou de poursuivre sur l’ancienne ligne ferroviaire et rejoindre le but de l’excursion le temps d’une boucle qui offre de belles vues, mais prend plus de temps.
Le Haldi par tous les temps N° 1121
Haldi • UR

Le Haldi par tous les temps

Par temps de neige comme par beau temps, le Haldi est toujours un terrain idéal pour faire de la raquette. Deux itinéraires ont été balisés et sont entretenus depuis l’hiver 2004/05, le plus court en bleu, et l’autre, qui promet trois heures de randonnée (environ le double du premier), en rouge. Les lugeurs, les skieurs et les promeneurs trouveront tous leur compte sur le Haldi. Une navette amène les clients depuis la station supérieure du téléphérique jusqu’au téléski de Kellerberg, qui est tout particulièrement adapté aux familles. Une petite piste de luge est même aménagée lorsque la neige est bonne. On rencontre les premiers panneaux et autres indicateurs dès le moment où l’on a mis ses raquettes, ce qui est particulièrement utile en cas de forte neige ou de brouillard. L’itinéraire long, en rouge, longe la crête des montagnes de Schattdorf jusqu’au sommet, qui culmine à Oberfeld (env. 1420 m). Puis, le chemin fait une grande boucle et se poursuit jusqu’au lieudit Billentrog, situé au cœur de la forêt Billenwald. C’est un endroit mystérieux, presque magique, dont on a déjà parlé dans plusieurs livres. Ne soyez donc pas surpris de voir apparaître subitement une fée ou un elfe à travers les arbres, qui regarderait avec curiosité les raquettes au bout de vos pieds. En chemin, la roulotte Sunntigsbodä Beizli et le restaurant Alpenrösli viennent ravitailler les passants et sont particulièrement accueillants par temps de neige. Ce circuit est également recommandé par beau temps, la vue sur les sommets environnants, tels que le Bälmeten, le Gitschen ou le Rophaien étant magnifique.
Le Toggenburg et ses merveilles N° 1118
Alp Sellamatt • SG

Le Toggenburg et ses merveilles

Le sentier des légendes du Toggenburg est très apprécié des randonneurs, du moins en été. En hiver, lorsque la neige recouvre le paysage, la région se dote d’un charme très différent, pas très éloigné de l’atmosphère d’un conte: le massif des Churfirsten, dont les pointes blanches s’élancent dans le ciel bleu, et la neige qui crisse sous les pieds à chaque pas. Et sinon, le silence. Quand le soleil brille, on voit des flocons scintillants voleter en tombant des branches chargées des sapins. Le circuit de randonnée commence à la station supérieure du téléphérique de l’alpage de Sellamatt, où l’on peut prendre des forces au restaurant avant de se mettre en marche. Si vous y renoncez toutefois, vous pourrez toujours changer d’avis dix minutes plus tard et faire une petite halte (la dernière possible) au Zingge-Pub. Au début, le chemin de randonnée bien balisé et la piste de ski de fond qui le suit sur toute sa longueur traversent une légère cuvette. Le Säntis fait de l’œil aux randonneurs depuis l’autre côté de la vallée, alors que de ce côté-ci se succèdent les sommets de l’Hinterrugg, du Schibenstoll, du Zuestoll, du Brisi, du Frümsel et du Selun. Près de la première étable, un panneau attire l’attention. On en trouvera encore onze autres le long du chemin. Sur place, il est très facile de s’imaginer dans les légendes évoquées. À la prochaine bifurcation, les randonneurs devront choisir s’ils souhaitent poursuivre par la montagne ou par la vallée. Si l’on choisit le côté montagne, le chemin se fait plus plat et plus large. Du côté vallée, il est plus étroit et réserve quelques petites grimpées. Peu importe l’option qu’on choisit, on pourra toujours revenir par l’autre chemin. Les deux variantes mènent à présent dans la forêt. Là, on est plongé en plein conte de fées: tout autour, il n’y a que des sapins... et le silence. À la sortie de la forêt, on se retrouve à nouveau bientôt sur le haut plateau au Thurtalerstofel, où l’on peut apprécier le panorama et avoir une pensée pour ceux qui sont immergés dans la mer de brouillard que l’on aperçoit d’ici. Un lacet permet enfin de faire demi-tour et de rentrer par l’autre chemin, côté montagne ou côté vallée.
Vallée de Joux mystique N° 1119
La Douane, Les Esserts • VD

Vallée de Joux mystique

L’itinéraire de la randonnée à raquettes commence à La Douane/Les Esserts, près d’un parking et juste à côté de la frontière française. Le point de départ se situe à environ 4 kilomètres de la gare des Charbonnières et est accessible à pied ou en taxi. On est encore en Suisse, mais le paysage tout comme les villages ont un petit air très français. Le départ de la randonnée est marqué en rose; la suite de l’itinéraire, qui ne s’éloigne jamais trop des pistes de ski de fond, se devine facilement. Au départ, le tracé nous mène à travers un pâturage tout à fait typique du Jura, où les arbres épars servent d’ombrelles au bétail en été. Les sapins enneigés scintillent au soleil et, au-dessus de la vallée, il reste encore quelques nappes de brouillard. De temps en temps, on se fait dépasser par un skieur de fond glissant sur la piste d’à côté. On atteint le hameau de La Frasse après une légère montée. Le tracé traverse maintenant une forêt clairsemée, jusqu’au pâturage suivant. Une fois arrivé au bout de l’itinéraire, le randonneur fait demi-tour et rentre en reprenant le même chemin. S’il lui reste un peu de temps, il en profitera pour aller visiter le musée du Vacherin aux Charbonnières et déguster, sur place, un Vacherin Mont-d’Or tout juste sorti du four. Le Vacherin Mont-d’Or tient son nom de la montagne éponyme du Jura. Il mûrit dans une boîte ronde en bois de sapin, ce qui lui confère son goût si caractéristique. L’hôtel de la Truite, qui se trouve dans le village du Pont, constitue une bonne alternative à la saveur intense du Vacherin. Les randonneurs pourront y déguster une truite fraîchement pêchée tout en admirant la vue sur le lac de Joux.
Riederalp, fraîchement enneigée N° 1114
Riederalp — Stn. Moosfluh • VS

Riederalp, fraîchement enneigée

On atteint Riederalp, point de départ de la randonnée, par le téléphérique au départ de Mörel. Une fois en haut, après un court passage dans le village enneigé, l’ascension vers Riederfurka commence. Le chemin de randonnée hivernale croise sans cesse les pistes de ski et offre un beau panorama sur le Haut-Valais. En poursuivant la randonnée en direction de la station Hohfluh, le chemin serpente entre les sapins enneigés, jusqu’à dépasser la lisière du bois. De temps en temps, on aperçoit encore la vallée du Rhône, mais les yeux se concentrent principalement sur le Grand glacier d’Aletsch, qui n’est toutefois plus aussi grand qu’autrefois. Le recul des glaciers des dernières années se manifeste clairement sur les moraines latérales qui, bien au-dessus de l’actuelle surface de la masse de glace, rappellent la taille de l’ancien glacier. En contre-pente, d’autres moraines sont visibles, notamment celles du glacier d’Oberaletsch qui pendant le petit âge glaciaire (période climatique froide survenue entre les XVe et XIXe siècles où la température moyenne avoisinait 1 °C) a fusionné avec le Grand glacier d’Aletsch. Celui-ci a également perdu en volume. On le devine seulement dans la vallée latérale. La vue imprenable invite à faire une petite pause. Ensuite, on marche à travers un terrain vallonné et on passe à proximité de la station Hohfluh où un télésiège moderne déverse les skieurs sur les pistes. A ce moment de la randonnée, le chemin devient chaotique car des skieurs et un plus grand nombre de marcheurs l’empruntent aussi. Arrivé à destination, il est préférable de prendre la télécabine à Moosfluh pour retourner à Riederalp. Si le randonneur le souhaite, il peut descendre à pied par un autre itinéraire.
Randonner et luger 2 N° 1086
Vorsass — Beatenberg Station • BE

Randonner et luger 2

«Citez-moi un endroit où la vue sur les Alpes bernoises est plus belle qu’ici en hiver?», s’exalte Fritz Bieri. Le responsable technique du téléphérique du Niederhorn se promène souvent par ici, son appareil photo généralement à la main. Il capture des images de la nature avec beaucoup de passion et souvent il bivouaque pour se changer les idées. C’est au cours de l’une de ses nombreuses randonnées dans la région qu’il a eu envie d’aménager la piste de luge qui part du Niederhorn et rejoint Vorsass en passant par Flösch. Après une descente électrisante depuis le sommet, les luges louées peuvent être restituées à la station de Vorsass. On poursuit le reste du chemin familial à pied. On peut aussi s’offrir une randonnée dans la partie supérieure, car les remontées mécaniques du Niederhorn y préparent également un chemin pour les lugeurs et un autre pour les randonneurs. En revanche, il n’y a qu’un seul chemin qui descend depuis Vorsass. La piste y est moins raide et les lugeurs traversent la forêt moins rapidement. Ils peuvent dès lors côtoyer sans problème les randonneurs. Lors des hivers plus doux, la piste de luge qui va de Vorsass à Beatenberg ne peut être ouverte que rarement, c’est pourquoi elle se prête bien à la randonnée. Le chemin commence au coeur de l’épaisse forêt de montagne, avec ses impressionnants épicéas. Elle s’éclaircit toutefois régulièrement, offrant une belle vue sur le lac de Thoune, le Niesen ou le Stockhorn. Un peu plus bas, après le troisième virage en épingle, les arbres se font moins nombreux et le randonneur se dirige tout droit vers les Alpes bernoises. On profite encore une fois du panorama avant que le chemin nous mène au village. Peu après Schafgaden, on pourra se délecter d’un dernier verre à l’auberge de Riedboden avant de rejoindre la station de Beatenberg.
Coup d’œil sur le Gantrisch N° 1091
Gurnigel, Berghaus • BE

Coup d’œil sur le Gantrisch

La région du Gantrisch était autrefois connue dans toute l’Europe. Vers 1900, l’hôtel Gurnigelbad était en effet le plus grand de Suisse et l’un des dix plus importants d’Europe. Les hôtes effectuaient un long voyage pour se rendre en cure. Les Anglais, en particulier, appréciaient beaucoup la région. Des trains reliaient directement Calais à Thurnen, où les voyageurs attendaient les calèches sous un toit voûté en tôle ondulée. Les hôtes moins fortunés se rendaient au Schwefelbergbad. Chemin faisant, on s’arrêtait pour prendre le thé dans un pavillon, là où se dresse aujourd’hui l’auberge de montagne de Gurnigel. C’est près de ce restaurant que se situe le point de départ de la randonnée d’hiver que l’on parcourt sur un chemin confortable et damé. Il s’élève en pente douce dans la forêt, avant que n’apparaisse le Gantrisch. Le massif situé sur le versant opposé sera visible tout au long de l’itinéraire fait de descentes et de montées régulières. Le chemin de randonnée d’hiver traverse l’itinéraire de raquettes et la piste de ski de fond. Ici, la dénivellation est importante et il peut être utile de se munir de bâtons de randonnée. C’est en contrebas de la route du col que se trouve la partie la plus isolée et la plus calme de l’itinéraire. Le chemin passe par des pâturages enneigés, puis à travers la forêt, en se rapprochant de l’auberge de Gurnigel. Les mains et les pieds sont un peu raides et froids et on apprécierait un bon bain chaud. Mais voilà, les bains thermaux n’existent plus dans la région. Après la Seconde Guerre mondiale, l’immense complexe du Gurnigelbad fut dynamité, car l’hôtel n’était plus rentable. Seule la source d’eau soufrée et un bâtiment annexe ont subsisté. Aujourd’hui, une auberge du même nom est certes présente en ce lieu, mais on ne peut plus s'y baigner.
Les visages du Selibüel N° 1092
Gurnigel, Wasserscheidi • BE

Les visages du Selibüel

C’est une impression de grand calme qui se dégage du Selibüel, dans la région du Gantrisch, notamment due au fait que l’on est ici dans une réserve naturelle strictement protégée. Cette protection concerne aussi bien le paysage originel qui, depuis l’ouragan Lothar de 1999, ne s’est presque plus modifié, qu’une population de tétras-lyres qui s’est installée ici. S’ils veulent survivre à la saison froide, les oiseaux ont besoin de tranquillité, raison pour laquelle les randonneurs ne peuvent quitter les chemins sous aucun prétexte. Cela ne pose aucun problème, car on reste volontiers sur l’itinéraire de raquettes balisé, isolé et magnifique. Après avoir laissé les skieurs de fond et les randonneurs derrière soi, à la Wasserscheidi, on bifurque au niveau d’une simple cabane fermée en hiver vers Selibüel. La neige est haute et donne aux arbres morts de la région une beauté particulière. Les troncs noueux se dressent dans le ciel bleu tels des totems. D’innombrables insectes, acariens, champignons, lichens, mousses et oiseaux y ont pris leurs quartiers. Ce sont des spécialistes du bois mort qui renouvellent ainsi naturellement le cycle de la forêt. La boucle à travers la région du Selibüel est agréablement plate. Elle parcourt d’abord le versant sud-ouest ensoleillé, puis passe sur le côté nord ombragé. Par endroits, les bandes rose vif signalent l’itinéraire de raquettes et permettent de s’orienter. On finit par rejoindre le chemin de randonnée d’hiver tracé. Si l’on veut déjà se restaurer, il suffit de le suivre vers la gauche pour se rendre au restaurant de Gurnigel. La boucle, elle, part vers la droite, suit le chemin de randonnée avant de retrouver la cabane du début. D’ici, on peut encore effectuer la montée facile sur le sommet, puis terminer le tour en s’arrêtant à l’auberge de Selibühl qui ouvre ses portes le week-end.
Randonner et luger 3 N° 1087
Cancori • TI

Randonner et luger 3

Le Velogemel est à Grindelwald ce que le Bockerl est au Kerenzerberg et le Skitti à Nara, dans le Val Blenio, au Tessin. Le point commun de ces trois véhicules est qu’ils permettent tous de dévaler la montagne sur une piste de luge. Quoi de mieux pour faire sensation, surtout si l’on loue une luge Skitti pour une demi-journée, voire une journée entière. Le secret du Skitti, ce sont deux skis montés en parallèle, reliés par des barres transversales et surmontés d’un revêtement en polyéthylène. Cette construction originale se dirige à l’aide d’un levier qui règle la prise de carre des skis à gauche ou à droite. L’utilisateur, confortablement calé dans son siège, dispose également d’un frein qui lui permet de ralentir l’appareil si celui-ci venait à s’emballer. Avant de louer un Skitti dans la petite station de Nara pour profiter de la piste de luge de 5 km, une randonnée hivernale s’impose. Depuis la station intermédiaire du télésiège, un chemin panoramique mène, en moins d’une heure, jusqu’à l’alpage d’été de Pianezza. Tout au long du parcours, le randonneur profite de la vue sur l’Adula, le point culminant du Tessin, ainsi que sur le Val Blenio. De retour à la station intermédiaire de Nara, les randonneurs sont accueillis par Pierluigi Paganetti. L’inventeur, constructeur et moniteur de Skitti remet toujours ses luges en personne. Ce moniteur de ski a eu l’idée du Skitti en voulant prouver qu’on pouvait prendre des virages à skis en déplaçant son poids. C’était il y a plus de 30 ans. Aujourd’hui, les Skittis sont devenus la passion de ce Tessinois de 80 ans. Les personnes qui n’aiment pas cet engin pourront opter pour la luge traditionnelle de Davos. Une bonne heure et demie de marche conduit jusqu’au joli village de Leontica et l’église San Carlo di Negrentino. Si l’on préfère poursuivre le chemin à pied, on pourra s’engager sur la route d’alpage enneigée.
Randonner et luger 4 N° 1088
Muottas Muragl • GR

Randonner et luger 4

La piste Cresta Run, entre Saint-Moritz et Celerina, longue de 1212 m avec un dénivelé de 157 m, est entièrement en glace. Construite pour la saison d’hiver 1884/85 par des officiers britanniques avec le soutien d’hôteliers locaux, elle accueille, depuis, chaque année plus de 30 courses. Les concurrents s’élancent dans les virages à plus de 100 km/h sur leur «toboggan», une sorte de skeleton en acier - au moins jusqu’au Shuttlecock, le plus célèbre des dix virages. Attention: une vitesse excessive et c’est la sortie de piste! C’est aussi une «mesure de précaution» car la vitesse augmente encore après le Shuttlecock. Les amateurs de sensations fortes trouveront aussi leur bonheur à Muottas Muragl, un sommet panoramique de Haute-Engadine. La vitesse est aussi au rendez-vous sur cette piste de luge de 4,2 km, située à 2454 m d’altitude, avec 705 m de dénivelé. Avant de s’élancer dans cette course vertigineuse à travers les 20 virages en épingle à cheveux, on recommande de faire une randonnée d’hiver sur le chemin des philosophes. Offrant une vue à couper le souffle sur les lacs et les pics de Haute-Engadine, le randonneur suit les panneaux noirs sur un parcours de trois heures jusqu’à proximité du Lej Muragl, qui culmine à 2715 m d’altitude. En chemin, de nombreux bancs invitent à faire une pause et à la fin, l’hôtel Muottas Muragl à se reposer. Les non-adeptes de la luge peuvent redescendre tranquillement dans la vallée à bord du funiculaire historique. Adolf Haeberli est lui aussi descendu la piste de luge de Muottas Muragl. Le cœur de cet habitant de Saint-Moritz, âgé de 81 ans, bat cependant pour le Cresta Run. Depuis 45 ans, il dispute plusieurs courses par saison. Il a emprunté maintes fois le Shuttlecock: sa toute première course s’est d'ailleurs terminée dans le célèbre virage.