Propositions de randonnées • Suisse Rando

1607 entrées ont été trouvées
Entre le pied sud du Jura et le Fricktal N° 1373
Salhöhe — Frick • SO

Entre le pied sud du Jura et le Fricktal

A Wittnau, le panneau du banc en bois massif, de quelque 2,5 mètres de long et 50 centimètres de haut, nous apprend que la quantité de bois utilisée pour le fabriquer pousse en 20 secondes seulement dans la forêt argovienne. Notre accompagnatrice, surprise, pense que la forêt doit être bien grande. Près de la moitié de la randonnée va en effet traverser la forêt, caractérisée par une grande variété d’espèces. Après le départ de la Salhöhe, d’où l’on voit la Wasserflue, le Jura plissé et le Jura tabulaire, nous piétinons de l’ail des ours. L’aspérule odorante est en fleurs, un oiseau chante. Des panneaux signalent des espèces peu courantes comme l’aulne glutineux, le troène vulgaire et le pin sylvestre. A la sortie de la forêt, les pommiers et les cerisiers bordent le chemin. Au printemps, ils croulent sous les fleurs. Après deux heures environ, nous atteignons Wittnau, l’estomac dans les talons, et faisons un détour de cinq minutes pour aller manger au Landgasthof Krone, en découvrant le vieux moulin au bord du Bruggbach, en face de l’ancienne serrurerie. C’est d’ici que vient la farine du pain du Parc du Jura argovien. La randonnée se poursuit même au restaurant car la terrasse et les toilettes sont indiquées par les célèbres panneaux jaunes. Nous renonçons à la glace maison car une bonne montée (de 404 à 670 mètres) nous attend. Nous nous élevons sur le versant ensoleillé, entre les vignes. Les prairies fleuries invitent à la sieste, mais nous grimpons plutôt vers la ruine d’Alt Homberg. Le site est exposé, les douves sont impressionnantes mais les murs sont plutôt cachés. Une demi-heure plus tard, voici la ruine d’Alt Tierstein où l’emplacement des anciennes chambres est bien visible. On peut grimper sur les murs et jeter un coup d’œil dans le vieux puits. Après un passage sur le Fricktaler Chriesiwäg (chemin des cerises), nous voici à Frick. C’est le moment d’acheter à la boulangerie Kunz une glace aux cerises locales et un pain du Parc du Jura argovien.
De l’eau et des moulins N° 1374
Intragna — Camedo • TI

De l’eau et des moulins

«Imagine que tu doives ajouter 10 kilos de fromage dans ton sac!», me crie mon compagnon de marche qui peine derrière moi. Lors de la montée ardue entre Intragna et Costa, nous regrettons un court instant d’avoir renoncé au téléphérique. Nous venons de traverser la première rivière, ce que nous ferons 13 fois sur le trajet d’aujourd’hui. Une roue de moulin en bois se dresse sur la rive. Sous le joli pont en pierre en forme de voûte, l’eau jaillit d’un caniveau et passe sur les pierres polies. Peu après, la vue s’ouvre jusque vers le lac Majeur: tel est le chemin que les paysans de la vallée empruntaient avec leurs marchandises quand ils se rendaient au marché de Locarno. Perdus dans nos pensées, nous poursuivons notre route. Le chemin est assuré par des mains courantes construites à partir de troncs d’arbres. Des glands jonchent le sol, à côté de bogues de châtaignes piquantes. Des troncs blancs de bouleaux brillent entre les hêtres, des fougères bordent le sentier. Le trajet s’effectue essentiellement à l’ombre, les oiseaux chantent, nous passons devant des rustici isolés, aux murs de pierres sèches. Un point fort de la randonnée est le passage à Verdasio. Des ruelles étroites nous conduisent au centre du village. Tout en admirant le cadran bleu sur fond jaune de l’église en pierre, nous nous installons à la terrasse du ristorante al Pentolino: on y est servi du jeudi au samedi; les autres jours, on peut y pique-niquer et prendre une bière dans le grand frigo. Peu avant Borgnone, au milieu de ruines, un vieux moulin a été reconstruit avec des nouveaux troncs, et il fonctionne. Les enfants peuvent jouer le long du ruisseau tandis que les adultes se reposent avant d’entamer la dernière descente vers Camedo.
Au soleil entre Loèche et Salquenen N° 1375
Stn. Leuk — Salgesch, Bahnhof • VS

Au soleil entre Loèche et Salquenen

De loin, nous ne voyions qu’une ligne verte horizontale dans la roche mais, de près, nous reconnaissons le bisse. Ce système d’irrigation artificielle traverse le versant: l’eau passe tantôt dans des troncs d’arbres taillés, tantôt dans le sol creusé. Le chemin qui le longe est bordé de chênes nains, aux feuilles veloutées. L’itinéraire est un élément du Chemin du Vignoble, qui porte le numéro 36 et que l’on suit aisément. De la gare de Loèche, il s’élève vers Loèche-Ville. Ici déjà, nous passons près de camionnettes au toit ouvert transportant des caisses jaunes pleines de raisins sombres. Pour entrer dans le village, il faut passer devant le château épiscopal et sa tour romane du XIIIe siècle. Petite halte à la boulangerie Mathieu, qui vend du pain de seigle et une saucisse maison, mais aussi des barres énergétiques aux pépins de raisins. Avec ce produit obtenu suite au pressage du raisin, le boulanger fabrique aussi de l’huile, de la farine et du pain. Il est conseillé de faire un détour par l’église Saint-Etienne, sous laquelle se trouve l’ossuaire. Une fois que leurs yeux se sont habitués à l’obscurité, les visiteurs voient qu’ils sont entourés de crânes, posés sur des os de cuisse, empilés et formant des murs. Lors de la restauration de l’église, les archéologues se sont retrouvés devant une paroi de 20 mètres de long composée de quelque 20 000 crânes. De Loèche à Varonne, puis plus haut, jusqu’au bisse, nous voilà enfin dans les vignes. Lorsqu’elle traverse le vignoble, la randonnée passe surtout par des routes, parfois bétonnées. Heureusement, la marche le long du bisse s’effectue sur un étroit sentier. Le vignoble est aussi présent lors de la descente vers Salquenen, un village qui compte aujourd’hui plus de 40 établissements viticoles. Le Musée du vin mérite une visite, tout comme les expositions du Centre nature et paysage.
Du Bleikechopf au Chessiloch N° 1376
Sörenberg — Flühli LU • LU

Du Bleikechopf au Chessiloch

Un bruit dans les buissons. Entend-on coqueliner ou glousser? Un panneau nous informe que le tétras-lyre roucoule. Hélas, il est invisible. Cet oiseau au plumage d’un noir bleuté, au lobe rouge au-dessus des yeux, dresse ses plumes blanches, bat des ailes, danse et fait de petits sauts lors de la parade nuptiale. Même si on ne le voit pas, la zone marécageuse située entre le Dählebode et le Bleikechopf reste riche en sons, images et odeurs. Entre les pins, le bois mort forme des sculptures grises, le chant des oiseaux résonne dans le silence et des senteurs de terre humide et de résineux parviennent à nos narines. De Sörenberg, nous sommes montés sur la crête en admirant la vue grandiose sur le Rothorn de Brienz et la Schrattenflue. Vers l’est, toute la chaîne des Alpes autour du Titlis se dévoile. Au bout de la zone marécageuse, une sorte de terrasse panoramique, où sont installés une table et des bancs, se prête à merveille au pique-nique. Vient ensuite la descente dans la vallée reculée: après avoir traversé le Rotbach au lieu-dit Gitziloch, nous suivons ses affluents vers le Chessiloch. Même s’il faut marcher dix minutes dans chaque sens, le détour en vaut largement la peine. L’eau se précipite dans l’étroite vallée depuis des hauteurs toujours plus importantes. Au fond de la vallée, voici le «Chessi», où l’eau a rongé la roche sur un demi-cercle de 60 mètres environ. Des gouttelettes de la cascade nous aspergent tandis que nous l’admirons depuis le pont suspendu. Pour terminer, une autre expérience aquatique nous attend, celle du site de cure Kneipp de l’étang de Schwandalp. Quel bonheur de se déchausser et de marcher pieds nus sur des copeaux de bois, des pierres et même des morceaux de verre. Au milieu du parcours, l’eau de l’étang aux reflets turquoise est parfaitement claire. Les 5 francs de l’entrée se justifient pleinement.
Randonnée par le col de Jaman N° 1377
Allières — Les Avants • FR

Randonnée par le col de Jaman

Non loin du col, de fins filets noirs sont tendus sur deux rangées d’environ 30 mètres de long et 8 mètres de haut. Assis sur les pierres à côté de grands télescopes sur pied, des ornithologues observent les oiseaux dans ce lieu qu’ils connaissent bien. Depuis le début des années 1990, quelque 10 000 oiseaux et chauves-souris sont attrapés chaque année au col de Jaman pour être bagués, ce qui permet d’étudier les changements de comportement des oiseaux migrateurs. Le Golden Pass Express s’arrête à Allières sur demande. L’air est encore frais, la vallée est dans l’ombre. Chemin faisant, nous admirons les beaux toits en tavillons de l’Hôtel de la Croix de Fer, des maisons voisines et plus haut, ceux des chalets d’alpage. Peu après Les Cases, nous franchissons la frontière entre Fribourg et Vaud. Le chemin s’élève en zigzag. Après deux heures environ, nous rejoignons un haut-marais de petite taille. Le ruisseau serpente joliment, le soleil brille à travers les branches. Nous voici au col, d’où la vue sur le lac Léman, le Lavaux et la vallée de la Baye de Montreux est à couper le souffle. Profitons-en pour respirer profondément. Derrière la maison se dressent des bidons à lait, à côté d’un poulailler et d’une porcherie. A l’alpage du col de Jaman, on travaille sans relâche, notamment pour fabriquer le fromage local, le Jaman, qui est à la carte du restaurant Le Manoïre. Nous commandons la polenta gratinée avec ce fromage. Autour de nous, les hôtes ont opté pour la fondue. La première partie de la descente, assez raide, traverse la forêt humide et offre un bon contraste avec la deuxième partie, qui s’effectue sur une petite route asphaltée débouchant dans le village des Avants.
Du col de l’Albis à la vallée de la Sihl N° 1378
Albispasshöhe — Sihlwald • ZH

Du col de l’Albis à la vallée de la Sihl

«On l’a fait! 152 marches et une vue géniale sur la mer de brouillard!» Une phrase positive parmi d’autres lues dans le livre du sommet, à la tour panoramique d’Albis-Hochwacht. Nous montons sur la plateforme de la tour, qui dépasse les arbres, par des escaliers en colimaçon et en bois pour découvrir un superbe panorama à 360 degrés: Zurich, lac de Zurich, Tödi, Rigi, lac de Zoug, Pilate, Uetliberg et à nouveau Zurich. La randonnée débute au col de l’Albis. Peu après, le Wildnispark Zürich Sihlwald est annoncé par un panneau, derrière lequel commence la forêt naturelle. Cascades de branches moussues, grosses racines surgissant de terre, oiseaux gazouillant … Ce chemin des crêtes est passionnant car la forêt est entretenue sur le versant sud-ouest, alors que le versant nord-est reste intouché. Après avoir été exploitée intensivement des siècles durant pour chauffer la ville de Zurich, la forêt de Sihlwald est laissée à elle-même depuis l’an 2000. Après 30 minutes de marche, voici la tour panoramique. Le restaurant Albishorn n’est qu’à 50 autres minutes. Après avoir dégusté des spätzli maison et un «Eichhörnli-Kafi» – un cappuccino à l’arôme de noisette, arrosé de 2 cl d’eau-de-vie de pomme et de cannelle – nous abordons la descente. Elle s’effectue en pente douce, dans la forêt au sol meuble: arbres morts couverts de lierre, sous-bois humide et partout, de la mousse. Près d’un ruisseau, six grenouilles sautent se cacher. Etonnant: elles restent immobiles et presque invisibles à côté des feuilles. Après 40 minutes environ, nous rejoignons la rivière Sihl, la gare de Sihlwald, puis, plus en avant, le centre des visiteurs, où se trouve une vaste place de jeux mais aussi des loutres, des poissons et des insectes.
Lac de Seeberg, la perle du Diemtigtal N° 1379
Zwischenflüh, Anger — Schwenden i. D. • BE

Lac de Seeberg, la perle du Diemtigtal

Deux chasseurs discutent devant le restaurant Seeberg. L’un dit avoir vu plus de 100 bouquetins vers l’Alpetli. L’autre raconte avoir compté exactement 116 chamois en direction de Wiriehore. Ils s’appuient contre le mur de la maison et boivent leur «Chüjerkafi» surmonté de crème. De Zwischenflüh, nous sommes montés au Meniggrund en passant notamment sur une petite route bétonnée. Le parcours de découverte à travers la forêt est parsemé de gros morceaux de bois noueux et de branches brisées. On y voit des aroles séculaires et, au pied d’un érable sycomore, le rare lichen lobaria pulmonaria. Depuis le passage de l’ouragan Lothar, en 1999, le site est intouché. Soudain apparaît derrière une colline arrondie le lac de Seeberg, qui semble protégé par de hauts rochers à l’une de ses extrémités. Nuages et sommets se reflètent à la surface de l’eau dans laquelle une maman et sa petite fille trempent les pieds. Le lac, situé dans la réserve de Spillgerten, est à l’état naturel. Avant la descente, un détour par le restaurant Seeberg et son alpage exploité tout l’été s’impose. Dans notre assiette, un fromage d’alpage, le «Mutschli», des rebibes et du fromage de chèvre. Ici, on fabrique aussi le fromage d’alpage certifié vendu dans les grandes surfaces de la région de Berne. Le steak vient de l’un des cochons de la porcherie voisine, où les bêtes sont nourries avec le petit-lait de la fromagerie. Après une brève montée vers une montagne, le Stand, commence la descente en pente raide sur un étroit sentier en lacets. Le balisage est rouge-blanc-rouge et nous sommes contents d’avoir de bonnes chaussures de randonnée. Depuis ce chemin très pittoresque, on voit, sur la droite, l’alpage de Schwenden, entouré d’une imposante paroi rocheuse. Mètre après mètre, nous rejoignons le Diemtigtal.
Circuit dans les Franches Montagnes N° 1380
Saignelégier • JU

Circuit dans les Franches Montagnes

Dans la région, on l’appelle respectueusement le «roi du Doubs» mais il se nomme aussi apron du Rhône. Au Centre Nature Les Cerlatez, ouvert aux visiteurs sur demande, un programme est consacré à ce poisson menacé d’extinction. La randonnée baptisée «La Randoline» commence à la gare de Saignelégier. A la sortie de la localité, nous passons près de l’ancienne halle du Marché-Concours de 1904 et voyons derrière elle le Manège des Franches-Montagnes. Ici, tout tourne vraiment autour du cheval. Dans le giratoire, des sculptures de métal ont la forme de l’animal, des fers à cheval sur des panneaux de circulation bruns montrent la voie à suivre lors de sorties à cheval. Nous croisons aussi des calèches et pouvons observer, derrière les palissades, des poulains lors de leur entraînement au saut. Le site www.chevaux-jura.ch propose en outre une carte interactive qui montre où se trouvent les animaux. Les caractéristiques du paysage jurassien sont de plus en plus visibles: murs de pierres sèches couverts de mousse, sol meuble, calcaire blanc du Jura, forêts de sapin et pâturages boisés, où élevage et sylviculture vont de pair. On peut commander sur le site Internet du Parc du Doubs un guide sur ces pâturages boisés propres à la région. Ce parcours est idéal pour des familles grâce aux emplacements avec des foyers pour grillades, un tracé à plat et la possibilité de raccourcir le parcours en empruntant les transports publics. Après deux heures de marche, nous voilà au but, l’étang de la Gruère. Bouleaux, passerelles en bois et marécage évoquent la Scandinavie. Assis près de l’eau, nous observons les canards et les foulques, les poissons dans l’eau brune marécageuse et les araignées d’eau entre les plantes aquatiques. Un moment de repos avant de prendre le chemin du retour en direction de Saignelégier.
Une boucle vers la cabane Kesch N° 1381
Bergün, Tuors Chants • GR

Une boucle vers la cabane Kesch

Encore une petite tranche de saucisse de bouquetin? Celle de la cabane Kesch est vraiment bonne: «Le garde-chasse a tiré proprement sur la bête et, comme il est aussi boucher, la saucisse vient directement d’ici», explique Reto, le gardien. A sa carte, on trouve aussi de la tisane du Val Poschiavo et de la tourte aux noix des Grisons maison. De la terrasse, on admire le Piz Kesch et le Piz Ela, qui a donné son nom au parc naturel, le Parc Ela. De Chants, tout au fond du Val Tuors, nous sommes montés agréablement vers des montagnes isolées. Il souffle un léger vent, seule une traînée dans le ciel rappelle la civilisation. Petite pause sur les rochers, entre les deux lacs Lai da Ravais-ch Suot et Sur. L’eau s’écoule d’un côté vers l’ouest et, de l’autre, vers l’est, car nous sommes ici sur la ligne de partage des eaux entre le Rhin et l’Inn. Si nous posions un petit bateau en papier sur chacun des lacs, l’un rejoindrait la mer du Nord et l’autre la mer Noire, en passant par le Danube. «Allez, fais le beau pour la photo!» Incroyable mais vrai, la marmotte s’exécute. Après avoir posé, elle s’en va rapidement et saute sans hésiter par-dessus le ruisseau pour disparaître dans son palais, un monticule de terre qui compte pas moins de huit entrées. Ici, cerfs, bouquetins et chamois vivent aussi en grand nombre et nous voyons même un batracien dans une mare. Le chemin pédestre longe les méandres du joli ruisseau. Sur la gauche, le Val Funtauna et, sur la droite, le Piz Kesch avec le glacier Vadret da Porchabella. Cette vue superbe nous aide lors de la montée vers la cabane Kesch, qui n’est pas de tout repos. Après avoir repris des forces, il faut redescendre vers Chants, à travers des buissons de myrtilles et des prairies d’un vert toujours plus intense.
Nuitée au Susten N° 1320
Gadmen, Fuhren — Guttannen • BE

Nuitée au Susten

Comme la cabane Windegg se situe au cœur de la région du Susten arrosée par de nombreux cours d’eau, l’approvisionnement énergétique semble aller de soi. Or, ce n’est pas le cas: soleil, bois et gaz en bonbonnes jouent toujours un rôle important. Pas étonnant que les randonneurs cherchent en vain une douche et une prise pour recharger leur portable. Ces «lacunes» contribuent au charme de la cabane, où flotte l’odeur du feu de bois et du pain frais. Les ambiances vespérales sur le Hasliberg sont légendaires, tout comme le «Haslichueche», le gâteau aux noisettes de la gardienne. La cabane Windegg est d’un accès agréable. A partir de l’arrêt de car postal de Fuhren (Gadmen), le chemin descend avant de passer sur le versant est de la vallée où coule la Triftwasser et de monter par la forêt jusqu’à la station supérieure du téléphérique. Là, l’itinéraire franchit les eaux tourbillonnantes, puis rejoint le Bosslis Stein, un rocher où il faut bifurquer pour rejoindre le pont suspendu. Réservée aux plus courageux, sa traversée n’est pas nécessaire pour se rendre à la cabane. Près du pont, le «Ketteliweg» permet de rejoindre l’édifice. Les enfants aimeront ce tronçon spectaculaire qui passe par des rochers arrondis et où cordes et câbles facilitent la montée. Le lendemain, l’itinéraire se poursuit par le Furtwangsattel jusqu’à Guttannen. Ce col peu fréquenté offre des vues superbes sur le Triftkessel et son glacier qui s’amenuise.
Nuitée glaronnaise N° 1321
Bergst. Tierfehd-Kalktrittli — Burleun • GL

Nuitée glaronnaise

La construction du barrage a changé bien des choses pour la cabane du Muttsee (GL). Le passage par la galerie, très apprécié des randonneurs, ayant été fermé, il fallait monter par le Chalchtrittli, un endroit exposé déconseillé aux personnes souffrant de vertige. Pendant les travaux, le nombre de nuitées a reculé et la cabane est devenue la cantine des ouvriers. La décision mûrement réfléchie de la rénover et de l’agrandir pendant la durée du chantier s’est concrétisée durant les étés 2012 à 2014. Depuis sa transformation, la cabane dispose d’un raccordement électrique qui suffirait pour un grand ménage et est sûrement la seule du CAS à être équipée de la fibre optique. La randonnée par le Kistenpass a elle aussi un nouveau tracé, construit en 2016 par des bénévoles: de la cabane du Muttsee, il traverse le mur du barrage, puis descend dans une dépression de terrain. La construction de la centrale de pompage-turbinage de Limmern a commencé en 2009 et s’est terminée en 2016. L’installation pompe de l’eau dans le lac de Limmeren et l’injecte dans le lac de Muttsee, situé plus haut, triplant ainsi les performances de l’ancienne centrale. Il est surprenant de n’apercevoir aucune trace de l’immense chantier. A partir de 2018, il devrait à nouveau être possible de rejoindre la cabane par la galerie.
Des hauteurs jurassiennes variées N° 1190
Moutier — Gänsbrunnen, Bhf. • BE

Des hauteurs jurassiennes variées

En quittant Moutier en direction des hauteurs du Graitery, on a l’impression de remonter le temps du printemps à l’hiver. Car là-haut, sur les hautes crêtes, on trouve encore souvent de la neige fraîche à la fin avril et les feuilles des hêtres, qui sont déjà sorties de leurs bourgeons dans la vallée, sont encore bien emballées par ici. On fait d’abord un bout de chemin sur du plat pour se mettre en condition, puis on se retrouve au pied du Graitery. Le chemin le plus difficile sur ces hauteurs du Jura passe par les échelles du Graitery. Il ne s’agit pas d’échelles en piteux état, mais de solides escaliers métalliques pourvus de rampes, qui nous permettent de surmonter l’escarpement rocheux dans la forêt. Lorsque le vent souffle sur les prairies du vaste plateau et que l’on a moyennement envie de s’installer sous l’un des magnifiques épicéas ou hêtres pour faire une pause, on peut sans autre répondre à l’appel chaleureux de l’auberge du Graitery. Sur le reste du chemin, qui mène au sommet de l’Oberdörferberg, on rencontre une dernière descente sécurisée par des chaînes, qui demande une certaine concentration, surtout lorsque le temps est neigeux ou humide. Puis on continue sur de petites montées et descentes jusqu’à l’Oberdörferberg. On tombe alors sur le téléski construit en 1967, toujours en service, qui dessert un petit domaine skiable comportant trois kilomètres de pistes. De là-haut, on contemple la vallée verdoyante au printemps de Gänsbrunnen, qui fait partie du parc naturel de Thal. Le restaurant Oberdörfer offre une nouvelle occasion de s’installer confortablement avant de redescendre dans la vallée. Le sentier, raide et cahoteux, qui descend à Gänsbrunnen sollicite jusqu’au bout notre concentration.
Printemps et rivières N° 1187
Bremgarten AG — Hedingen • AG

Printemps et rivières

Bremgarten est une charmante petite ville. Mieux vaut prévoir assez de temps pour explorer ses alentours, car la randonnée traîne parfois en longueur. Mais en contrepartie, elle est très variée. Tout d’abord, il faut longer la rivière Reuss en s’éloignant de la ville. La balade débute à l’ombre d’une forêt de feuillus, tandis que l’eau scintille sous les premiers rayons de soleil. Un petit détour agréable est ici possible le long de la rive. Après la forêt, le chemin se poursuit par une première traversée de la Reuss sur un très joli pont en bois couvert. Sur l’autre rive, certains arbres portent les traces du passage de castors. Dire que ces animaux parviennent à les faire tomber simplement à l’aide de leurs dents! Le prochain passage près de Hermetschwil, dans la réserve naturelle longeant le lac Flachsee, est, sans surprise, plat et tout en longueur. Les férus d’observation de la faune ne seront pas déçus. Il est recommandé de bien se protéger du soleil, car cette portion n’offre pas d’ombre. Il faut atteindre l’extrémité du lac et quitter la réserve naturelle pour en retrouver. Là, une courte halte sur la rive romantique s’impose. Ensuite, la randonnée continue par la traversée du village de Jonen, puis par la découverte d’une merveille au beau milieu de la forêt, dans la vallée de Jonental: une chapelle. Puissant et mystérieux, le lieu dégage une grande sérénité. La promenade se prolonge par la première et seule vraie ascension dans la forêt pour déboucher sur le village de Zwillikon puis, à travers champs, sur Hedingen d’où partent des RER en direction de Zoug et de Zurich.
Les virages du Piz Tagliola N° 1335
Oberalppass — Andermatt • UR

Les virages du Piz Tagliola

L’unique phare des Alpes culmine à 2046 m d’altitude, au col de l’Oberalp. L’original se trouvait autrefois à l’embouchure du Rhin, près de Rotterdam, à plus de 1300 km de là. Aujourd’hui, il signale l’endroit où le fleuve prend sa source, à côté de celles du Rhône, de la Reuss et du Tessin, qui partent dans diverses directions. Le sens du cours de l’eau se décide quelques mètres plus haut, au Piz Tagliola. On y trouve le Chemin des quatre sources, qui longe les sources en cinq étapes, de refuge en refuge. Si l’on ne veut pas tout faire, on rejoint Andermatt, dans la vallée d’Unteralp, depuis le col de l’Oberalp en passant par le refuge de Maighels et le Piz Tagliola. Le chemin mène au phare, puis il descend sur quelques centaines de mètres. A la première intersection, on prend le chemin, bien signalisé, du refuge Maighels. En dessous du refuge, un panneau indique la direction du Piz Tagliola. On marche sur quelques mètres sans chemin. On peut tomber, même en été, sur des champs de neige ancienne qu’il vaut mieux contourner. Au Piz Tagliola, les moutons accueillent bruyamment les marcheurs. Et ça devient très raide! L’armée a autrefois aménagé un sentier muletier ici, qui rend praticables les 500 mètres de dénivelé entre le Piz Tagliola et la vallée d’Unteralp, grâce à 44 virages en épingle sur un espace réduit. Pour finir, le chemin suit l’Unteralpreuss jusqu’à Andermatt en alternant route naturelle et revêtement dur. A noter que la seconde partie de la randonnée, qui va du Piz Tagliola à Andermatt, dans la vallée, est très difficile.
De Schwarzenburg à Mittelhäusern N° 1189
Schwarzenburg — Mittelhäusern • BE

De Schwarzenburg à Mittelhäusern

Le terminus se situe à Schwarzenburg. Le S-Bahn parti de Berne ne continue pas et les voyageurs doivent prendre un car postal. Ou alors, ils marchent. Par exemple en direction de Mittelhäusern, situé de l’autre côté du Schwarzwassergraben. Après avoir traversé des quartiers résidentiels, on quitte le village sur un chemin montant à pic. L’église de Wahlern trône au sommet. Sa construction remonte au XIIe ou XIIIe siècle. Les randonneurs empruntent ensuite un chemin de campagne en direction de Klus. La nature s’y développe librement, de nombreuses fleurs sauvages ont poussé à l’orée de la forêt. On monte et descend légèrement le long de nombreux hameaux et fermes isolées jusqu’à ce que la route descende après Nydegg. Les randonneurs pénètrent alors dans la zone alluviale de la Singine et de la Schwarzwasser. La descente est raide, seuls un banc et une table invitent à s’arrêter. Le chemin devient encore plus raide et même un peu glissant, avant d’arriver au Schwarzwassergraben. L’eau de la petite rivière n’est pas noire, au contraire, elle est claire et verdâtre. Un chemin escarpé traverse les gorges silencieuses. On n’y croise que peu d’excursionnistes, ceux-ci se trouvent plus en aval, près de l’ancien pont «Alte Schwarzwasserbrücke». Le paysage fluvial est impressionnant: les deux côtés montent à pic, à la jonction avec la Singine, on suit un chemin creusé dans le grès. On ne risque pas de chuter de haut, mais il vaut mieux se tenir aux chaînes fixées le long du chemin. Tout du long, des bancs de gravier se prêtent parfaitement aux grillades ou à un bain de soleil. Le S-Bahn file sur le pont situé à des dizaines de mètres au-dessus. La randonnée longe la Singine jusqu’à l’imposant rocher surnommé «Büffel» (buffle), le sentier qui mène à Mittelhäusern bifurque à droite. Il est préférable se rafraîchir à la fontaine avant l’effort. Il faut monter des marches raides, le long d’une cascade et à travers la forêt et les prés pour rejoindre Mittelhäusern.
Sentiers solitaires vers Uri N° 1332
Val Russein, Alp Cavrein Sut — Tal (Bristen) • GR

Sentiers solitaires vers Uri

Il n’est pas toujours aisé de comprendre les dialectes montagnards. Que diable veut dire un Uranais par «Dr Feen, wo nit ghiraatet hett», et pourquoi cherche-t-il son «Fazenetli»? Les patois créent l’identité. Felix Aschwanden, dialectologue, a réuni plus de 50 000 mots de patois uranais dans un ouvrage pesant plus de 1 kilo. Pas question donc de l’emporter dans son sac à dos! L’«Urner Mundartwörterbuch» est à la fois une aide à la traduction et une histoire sociale courant sur plusieurs générations. Le chemin qui mène aux habitants de la vallée de Maderan, lesquels semblent parler quelque secret idiome, débute à Disentis en passant par Fuorcla da Cavardiras. Un joli dénivelé. Pour l’éviter partiellement, on peut prendre le TaxiAlpin qui mène jusqu’à l’alpage Cavrein Sut. L’itinéraire se poursuit en montant à l’alpage Cavrein Sura. Ici, les marcheurs empruntent la vallée de gauche, le val Cavardiras. Un passage escarpé les mène d’abord à l’alpage du même nom, puis à la Capanna da Cavardiras. Le deuxième jour est consacré à la descente, tout d’abord jusqu’au glacier Brunnifirn, puis à la cabane de Hinterbalm, en passant par l’alpage Brunni. On atteint la vallée de Maderan à la hauteur de Blindensee. D’ici, on marche vers l’aval jusqu’à l’arrêt d’autobus situé près de la station inférieure du téléphérique Golzern. Au fait: le «Feen» est un fœhn encore jeune qui souffle avec véhémence et impétuosité. Quant au mot «Fazenetli», il a été emprunté par les Uranais à l’italien «fazzoletto» – qui signifie le mouchoir – au moment de la construction du premier tunnel ferroviaire, quand de nombreux saisonniers italiens ont séjourné à Uri.
Souvenirs d’Isenthal N° 1333
Ristis — Isenthal, Seilbahn St. Jakob • OW

Souvenirs d’Isenthal

La vallée d’Isenthal est la vallée la plus au nord du canton d’Uri. Elle est un peu à l’écart, isolée, perchée au-dessus du lac des Quatre-Cantons. Jusqu’en 1951, la liaison avec le reste du canton d’Uri se faisait uniquement par bateau et c’est peut-être cette longue solitude qui lie les gens d’ici entre eux. Car les habitants d’Isenthal sont restés fiers de leur village et de leur vallée. Mais comment vivaient-ils près de 100 ans plus tôt? Des photos ont été publiées sur le site Internet de la commission culturelle d’Isenthal et montrent les habitudes de travail et de loisirs des habitants, ainsi que les fêtes qu’ils organisaient. Ces photos dressent un portrait social impressionnant de ces 100 dernières années et forment à elles seules une étude de la vie des individus et des familles. La randonnée d’Isenthal commence sur le Ristis, au terminus du téléphérique de Brunni. De là, on accède à un chemin de montagne blanc-rouge-blanc qui mène au refuge Rugghubelhütte, puis au Rot Grätli, le point culminant de la randonnée, qui est aussi le point de passage dans le canton d’Uri. On passe devant le petit glacier Schöntaler Firn, puis on traverse l’Unter Engelberger Egg et la vallée de Schöntal, balisés blanc-bleu-blanc, jusqu’à Grossalp. On aperçoit l’Uri Rotstock, la plus haute montagne alentour, avec son chapeau de roche rouge. Et l’on ressent toute l’étendue et la générosité de la vallée d’Isenthal. Au bout de la grande vallée, on arrive à la station inférieure du téléphérique de St. Jakob.
La nature à l’état pur N° 1334
Meien, Gorezmettlen • UR

La nature à l’état pur

Le Meiental est une vallée aride et belle. Il n’y a plus beaucoup d’habitants dans ses quelques hameaux épars, mais ils apprécient le calme et la nature intacte. Ils acceptent aussi qu’en hiver, des avalanches les coupent du monde durant plusieurs semaines. En été, un circuit passant par la cabane Sewen constitue une excursion familiale idéale. L’ascension coûte quelques efforts aux parents et enfants, mais elle est tout à fait faisable en prévoyant assez de temps. On peut se détendre en cueillant des myrtilles au début de la montée. Le chemin raide monte longtemps à travers la forêt. Les sapins se font plus rares à la hauteur de Sellflue, tout comme les myrtilliers un peu plus loin. Une flèche non officielle pointe peu après à droite vers le lac, mais il s’agit d’un sentier non entretenu. On peut aussi continuer de monter et tourner plus loin au panneau jaune en direction du lac. Un tour en barque est une alternative bienvenue pour tout randonneur qui n’ose pas entrer dans l’eau glacée. La cabane, où l’on peut se restaurer ou passer la nuit, ne se trouve plus très loin. Il ne faut pas passer à côté de la tyrolienne, même si elle peut être intimidante pour les enfants. La descente, plus raide que l’ascension, commence directement devant la cabane. Elle ne pose généralement pas problème aux enfants, mais les adultes qui ne sont pas à l’aise peuvent choisir un autre chemin vers le village de Meien pour leur famille. Dans tous les cas, il convient de prévoir suffisamment de temps, le car postal ne circulant pas souvent dans la vallée.
Le val de Trient à l'ancienne N° 1336
Finhaut — Vernayaz • VS

Le val de Trient à l'ancienne

Le petit village de Finhaut se situe dans un paysage sauvage. Vu sa topographie, le val de Trient était pratiquement impénétrable autrefois. Seul un sentier muletier y menait. Avec le développement touristique dans la région du Mont-Blanc, on aménagea la Route des diligences, qui resta un axe de transport important durant plusieurs dizaines d’années, puis fut comme jetée aux oubliettes lors de la mise en service de la ligne de chemin de fer entre Martigny et Chamonix en 1906. Une chance, en réalité, car elle n’a quasiment rien perdu de son caractère d’époque. Aujourd’hui, elle ne sert presque plus que pour le tourisme pédestre et constitue un chemin de randonnée de première classe. Le meilleur morceau commence en dessous de Salvan. Il se déroule en une cascade de virages sillonnant le versant. En chemin, des points de vue permettent d’admirer le tracé magnifique et très varié qui traverse un paysage de montagne féérique et se termine dans la vallée du Rhône. A vol d’oiseau, ce sont moins de 700 m jusque dans la vallée. Une distance que les bâtisseurs du chemin ont quadruplée afin de créer une pente très faible, qui ménage les genoux et les hanches. On a rarement autant de plaisir à redescendre en randonnée. De plus, on apprend des choses intéressantes à Salvan. Par exemple, le bloc erratique «Pierre bergère» servit au physicien Guglielmo Marconi pour faire ses premiers essais de transmission sans fil de l’information. Ses découvertes, pour lesquelles il reçut le Prix Nobel en 1909, ont été à la base de la télégraphie sans fil, de la radio, et plus tard de la téléphonie mobile et du Wi-Fi.
Au bord du glacier de Moiry N° 1337
Barrage de Moiry • VS

Au bord du glacier de Moiry

Hervé Hirt est sévèrement malvoyant: un seul de ses yeux fonctionne, et à 5% seulement. Ce handicap n’empêche pas le Vaudois de randonner par monts et par vaux, généralement en compagnie de sa fidèle guide, Pierrette Amstutz. Cette dernière lui dispense, tout au long du trajet, des informations sur la nature du terrain: «marche», «barrage», etc. Lorsque le chemin se fait plus technique, Pierrette passe devant, afin qu’Hervé puisse s’agripper à son sac à dos. Après avoir accepté sans hésiter qu’une journaliste de RANDONNER.CH l’accompagne lors d’une de ses excursions en montagne, Hervé a proposé de se rendre à la cabane de Moiry. L’occasion de tordre le cou, sur le ton de la plaisanterie, à de nombreux clichés sur la malvoyance. L’itinéraire choisi par Hervé débute au barrage de Moiry. Après avoir traversé l’impressionnant ouvrage de 148 mètres, on longe le lac éponyme, dont la couleur turquoise est particulièrement intense. Avant d’attaquer la montée au-dessus du lac de Châteaupré, on s’offre une pause bienvenue sur l’un des bancs «lounge», avec vue sur le glacier. L’ascension démarre tranquillement, puis le sentier épouse la moraine et se fait caillouteux. Depuis la vallée d’ablation du glacier, on entame le plat de résistance de la randonnée, à savoir le chemin qui grimpe en zigzag jusqu’à la cabane de Moiry. Au retour, on emprunte le même itinéraire jusqu’au point 2522, puis on met le cap sur la Fêta d’Août de Châteaupré, afin de rejoindre le barrage de Moiry par les hauteurs.
Dans les Alpes vaudoises N° 1338
La Marnèche — Col du Pillon • VD

Dans les Alpes vaudoises

Le gâteau traditionnel des Diablerets est la salée ormonanche, mais contrairement à ce que son nom laisse penser, il n’est pas salé. Cette spécialité régionale se compose de cassonade importée de Belgique, de farine, de beurre, de crème et de cannelle. La salée est donc très douce et sa surface un peu crémeuse. Ceux qui l’achètent à la laiterie ou dans une boulangerie des Diablerets se réjouiront de mordre dans ce gâteau sucré au terme d’une randonnée familiale ensoleillée vers le lac Retaud. Le long de la randonnée autour de La Palette, les possibilités de restauration sont nombreuses. La première est celle du restaurant de la station supérieure qui offre, de sa terrasse, une très belle vue sur la vallée, vers Les Diablerets. Une petite route en gravier monte ensuite à Isenau et à sa buvette, avant que le sentier pédestre ne s’élève vers le col des Andérets, d’où l’on voit le Pays de Gessenay (Saanenland). Au-dessus du joli lac d’Arnon, le chemin est bordé de massifs de rhododendrons jusqu’à la buvette de l’alpage de Chalet Vieux. Les marcheurs passent ensuite par le col de Voré puis, le long d’un flanc rocheux, à nouveau vers l’ouest, admirent les sommets du Mont Brun, de la Becca d’Audon et du Scex Rouge. Le plaisir du bain dans le lac Retaud ou d’une boisson rafraîchissante à la terrasse du restaurant homonyme se rapproche. Ceux qui optent pour une randonnée en boucle remontent depuis le lac à la station supérieure de la télécabine. Ceux qui descendent vers le col du Pillon peuvent faire un détour d’un quart d’heure pour admirer la cascade du Dar.
Surplomber le glacier N° 1314
Griesalp • BE

Surplomber le glacier

Peu d’alpinistes se sont rendus aussi souvent que lui à la cabane du Gspaltenhorn. Lui, c’est Daniel Suter, un architecte qui, enfant déjà, montait à la cabane proche du glacier du Gamchi. Il y a quelques années, c’est lui qui s’est chargé de la transformation et de l’extension de cette cabane. Autant dire qu’il connaît presque par cœur le chemin exposé et impressionnant qui y conduit. C’est surtout la longue ascension depuis la Griesalp, par la Bundalp et le glacier du Gamchi, qui l’a conquis. Le paysage alpin traditionnel cède ici la place à un univers minéral. Ces dernières années, le glacier n’a cessé de se retirer et la glace est parfois tout juste perceptible sous les pierres. L’eau de fonte a creusé un imposant fossé dans la roche, que l’on traverse sur un pont. Puis vient la montée par des éboulis et la moraine glaciaire jusqu’à la cabane. Il y a ici le passage délicat du torrent glaciaire à franchir sur la pente raide. Des cordes permettent de s’assurer, mais plus la journée est avancée et plus l’eau gonfle le torrent. Un chemin en zigzag grimpe vers la cabane dont la nouvelle extension est revêtue de tôle. A l’intérieur, la transition entre l’ancien et le nouveau est presque imperceptible, comme le souhaitait d’ailleurs Daniel Suter. Il ne va plus aussi souvent à la cabane, mais entreprend quand même deux fois par an la longue ascension. Quant à l’agréable descente, elle n’est ni trop difficile ni trop raide et ne s’éloigne jamais beaucoup du ruisseau du Gornern.
Caméra fictive au poing N° 1315
Parkplatz, Pt. 1374 — Pragelpass • SZ

Caméra fictive au poing

Quels sont les points communs entre science-fiction et randonnée? RANDONNER.CH a consulté Simon Spiegel, spécialiste du cinéma et chercheur dans le domaine de la science-fiction à l’Université de Zurich. Projet fictif: un film de randonnée et de science-fiction. Région de tournage de ce film virtuel: la forêt de Bödmeren et la Silberen, des paysages de la vallée du Muotatal figurant à l’Inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels d’importance nationale (IFP). La randonnée mène sur les différents lieux de tournage, de l’alpage de Mittenwald à la forêt de Bödmeren et au pied du Roggenstöckli. De là, on poursuit par l’alpage de Bödmeren jusqu’au Torstöckli avant de gravir le vallon du Gross Mälchtal jusqu’au Schwarz Nossen. Nous voici déjà sur les champs de karst de la Silberen. A partir d’Oberist Twärenen, suivre scrupuleusement la signalisation. Le terrain est marqué par de nombreuses failles, il faut rester sur le chemin balisé. Depuis le sommet plat de la Silberen, l’itinéraire descend vers l’alpage de Butzen, puis passe par Ruch Tritt avant de franchir le col du Pragel. La réponse de l’expert à notre question est étonnante: le cinéma et la randonnée ont bien plus en commun que ce qu’on s’imaginerait. Pour un décor de science-fiction, le film devrait toutefois faire appel à plusieurs effets spéciaux dans le domaine du son et des couleurs.
Oreilles grandes ouvertes N° 1316
Pradatsch — Il Fuorn • GR

Oreilles grandes ouvertes

Pour Kurt Eggenschwiler, qui dirige la section de l’acoustique et du contrôle du bruit de l’institut fédéral de recherche Empa, une randonnée dans le Parc national suisse s’apparente à une pièce de théâtre composée de multiples sons et bruits. Pour cet acousticien, qui écoute et analyse ce que d’autres ne remarquent même pas, la forêt est comme une grande salle de concert naturelle, où les arbres jouent symboliquement l’ouverture de l’itinéraire. Viennent ensuite des paysages de ruisseaux, qui sont l’incarnation d’un lieu calme, des endroits complètement silencieux, des cloches de vaches – qui font partie du décor acoustique d’une balade en montagne –, le mugissement du vent qui couvre tout le reste, une élévation de terrain qui fonctionne comme un mur antibruit et, enfin, une route très fréquentée, qui ramène à la civilisation. La randonnée sonore débute à Pradatsch, dans le Val S-charl. Le chemin s’élève dans le Val Mingèr jusqu’à la place de repos de l’Alp Mingèr, puis quitte provisoirement le Parc national à hauteur de Sur il Foss. Jusque-là, la marche n’est pas difficile, mais la montée qui suit jusqu’à la Fuorcla Val dal Botsch, à 2677 mètres, est raide. En haut, on revient dans le Parc national. Vient alors la longue descente, sur une pente moins raide qu’à l’aller, vers la route du col de l’Ofen. Un torrent accompagne en permanence les marcheurs qui peuvent faire une halte à mi-chemin sur une place aménagée sur sa rive. Après le croisement avec la route du col de l’Ofen, l’itinéraire longe l’Ova dal Fuorn jusqu’à l’Hôtel Il Fuorn, d’où le bus rejoint Zernez. Il est interdit de quitter les chemins dans la zone du Parc national.