Propositions de randonnées • Suisse Rando

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Colline ou montagne? N° 1254
Schinznach-Bad — Wildegg • AG

Colline ou montagne?

A peine a-t-on quitté l’intense trafic qui règne sur le Plateau que l’on entend déjà le bruissement des feuilles et le craquement des branches. Les feuilles des hêtres brillent au soleil. Bel itinéraire que celui de la randonnée sur le Chestenberg, qui comporte un château à ses deux extrémités. Il débute à la gare de Schinznach-Bad, à dix minutes à pied des bains. Pour nous, le chemin part dans la direction opposée et monte vers le village. On passe devant le cimetière, et voici déjà la forêt. On suit d’abord un chemin forestier avant d’emprunter à droite un étroit sentier. Des marches en bois facilitent les montées. Des bancs ont aussi été prévus pour se reposer, souvent là où l’on jouit d’une belle vue sur Holderbank et le château de Wildenstein. Au-dessus du Kernenberg, le chemin s’élève à nouveau, puis redevient plat. Nous voilà tout près du château de Wildegg, situé à une extrémité du Chestenberg. On quitte le Wildegg pour franchir le Chestenberg. «Berg» comme montagne, un nom mérité? Il s’agit plutôt d’une colline, d’où, par endroits, les pentes sont très raides de part et d’autre. Tout en bas, le Plateau. Si le point le plus élevé n’était pas signalé, on pourrait le manquer, ce qui ne serait pas si grave, car l’isolement et le caractère sauvage du lieu sont d’un intérêt suffisant. Le Chestenberg était habité à la fin de l’âge du bronze. Les maisons, dont les traces sont encore bien visibles, se situaient tout en haut. Le marcheur rejoint enfin le château isolé de Brunegg, qui est une propriété privée. Demi-tour, pour revenir le long du flanc du Chestenberg. Peu avant le château de Wildegg, on parvient aux abords du village de Möriken, puis l’on rejoint par un chemin rural la ferme qui fait partie du domaine du château.
Splendeur baroque aux portes de Soleure N° 1283
Rüttenen — Solothurn • SO

Splendeur baroque aux portes de Soleure

Jean Victor de Besenval, fils d’une famille patricienne de Soleure, eut l’occasion d’admirer les plus somptueux châteaux lors de son grand tour d’Europe, au début des années 1660. Vingt ans plus tard, sur le point de devenir l’homme le plus influent de Soleure, Besenval décida de concrétiser son propre rêve de château. Inspiré par des exemples français et italiens, il fit construire aux portes de la ville une véritable œuvre d’art baroque, le château de Waldegg. Il s’agit de l’un des édifices majeurs de l’art baroque profane en Suisse, doté de somptueux jardins et d’allées s’étendant loin alentour. Le château, qui reflète de manière éclairante le pouvoir et la noblesse de son propriétaire, est le point fort de cette randonnée familiale qui débute à Rüttenen. De l’arrêt de bus, on rejoint en quelques minutes l’ermitage et la chapelle de Sainte-Vérène, la chapelle Saint-Martin, la petite maison de l’ermite et diverses grottes. Là où la sainte aurait accompli des miracles vit aujourd’hui encore un ermite. L’itinéraire se poursuit dans la fraîcheur des gorges de Sainte-Vérène. Un noble français chassé de son pays par la Révolution fit aménager à la fin du XVIIIe siècle le ravissant chemin longeant la rivière, le Verenabach, dans le style d’un jardin paysager romantique. Si l’on souhaite se restaurer, il suffit de faire un petit détour jusqu’au restaurant Kreuzen ou de s’arrêter dans le jardin du restaurant Pintli, à l’ombre de vieux marronniers, à quelques centaines de mètres de la sortie de la gorge. Peu après apparaît déjà le château de Waldegg. Une exposition permanente y présente la grande époque durant laquelle Soleure était le siège des ambassadeurs de France. L’allée de tilleuls, dont la partie inférieure comporte encore les arbres d’origine, permet de descendre jusqu’au bord de l’Aar et enfin de longer la rivière jusqu’à Soleure.
Les châteaux de Bellinzone N° 1284
Bellinzona • TI

Les châteaux de Bellinzone

Trois imposantes forteresses barraient autrefois la vallée de la rivière Tessin, près de Bellinzone, empêchant les assauts des Confédérés. Ces beaux témoins du Moyen Âge nous escortent le temps d’une balade dans le passé. Un sentier pédestre monte directement depuis la gare. En passant par-dessus les voies, on traverse par des chemins en escaliers le quartier de Daro avant de rejoindre, en longeant en partie la route, le château féérique de Montebello. Suivent alors des raccourcis vers Artore et le château de Sasso Corbaro. Un petit détour vers la terrasse panoramique du château s’impose si l’on veut admirer la vue magnifique sur Bellinzone et le château de Catelgrande sur son plateau rocheux au cœur de la ville. Après le Grotto dei Pacifici, on rejoint la bifurcation vers Pian Laghetto à travers des vignes et des vergers avant d’entrer dans une forêt d’essences mixtes où poussent des châtaigniers. Le chemin se poursuit dans une ravissante gorge. Voici tout à coup des murs de pierres détruits, des ruines de maisons mais aussi de plus grands bâtiments dans le village abandonné de Prada, dont le nom vient du latin prata (pré). A la fin du XVIe siècle, près de 40 familles y vivaient encore, mais la région connut la peste dite «de Borromeo» et le lieu fut abandonné. Dans la petite église rénovée, bien entretenue jusqu’à nos jours, plusieurs services ont lieu pendant l’année, notamment le premier dimanche du mois d’août, lors de la fête de Prada. On a découvert récemment des fresques du haut Moyen Âge dans le chœur de l’église. La descente vers Bellinzone, depuis Prada, passe par Scarpapè, en direction de Giubiasco. La vue est magnifique puisqu’on voit aussi bien Castelgrande que la plaine de Magadino et même le lac Majeur. Un dernier regard depuis le sud sur le château de Montebello et nous voilà de retour dans le présent.
De Habsburg au château de Wildegg N° 1286
Brugg — Wildegg • AG

De Habsburg au château de Wildegg

La randonnée dans l’ancienne circonscription des Habsbourg relie deux importants châteaux argoviens: celui de Habsburg, le château d’origine de la puissante maison de Habsbourg et celui de Wildegg, un domaine baroque au vaste jardin. De la gare de Brugg, on rejoint le village de Habsburg et le château homonyme en suivant un charmant parcours boisé. Dans la cour du château, on comprend pour quelle raison Radbot de Habsbourg choisit ce lieu, au XIe siècle, pour ériger sa forteresse. En parcourant la «voie royale» (Königsweg), qui comprend six stations audio installées entre les ruines et le sommet de la tour, les visiteurs apprennent toutes sortes de choses sur l’essor des Habsbourg, la plus importante dynastie régnante d’Europe. Tout en haut, on peut admirer la vue superbe sur la région alentour. Par temps clair, le regard porte sur la Forêt-Noire, le Jura et même les Alpes. Du château, le chemin descend, passe devant le cimetière de Schinznach-Bad, puis remonte en pente raide jusqu’au point de vue du Scherzberg, d’où l’on reconnaît l’Aar et la Gisliflue. L’itinéraire se poursuit vers le Chärnenberg par un amusant sentier où affleurent des racines, puis redescend à Wildegg. On voit bientôt apparaître l’ensemble féodal de Wildegg, le château de Lenzburg et le Jura en arrière-plan. Le château de Wildegg, construit par les Habsbourg, passa à la fin du XVe siècle dans les mains de la famille Effinger, qui y vécut pendant onze générations. Dans l’éloquente galerie des ancêtres, les visiteurs découvrent les anciens seigneurs du lieu. Le domaine baroque du château, qui comporte un jardin, un bois et une ferme, est aujourd’hui unique en son genre en Suisse. Les jardins potager et d’agrément, la roseraie ainsi que le bistrot du château invitent à la détente au terme de la randonnée.
De la ville au château à travers la forêt N° 1287
Winterthur, Breite — Kyburg • ZH

De la ville au château à travers la forêt

Au début de cette randonnée variée dans l’ancien territoire de chasse de la famille Kybourg, on longe la forêt en regardant la coopérative d’habitation presque centenaire des employés de la poste et des transports publics, des bâtiments industriels et la tour Sulzer. L’itinéraire se poursuit dans la forêt vers Tugbrüggli et passe près de la rivière Mittlerer Chrebsbach, dont le nom allemand évoque les écrevisses que l’on y trouvait. Un peu plus loin, on verra des animaux d’un autre gabarit: cerfs, mouflons, bisons et loups peuplent l’un des plus vieux parcs animaliers de Suisse, le Bruderhaus. Cet ancien ermitage fut transformé en hospice, puis devint, au XIXe siècle, la maison du maître-forestier de la ville. D’ici, on rejoint l’ancien hameau d’Eschenberg où vivaient encore près de 100 personnes il y a deux siècles. Dans les dépressions de terrain poussaient des frênes qui ont donné leur nom au lieu. La forêt a été reboisée avec des sapins. Premier coup d’œil sur le château de Kybourg, but de la randonnée. Pour le rejoindre, on traverse une gorge étroite, puis la forêt plus bas, dans le Linsental. Ici, en 1846, un pont couvert en bois remplaça la simple passerelle qui était régulièrement emportée par les crues. Lorsque le niveau de la Töss est bas, on peut s’y rafraîchir les pieds. Encore 150 mètres de dénivelé ou 420 marches jusqu’au château de Kybourg. Le chemin est aussi un sentier forestier didactique. En haut, on visitera le musée qui relate l’histoire des comtes et des baillis qui empruntaient jadis le même chemin pour rejoindre Winterthour, à cheval probablement. Depuis le grand donjon, Rodolphe de Habsbourg pouvait admirer il y a 750 ans la chaîne volcanique de l’Hegau, l’Irchel, les Lägern, l’Uetliberg et même les Alpes bernoises. La grande chapelle devait autrefois abriter l’orbe et les autres insignes royaux.
Lac et château à Werdenberg N° 1285
Kurhaus Voralp — Schloss Werdenberg • SG

Lac et château à Werdenberg

Le petit lac de Werdenberg, au bas de la colline du château, est-il naturel ou artificiel? L’histoire ne le dit pas clairement, mais il servait en tout cas de réservoir d’eau. L’autre lac artificiel de la commune de Grabs est le Voralpsee, situé tout là-haut, dans la zone montagneuse de la chaîne de l’Alvier. C’est d’ailleurs le point de départ de la randonnée. Un éboulement de rochers de l’époque glaciaire créa ce lac situé au cœur d’un paysage alpin de carte postale. Lorsque l’on passe devant le lac de Werdenberg dans le car postal pris à la gare de Buchs, on voit déjà le but de l’excursion: le puissant château trône sur les contreforts d’une arête sous laquelle on voit deux ruelles bordées de maisons en bois qui datent presque de la même époque que la forteresse d’origine des comtes de Montfort. Du fait des méandres du Rhin, la plaine n’était ni cultivée, ni habitée, et c’est sur les pentes raides des arêtes haut perchées et en partie boisées que se dressent d’imposantes fermes. Les paysans élèvent toujours du bétail là où, en un lieu ensoleillé, le comte faisait estiver ses chevaux. Après avoir changé de bus à la poste de Grabs, on découvre à chaque contour de la route de montagne un paysage toujours plus étendu. Alors que la vue s’ouvre jusqu’au bas des montagnes et sur la vallée du Rhin, soudain, l’arête s’aplatit et les parois semblent toutes proches. La forêt, la prairie et le lac se fondent en un paysage infini qui n’a pas changé depuis l’époque des comtes. Depuis le lac, le parcours traverse des pâturages et longe brièvement le sentier «Rheintaler Höhenweg» de Chalchofen à Lidmäl. Un passage dans une belle forêt nous amène à la magnifique et surprenante vue sur la plaine du Rhin. Enfin, on passe devant la zone pour grillades d’Egeten avant de rejoindre le château depuis son versant escarpé.
Sur les rives du lac de Thoune N° 1288
Thun — Oberhofen a. T. • BE

Sur les rives du lac de Thoune

L’imposant donjon du château d’Oberhofen évoque une époque très lointaine, celle où, vers l’an 1200, les barons d’Eschenbach bâtirent leur forteresse sur la rive du lac de Thoune. La transformation d’un château fort médiéval en un confortable domaine situé dans un lieu idyllique aura pris de nombreux siècles et témoigne d’une histoire mouvementée. On doit la chapelle et ses fresques du XVe siècle à la famille de propriétaires de l’époque, les von Scharnachthal. De 1652 à 1798, un bailliage fut instauré et l’on créa des oubliettes. Le style du fumoir oriental, aménagé tout en haut de la tour, tranche résolument avec le lieu. Il fut réalisé à la demande du comte de Neuchâtel et de Prusse Albert de Pourtalès, qui acquit le château en 1844 et le fit transformer pour sa famille en résidence d’été. Le château comporte un parc planté de vieux arbres, d’artistiques parterres fleuris et une charmille ombragée. Si l’on n’opte pas pour le chemin des rives du lac, on peut agréablement rejoindre le château d’Oberhofen en suivant l’itinéraire de tourisme pédestre. Le musée est ouvert de mai à octobre et dispose d’un restaurant. Depuis le château de Thoune, le chemin suit d’abord la promenade du bord du lac, bien fréquentée, jusqu’à Hünibach. Là, il s’élève sur les traces des pèlerins de Compostelle, franchit la ceinture de l’agglomération et longe la forêt. D’ici, la vue sur le lac et les hauts sommets des Alpes bernoises est époustouflante. La descente vers le lac passe par la Balmflue, un site boisé où un gros éboulement, il y a 200 ans, entraîna la création d’un amas de blocs de pierres et ensevelit, dit-on, une mystérieuse grotte. A l’instar de cette randonnée sur la ligne de partage entre civilisation et nature sauvage, la visite du château d’Oberhofen fait elle aussi voguer entre rêve et réalité.
De Neirivue au château de Gruyères N° 1289
Neirivue — Gruyères, Bahnhof • FR

De Neirivue au château de Gruyères

Sur la colline surplombant la cité médiévale de Gruyères trône le château des comtes de Gruyères. La bourgade, située à 100 mètres au-dessus de la plaine de la Sarine, est le but de la randonnée d’un jour entre Neirivue et le château de Gruyères qui donne une image inédite des notions de proximité et de distance. Dès l’arrivée dans le village de Neirivue, dans le canton de Fribourg, le paysage et les sons des cloches de vaches mettent tout de suite dans l’ambiance. La majeure partie de la randonnée passe par des pâturages, ce qui n’est pas surprenant pour une région de grands producteurs de fromage. Les pieds apprécient les revêtements variés des prairies, des petites routes goudronnées et des chemins forestiers et la part équilibrée de descentes et de montées. Après un dernier passage dans une forêt, on voit pour la première fois le but de l’excursion et le superbe château de Gruyères. Il ne reste plus qu’à monter jusqu’à la petite ville, où l’on peut déguster une meringue et de la crème double de la Gruyère. Le spectacle multimédia du musée du château offre une bonne introduction aux huit siècles d’architecture, d’histoire et de culture du lieu. Bâti au XIIIe siècle, le château fut le siège d’une longue lignée de comtes de Gruyères jusqu’à la faillite du dernier d’entre eux, en 1554. Les villes de Fribourg et de Berne se partagèrent alors la propriété. Des baillis fribourgeois, puis des préfets s’y installèrent avant que les familles Bovy et Balland ne l’acquièrent. En 1938, le Canton de Fribourg racheta le château et créa l’actuel musée. On peut conclure la journée de la plus agréable des manières en mangeant une fondue dans l’un des restaurants. Il ne reste plus qu’une brève descente depuis la colline du château pour rejoindre la gare de Gruyères où se trouve aussi la Maison du Gruyère et sa grande fromagerie de dégustation.
Châteaux de Hallwyl et de Heidegg N° 1290
Boniswil — Gelfingen • AG

Châteaux de Hallwyl et de Heidegg

Pas de repos pour le glacier de la Reuss qui, en avançant et en reculant à plusieurs reprises, créa une vallée plate d’orientation nord-sud entre les Alpes et le Jura, connue sous le nom de Seetal. A la fin de l’ère glaciaire, la glace n’était plus présente que dans deux cuvettes, les actuels lacs de Baldegg et de Hallwil, dont la flore et la faune très riches sont très appréciées. Le Seetal, malgré la pression immobilière, ressemble toujours à un jardin paysager, au climat doux, d’où l’on a des vues spectaculaires sur la chaîne alpine qui se dresse au sud. La randonnée relie deux forteresses datant de plus de 800 ans: le château de Hallwyl, bâti dans l’eau, en Argovie, et celui de Heidegg sur son élévation, dans le canton de Lucerne. Tous deux ont appartenu pendant des siècles à des familles nobles. Alors que la plupart des châteaux du Seetal furent détruits par les Confédérés durant la bataille de Sempach, Hallwyl et Heidegg ont survécu. Vers 1900, leurs propriétaires, une Suédoise à Hallwyl et une Américaine à Heidegg, voulant disposer de plus grands espaces verts pour elles-mêmes et leurs hôtes, transformèrent les abords des châteaux en parcs à l’anglaise. Les chemins sinueux, les grands arbres exotiques et les recoins pittoresques sont désormais ouverts au public. Les quatre heures de marche s’effectuent sur un parcours ombragé, varié et offrant de belles vues. On longe le lac par des vignobles et des prairies jusqu’à Aesch. On peut aussi commencer la randonnée à Aesch, après une croisière sur le lac de Hallwil. D’ici, on poursuit le long du flanc du Lindenberg à travers des forêts jusqu’à l’ancienne commanderie des chevaliers de Hitzkirch. Si l’on ne veut pas rejoindre directement le but de l’excursion, on peut s’approcher du château de Heidegg par la gorge romantique qui n’était pas encore boisée au Moyen Age.
Du Bouveret à Chillon par les Grangettes N° 1291
Le Bouveret — Château de Chillon • VS

Du Bouveret à Chillon par les Grangettes

Le château de Chillon, joyau architectural serré dans le plus bel écrin que l’on puisse rêver: le lac Léman et les montagnes. Ce monument millénaire n’a cessé d’enflammer l’imagination des artistes, de Rousseau à Hugo, de Delacroix à Courbet. Sans doute tomberont randonneurs et randonneuses également sous le charme surtout en bénéficiant d’une mise en condition 100% nature! Cet itinéraire nous l’offre en nous proposant un réel retour aux sources: quitter la civilisation et ses bruits pour redécouvrir son âme d’enfant, éveiller sa curiosité tout en aiguisant ses sens. Ecouter, sentir, regarder, toucher, respirer! La réserve naturelle des Grangettes offre le plein d’oxygène et d’émerveillement au fil de sa traversée. Vestige des marais du Rhône qui recouvraient la plaine il y a 150 ans, c’est à présent un site humide d’importance mondiale. Paradis des animaux, on peut y observer une multitude d’oiseaux, d’écureuils, de grenouilles, même de castors pour les plus chanceux, sans oublier les insectes (dont il est conseillé de se prémunir en période estivale!). La nature s’y dévoile dans toute sa splendeur et se voit sublimée par le jardin instinctif de Gérard Bonnet et la tour d’observation ornithologique. Faire corps avec la nature; sérénité et apaisement nous envahissent, le stress du quotidien s’échappe. A Villeneuve, le château de Chillon apparaît au loin. Le voir ainsi se rapprocher au fil des pas attise l’impatience de le découvrir: sa visite sera-t-elle à la hauteur de nos espérances? Nous voilà prêts à y entrer pour le confirmer. Faire sa connaissance, c’est en tomber amoureux! Proposition pour un retour à la réalité tout en douceur: embarquer à bord de l’un des magnifiques bateaux de la CGN permettant ainsi de rêver à cette journée si particulière qui restera gravée en nous, tel un trésor d’enfant devenu grand …
De Concise au château de Grandson N° 1292
Grandson — Concise • VD

De Concise au château de Grandson

Cette agréable balade longe le beau lac de Neuchâtel jusqu’à l’imposant château de Grandson, le lieu où les Confédérés écrivirent une page de l’histoire suisse au XVe siècle, lors des guerres de Bourgogne. Situé entre les vignobles du pied du Jura et le lac de Neuchâtel, Concise est un point de départ idéal. Desservi par le train et par le bus depuis Yverdon-les-Bains, le village est aussi accessible en bateau, le temps d’un agréable trajet sur l’eau (horaires irréguliers). Depuis la gare, le joli village se traverse rapidement. On entre dans une paisible petite forêt. Difficile, dans ce lieu idyllique, d’imaginer que l’on se trouve sur l’emplacement de la sanglante bataille de Grandson. C’est bien ici pourtant qu’en 1476, le duc Charles le Téméraire de Bourgogne dut s’incliner devant les armées des Confédérés. La randonnée qui se déroule entièrement à plat traverse une jolie forêt située le long du lac. A intervalles réguliers, des sites de baignade et des zones pour les grillades invitent à une pause. Par beau temps, on peut même profiter d’une belle vue sur les Alpes. Ceux qui le souhaitent quitteront le chemin majoritairement goudronné pour découvrir la rive du lac sur des sentiers forestiers. Au terme de deux heures de marche, le chemin entre directement dans la jolie bourgade médiévale de Grandson. On peut voir de loin déjà la grande bâtisse aux tours imposantes et aux murs fortifiés, qui domine la localité. Une atmosphère médiévale particulière plane sur l’ancienne forteresse, qui abrite une exposition sur les guerres de Bourgogne. L’exceptionnelle collection d’armes, d’armures et d’arbalètes, mais aussi de modèles réduits du château et de la bataille, fait revivre de manière forte ce moment important de l’histoire suisse.
Entre pâturages verdoyants et roches grises N° 1136
Restaurant Simmenfälle — Engstligenalp • BE

Entre pâturages verdoyants et roches grises

Un petit café avant de prendre la route? La terrasse déjà ensoleillée du restaurant Simmenfälle vous tend les bras. Les randonneurs encore un peu endormis pourront y puiser un peu de courage. Avec une dose de caféine dans le sang, les 1300 mètres de montée qui se profilent à l’horizon paraissent insignifiants. Mais soyez sans crainte: même sans dopant, les sensations fortes sont garanties et les heures comme les mètres de dénivelé deviennent secondaires sur ce chemin pittoresque. Dès le départ, on est séduit par les eaux furieuses de la jeune Simme. Selon le niveau des eaux, le sentier qui longe la rive est parfois même interdit. Mais en bas des gorges et plus haut, près du pont de Barbarabrücke, le chemin de randonnée officiel permet aussi d’approcher de près les chutes de la Simme et de se laisser éclabousser. Le débit dépend d’une part de la fonte des neiges et de la pluviosité, d’autre part des lacs glaciaires situés en altitude près du glacier de la Plaine Morte. Le lac des Faverges, qui se remplit régulièrement d’eau provenant de la fonte des neiges, peut en effet déborder à tout moment, laissant un grand volume d’eau se déverser d’un coup dans la vallée. Plus loin, le chemin de montagne traverse des flancs parsemés de fleurs, franchissant des pentes raides par-ci, grimpant à travers des pâturages en légère pente par-là. Régulièrement, on a envie de s’arrêter pour profiter de la vue, avec à l’arrière la vallée verte de l’Obersimmental, en amont le Wildstrubel et son univers de pierre et de glace. Sur le tronçon supérieur, on emprunte les nombreux lacets étroits pour arriver en haut de la pente raide. Puis le terrain s’aplanit et la vue se dégage très loin dans toutes les directions: c’est le col de l’Ammerten avec son panorama à 360°. Le vaste alpage d’Engstligenalp, but de la randonnée, est déjà en vue. La descente et les restaurants d’altitude ne sont plus loin. Peut-être même y aura-t-il un «Älplerchilbi», une de ces fêtes d’alpage avec de la musique folklorique accueillant les randonneurs fatigués.
La vallée de Viège vue d’en-haut N° 1172
Törbel — Bürchen • VS

La vallée de Viège vue d’en-haut

Le sentier panoramique de la Moosalp est un chemin de randonnée d’hiver situé en contrebas du domaine skiable homonyme, qui mène de Törbel à Bürchen et offre de beaux points de vue. Grâce à la largeur du tracé et à sa dénivellation souvent faible, cet itinéraire convient aussi aux randonneurs peu expérimentés et entraînés. Le passage le plus raide se situe au début du parcours. Du village de montagne de Törbel, l’itinéraire préparé avec une dameuse et signalé par des panneaux de couleur rose vif mène d’abord à Bina, puis, sur une pente nettement plus douce, vers l’ancien hameau de Hostettu. Chemin faisant, on jettera un coup d’œil dans la direction opposée. La vue sur la chaîne des 4000, qui entourent la vallée d’en face, le Saastal, est superbe. On arrive ensuite dans la zone de tranquillité pour la faune de Märufälli et l’on marche pendant près d’une heure entre des conifères, tout d’abord en grimpant légèrement. Dans la zone d’Obere Helella, la pente s’incline dans l’autre sens et l’on descend doucement. Ici, des poteaux de couleur rose balisent aussi le chemin. On rejoint bientôt un terrain dégagé. Au bord d’un vaste plateau très enneigé se dressent de petites cabanes en bois et, entre elles, des bouleaux: la scène évoquerait presque la Scandinavie si l’Augstbordhorn et son imposante crête rocheuse ne se dressait pas au sud et que la grande pyramide harmonieuse du Bietschhorn n’apparaissait pas au nord. La marche à travers ce haut-plateau enneigé et silencieux est un vrai plaisir. A son extrémité, la vue est encore plus impressionnante: à l’ouest, elle s’ouvre sur la vallée du Rhône et les Alpes bernoises occidentales. Le chemin de randonnée s’incline en faisant un vaste arc-de-cercle vers Zenhäusern. On rejoint bientôt le centre de sports d’hiver de Ronalp, au cœur de la zone étendue et construite de Bürchen.
Sur le haut-plateau jurassien N° 1173
Le Pré Petitjean — Muriaux • JU

Sur le haut-plateau jurassien

Des pâturages enneigés, de grands sapins et, au-dessus, un ciel infini. Les Franches-Montagnes sont superbes, été comme hiver. La région autour de Saignelégier étant relativement plate, elle se prête à merveille à la randonnée en raquettes. Elle est d’ailleurs traversée par un réseau de parcours balisés, signalés sous la forme de panneaux rose vif en forme de raquette et numérotés. Le point de départ de l’itinéraire 4 se situe à la gare du Pré Petitjean. Après avoir traversé les voies, on quitte tout de suite la route pour longer les rails à travers champs. À intervalles réguliers, des poteaux de couleur rose vif balisent le parcours. Sur le premier tronçon de l’itinéraire, pratiquement jusqu’à l’étang des Royes, on traverse une région de pâturages sur de douces collines et par des chemins de forêt parfois sinueux. Calme profond sur fond de paysage enneigé. Selon la température et les conditions d’enneigement, l’étang des Royes dévoile un visage complètement différent. Il peut se montrer sous son jour sombre, gelé et brillant de manière sinistre ou alors prendre la forme d’une grande étendue d’un blanc lumineux. Entouré de forêts, il reste beau quelle que soit son apparence. Le parcours en raquettes passe de manière irrégulière sur le tracé du chemin de randonnée balisé en jaune en direction de Saignelégier et bifurque parfois pour suivre son propre itinéraire. Dans la région «Sur le Crâtan» (coordonnées: 567.230/233.280), deux branches du réseau d’itinéraires à raquettes, le n° 3 venant de l’étang des Royes et le n° 2, de Muriaux, se rejoignent. En poursuivant tout droit, on se retrouverait à Saignelégier. Mais si l’on se dirige vers la gauche, on reste sur ce tracé isolé. En passant par le Fond des Charmattes, on parvient à Muriaux, sur un autre versant, par de faibles descentes et montées.
Belle vallée du Hasli N° 1174
Hasliberg Reuti — Brünigpass • BE

Belle vallée du Hasli

Le Hasliberg est une très belle terrasse panoramique ensoleillée située au-dessus de la vallée du Hasli. Plusieurs villages aux jolies maisons en bois s’étirent le long de la pente, entrecoupés de forêts de sapins et de prés enneigés. Le chemin panoramique traverse toute la région sans grandes dénivellations. Seule la montée du début de l’itinéraire exige quelques efforts. La randonnée commence à Reuti, le village situé le plus à l’est de la commune étendue de Hasliberg. On gagne rapidement de l’altitude sur le chemin de randonnée d’hiver en direction de Bidmi. Après quelques minutes, au niveau d’Eggli, on bifurque vers le tracé de la télécabine et, peu après, on traverse la piste de ski avec prudence et vigilance! Le chemin de randonnée est paisible et l’on n’entend pratiquement pas le bruit des skieurs. En passant près du centre de vacances de la Banque nationale suisse, on parvient au village de Wasserwendi. Dès que l’on quitte cette zone d’habitation animée, on retrouve le calme hivernal. Le tronçon jusqu’à la Biitiflue offre une vue splendide sur le lac de Brienz et la région de Rosenlaui, sur le versant opposé de la vallée. On descend ensuite sur une pente régulière vers le village de Hohfluh, qui comprend toute une série de belles maisons anciennes en bois, beaux exemples du travail traditionnel des charpentiers. Après avoir traversé la route cantonale, on descend jusqu’à la limite inférieure du village. Ensuite, le chemin est pratiquement plat, sur un terrain dégagé, jusqu’au lieu-dit Schlupf. Ici, il entre dans la forêt et s’élève à nouveau légèrement jusqu’au Bodemli. Plusieurs gros blocs erratiques le long du chemin rappellent que la région était entièrement recouverte de glaciers il y a 10 000 ans. La dernière partie jusqu’au col du Brünig passe par une belle forêt aux sapins imposants.
Dans le Seeland lucernois N° 1175
Sursee — Menziken • LU

Dans le Seeland lucernois

En 1790, les chanoines du couvent Saint-Michel de Beromünster firent aménager au-dessus du village un sentier de promenade et de méditation en donnant à de nombreux arbres et arbustes la forme d’une cathédrale. Depuis, la forêt a repris ses droits mais on distingue encore clairement la structure sacrée: une nef centrale, de 7 mètres de large et de 115 mètres de long, flanquée de nefs latérales de 4 mètres de large. On découvre ce lieu étonnant à la frontière entre Lucerne et Argovie, dans une région agréablement vallonnée. De la gare de Sursee, on traverse la jolie vieille ville en direction de Mariazell. Depuis la plage, une belle vue s’ouvre sur le lac de Sempach. Après avoir traversé l’autoroute, on rejoint au-dessus de Schenkon un lieu au calme bienfaisant. Un large chemin carrossable monte dans la forêt de Chäseriwald. En poursuivant l’ascension, on traverse les hameaux de Grüt et de Waldi pour rejoindre le Blosenberg. Sa tour de 217 mètres était le fameux émetteur de Radio Beromünster, qui diffusa pendant des décennies des émissions dans toute la Suisse. Après sa mise hors service fin 2008, la tour émettrice principale a obtenu le statut de monument d’importance nationale. D’ici, le marcheur a une très belle vue sur le Mittelland argovien et la chaîne de collines des Erlosen. L’itinéraire descend en pente douce vers le Schlössliwald, qui abrite la «cathédrale forestière» et la collégiale de Beromünster. L’édifice du XIe siècle fut transformé aux XVII et XVIIIe siècles en l’une des plus belles églises de style baroque tardif de Suisse. Après avoir traversé la rue Fläcke à l’est de la commune, on rejoint la rivière Wyna que l’on longe sur un étroit sentier à travers une jolie gorge dans la forêt. Peu après Maihusen, nous voilà sur sol argovien. Nous parvenons assez vite au centre de Menziken, le but de la randonnée.
Dans le Jura bâlois N° 1176
Rothenfluh — Tecknau • BL

Dans le Jura bâlois

On peut se promener presque toute l’année sur le doux relief jurassien de collines de la campagne bâloise. Le haut-plateau de la partie supérieure de la vallée de l’Ergolz, par exemple, est idéal pour une randonnée hivernale. Le plus souvent, du fait de l’altitude modérée, la neige ne recouvre pas longtemps la région, ce qui facilite la marche sur les chemins ruraux et les petites routes. Le parcours traverse un très joli paysage cultivé où se dressent d’innombrables cerisiers dénudés au charme particulier. Tout au long du chemin, on rencontre des villages aux belles fermes anciennes. Le point de départ se situe dans le village paysan de Rothenfluh, construit de manière circulaire, d’où l’on se dirige vers Anwil, à travers prairies et forêt. Sur la place de ce village, une imposante fontaine octogonale attire le regard. Le parcours se poursuit sur un terrain dégagé, faiblement dénivelé, jusqu’au ravissant village d’Oltigen. L’église paroissiale réformée construite sur un beau site, au-dessus du village, possède d’importantes fresques de style gothique tardif. Le tronçon suivant, qui nous mène à Wenslingen, nous offre de belles vues sur les élévations du Jura tabulaire. L’ancien village paysan a lui aussi été bien préservé et dispose d’une jolie place principale. Deux itinéraires différents permettent de descendre à Tecknau: s’il y a beaucoup de neige ou que le terrain est gelé, il vaut mieux choisir la variante du nord, qui longe la rivière Aletenbach. En l’absence de neige, on optera pour la voie directe qui passe près des ruines d’Ödenburg, d’où l’on a une belle vue. Ce château fort qui date certainement de plus d’un millénaire fut abandonné en 1180 déjà. Comme son nom d’origine se perdit au fil des siècles, on le baptisa simplement «öde Burg» (château désert, solitaire).
Au-dessus du lac de Walenstadt N° 1177
Arvenbüel • SG

Au-dessus du lac de Walenstadt

La région du lac de Walenstadt est connue pour son climat agréable. Des raisins et des figues poussent d’ailleurs dans le petit village de Quinten, sur la rive septentrionale du lac, et lorsque l’hiver est doux, on peut voir à Weesen, à l’extrémité occidentale du lac, des perce-neige et des hellébores d’hiver pendant les vacances de neige déjà. Un peu plus haut, en revanche, dans la zone de sports d’hiver d’Amden, la neige est souvent abondante, pour le plus grand plaisir des randonneurs. À partir de la station terminus du bus, Arvenbüel, on suit une petite route bordée de maisons jusqu’à la station supérieure du télésiège. On laisse ensuite rapidement la zone d’habitation derrière soi. Le chemin de randonnée préparé s’élève doucement à travers une petite forêt. L’ambiance change alors du tout au tout: le joyeux bruit associé à la zone de sports d’hiver cède la place au calme absolu de la montagne sous la neige. De la croupe d’une colline, on admire la vue sur une cuvette qui s’étire sans fin sur la longueur. A son extrémité, on voit déjà le but de la randonnée, la Vorder Höhi. On rejoint sur un chemin presque plat l’alpage d’Altschen. Au bout de la petite vallée, le chemin monte une dernière fois avant que l’on ne parvienne au but. Depuis le restaurant en bois de Vorder Höhi, le panorama est superbe. A l’est, la chaîne des Churfirsten, au nord de celle-ci, le massif du Säntis et, entre deux, les sommets des Alpes du Vorarlberg. Par temps clair, la vue porte au nord jusqu’à Klettgau. Côté sud, les Tödi, Clariden et Vrenelisgärtli brillent dans l’éclatante lumière hivernale. Si le beau temps est au rendez-vous, la grande cabane de l’alpage propose un service de restauration simple: boissons, saucisse grillée et fromage. Après cet en-cas sur ce site panoramique, on emprunte le même chemin pour retourner à Arvenbüel.
Le lac des Quatre-Cantons à ses pieds N° 1178
Rigi Kulm — Rigi Scheidegg • SZ

Le lac des Quatre-Cantons à ses pieds

En le regardant d’en bas, on peut se demander pourquoi on appelait autrefois le Rigi et sa croupe rocheuse la «reine des montagnes» («mons regina», en latin), mais cela devient une évidence dès que l’on a rejoint le sommet, car la vue est tout simplement majestueuse. En bas, plusieurs lacs aux eaux scintillantes attirent le regard tandis que vers le sud, l’œil se pose sur les imposantes cimes des Alpes glaronnaises, bernoises et de Suisse centrale. Une envie de descente à grande vitesse pour commencer? De Rigi Kulm, on peut rejoindre Rigi Staffel à pied ou en luge, sur un parcours distinct. Il faut ensuite remonter un petit bout et passer par le quai central de la gare pour retrouver le chemin de randonnée d’hiver qui mène au point de vue de Rotstock, au bord de la piste de ski. D’ici, on descend sur une pente peu abrupte vers Rigi First en ayant constamment sous les yeux le panorama alpin. À partir de là, tant le type de chemin que le paysage se modifient. On traverse tout d’abord des versants ombragés et bien enneigés. Le chemin épouse le terrain en de larges contours, sans grand dénivelé. Au XIXe siècle, une ligne ferroviaire avait été construite ici, mais faute de rentabilité, son activité cessa vers 1930. Aujourd’hui, le parcours tient lieu de chemin de randonnée et de piste de ski de fond. Des curiosités comme un viaduc, un court tunnel ou un vieux wagon recyclé en maison de vacances rappellent le but originel du tracé. Des panneaux renseignent sur l’histoire de la ligne ferroviaire panoramique. Au niveau de Hinder Dosse, à la bifurcation des chemins, on peut choisir de monter directement vers Rigi Scheidegg ou de poursuivre sur l’ancienne ligne ferroviaire et rejoindre le but de l’excursion le temps d’une boucle qui offre de belles vues, mais prend plus de temps.
Le rendez-vous des pêcheurs N° 1131
La Lécherette • VD

Le rendez-vous des pêcheurs

Le point de départ de la randonnée se trouve au centre du village de la Lécherette. On monte vers le sud-est en longeant le téléski. Après environ 500 mètres, on quitte la route goudronnée pour prendre à droite vers une grande forêt de pins. La montée continue en lisière d'un petit ruisseau à droite et d'un magnifique pâturage bien fleuri à gauche. Plus haut, on franchit un autre ruisseau et on part à gauche. Au sommet du chemin, on rejoint une route goudronnée. Pra Cornet à 1646 m n'est plus loin. Ici, la vue est imprenable sur la Chaîne du Chaussy, le Col des Mosses, le plateau du Lioson d'Enbas et la Gummfluh. Un cadre enchanteur où il est possible de dormir dans des tipis. On reprend la randonnée et on part à droite sur un chemin caillouteux en suivant la direction Lac Lioson. Après une partie assez raide, on suit désormais la signalisation de montage blanc rouge blanc. On quitte le chemin sur un sentier à flanc de coteau qui mène directement au bord du Lac Lioson. On peut en faire le tour, y tremper les pieds, admirer les montagnes alentours qui se reflètent dans ses eaux claires ou encore observer les pêcheurs, nombreux en été. Le restaurant du Lac Lioson, avec sa terrasse, est un point de halte bien mérité et le petit parc animalier une joie pour les plus petits. Pour revenir au village des Mosses, on emprunte le chemin qui descend à droite du restaurant. Une fois arrivé à Lioson d'En bas, on pourra visiter ou acheter des produits frais à la fromagerie de montagne avant de continuer la route goudronnée jusqu'à l'alpage, et prendre le petit sentier à gauche, on passe un portail et on suit le chemin le jusqu'au haut des Mosses. On traverse le village et le sentier descend encore, cette fois sur l'autre versant, en direction de la Lécherette.
A la sortie du bureau 2 N° 1240
Solothurn — Altreu • SO

A la sortie du bureau 2

Quelque 60 lièvres d’Europe gambadent sur la plaine de Selzach, près de Soleure. On les aperçoit très peu, car ce sont des animaux principalement nocturnes. A la tombée de la nuit, les mères rejoignent leurs petits, bien camouflés, pour les allaiter. Trois ans durant, la biologiste Denise Karp a passé chacune de ses soirées à observer la population de jeunes lièvres sur la plaine de Selzach. Si l’on veut tenter sa chance pour en apercevoir, une randonnée à la sortie du bureau à Soleure est idéale. On marche au bord de l’Aar vers l’amont. Le chemin, sur la rive gauche, est goudronné, puis l’on traverse du côté droit. On passe devant la salle des fêtes Muttenhof, puis la vue, magnifique, sur l’Aar paisible se déploie sous nos yeux. De nombreux bancs et emplacements pour grillades invitent à pique-niquer. Les plus beaux se trouvent après Bellach. Il y a aussi quelques petites plages où l’on peut se baigner. Le chemin ne quitte pas les berges de la rivière, la vue est parfois cachée par des arbustes. Sentiers et chemins de terre battue s’alternent. On croise régulièrement des tracteurs, la plaine de Selzach étant également une zone agricole importante. On y cultive de la betterave, du maïs, des tournesols et du quinoa. D’ailleurs, c’est en raison de la diminution constante des cultures que le nombre de lièvres a baissé. Il est plus facile pour les jeunes lièvres de se cacher des prédateurs dans les champs que dans les pâturages. On essaie dès lors de cultiver en restant au plus proche de la nature, afin que les animaux devenus rares puissent se réapproprier les lieux à l’instar du lièvre d’Europe. Les mesures semblent efficaces, car le nombre de lièvres a considérablement augmenté au cours des trois dernières années.
Bains de soufre à Linthal N° 1250
Bergli — Bergstation Brunnenberg • GL

Bains de soufre à Linthal

A l’époque, on venait à Linthal pour guérir. L’eau de source de la vallée, riche en soufre, était censée guérir de nombreux maux physiques. A l’apogée du tourisme de cure à la fin du XIXe siècle, les patients aimaient se faire dorloter à l’hôtel Bad Stachelberg à Linthal. Cette maison de cure était aussi un lieu de rencontre de la bonne société suisse et internationale. Les malades sans argent ni renom faisaient leur cure dans les bains de soufre de Luchsingen. Pendant la cure, on se baignait deux fois par jour, jusqu’à trois heures, dans une baignoire en bois. En complément, on buvait entre six et douze verres d’eau soufrée. Plus d’un patient devait être soulagé de finir sa cure après trois à quatre semaines, une fois sa santé améliorée. De nos jours, il ne reste que peu de traces du tourisme de cure qui florissait jadis à Linthal, mais les randonneurs jouissent d’une randonnée panoramique classique, avec une belle vue et deux spectacles de la nature mettant en scène l’eau de montagne cristalline. Le premier est la chute d’eau fraîche Berglistüber (littéralement: «celle qui plonge la petite montagne dans une nuée de gouttelettes»), atteinte après quelques minutes déjà depuis l’arrêt de car postal «Linthal, Bergli». Après une bonne montée, la randonnée suit le chemin panoramique, par Braunwald jusqu’à l’idyllique lac Oberblegisee, le second spectacle naturel. A la station inférieure Luchsingen, on peut faire le détour jusqu’à la source d’eau soufrée, joliment mise en valeur. On peut y étancher sa soif en sirotant l’eau de source qui sent les œufs pourris. C’est désagréable mais, comme disait Fritz Zweifel, maître-nageur de Stachelberg: «Ce qui fait du bien aux malades ne peut pas nuire aux personnes en bonne santé.»
Au sommet du Jura 1 N° 1251
Goumois — Le Noirmont • JU

Au sommet du Jura 1

C’est le seul chemin balisé blanc-rouge-blanc du canton du Jura et il affiche tôt la couleur: dès Goumois, les promeneurs sont avertis qu’environ 45 minutes plus tard, lorsqu’ils s’élèveront au-dessus du Theusseret, ils devront se concentrer et avoir le pied sûr. «Nous voulions éviter que des randonneurs peu habitués aux terrains accidentés ne s’aventurent sur ce tronçon par erreur. Car, lorsqu’on arrive de Goumois par le paisible chemin pédestre longeant le Doubs, on ne se doute pas forcément qu’il y aura ensuite des échelles et des cordes métalliques!», explique Pascal Guerry, du Service cantonal du développement territorial. De fait, le sentier qui grimpe sec entre les arbres après le restaurant du Theusseret est ardu un lendemain d’orage, lorsque les feuilles poisseuses le transforment en patinoire. Mais l’emprunter en vaut la peine: slalomant dans une réserve forestière, il plonge les randonneurs dans un univers de mousses multicolores et de sapins dansant dans le vent. De temps à autre, le grincement d’un tronc les fait se retourner, alertés. Mais leur regard revient vite devant leurs pieds, pour éviter de s’encoubler sur l’un des conifères tombés qui obstruent parfois le chemin. «Dans les réserves forestières, ce sont les randonneurs qui doivent s’adapter aux arbres et non le contraire», rappelle Pascal Guerry. Plus haut encore, alors que le soleil pointe à nouveau entre les feuillages – annonçant l’arrivée imminente à l’Arête des Sommêtres –, un conifère plus haut que les autres force le respect: il s’agit du «sapin président», un Abies alba (sapin blanc) dont la taille remarquable lui donne le droit d’échapper à la coupe. Est-ce une illusion ou l’ombre de cet arbre poursuit-il le randonneur jusqu’à la sortie de la forêt?
Au sommet du Jura 2 N° 1252
Kurhaus Balmberg — Matzendorf • SO

Au sommet du Jura 2

A une époque lointaine, le lieu-dit Flüeweid semblait béni: l’herbe y était grasse, les plantes abondantes et les bêtes rebondies. Pour remercier le Créateur de sa bonté, les paysans de la région dressèrent une croix bien visible au-dessus des pâturages. Mais le nouveau vacher, avide de richesses, pactisa avec le diable et se vit promettre sept sacs d’or s’il parvenait à briser la «Höch Chrüz». Le surlendemain d’un orage mémorable, on retrouva le vacher sans vie près de la croix déchue, la scie encore entre les mains. Après cet épisode, la région fut la proie de glissements de terrain et d’épidémies, si bien qu’elle fut rebaptisée Teuffelen Alpweide. Même s’ils n’osèrent jamais reconstruire la croix, la paix finit heureusement par revenir. Aujourd’hui, Hochchrüz est un point d’observation apprécié des marcheurs arrivant d’Oberbalmberg par le chemin des crêtes du Jura. S’ils poursuivent vers Hinteregg via Bättlerchuchi, Hochchrüz marque un changement radical dans leur randonnée: jusqu’ici le sentier est large, dégagé et offre une vue quasi constante sur la campagne soleuroise, pour ensuite serpenter sur la crête, sous le couvert des arbres. Ce tracé n’est pas pour autant dénué d’intérêt: il longe d’imposantes parois rocheuses, sur lesquelles on peut voir évoluer des grimpeurs. La zone autour de Bättlerchuchi est un site d’escalade réputé. Que les randonneurs qui préfèrent la vue d’une belle assiette à celle d’un varappeur en pleine action se rassurent: la sympathique auberge Hinteregg n’est plus très loin. Après avoir repris des forces, ils pourront s’attaquer à l’un des seuls chemins blanc-rouge-blanc du massif jurassien, celui rejoignant Matzendorf par la mystérieuse gorge du Horngraben.