Propositions de randonnées • Suisse Rando

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Montée au Salève N° 1229
Veyrier, duoane — Salève Seilbahn • GE

Montée au Salève

Le Salève est séduisant à plus d’un titre. Situé à une demi-heure du centre de Genève, il offre une ambiance toute montagnarde. Son ascension par la voie dite du «Pas de l’Echelle» permet de sentir ses particularités. Le tracé est bien balisé, un balisage français, puisque nous sommes sur sol français. On se met en route à «Veyrier, douane». Un peu de mise en jambe à plat le temps de regarder le téléphérique que l’on aura le plaisir d’utiliser pour redescendre, et c’est la montée. En zigzag, dans la forêt, jusqu’à la falaise. On la franchit grâce à des escaliers taillés dans la roche à la fin du XIXe siècle. Ces marches gravies, on découvre un autre vestige de cette époque: un tunnel. C’est par là que passait le train électrique à crémaillères qui a relié Veyrier au Salève de 1892 à 1935. Encore quelques marches et le tracé débouche sur le plateau situé entre le Petit et le Grand Salève. Tout proche, le centre du village de Monnetier vaut le détour avant de poursuivre l’ascension. Le chemin, qui devient sentier, suit l’arête qui surplombe la falaise. Ça grimpe dure, mais on est récompensé par une vue spectaculaire sur Genève et le lac Léman. Toujours en montée et en forêt, on croise à plusieurs reprises la route qui mène sur le massif du Salève. Des clairières apparaissent alors. L’une d’elles surprend: elle abrite la cabane du CAS, Section Genève. On peut alors partir sur la droite pour rejoindre la station supérieure du téléphérique. Toutefois, en empruntant encore quelques instants le chemin direction ouest, on pourra voir l’ancienne gare terminus du train du Salève. Avant de monter dans la télécabine, on ne manquera pas de jeter un regard sur Genève, tout en bas.
Printemps sur l’Alvier N° 1230
Bergstation Alvier • SG

Printemps sur l’Alvier

Les fleurs alpines fascinent. Certains sont touchés par leur multitude de couleurs et de formes, d’autres par leurs fleurs délicates ou leur incroyable capacité d’adaptation. Elles survivent à plus de 4000 mètres et aux endroits les plus déserts et les plus exposés. Les versants sud de la chaîne de l’Alvier, qui surplombent Sargans, sont une région où il vaut la peine de faire une randonnée pour découvrir les fleurs alpines au début de l’été. On y trouve des forêts fraîches et humides et d’autres chaudes et ensoleillées, des pelouses imprégnées d’eau ou sèches, des buissons, des éboulis et des rochers. L’idéal est de prévoir deux jours pour cette randonnée. En effet, 26 kilomètres et 1400 mètres de dénivellation seraient un peu beaucoup pour un seul jour. De plus, la nuit à l’auberge de montagne Sennis constitue une belle expérience. Cet ancien établissement de cure est niché au bord d’un étang idyllique. Une randonnée de deux jours permet aussi au randonneur d’identifier les fleurs, de les photographier ou les dessiner. En deux jours, on emprunte des chemins différents pour parcourir les vastes versants des alpes Palfris, Gastilun et Malun. La région d’Hinterelabria renferme un biotope riche en espèces et souvent épargné par le bétail. Le randonneur qui ne peut s’offrir qu’un jour de congé n’est pas exclu: le dimanche, un bus circule jusqu’à l’arrêt «Gonzen, Palfris Scheidweg» et le promeneur se trouve ainsi déjà à environ 400 mètres au-dessus du point de départ habituel. De là, on peut marcher jusqu’à l’alpage de Malun, par exemple, et revenir. Autre alternative: prendre le téléphérique depuis Ragnatsch (entre Flums et Sargans) jusqu’à Palfris et se rendre à l’alpage de Sennis, puis en revenir en quatre heures et demie environ.
Immersion dans le Fricktal N° 1128
Elfingen — Wil AG • AG

Immersion dans le Fricktal

Entre le plateau et le Rhin, le Fricktal, cette région argovienne, est caractérisé par un relief très tourmenté, mais enchanteur, qui offre d’innombrables points de vue et possibilités de randonnées. La Haute Route du Fricktal (Fricktaler Höhenweg) permet d’en découvrir quelques perles, comme par exemple, celles qui se trouvent le long du tracé allant d’Elfingen à Wil. Arrivé à Elfingen, on comprend vite que quoi le menu du jour sera fait. Partout, des collines, des vallons, agrémentés de forêts, de vergers ou de prairies. Pour débuter, une montée - la principale de la randonnée - conduit le marcheur dans une forêt qui lui servira de décor durant quelques kilomètres. C’est à Sennhütte que l’on rejoint la «Haute route». Un peu tôt pour faire une halte prolongée, mais la sympathique petite buvette qui se trouve à cet endroit invite tout de même à déposer son sac à dos. Une forêt de feuillus, quelques clairières pour se situer un peu, un cheminement presque plat accompagnent le randonneur. A mi-chemin, après avoir traversé la route pour Wil, on voit apparaître une petite colline au nom très alpin: le Bürerhorn . Son sommet atteint, on découvre un beau point de vue, qui est aussi un point stratégique comme en témoignent les vestiges d’une fortification de la Seconde Guerre mondiale. Un kilomètre plus loin, un autre sommet, le Laubberg, attend le randonneur. L’horizon s’ouvre ici sur l’ouest. Cette colline sert de plateforme de décollage aux parapentistes. Une chapelle marque la fin d’un chemin de croix. Ce chemin, on le fera, mais à la descente… La randonnée se poursuit alors en terrain découvert, sur un dos d’âne qui conduit à Wil en pente douce.
Le Haldi par tous les temps N° 1121
Haldi • UR

Le Haldi par tous les temps

Par temps de neige comme par beau temps, le Haldi est toujours un terrain idéal pour faire de la raquette. Deux itinéraires ont été balisés et sont entretenus depuis l’hiver 2004/05, le plus court en bleu, et l’autre, qui promet trois heures de randonnée (environ le double du premier), en rouge. Les lugeurs, les skieurs et les promeneurs trouveront tous leur compte sur le Haldi. Une navette amène les clients depuis la station supérieure du téléphérique jusqu’au téléski de Kellerberg, qui est tout particulièrement adapté aux familles. Une petite piste de luge est même aménagée lorsque la neige est bonne. On rencontre les premiers panneaux et autres indicateurs dès le moment où l’on a mis ses raquettes, ce qui est particulièrement utile en cas de forte neige ou de brouillard. L’itinéraire long, en rouge, longe la crête des montagnes de Schattdorf jusqu’au sommet, qui culmine à Oberfeld (env. 1420 m). Puis, le chemin fait une grande boucle et se poursuit jusqu’au lieudit Billentrog, situé au cœur de la forêt Billenwald. C’est un endroit mystérieux, presque magique, dont on a déjà parlé dans plusieurs livres. Ne soyez donc pas surpris de voir apparaître subitement une fée ou un elfe à travers les arbres, qui regarderait avec curiosité les raquettes au bout de vos pieds. En chemin, la roulotte Sunntigsbodä Beizli et le restaurant Alpenrösli viennent ravitailler les passants et sont particulièrement accueillants par temps de neige. Ce circuit est également recommandé par beau temps, la vue sur les sommets environnants, tels que le Bälmeten, le Gitschen ou le Rophaien étant magnifique.
Perles de couleur dans le Val Piora N° 1274
Stne Piora • TI

Perles de couleur dans le Val Piora

A l’évocation de Piora, les constructeurs du tunnel de base du Gothard ont la chair de poule: cette dépression formée de dolomie saccharoïde poreuse a bien failli empêcher la création de l’ouvrage du siècle, car le tunnel traverse cette couche de pierre instable. Par chance, après un examen plus poussé, les experts constatèrent que la dépression ne mettait pas le tunnel en péril. La construction put suivre son cours et dès décembre 2016, les trains fonceront sous la terre entre Erstfeld et Bodio. On voit cette pierre particulière en se rendant vers les lacs de Piora. Au Lago di Tom, la dolomie saccharoïde brille sous le soleil tessinois. L’itinéraire débute à la station supérieure du funiculaire de Ritom, l’un des plus raides d’Europe. On quitte rapidement les nombreux touristes pour monter sur une pente agréable au Rifugio Föisc, une cabane en libre-service, et vers le sommet surplombé d’une grande croix. La vue circulaire depuis le Föisc sur le Gothard, la Léventine, le Val Bedretto et le Val Piora et ses lacs est superbe, et le calme qui règne ici est apaisant. On descend en faisant une boucle vers le Lago Ritóm, pour longer sa rive droite, puis remonter vers le Lago di Tom. On peut faire une halte ici (la baignade est autorisée, mais à vos risques et périls) avant de descendre vers le hameau de Cadagno di Fuori et le Lago di Cadagno, le troisième lac de Piora. Entre Cadagno di Fuori et la Capanna Cadagno, un sentier bifurque à droite: il traverse une belle forêt de mélèzes, puis suit la rive gauche du Lago Ritóm jusqu’à son mur de barrage. Nous voilà non loin de la station supérieure du funiculaire de Ritom, où la randonnée prend fin. Le Lago Ritóm approvisionne en outre la ligne du Gothard en courant.
La montagne au bord du lac N° 1279
San Rocco — Museo doganale svizzero • TI

La montagne au bord du lac

Elle est étonnante à plus d’un égard, cette randonnée entre San Rocco et Cantine di Grandria. Le chemin de montagne au balisage blanc-rouge-blanc passe à une altitude de 270 mètres seulement, l’itinéraire agréable longe toujours la rive du lac de Lugano et en chemin, quatre grotti nous mettent l’eau à la bouche. Au bout du parcours, le Musée suisse des douanes invite à une visite. En cas de mauvais temps, le chemin est fermé en raison du risque de chutes de pierres. Le trajet pour y aller et le retour sont eux aussi originaux: il s’effectue sur l’eau, de et vers Lugano. Le bateau de tourisme qui circule de Lugano à Gandria nous amène au départ de la randonnée, San Rocco. D’ici, on peut partir directement en se perdant dans le lacis de ruelles ou prendre des forces au grotto. Après la première demi-heure, l’itinéraire devient nettement plus intéressant depuis Cantine di Caprino. Le chemin passe par le Grotto dei Pescatori et Landessa, puis par Cantine di Gandria. Impossible de se perdre, il n’y a pas de bifurcations. Quelques beaux sites se prêtent à un arrêt et offrent une vue superbe sur le lac d’un bleu profond et sur la rive opposée, où l’on voit le ravissant village de Gandria, le Monte Brè et le Monte Boglia. Après deux heures à peine, nous voilà à la frontière du pays et aux portes du Musée suisse des douanes. Dans ce bâtiment datant de 1835, on découvre la vie quotidienne des douaniers et l’histoire des douanes depuis la création de l’Etat fédéral en 1848. Les thèmes présentés vont de la contrebande à la protection des espèces et des biens culturels, en passant par les stupéfiants, la criminalité économique et la migration. Certains objets exposés, tels des bornes-frontières et des barrières historiques, sont d’un grand intérêt.
Sur la trace des sauriens N° 1280
Meride • TI

Sur la trace des sauriens

Le Monte San Giorgio, au sud de Lugano, dans le Mendrisiotto, a une très longue histoire. Il se trouvait en fait en Afrique puisqu’il y a 240 millions d’années, durant la période dite du Trias Moyen, il était situé à 20 degrés au nord de l’Equateur. Le climat y était subtropical, poissons, escargots, ammonites, coquillages et d’imposants reptiles tels que l’effrayant Ticinosuchus vivaient dans une vaste lagune protégée de la mer ouverte. Les conditions écologiques d’alors ont permis de préserver ces animaux et organismes sous la forme de fossiles. On a trouvé au Monte San Giorgio quelque 20 000 animaux et végétaux fossilisés, dont la plupart sont presque intacts. L’Unesco a d’ailleurs déclaré site du patrimoine mondial naturel ce gisement fossilifère du Trias moyen qui est le plus important au monde. Un sentier didactique permet de découvrir les secrets géologiques et paléontologiques du Monte San Giorgio. Le chemin, balisé de panneaux d’information en italien et en anglais, contourne la montagne densément boisée. Le départ a lieu dans le joli village de Meride, où se trouve le musée des fossiles qui présente les principales découvertes des fouilles faites au Monte San Giorgio. Après un premier parcours assez long dans la forêt, la vue sur le lac de Lugano et le sud de Tessin se dévoile d’abord à Serpiano puis, peu après, sur l’Alpe di Brusino. Par beau temps, on peut se restaurer et se désaltérer sur la terrasse d’un grotto, sous des châtaigniers séculaires. Le retour à Meride a lieu par Gaggio, Pozzo et Albertina. Le long du parcours, plusieurs chemins permettent de monter au sommet du Monte San Giorgio, d’où l’on a l’une des plus belles vues sur le sud du Tessin.
Entre Tamaro et Lema N° 1281
Alpe Foppa (Corte di Sopra) — Monte Lema • TI

Entre Tamaro et Lema

Le Monte Tamaro est un but d’excursion connu et apprécié. Il le doit à la chapelle Santa Maria degli Angeli qui y a été édifiée et à la longue et belle randonnée qui longe la crête jusqu’au Monte Lema. La chapelle, qui porte la signature du célèbre architecte tessinois Mario Botta, est le symbole de l’Alpe Foppa, où commence la randonnée vers le Monte Lema. Cette construction originale ressemble à un amphithéâtre: un viaduc de 65 mètres de long mène à une plateforme panoramique d’où l’on a une vue grandiose sur le sud du Tessin. La vue sera encore plus belle du sommet du Monte Tamaro, que l’on rejoint en deux petites heures de marche, sur une agréable route naturelle jusqu’à la Capanna Tamaro, puis sur un chemin de montagne bien aménagé mais pénible sur sa fin. A la Capanna Tamaro, on peut reprendre des forces en mangeant un gâteau maison. Jusqu’au Monte Lema, il n’y aura plus que deux buvettes, mais ni source, ni fontaine, sauf tout près du but. Rien à redire, par contre, au sujet de la vue. Elle porte sur le lac Majeur, le lac de Lugano, les Préalpes du sud du Tessin et les hauts sommets tessinois et valaisans. La marche entre le Monte Tamaro et le Monte Lema se fait sur la crête, à quelques interruptions près. Et pourtant, les dénivellations sont importantes car le chemin n’est pas plat et vers la fin, les montées et les descentes sont même pénibles. Jusqu’au Passo d’Agoria, le chemin ne présente aucune difficulté, mais ensuite, les choses se compliquent. Les passages difficiles sont cependant bien sécurisés et après cinq bonnes heures de marche, on rejoint le funiculaire du Monte Lema. En l’attendant, on s’octroie un repos bien mérité sur la terrasse du restaurant.
Ecorcheuse en région bâloise N° 1223
Pfeffingen — Dittingen • BL

Ecorcheuse en région bâloise

La pie-grièche écorcheur a l’étrange habitude de conserver une partie de ses proies sur les épines et les branches pointues de buissons d’églantier, d’épine-vinette, d’aubépine ou de prunellier. Elle fait ainsi des provisions pour les périodes de disette. En outre, les animaux capturés - sauterelles, coléoptères, grillons et parfois vers de terre, campagnols et oisillons - sont mieux répartis lorsqu’ils sont ainsi empalés. L’oiseau doit son nom à sa technique de stockage de ses proies. C’est dans des paysages plutôt dégagés, parsemés de buissons épineux, que la pie-grièche écorcheur s’installe. Les trois pâturages secs protégés du Laufonnais, avant tout ceux de Blauen et de Dittingen, sont des sites parfaits pour chasser et élever ses petits. C’est aussi un beau but de randonnée dans le canton de Bâle-Campagne. L’itinéraire commence à Pfeffingen et mène d’abord au pâturage de Nenzlingen, par le village homonyme, le long de jolis sentiers forestiers. C’est dans le pâturage de Blauen que l’on a le plus de chances de voir une pie-grièche écorcheur, car les églantiers, son buisson favori, y sont nombreux. Le plus souvent, on aperçoit l’oiseau au dos marron, à la calotte claire et à l’œil bordé d’un masque noir sur les branches extérieures du buisson. On rejoint le troisième pâturage, celui de Dittingen, par Rüti et Uf Egg. Il est l’un des sites naturels les plus intéressants de la Suisse du Nord-Ouest, car il abrite près de 500 espèces végétales. Il est exploité de manière extensive depuis de nombreuses années et les protecteurs de la nature en prennent grand soin. Ce qui convient à merveille à l’oiseau qui s’y installe entre la mi-mai et début août pour s’y reproduire, avant de s’envoler passer l’hiver dans le sud de l’Afrique.
Près des éléments naturels 1 N° 1227
Rosenlaui — Kaltenbrunnensäge • BE

Près des éléments naturels 1

Le vacarme de l’eau peut d’abord paraître infernal: des masses d’eau du glacier se précipitent à travers les rochers, plongent dans l’abîme et se fraient un chemin dans la pierre rongée depuis des millénaires, millimètre par millimètre. Sur ces premiers mètres, l’ascension se révèle impressionnante. Le lieu constituerait le véritable point d’orgue d’une excursion si l’on pouvait effectuer la randonnée dans l’autre sens, mais les gorges du Rosenlaui ne sont praticables que du bas vers le haut. Les personnes sensibles qui ne supporteraient pas ces éléments déchaînés peuvent opter pour l’agréable sentier qui passe au sud de la gorge. A peine sorti de la gorge, on constate que le glacier a façonné le paysage. On monte en traversant un vaste plateau rocheux érodé. Un peu plus loin du chemin, le torrent s’est frayé un passage dans la pierre, mais attention, ici, il n’y a plus de balustrades protectrices. Même si le glacier du Rosenlaui s’est retiré de plus en plus au fil des ans, il continue à trôner fièrement au-dessus de la vallée. La montée se poursuit à travers la forêt, par des rochers et des versants formés d’éboulis, en face des Engelhörner dont les dents acérées semblent vouloir s’élever vers le ciel. Dans l’Ochsetal, non loin de la cabane, on se sent effectivement plus près du ciel, dans un site impressionnant. On redescendra sur terre pour déguster un peu plus tard la tarte aux pommes de la cabane Engelhorn . Après cette halte, il faut redescendre. Le chemin longe le flanc rocheux et à quelques endroits exposés, mieux vaut se tenir aux cordes. Suit une descente raide à Allmeindwäälli avant que la randonnée ne se poursuive très agréablement par des pâturages. En face de soi, on peut admirer la région du Hasliberg.
Les mégalithes du Säuliamt zurichois N° 1220
Affoltern am Albis — Mettmenstetten • ZH

Les mégalithes du Säuliamt zurichois

Entre 4500 et 1000 av. J.-C. vivaient en Europe des peuples qui ont bâti des structures en pierres encore visibles de nos jours. Ces témoins de la culture mégalithique soulèvent bien des questions: à quoi servaient les alignements, les menhirs, les pierres tremblantes et les pierres percées? Les randonneurs qui se rendent sur leurs traces dans le Säuliamt peuvent donner libre cours à leur imagination. On attribue une fonction cultuelle ou religieuse à la plupart de ces pierres. Ainsi, c’est une randonnée de printemps mystique dans les traînées de nuages qui nous attend. Le premier alignement de menhirs se trouve à Grüthau (coordonnées 677 550/235 170), à côté du chemin forestier, et se compose de pierres de grès organisées en L. Ce qui, à première vue, ressemble à une ancienne clôture servait probablement de lieu de culte. Il y a aussi la pierre percée du hameau de Grüt (677 400/234 980); aux équinoxes, on voit passer le soleil levant et couchant à travers son trou. Devant le pré Homburger Weid, on aperçoit une pierre tremblante de type nagelfluh (678 670/233 760). Aujourd’hui, il n’est plus possible de la mettre en mouvement soi-même. Les pierres tremblantes étaient des oracles ou des autels de sacrifice. Vous avez le bonjour d’Obélix! Un menhir de près de 2 mètres trône sur le Homberg (678 900/233 720). C’est le propriétaire terrien qui l’a découvert, juste en dessous de la surface du sol, avant de l’installer devant la clôture de son pré. Le Keltenmürli est l’un des plus impressionnants sites de mégalithes de la région du Knonaueramt. Il se cache dans les bois au-dessus de Herferswil (679 320/233 920). Cette série de mégalithes en forme de L est bien conservée. Elle fait environ 37 mètres de long et 7 de large. Les plus visibles sont les grandes pierres recouvertes de mousse, situées dans l’axe nord-sud.
Domaine de Louis Napoléon I N° 1221
Ermatingen — Schloss Arenenberg • TG

Domaine de Louis Napoléon I

Le jeune Louis Napoléon adorait les chevaux. Et les femmes. Plus d’une fois, le neveu du grand empereur Napoléon Ier monta son destrier afin de rattraper les chevaux d’une calèche qui s’étaient emballés. Son ardeur à la tâche était décuplée lorsque la voiture était occupée par une jolie Thurgovienne. C’est ce que nous explique Dominik Gügel, directeur du Musée Napoléon à Mannenbach, en Thurgovie, où Louis Napoléon a passé son enfance et sa jeunesse. Tout le monde le connaissait dans la région. Toutes les maisons bourgeoises ou presque, ainsi que les fermes, avaient un jour reçu sa visite qui, souvent, se terminait en rendez-vous galant. Mais pas toujours. Il reçut également quelques paires de gifles, lorsque ces dames estimaient qu’il allait trop loin. Cette randonnée familiale traverse le paysage que connut le jeune Louis. Elle passe au-dessus de deux ravins sauvages et romantiques, elle mène sur des hauteurs panoramiques surplombant le lac inférieur et au château de Wolfsberg (aujourd’hui un centre de congrès de l’UBS) à travers une allée de pruniers. Les randonneurs peuvent visiter la cour du château et sa glacière voûtée qui se trouve à l’extrémité sud du parking. Au XIXe siècle, on y stockait la glace destinée aux frigos en bois du bâtiment. Le château étant privé, il n’est pas possible de s’y restaurer ni d’y faire une pause. On traverse le sentier des roses musquées pour commencer, puis on passe plusieurs fois sur le chemin des fables de Thurgovie. A Ebenöödi, les enfants peuvent caresser des animaux. Et, au bout du chemin, ils peuvent visiter le Musée Napoléon et découvrir le mode de vie austère des enfants à l’époque au cours d’une visite guidée adaptée à leur âge: manières strictes à table, peu d’attention et grandes exigences à leur égard. L’avenir de Louis Napoléon fut tout tracé par le vœu de sa mère, qui se réalisa lorsqu’il devint le dernier empereur des Français.
Domaine de Louis Napoléon II N° 1222
Kreuzlingen — Schloss Arenenberg • TG

Domaine de Louis Napoléon II

Il s’agissait des expériences d’un garçon sans gêne, dont la carrière était toute tracée: Louis Napoléon, neveu du grand empereur Napoléon Ier, a passé son enfance et sa jeunesse à Arenenberg au bord d’Untersee. Sans se douter qu’il monterait lui aussi un jour sur le trône, le jeune garçon jouait avec les enfants du coin dans les vignobles entourant le château d’Arenenberg. C’est la destination de cette randonnée familiale qui part de Kreuzlingen. Elle mène d’abord sur une longue allée de peupliers dont les 41 premiers ont cependant été abattus. Grâce à l’opposition de la population locale, les suivants ont été épargnés et ceux abattus ont été remplacés. Cette partie le long de la rive du Rhin est charmante et peut être achevée par un «Hüppen», une friandise locale, au Seecafé à Gottlieben. Avec des enfants en bas âge, il est recommandé de débuter la randonnée ici seulement. Sur le côté droit du chemin, en direction d’Ermatingen, se trouve un arbre creux dans lequel les enfants peuvent se glisser. On aperçoit aussi rapidement l’île de Reichenau. Cette dernière était autrefois l’objectif des essais de tir de Louis Napoléon. La rive sud, autrefois inhabitée, lui servait de cible, car il avait l’intention d’inventer ses propres canons. «Il tirait toujours plusieurs coups et, de ce fait, ne manquait jamais sa cible», écrivit plus tard son ami d’enfance, puis archiviste de la ville de Constance, Johann Marmor. On atteint bientôt Ermatingen et, peu après, on aperçoit la route en lacets qui grimpe vers le château d’Arenenberg. Au passage à niveau, l’itinéraire quitte le chemin et monte jusqu’à l’endroit où vivait Louis Napoléon et où se trouve aujourd’hui un musée. On y propose des visites guidées dédiées aux enfants, où ils peuvent s’habiller comme des princesses et des petits Napoléons.
Le Toggenburg et ses merveilles N° 2206
Alp Sellamatt • SG

Le Toggenburg et ses merveilles

Le sentier des légendes du Toggenbourg est bien connu des adeptes de la randonnée, du moins en été. En hiver, lorsqu’un manteau blanc recouvre délicatement la région, une autre ambiance les attend. La randonnée circulaire commence à la station supérieure des remontées mécaniques de l’Alp Sellamatt, où l’on peut prendre des forces au restaurant avant la marche. Après une dizaine de minutes, on rejoint déjà le Zingge Pub, qui offre la dernière possibilité de se restaurer. C’est là que le chemin de randonnée hivernale bien balisé et la piste de ski de fond se séparent. Le Säntis semble veiller sur les randonneuses et les randonneurs depuis l’autre côté de la vallée, tandis qu’ici, les sept Churfirsten se dressent vers le ciel. Un panneau de légendes est situé près de la première étable, d’autres sont installés le long de l’itinéraire. Le chemin traverse maintenant la forêt et l’on se croirait vraiment dans un pays de conte de fées. Autour de soi, des sapins et le silence. Une fois la forêt franchie, on se retrouve assez vite sur le haut plateau du Thurtalerstofel, d’où l’on admire la vue. Le même chemin fait une boucle et permet de revenir au point de départ, l’Alp Sellamatt.
Vallée de Joux mystique N° 1119
La Douane, Les Esserts • VD

Vallée de Joux mystique

L’itinéraire de la randonnée à raquettes commence à La Douane/Les Esserts, près d’un parking et juste à côté de la frontière française. Le point de départ se situe à environ 4 kilomètres de la gare des Charbonnières et est accessible à pied ou en taxi. On est encore en Suisse, mais le paysage tout comme les villages ont un petit air très français. Le départ de la randonnée est marqué en rose; la suite de l’itinéraire, qui ne s’éloigne jamais trop des pistes de ski de fond, se devine facilement. Au départ, le tracé nous mène à travers un pâturage tout à fait typique du Jura, où les arbres épars servent d’ombrelles au bétail en été. Les sapins enneigés scintillent au soleil et, au-dessus de la vallée, il reste encore quelques nappes de brouillard. De temps en temps, on se fait dépasser par un skieur de fond glissant sur la piste d’à côté. On atteint le hameau de La Frasse après une légère montée. Le tracé traverse maintenant une forêt clairsemée, jusqu’au pâturage suivant. Une fois arrivé au bout de l’itinéraire, le randonneur fait demi-tour et rentre en reprenant le même chemin. S’il lui reste un peu de temps, il en profitera pour aller visiter le musée du Vacherin aux Charbonnières et déguster, sur place, un Vacherin Mont-d’Or tout juste sorti du four. Le Vacherin Mont-d’Or tient son nom de la montagne éponyme du Jura. Il mûrit dans une boîte ronde en bois de sapin, ce qui lui confère son goût si caractéristique. L’hôtel de la Truite, qui se trouve dans le village du Pont, constitue une bonne alternative à la saveur intense du Vacherin. Les randonneurs pourront y déguster une truite fraîchement pêchée tout en admirant la vue sur le lac de Joux.
Au Rüttihubelbad par le Dentenberg N° 1165
Zentrum Paul Klee — Sensorium Rüttihubelbad • BE

Au Rüttihubelbad par le Dentenberg

L’itinéraire débute à l’est de Berne, au centre Paul Klee dessiné par le célèbre architecte Renzo Piano. Il serait dommage de ne pas jeter au moins un petit coup d’oeil à l’intérieur du musée, dont les toits en forme de vagues se fondent dans le paysage. Le chemin pédestre longe d’abord la forêt de la Schosshalde, puis traverse la voie ferrée à Ostermundigen. On laisse l’agglomération derrière soi et la vue compense la circulation et la part importante de revêtement dur du chemin. L’itinéraire se poursuit sur le versant méridional de l’Ostermundigenberg, le long de la forêt, en direction de Gümligen. L’Ostermundigenberg et le Dentenberg sont composés de dépôts marins qui ont été largement utilisés pour construire la ville de Berne. Les matériaux de construction ont été extraits dans les carrières de molasse de la vallée de Gümligen. Une fois celle-ci traversée, la montée vers Amsleberg permet de rejoindre une ferme située dans un très bel endroit. Le Dentenberg, avant tout agricole, fait bien vite oublier l’agglomération pourtant située à quelques kilomètres. Le chemin serpente à travers une petite gorge sur le versant nord du Dentenberg et descend dans le Worbletal. Peu après le hameau de Nesselbank, on traverse la rivière Worble, qui donne son nom à la vallée. Dans le village de Vechigen, le chemin bifurque à droite et passe dans la forêt et à travers champs. A l’embranchement situé au point 702, près de la ferme de Hasli, on suit le chemin qui pénètre dans la forêt du Worbberg. Le sol de l’étroit sentier, couvert de feuilles colorées, évoque une forêt enchantée. La randonnée prend fin au Sensorium de Rüttihubelbad, qui propose de nombreuses stations d’observation et de mise à l’épreuve de ses propres sens. L’hôtel et restaurant Rüttihubelbad répond ensuite à tous les souhaits culinaires des marcheurs affamés.
Randonnée sur la troisième chaîne du Jura N° 1166
Passwang — Obere Tannmatt • SO

Randonnée sur la troisième chaîne du Jura

Le départ de la randonnée s’effectue sur le versant nord du Passwang, qui relie le Schwarzbubenland au Plateau. Après s’être brièvement élevé à travers la forêt, le sentier serpente le long de la troisième chaîne du Jura. Par beau temps, la vue sur les Alpes et le Plateau est époustouflante. On passe par des forêts clairsemées, des pâturages et près de fermes dispersées avant de rejoindre assez vite le Sunneberg. Il est conseillé de faire un bref crochet par la Barenflue, d’où l’on voit le Guldental et Ramiswil. Le restaurant Erzberg propose non seulement des boissons fraîches mais aussi des spécialités culinaires, dont le burger au boeuf Angus, préparé avec la viande des bêtes élevées par les tenanciers. Le terrain est maintenant plat et le chemin longe la crête jusqu’au col de La Scheulte. Une route a été construite au col de La Scheulte car ce lieu de passage entre le Laufonnais et le Plateau a joué un rôle important au cours des deux guerres mondiales. Les bunkers et barrages antichars encore présents le long du chemin sont d’ailleurs nombreux et peu discrets. La deuxième partie de la randonnée passe par le Parc naturel de Thal, dont l’objectif est de protéger et d’exploiter les vastes forêts et pâturages de la région du Guldental. Avec un peu de chance, on pourra voir des animaux rares comme le lynx, l’aigle royal ou le grand tétras. Les botanistes amateurs observeront quant à eux la flore locale. Attention: le bus du parc de Tannmatt à Gänsbrunnen (correspondence pour Soleure) ne circule que le dimanche. La reservation est obligatoire à partir de 5 personnes. On peut descendre à pied à la route principale par la Wolfsschlucht dans une heure et quart environs pour prendre le bus vers Balsthal ou Gänsbrunnen.
Impressionnant parcours vers le Rothorn N° 1167
Rossweid — Bergstation Rothornbahn • LU

Impressionnant parcours vers le Rothorn

Le site de la Rossweid accueille depuis peu le Mooraculum, un parc-aventure pour les familles consacré au marais. Ce thème n’a pas été choisi au hasard puisque la région fait partie de la biosphère de l’Entlebuch inscrite à l’UNESCO et que les marais sont l’un de ses précieux biotopes. De la Rossweid, le chemin passe près du Hundschnubel, une montagne raide (qui rappelle à l’auteur la première piste bosselée de son enfance), par des petites routes et des prairies. Le flanc septentrional escarpé du Rothorn, ses impressionnants éboulis et ses rochers déchiquetés, encore à l’ombre le matin, est plutôt rebutant. A partir de la Blattenegg, le chemin très abrupt, glissant après la pluie, est déconseillé à la descente. A la Chrutere, le terrain redevient plus plat et on se croit presque arrivé sur la crête. Apparaît alors un obstacle, un étroit couloir qui semble bloquer le chemin. On aurait pourtant pu distinguer de loin déjà l’escalier bétonné et ses centaines de marches qui, associé aux câbles en acier, rend le «Lättgässli» accessible. Après avoir gravi les dernières marches dans un couloir toujours plus resserré, on atteint la crête d’où l’on a une vue splendide sur les Hautes-Alpes bernoises et, tout en bas, sur le lac de Brienz. Le chemin qui mène au Rothorn passe d’abord brièvement sur le sommet de l’arête: pied sûr et absence de vertige sont indispensables! On continue sur le flanc méridional, raide lui aussi, où l’on apercevra peut-être des bouquetins, même de près! Il serait dommage de renoncer au petit détour par le sommet du Rothorn, d’où l’on voit l’itinéraire du deuxième jour du trek du bouquetin: il se poursuit le long de la crête, puis rejoint Sörenberg par un grand arc de cercle sur le col de Glaubenbielen. De retour à la station supérieure du téléphérique, on a bien mérité un verre de «vin du sommet».
Autour du Gamser Rugg N° 1168
Gamsalp — Oberdorf • SG

Autour du Gamser Rugg

Entre Alt St. Johann et Wildhaus, les versants du nord du Toggenbourg ne manquent ni de remontées mécaniques ni de restaurants de montagne et sont donc appréciés des randonneurs. Officiellement, le Gamser Rugg n’appartient pas au célèbre et imposant massif des Churfirsten, ce qui explique peut-être que la Gamsalp soit un peu moins fréquentée que son voisin, le Chäserrugg. De Wildhaus, on rejoint aisément le point de départ grâce à deux télésièges. L’agréable terrasse du restaurant de la Gamsalp offre une vue fantastique sur le Säntis et, en bas, sur la vallée du Rhin. En montant sur la croupe par le sentier géologique, on s’instruit sur la formation des Churfirsten. Selon la saison, on voit fleurir ici le lys martagon, le lys safrané, la pulsatille des Alpes et la campanule en thyrse. La descente entre le faîte et le lieu-dit Alt Hütte passe par de spectaculaires champs karstiques. Il arrive que le lys martagon fleurisse alors que l’automne est bien avancé et que l’on observe des chamois sur les pentes opposées. D’Alt Hütte au Kurhaus Voralp, on suit une petite route dont la dernière partie est asphaltée. Le lac de Voralpsee est situé un peu plus bas, dans une dépression. En plein été, on peut descendre s’y rafraîchir (avant de remonter). Au niveau de Gamperfin, suivre l’indicateur en direction de Herti pour ne pas manquer la partie intéressante du chemin du marais. Ce «Moorweg», qui contourne le haut-marais au paysage intouché et protégé, parcourt une forêt peu dense où poussent des buissons de myrtilles et des fleurs. On franchit le marais sur une passerelle en bois, afin de protéger la végétation. A partir de Herti, on poursuit sur la petite route jusqu’à Ölberg. Après avoir traversé des pâturages et une forêt clairsemée, on rejoint rapidement la station intermédiaire d’Oberdorf pour redescendre en télésiège.
Randonnée d’altitude dans le Prättigau N° 1169
Stn. Madrisa • GR

Randonnée d’altitude dans le Prättigau

Dans la région de Klosters, on aime raconter des légendes. Le Madrisa-Land, un parc de jeu et d’aventures pour les enfants, en fait d’ailleurs revivre quelques-unes. Avant de le visiter, encore faudra-t-il que les enfants (et leurs parents) effectuent une randonnée de trois heures. De la station supérieure de la télécabine de Madrisa, le chemin passe près les restaurants Saaseralp et Zügenhüttli en direction d’Älpli. Là, un sentier raide rejoint le Schaffürggli, une arête du Madrisahorn d’où l’on a une vue magnifique sur le Prättigau. C’est aussi le lieu d’une légende qui porte sur les alpages situés en contrebas, aux abondantes herbes aromatiques et au foin très nourrissant. Un jour, le fils d’un riche paysan qui, l’hiver, s’occupait de nourrir les vaches resta fort longtemps sur l’alpage sans venir rechercher de la nourriture. Le père, inquiet, y monta et constata avec surprise que le bétail était bien nourri, que de bonnes quantités de lait, de beurre et de fromage étaient présentes et qu’il y avait assez de foin pour plusieurs semaines. Le père demanda des explications à son fils qui lui répondit: «Tu vois, Madrisa m’a aidé. Elle a apporté des racines et des herbes, les a mélangées à du sel, puis les a fait manger aux bêtes». Le père se retourna et vit une jeune fille endormie d’une étonnante beauté, à l’aspect sauvage. Elle se réveilla et lui dit: «Dommage que tu sois venu. Si tu n’étais pas monté, j’aurais pris soin du bétail avec ton fils, incognito. Maintenant, je dois les quitter, lui et l’alpage.» Elle partit avec tristesse d’un pas léger, comme en flottant sur la neige, vers les rochers qui portent son nom. Plus personne ne l’a jamais revue. Peut-être l’apercevrez-vous lors de la descente à travers les superbes pâturages. Et si ce n’est pas le cas, elle sera là à coup sûr au Madrisa-Land!
Magnifique paysage du col du Lukmanier N° 1170
Passo del Lucomagno — Acquacalda • TI

Magnifique paysage du col du Lukmanier

La montée entre le lac d’accumulation et le Passo dell’Uomo sur une ancienne route militaire cahoteuse est pénible, mais le reste de l’itinéraire est fantastique. Le col se situe sur une ligne de partage des eaux européenne. Vers le sud, l’eau coule dans la rivière Tessin puis dans l’Adriatique. Vers le nord, dans le Rhin et la mer du Nord. Nous suivons le cours d’eau en direction du Val Piora, mais tournons à gauche à la bifurcation suivante pour rejoindre un vaste haut-plateau. On voit alors apparaître la couronne de rochers clairs du Pizzo Columbe (ou Campanitt) entre le Passo delle Columbe et le Passo del Sole. Il est très surprenant qu’un sommet de calcaire soit situé dans une région dominée par le gneiss sombre et c’est une image spectaculaire que celle de ce Campanitt vu depuis le Passo del Sole, le point le plus élevé de la randonnée. Les pointes rocheuses crevassées s’élèvent dans le ciel, telles des clochers. L’endroit est idéal pour un arrêt prolongé. Sur le versant opposé, au Pizzo del Sole, vit un couple d’aigles que l’on verra peut-être tournoyer dans les airs. La descente vers Lareccio offre un magnifique coup d’œil sur le massif de l’Adula et son Rheinwaldhorn, le point culminant du Tessin. Au niveau de la limite de la forêt, très précisément à côté du premier grand mélèze, le chemin jouxte un abîme. C’est là le seul passage de la randonnée qui pourrait être dangereux. Au hameau de Lareccio, le chemin vers Acquacalda est signalé par l’indicateur «Riserva forestale». La descente raide à travers la forêt féérique, la Selva Secca, est le dernier moment fort de la randonnée. Au Centro Pro Natura Lucomagno, à Acquacalda, on profitera du soleil couchant sur la terrasse, avant de dormir à l’hôtel ou sous une yourte, car la région du col du Lukmanier est bien trop belle pour qu’on n’y passe qu’une journée.
Balade dans le Jorat N° 1214
Bercher — Moudon • VD

Balade dans le Jorat

Moudon, le 10 janvier 1868. La ville a rarement accueilli une telle foule: 20 000 personnes se pressent pour assister à la décapitation d’Héli Freymond. Cette foule fait-elle seulement preuve de curiosité morbide en voulant voir un spectacle sanglant? S’est-elle rassemblée pour s’assurer que justice soit faite? Ou veut-elle simplement assister à l’une des dernières exécutions? Puisque, quelques années plus tard, la Constitution fédérale va mettre un terme à la peine de mort. La randonnée s’inspire de la vie du double meurtrier Héli Freymond et des lieux où il vécut et commit ses crimes. Elle débute à Bercher, le terminus de la ligne du Lausanne - Echallens - Bercher (LEB). Il s’agit d’abord de descendre au bord de la rivière la Menthue avant de remonter vers le Jorat. La balade traverse cette longue crête qui s’étend entre le nord de Lausanne et les hauteurs de Moudon. Elle passe par Saint-Cierges, lieu de domicile de la première victime puis, au lieu-dit Les Troncs, elle s’approche de la scène où s’est déroulé le deuxième crime. A la ferme de Beauregard, l’oeil est attiré par la couronne des Alpes. On se trouve ici sur le versant oriental du Jorat. Le chemin descend à Moudon, tout près de la gare, là-même où Héli fut jadis condamné puis décapité, entouré d’une foule de voyeurs. A l’époque, des opposants de la peine de mort se demandèrent, non sans ironie, si l’effet dissuasif escompté était atteint? Si un tel châtiment pour l’exemple avait un sens? La peine capitale fut en effet abolie en 1874, avant d’être réintroduite cinq ans plus tard pour encore environ 60 années. Cette randonnée traite donc non seulement des crimes d’Héli, mais aussi de l’histoire de la peine de mort en Suisse.
Virée au bois des Brigands N° 1215
St-Cierges — Thierrens • VD

Virée au bois des Brigands

Les brigands du Jorat étaient des personnes bien ordinaires, des pères de famille, des petits artisans qui volaient pour subvenir aux besoins des leurs. Point de bandes organisées, de Robin des bois, comme est véhiculée leur image aujourd’hui encore. Quand on marche dans les forêts de la région étendue du Jorat, le vent qui souffle entre les feuilles des arbres nous susurre des histoires incroyables – souvent devenues légendes – qui se sont déroulées durant plusieurs siècles dans la région qui relie le Chalet-à-Gobet et les hauts de Lausanne et Thierrens au nord de Moudon. Cette randonnée familiale commence au centre du petit village de St-Cierges. Après avoir pris à gauche devant le cimetière au lieu-dit La Sable, les premiers mètres se font sur une route asphaltée, mais très joliment bordée par des champs de colza d’un jaune intense à cette saison de l’année. Au deuxième croisement, prendre à droite direction la forêt. Après environ 300 mètres, on atteint un chemin herbeux qui se faufile entre les arbres. On peut alors jouer aux aventuriers avec les enfants en leur proposant de se frayer un passage entre les branches. En arrivant sur le chemin de pierre, on continue tout droit en suivant l’indication du Chemin des blés. On arrive alors à l'’Auberge des brigands et, un peu plus loin, à leur refuge. Ici on pourra griller saucisses ou marshmallows, et jouer avec les totems de bois. De ce point partent trois sentiers thématiques en boucle d’environ 30 minutes chacun. Le randonneur peut alors prendre le temps de découvrir le donjon par le Sentier du donjon ou le jardin botanique cultivé par des élèves de la région. Après avoir découvert les sentiers, on sort de la forêt côté nord-est et on repart vers l’ouest pour rejoindre Thierrens et le prochain arrêt de bus.
Le Bois de Jorat, sa forêt et ses ruz N° 1216
Chalet-à-Gobet — Montpreveyres • VD

Le Bois de Jorat, sa forêt et ses ruz

Les dernières maisons du Chalet-à-Gobet à peine passées que le Bois du Jorat apparaît déjà dans toute sa profondeur. Quelques pas encore le long d’une clairière et l’on entre dans un formidable monde végétal. Le chemin balisé - que l’on a intérêt à bien suivre pour ne pas se perdre - n’est jamais ennuyeux. Il monte, il descend. Le spectacle est partout. Les essences d’arbres sont variées, avec beaucoup de feuillus toutefois. Toute aussi riche et diversifiée, la végétation est plus ou moins dense selon l’ensoleillement. Ici et là, des ruisseaux pleins de fraîcheur glougloutent, les oiseaux chantent, la forêt vit. On y rencontre des promeneurs, bien sûr, mais aussi des cyclistes, des cavaliers, voire des voitures sur la route des Paysans. Au détour d’un chemin, une clairière apparaît, puis une autre, bien plus grande. On est sorti de la forêt, une magnifique vue s’étend vers le nord-est, direction Moudon, et le sud-est avec les Préalpes fribourgeoises et le Moléson en point de mire. Les villages alternent avec les champs et les forêts. La marche par monts et par vaux se poursuit en bordure de clairière. A mi-chemin, il faut songer à repartir. Tout à la fois bucoliques et impressionnants, des ravins et des ruz attendent le randonneur, avant et après le village soigné de Ropraz. On y voit même des marmites glaciaires, témoins du travail millénaire de l’eau de la Bressonne. Une dernière langue de forêt pointe à l’horizon après le lieu-dit Ecorcheboeuf, un nom qui donne le frisson. Toute primesautière, la Bressonne s’invite à nouveau, avant la montée jusqu’à la cure et l’église de Montpreveyres. On s’approche un peu du paradis. Ces belles bâtisses historiques sont situées sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.