Propositions de randonnées • Suisse Rando

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Randonnée d’altitude dans le Prättigau N° 1169
Stn. Madrisa • GR

Randonnée d’altitude dans le Prättigau

Dans la région de Klosters, on aime raconter des légendes. Le Madrisa-Land, un parc de jeu et d’aventures pour les enfants, en fait d’ailleurs revivre quelques-unes. Avant de le visiter, encore faudra-t-il que les enfants (et leurs parents) effectuent une randonnée de trois heures. De la station supérieure de la télécabine de Madrisa, le chemin passe près les restaurants Saaseralp et Zügenhüttli en direction d’Älpli. Là, un sentier raide rejoint le Schaffürggli, une arête du Madrisahorn d’où l’on a une vue magnifique sur le Prättigau. C’est aussi le lieu d’une légende qui porte sur les alpages situés en contrebas, aux abondantes herbes aromatiques et au foin très nourrissant. Un jour, le fils d’un riche paysan qui, l’hiver, s’occupait de nourrir les vaches resta fort longtemps sur l’alpage sans venir rechercher de la nourriture. Le père, inquiet, y monta et constata avec surprise que le bétail était bien nourri, que de bonnes quantités de lait, de beurre et de fromage étaient présentes et qu’il y avait assez de foin pour plusieurs semaines. Le père demanda des explications à son fils qui lui répondit: «Tu vois, Madrisa m’a aidé. Elle a apporté des racines et des herbes, les a mélangées à du sel, puis les a fait manger aux bêtes». Le père se retourna et vit une jeune fille endormie d’une étonnante beauté, à l’aspect sauvage. Elle se réveilla et lui dit: «Dommage que tu sois venu. Si tu n’étais pas monté, j’aurais pris soin du bétail avec ton fils, incognito. Maintenant, je dois les quitter, lui et l’alpage.» Elle partit avec tristesse d’un pas léger, comme en flottant sur la neige, vers les rochers qui portent son nom. Plus personne ne l’a jamais revue. Peut-être l’apercevrez-vous lors de la descente à travers les superbes pâturages. Et si ce n’est pas le cas, elle sera là à coup sûr au Madrisa-Land!
Magnifique paysage du col du Lukmanier N° 1170
Passo del Lucomagno — Acquacalda • TI

Magnifique paysage du col du Lukmanier

La montée entre le lac d’accumulation et le Passo dell’Uomo sur une ancienne route militaire cahoteuse est pénible, mais le reste de l’itinéraire est fantastique. Le col se situe sur une ligne de partage des eaux européenne. Vers le sud, l’eau coule dans la rivière Tessin puis dans l’Adriatique. Vers le nord, dans le Rhin et la mer du Nord. Nous suivons le cours d’eau en direction du Val Piora, mais tournons à gauche à la bifurcation suivante pour rejoindre un vaste haut-plateau. On voit alors apparaître la couronne de rochers clairs du Pizzo Columbe (ou Campanitt) entre le Passo delle Columbe et le Passo del Sole. Il est très surprenant qu’un sommet de calcaire soit situé dans une région dominée par le gneiss sombre et c’est une image spectaculaire que celle de ce Campanitt vu depuis le Passo del Sole, le point le plus élevé de la randonnée. Les pointes rocheuses crevassées s’élèvent dans le ciel, telles des clochers. L’endroit est idéal pour un arrêt prolongé. Sur le versant opposé, au Pizzo del Sole, vit un couple d’aigles que l’on verra peut-être tournoyer dans les airs. La descente vers Lareccio offre un magnifique coup d’œil sur le massif de l’Adula et son Rheinwaldhorn, le point culminant du Tessin. Au niveau de la limite de la forêt, très précisément à côté du premier grand mélèze, le chemin jouxte un abîme. C’est là le seul passage de la randonnée qui pourrait être dangereux. Au hameau de Lareccio, le chemin vers Acquacalda est signalé par l’indicateur «Riserva forestale». La descente raide à travers la forêt féérique, la Selva Secca, est le dernier moment fort de la randonnée. Au Centro Pro Natura Lucomagno, à Acquacalda, on profitera du soleil couchant sur la terrasse, avant de dormir à l’hôtel ou sous une yourte, car la région du col du Lukmanier est bien trop belle pour qu’on n’y passe qu’une journée.
Balade dans le Jorat N° 1214
Bercher — Moudon • VD

Balade dans le Jorat

Moudon, le 10 janvier 1868. La ville a rarement accueilli une telle foule: 20 000 personnes se pressent pour assister à la décapitation d’Héli Freymond. Cette foule fait-elle seulement preuve de curiosité morbide en voulant voir un spectacle sanglant? S’est-elle rassemblée pour s’assurer que justice soit faite? Ou veut-elle simplement assister à l’une des dernières exécutions? Puisque, quelques années plus tard, la Constitution fédérale va mettre un terme à la peine de mort. La randonnée s’inspire de la vie du double meurtrier Héli Freymond et des lieux où il vécut et commit ses crimes. Elle débute à Bercher, le terminus de la ligne du Lausanne - Echallens - Bercher (LEB). Il s’agit d’abord de descendre au bord de la rivière la Menthue avant de remonter vers le Jorat. La balade traverse cette longue crête qui s’étend entre le nord de Lausanne et les hauteurs de Moudon. Elle passe par Saint-Cierges, lieu de domicile de la première victime puis, au lieu-dit Les Troncs, elle s’approche de la scène où s’est déroulé le deuxième crime. A la ferme de Beauregard, l’oeil est attiré par la couronne des Alpes. On se trouve ici sur le versant oriental du Jorat. Le chemin descend à Moudon, tout près de la gare, là-même où Héli fut jadis condamné puis décapité, entouré d’une foule de voyeurs. A l’époque, des opposants de la peine de mort se demandèrent, non sans ironie, si l’effet dissuasif escompté était atteint? Si un tel châtiment pour l’exemple avait un sens? La peine capitale fut en effet abolie en 1874, avant d’être réintroduite cinq ans plus tard pour encore environ 60 années. Cette randonnée traite donc non seulement des crimes d’Héli, mais aussi de l’histoire de la peine de mort en Suisse.
Virée au bois des Brigands N° 1215
St-Cierges — Thierrens • VD

Virée au bois des Brigands

Les brigands du Jorat étaient des personnes bien ordinaires, des pères de famille, des petits artisans qui volaient pour subvenir aux besoins des leurs. Point de bandes organisées, de Robin des bois, comme est véhiculée leur image aujourd’hui encore. Quand on marche dans les forêts de la région étendue du Jorat, le vent qui souffle entre les feuilles des arbres nous susurre des histoires incroyables – souvent devenues légendes – qui se sont déroulées durant plusieurs siècles dans la région qui relie le Chalet-à-Gobet et les hauts de Lausanne et Thierrens au nord de Moudon. Cette randonnée familiale commence au centre du petit village de St-Cierges. Après avoir pris à gauche devant le cimetière au lieu-dit La Sable, les premiers mètres se font sur une route asphaltée, mais très joliment bordée par des champs de colza d’un jaune intense à cette saison de l’année. Au deuxième croisement, prendre à droite direction la forêt. Après environ 300 mètres, on atteint un chemin herbeux qui se faufile entre les arbres. On peut alors jouer aux aventuriers avec les enfants en leur proposant de se frayer un passage entre les branches. En arrivant sur le chemin de pierre, on continue tout droit en suivant l’indication du Chemin des blés. On arrive alors à l'’Auberge des brigands et, un peu plus loin, à leur refuge. Ici on pourra griller saucisses ou marshmallows, et jouer avec les totems de bois. De ce point partent trois sentiers thématiques en boucle d’environ 30 minutes chacun. Le randonneur peut alors prendre le temps de découvrir le donjon par le Sentier du donjon ou le jardin botanique cultivé par des élèves de la région. Après avoir découvert les sentiers, on sort de la forêt côté nord-est et on repart vers l’ouest pour rejoindre Thierrens et le prochain arrêt de bus.
Le Bois de Jorat, sa forêt et ses ruz N° 1216
Chalet-à-Gobet — Montpreveyres • VD

Le Bois de Jorat, sa forêt et ses ruz

Les dernières maisons du Chalet-à-Gobet à peine passées que le Bois du Jorat apparaît déjà dans toute sa profondeur. Quelques pas encore le long d’une clairière et l’on entre dans un formidable monde végétal. Le chemin balisé - que l’on a intérêt à bien suivre pour ne pas se perdre - n’est jamais ennuyeux. Il monte, il descend. Le spectacle est partout. Les essences d’arbres sont variées, avec beaucoup de feuillus toutefois. Toute aussi riche et diversifiée, la végétation est plus ou moins dense selon l’ensoleillement. Ici et là, des ruisseaux pleins de fraîcheur glougloutent, les oiseaux chantent, la forêt vit. On y rencontre des promeneurs, bien sûr, mais aussi des cyclistes, des cavaliers, voire des voitures sur la route des Paysans. Au détour d’un chemin, une clairière apparaît, puis une autre, bien plus grande. On est sorti de la forêt, une magnifique vue s’étend vers le nord-est, direction Moudon, et le sud-est avec les Préalpes fribourgeoises et le Moléson en point de mire. Les villages alternent avec les champs et les forêts. La marche par monts et par vaux se poursuit en bordure de clairière. A mi-chemin, il faut songer à repartir. Tout à la fois bucoliques et impressionnants, des ravins et des ruz attendent le randonneur, avant et après le village soigné de Ropraz. On y voit même des marmites glaciaires, témoins du travail millénaire de l’eau de la Bressonne. Une dernière langue de forêt pointe à l’horizon après le lieu-dit Ecorcheboeuf, un nom qui donne le frisson. Toute primesautière, la Bressonne s’invite à nouveau, avant la montée jusqu’à la cure et l’église de Montpreveyres. On s’approche un peu du paradis. Ces belles bâtisses historiques sont situées sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Le Brienzer Rothorn N° 1124
Glaubenbielen — Brienzer Rothorn • OW

Le Brienzer Rothorn

Depuis le col du Glaubenbielen – le point de départ de la randonnée – jusqu’au sommet du Höch Gumme, il faut venir à bout de plus de 600 mètres de dénivelé. Sur le premier tronçon, on suit un large chemin avec vue vers la station de Sörenberg et le décor montagneux. On continue à travers les alpages, avec un passage en pente raide en aval d’un rocher. Sur le Höch Gumme, on appréciera une belle pause enrichie d’une vue panoramique à 360°, un pied dans le canton d’Obwald et l’autre dans le canton de Berne. La frontière intercantonale s’étend jusqu’au Brienzer Rothorn. Là, les cantons de Lucerne, Berne et Obwald se rejoignent. Le chemin entre Höch Gumme et le Brienzer Rothorn est cependant tout sauf plat: après une courte descente, on remonte sur l’Arnihaaggen. Puis, on redescend sur environ 200 mètres pour atteindre l’Eiseesattel. Sur tout ce tronçon, on jouit d’une superbe vue sur le lac de Brienz ou en direction de Sörenberg. Finalement, on aborde la montée finale vers le Brienzer Rothorn. Au sommet, on rejoint les randonneurs qui ont préféré emprunter le court chemin depuis la station de chemin de fer pour apprécier la belle vue. Pour le retour, il est idéal de prendre place dans un wagon de la Brienzer Rothornbahn. Le train à crémaillère rejoint directement Brienz. Si on a de la chance, on attrapera l’un des anciens trains à vapeur pour jouir du trajet de retour d’une heure environ, plutôt que de prendre l’un des trains modernes à moteur diesel. À Brienz, on pourra monter dans un bateau pour naviguer jusqu’à Interlaken et terminer tout en douceur cette belle journée de randonnée d’été.
Riederalp, fraîchement enneigée N° 1114
Riederalp — Stn. Moosfluh • VS

Riederalp, fraîchement enneigée

On atteint Riederalp, point de départ de la randonnée, par le téléphérique au départ de Mörel. Une fois en haut, après un court passage dans le village enneigé, l’ascension vers Riederfurka commence. Le chemin de randonnée hivernale croise sans cesse les pistes de ski et offre un beau panorama sur le Haut-Valais. En poursuivant la randonnée en direction de la station Hohfluh, le chemin serpente entre les sapins enneigés, jusqu’à dépasser la lisière du bois. De temps en temps, on aperçoit encore la vallée du Rhône, mais les yeux se concentrent principalement sur le Grand glacier d’Aletsch, qui n’est toutefois plus aussi grand qu’autrefois. Le recul des glaciers des dernières années se manifeste clairement sur les moraines latérales qui, bien au-dessus de l’actuelle surface de la masse de glace, rappellent la taille de l’ancien glacier. En contre-pente, d’autres moraines sont visibles, notamment celles du glacier d’Oberaletsch qui pendant le petit âge glaciaire (période climatique froide survenue entre les XVe et XIXe siècles où la température moyenne avoisinait 1 °C) a fusionné avec le Grand glacier d’Aletsch. Celui-ci a également perdu en volume. On le devine seulement dans la vallée latérale. La vue imprenable invite à faire une petite pause. Ensuite, on marche à travers un terrain vallonné et on passe à proximité de la station Hohfluh où un télésiège moderne déverse les skieurs sur les pistes. A ce moment de la randonnée, le chemin devient chaotique car des skieurs et un plus grand nombre de marcheurs l’empruntent aussi. Arrivé à destination, il est préférable de prendre la télécabine à Moosfluh pour retourner à Riederalp. Si le randonneur le souhaite, il peut descendre à pied par un autre itinéraire.
Et au bout, le lac N° 1129
La Valsainte — Schwarzsee Bad • FR

Et au bout, le lac

Après un trajet long mais divertissant à travers l’agréable paysage printanier, les randonneurs descendent du car postal à la Chartreuse de La Valsainte. Ils ne sont pas nombreux et les moines préfèrent aussi rester entre eux, il n’y a donc pas de visite du monastère au programme. Une escapade dans les hauteurs est toutefois bien prévue: la randonnée débute avec une ascension. D’abord quelques instants sur la route, ensuite le chemin s’enfonce dans la fraîcheur de la forêt printanière. Les pas des randonneurs y sont accompagnés par le gazouillis des oiseaux. Entre Les Gros Grenérets et Le Chalet Neuf, les randonneurs rencontrent pour la première fois les vaches fribourgeoises qui broutent paisiblement en vue de fournir le lait pour le célèbre Vacherin. Après un tronçon dans la forêt, la suite ressemble à une chasse aux indices, mais pas de quoi s’inquiéter: le losange se situe à proximité de Chalet Neuf. L’ascension est presque terminée, et voilà déjà le plus haut point de la randonnée. On y profite d’un panorama sur le charmant Pays de Fribourg. La randonnée se poursuit sur les crêtes, en direction de La Patta. La première moitié de la randonnée est parcourue, l’occasion de faire une pause à la sympathique buvette de l’Hauta Chia. Une fois repartis, les randonneurs ne doivent pas manquer la bifurcation à gauche depuis la route, sans quoi ils se retrouveraient à Plan Rosset. Le chemin des crêtes du Lac Noir mène à La Spielmannda. De là, on quitte la crête pour entamer la descente tranquille. On se trouve maintenant dans la partie alémanique, comme l’indiquent les noms Fuchses Schwyberg et Tierliberg. Sur la fin, la randonnée passe près d’un pâturage avec des veaux (attention!) près du téléski et se termine au Lac Noir, où les randonneurs peuvent rafraîchir leurs pieds fatigués dans l’eau et se détendre. Un endroit idéal pour ce faire est Schwarzsee Bad, on s’y croirait en vacances!
Paroi imposante N° 1130
Bettlach — Grenchen • SO

Paroi imposante

La paroi est visible de loin. Le Wandfluh trône majestueusement au-dessus de Granges dans le Jura soleurois. Il semble impossible à escalader. C’est cependant très simple. A gauche se trouve l’Ängloch, une petite entaille dans la paroi. Plus l’entaille est étroite, et plus l’ascension est agréable: un escalier solide a été construit sur ce terrain accidenté. Et c’est ainsi qu’on atteint le départ d’une randonnée spectaculaire de Bettlach à l’Obergrenchenberg, d’où l’on profitera de sublimes vues. La randonnée débute sur la place du village à Bettlach et monte à travers le village. Rapidement, les maisons deviennent plus rares et le chemin plus étroit. Puis on suit un sentier à travers la forêt, où poussent d’immenses étendues d’ail des ours. Même lorsque les fleurs de ces plantes comestibles sont fanées depuis longtemps, leur odeur suit le marcheur tout au long de la randonnée. La pente ne s’arrête pas: on atteint bientôt un sentier, puis un chemin en gravier, avant d’apercevoir enfin le restaurant Bettlachberg. Celui-ci se situe au-dessous de la paroi dans une prairie de montagne verdoyante. La montée devient vraiment ardue. Le sentier serpente en lacets à travers la forêt. Une fois arrivé tout essoufflé à la paroi rocheuse, on aperçoit soudain le fameux escalier qui mène doucement à l’Obergrenchenberg. La vue sur le Plateau est impressionnante. Un vieux mur de pierres sèches sépare la paroi rocheuse des champs et protège les vaches d’une éventuelle chute. Il y a plusieurs places de pique-nique et des foyers. Puis le chemin relativement plat continue à travers prairies et forêts jusqu’à l’Untergrenchenberg, où se trouve un autre restaurant. A partir de là commence une longue et raide descente à travers la forêt jusqu’à Granges. Avec un peu de chance, le randonneur dégote un bus local à l’entrée de la ville et s’économise les deux derniers kilomètres jusqu’à la gare.
Des envies décuplées N° 1135
Ober Axen — Ratzi • UR

Des envies décuplées

Autrefois, la fenaison sauvage était pratiquement une question de survie: elle permettait en effet de nourrir une ou deux vaches supplémentaires durant les mois d’hiver. De nos jours, l’accent est plutôt mis sur les contributions à la protection de la nature versées aux agriculteurs qui s’astreignent durablement à un mode de culture écologique. Quoi qu’il en soit, les faneurs sont aujourd’hui encore toujours actifs sur les flancs escarpés et les versants exposés du Rophaien. La première partie de la magnifique randonnée entre Ober Axen (1011 m) et Ratzi emprunte le sentier des faneurs, ou Wildheuerpfad, sans jamais être trop exposé. On a beau transpirer pendant la montée jusqu’à l’alpage de Franzen, la vue plongeante sur la vallée de la Reuss et le lac d’Uri n’en est que plus saisissante. Le chemin monte et descend doucement le long du versant et des pâturages en pente raide, et ce n’est qu’à Unter Hüttenboden que les choses se corsent à nouveau. Le point culminant se situe près d’un petit lac idyllique, le Fleäch-Seeli (1812 m). Un foyer «Schweizer Familie» y invite les randonneurs à faire une pause. Sinon, on peut aussi commander un café glacé ou un steak au bistrot-kiosque de Flesch. À partir de là, le paysage change et paraît plus doux, les pâturages sont plus grands et plus plats, et l’étroit chemin cède la place à une route. Mais la vue, elle, reste imprenable: au-delà de la vallée du Schächental se dressent les cimes du Bälmeten, du Hoch Fulen, du Gross Ruchen et du Schärhorn. La foison de bifurcations et de panneaux indicateurs décuple les envies! Vaches, vététistes et randonneurs se côtoient sans difficultés. Au besoin, on peut s’arrêter pour manger dans divers restaurants et établissements d’alpage, ou encore abréger la randonnée à Ruogig ou Biel (téléphérique jusqu’à Bürglen). Après cinq heures et demie environ de marche, on arrive au but. L’auberge de montagne de Ratzi (descente en téléphérique vers Spiringen) est le lieu idéal pour échafauder de nouveaux plans devant un café ou une bière. En préparant la nouvelle étape jusqu’au col du Klausen, par exemple.
Au crépuscule dans l’arrière-pays N° 1112
Menznau — Buttisholz • LU

Au crépuscule dans l’arrière-pays

Cette randonnée à travers le doux paysage de collines de l’arrière-pays lucernois est somptueuse un après-midi d’automne. Le chemin est le plus souvent plat et longe des champs, des fermes et des chapelles. Le départ se situe dans le petit village de Menznau, à environ une demi-heure de RER de Lucerne. De la gare, on commence par monter la colline de l’Allmend en redescendant jusqu’à Geiss. Jusqu’ici, l’ordre règne: des vaches qui broutent paisiblement, des chiens de ferme qui gambadent joyeusement et des enfants qui rentrent de l’école. Au coeur du village se tient l’église paroissiale de Saint-Jacques: à partir de là, les randonneurs empruntent le chemin de Compostelle. Au croisement, près du hameau de Galgeberg, on peut quitter le chemin de Saint-Jacques en direction du lac Soppisee ou, si l’on est en forme, faire encore un crochet vers la chapelle de Saint-Gall et Erasme à Buholz. Près de la ferme Dünnhirs, c’en est provisoirement fini de la tranquillité: même si l’on dit que les chiens qui aboient ne mordent pas, on est content que ces créatures proches des loups soient bien à l’abri dans un grand chenil. Autour du Soppisee, le calme revient et l’on profite du crépuscule en toute tranquillité. Le ciel déploie des couleurs allant du rose pâle à l’orange, les nuages se déclinent du gris au violet et du sol s’élèvent de délicates nappes de brume. Avant qu’il ne fasse trop froid, on continue à longer la rive du lac et l’on passe devant les belles fermes près de Soppensee, Schore et Soppestig. Là, il convient de traverser la route avec prudence. Non loin de là, la chapelle Saint-Ulrich se tient au beau milieu de la cour d’une ferme. On passe ensuite devant la pittoresque chapelle de Sainte-Odile pour rejoindre Buttisholz, son église dédiée à Sainte Verena et son château (en mains privées). Si l’on dispose de toute une journée, on peut encore prolonger la randonnée jusqu’au lac de Sempach.
Elfes des marais et Mürtschenstock N° 1120
Amden — Arvenbüel • SG

Elfes des marais et Mürtschenstock

Le chemin panoramique d’Amden commence en réalité à la station supérieure du télésiège de Niederschlag. En basse saison, il faut toutefois partir du principe que celui-ci est fermé. Les randonneurs commencent ainsi leur parcours en attaquant dès le départ les quelque 400 mètres de dénivelé. Il s’agira en principe du seul effort à fournir, la suite n’étant que pur plaisir. La majeure partie du chemin est plate et large, il est donc idéal pour les familles et autres promeneurs à la recherche d’un parcours agréable. Le chemin est sans obstacle jusqu’à Hinter Höhi et l’aire de grillade du magazine « Schweizer Familie ». Rien ne s’oppose à un grand pique-nique dans ces paysages marécageux. Les randonneurs poursuivent leur route à travers le haut marais protégé, reconnu au niveau national, où poussent le drosera insectivore, la linaigrette et la laîche. En bordure du marais, on trouve également des myrtilles et des rhododendrons des Alpes. Par ailleurs, on dit que les elfes des marais vivent ici. Flottant à peine au-dessus des nappes de brume, ces gentilles créatures sont à peine visibles à l’œil nu. Avant le virage au niveau de Letzbüel, le marcheur jouit par beau temps d’une belle vue sur le Säntis. Puis il poursuit son chemin en direction de Furgglen. Le restaurant d’alpage est ouvert tous les jours de juin à novembre. De là, on aperçoit juste en face la commune d’Amden et prend la mesure du chemin parcouru jusque-là. Un morceau bleu du lac de Walenstadt et de l’impressionnant sommet du Mürtschenstock ainsi que les Alpes glaronnaises offrent un panorama parfait en cette journée d’automne. À l’alpe Hüttlisboden, le randonneur peut, s’il le souhaite, faire un crochet par la crête du Gulmen et redescendre au village en passant par le col de Vorder Höhi. Ou alors, il longe cette montagne de 1789 mètres en direction de Schwisole. À Altschen, il peut opter pour le chemin sur la gauche à travers la prairie et la forêt jusqu’au village d’Arvenbüel ou profiter encore du panorama pendant la descente. Une fois au village, le marcheur repart en bus en direction de Ziegelbrücke et a tout loisir de repenser à cette belle randonnée pendant le trajet.
Le Schiesshorn pour les sportifs N° 1025
Arosa • GR

Le Schiesshorn pour les sportifs

Pour cette randonnée on n'a pas besoin d’avoir les nerfs solides, mais au moins de bons genoux. De la gare d’Arosa, redescendre à proximité du lac supérieur d’Obersee et continuer le long du lac inférieur d’Untersee jusqu’aux chemins de randonnée. Le départ de cette jolie petite randonnée de 5 h se trouve ici. Après avoir franchi la rivière, le chemin de randonnée de montagne du Furggatobel se dessine à travers la forêt, les éboulis et les prairies de montagne. Pendant la montée, la vue se dégage sur les sommets et les maisons qui s’élèvent en face à Arosa. A l’arrivée au pt. 2153, les randonneurs peuvent choisir une ultime fois s’ils veulent ou non emprunter le chemin Walser sur le Maienfelder Furgga en direction de Davos ou si cette ascension ne leur convient pas. La première solution est décrite ci-après. Bientôt, les randonneurs ont parcouru la moitié du chemin autour du sommet du Schiesshorn. Même s’il s’agit d’un circuit, il est recommandé de commencer l’itinéraire par Furggatobel afin de marcher le plus longtemps possible du côté ensoleillé de la montagne. Peu après avoir franchi quelques petits lacs de montagne idylliques, on atteint le point culminant. Le randonneur qui le souhaite peut encore grimper 200 m de dénivelé et atteindre le sommet du Schiesshorn (chemin de randonnée non balisé!). Pour les autres, le versant sud de ce géant qui sommeil offre un magnifique panorama. Le pt. 2427 est un endroit idéal pour se reposer et admirer les sommets environnants. Avec un peu de chance, on aperçoit quelques bouquetins. Il est toujours impressionnant de voir comment ces animaux peuvent vivre dans ce paysage aride. Ici commence la descente vers le lac d’Alteinsee, en passant par Schönböden. On longe la rivière Alteinbach pour retourner dans la vallée. Le chemin est parfois raide, mais un petit détour par la cascade d’Altein est encore possible. Puis le chemin plat passe à nouveau par la forêt et remonte pour la dernière ligne droite le long du lit de la rivière jusqu’au point de départ. Pour finir, on emprunte péniblement la route pour remonter vers Arosa. Au loin, le Schiesshorn observe les randonneurs épuisés mais heureux en leur murmurant doucement: «A bientôt!». Ce n’est pas une menace, mais bel et bien une promesse.
Randonner et luger 2 N° 1086
Vorsass — Beatenberg Station • BE

Randonner et luger 2

«Citez-moi un endroit où la vue sur les Alpes bernoises est plus belle qu’ici en hiver?», s’exalte Fritz Bieri. Le responsable technique du téléphérique du Niederhorn se promène souvent par ici, son appareil photo généralement à la main. Il capture des images de la nature avec beaucoup de passion et souvent il bivouaque pour se changer les idées. C’est au cours de l’une de ses nombreuses randonnées dans la région qu’il a eu envie d’aménager la piste de luge qui part du Niederhorn et rejoint Vorsass en passant par Flösch. Après une descente électrisante depuis le sommet, les luges louées peuvent être restituées à la station de Vorsass. On poursuit le reste du chemin familial à pied. On peut aussi s’offrir une randonnée dans la partie supérieure, car les remontées mécaniques du Niederhorn y préparent également un chemin pour les lugeurs et un autre pour les randonneurs. En revanche, il n’y a qu’un seul chemin qui descend depuis Vorsass. La piste y est moins raide et les lugeurs traversent la forêt moins rapidement. Ils peuvent dès lors côtoyer sans problème les randonneurs. Lors des hivers plus doux, la piste de luge qui va de Vorsass à Beatenberg ne peut être ouverte que rarement, c’est pourquoi elle se prête bien à la randonnée. Le chemin commence au coeur de l’épaisse forêt de montagne, avec ses impressionnants épicéas. Elle s’éclaircit toutefois régulièrement, offrant une belle vue sur le lac de Thoune, le Niesen ou le Stockhorn. Un peu plus bas, après le troisième virage en épingle, les arbres se font moins nombreux et le randonneur se dirige tout droit vers les Alpes bernoises. On profite encore une fois du panorama avant que le chemin nous mène au village. Peu après Schafgaden, on pourra se délecter d’un dernier verre à l’auberge de Riedboden avant de rejoindre la station de Beatenberg.
Coup d’œil sur le Gantrisch N° 1091
Gurnigel, Berghaus • BE

Coup d’œil sur le Gantrisch

La région du Gantrisch était autrefois connue dans toute l’Europe. Vers 1900, l’hôtel Gurnigelbad était en effet le plus grand de Suisse et l’un des dix plus importants d’Europe. Les hôtes effectuaient un long voyage pour se rendre en cure. Les Anglais, en particulier, appréciaient beaucoup la région. Des trains reliaient directement Calais à Thurnen, où les voyageurs attendaient les calèches sous un toit voûté en tôle ondulée. Les hôtes moins fortunés se rendaient au Schwefelbergbad. Chemin faisant, on s’arrêtait pour prendre le thé dans un pavillon, là où se dresse aujourd’hui l’auberge de montagne de Gurnigel. C’est près de ce restaurant que se situe le point de départ de la randonnée d’hiver que l’on parcourt sur un chemin confortable et damé. Il s’élève en pente douce dans la forêt, avant que n’apparaisse le Gantrisch. Le massif situé sur le versant opposé sera visible tout au long de l’itinéraire fait de descentes et de montées régulières. Le chemin de randonnée d’hiver traverse l’itinéraire de raquettes et la piste de ski de fond. Ici, la dénivellation est importante et il peut être utile de se munir de bâtons de randonnée. C’est en contrebas de la route du col que se trouve la partie la plus isolée et la plus calme de l’itinéraire. Le chemin passe par des pâturages enneigés, puis à travers la forêt, en se rapprochant de l’auberge de Gurnigel. Les mains et les pieds sont un peu raides et froids et on apprécierait un bon bain chaud. Mais voilà, les bains thermaux n’existent plus dans la région. Après la Seconde Guerre mondiale, l’immense complexe du Gurnigelbad fut dynamité, car l’hôtel n’était plus rentable. Seule la source d’eau soufrée et un bâtiment annexe ont subsisté. Aujourd’hui, une auberge du même nom est certes présente en ce lieu, mais on ne peut plus s'y baigner.
Les visages du Selibüel N° 1092
Gurnigel, Wasserscheidi • BE

Les visages du Selibüel

C’est une impression de grand calme qui se dégage du Selibüel, dans la région du Gantrisch, notamment due au fait que l’on est ici dans une réserve naturelle strictement protégée. Cette protection concerne aussi bien le paysage originel qui, depuis l’ouragan Lothar de 1999, ne s’est presque plus modifié, qu’une population de tétras-lyres qui s’est installée ici. S’ils veulent survivre à la saison froide, les oiseaux ont besoin de tranquillité, raison pour laquelle les randonneurs ne peuvent quitter les chemins sous aucun prétexte. Cela ne pose aucun problème, car on reste volontiers sur l’itinéraire de raquettes balisé, isolé et magnifique. Après avoir laissé les skieurs de fond et les randonneurs derrière soi, à la Wasserscheidi, on bifurque au niveau d’une simple cabane fermée en hiver vers Selibüel. La neige est haute et donne aux arbres morts de la région une beauté particulière. Les troncs noueux se dressent dans le ciel bleu tels des totems. D’innombrables insectes, acariens, champignons, lichens, mousses et oiseaux y ont pris leurs quartiers. Ce sont des spécialistes du bois mort qui renouvellent ainsi naturellement le cycle de la forêt. La boucle à travers la région du Selibüel est agréablement plate. Elle parcourt d’abord le versant sud-ouest ensoleillé, puis passe sur le côté nord ombragé. Par endroits, les bandes rose vif signalent l’itinéraire de raquettes et permettent de s’orienter. On finit par rejoindre le chemin de randonnée d’hiver tracé. Si l’on veut déjà se restaurer, il suffit de le suivre vers la gauche pour se rendre au restaurant de Gurnigel. La boucle, elle, part vers la droite, suit le chemin de randonnée avant de retrouver la cabane du début. D’ici, on peut encore effectuer la montée facile sur le sommet, puis terminer le tour en s’arrêtant à l’auberge de Selibühl qui ouvre ses portes le week-end.
Au sud de La Brévine N° 1090
La Brévine • NE

Au sud de La Brévine

Cette petite balade en boucle, à faire avec les raquettes à neige aux pieds, conduit le randonneur sur une petite crête située au sud de La Brévine. Elle débute à la sortie du village, direction La Chaux-du-Milieu, par une petite montée dans un champ. Arrivé au Pénitencier - une maison isolée qui doit son nom à son accès, jadis, difficile en hiver -, le tracé, balisé par des panneaux couleur rose ou des marques suspendues aux branches des arbres, part en direction de l’est, à flanc de coteau, dans une forêt. Au fil des pas, la vallée de la Brévine apparaît entre les sapins, rois des forêts de l’Arc jurassien. Une vallée de 20 kilomètres parsemée de fermes qui s’étend d’est en ouest. Trois villages, La Brévine, La Chaux-du-Milieu et le Cerneux-Péquignot, l’animent. Bien imprégné de ce paysage, on prend un peu d’altitude, juste de quoi tester la forme du jour, avant de mettre le cap à l’ouest. On serpente entre les sapins. Arrivé en contrebas d’une ferme, prendre à droite pour continuer à naviguer entre les arbres à la lisière de la forêt. Le parcours est quasiment plat. C’est l’occasion d’apprécier le calme qui règne en maître dans ce lieu austère. De grands champs s’étendent au sud, habités ici et là par quelques fermes bien neuchâteloises, avec leurs grands toits. On les imagine peupler les oeuvres des artistes jurassiens. Après une bonne demi-heure de marche, il faut se résoudre à reprendre le chemin de La Brévine. A pas légers, on se laisse glisser jusqu’au Pénitencier. L’heure du thé chaud et des biscuits est proche. Une belle vue s’ouvre sur le village. Deux heures environ ont passé. Si le soleil est rendez-vous, le paysage a probablement changé de couleur.
Sous le soleil d'hiver N° 1089
Eggbergen — Ratzi • UR

Sous le soleil d'hiver

Le sentier de randonnée à raquettes signalisé en rose débute quelques pas au-dessus de la station supérieure du téléphérique d’Eggberge. Il grimpe d’abord jusqu’à Hüenderegg, puis il rejoint le chemin des crêtes qui mène dans la vallée. On monte doucement dans un paysage de prairies enneigées. La vue s’étend au-delà de la vallée de la Reuss et embrasse le massif de l’Uri Rotstock. Arrivés dans la forêt, la montée se fait un peu plus raide jusqu’au mamelon de Hüenderegg, qui offre un vaste panorama. C’est une véritable aventure au sommet que l’on vit ici, avec la croix en bois et la vue splendide à 360°. Au sud, à l’horizon, se dessine le Gross Windgällen, avec son sommet aussi beau que la vue plongeante sur la vallée du Schächental, entourée des alpes glaronnaises. Lorsque le foehn souffle, chose fréquente à Uri, on voit se former des nuages lenticulaires typiques dans le ciel. Plus au nord, on peut admirer la vue sur la mer de brouillard qui recouvre presque en permanence les plaines de Suisse centrale en hiver. Cela laisse d’autant plus de place au soleil sur le chemin des crêtes qui descend doucement dans la grande cuvette de Selez. Les hauteurs du Schächental sont desservies par de nombreuses remontées mécaniques, offrant de nombreuses possibilités de randonnées à raquettes. On peut interrompre l’itinéraire à Ruogig en prenant une petite télécabine jusqu’à Brügg. Si l’on poursuit la randonnée dans la vallée en passant par Alafund et la vallée du Mättental, on peut descendre depuis Wissenboden vers Biel et prendre un autre téléphérique jusqu’à Brügg. Et si l’on veut profiter plus longtemps de la randonnée, on peut prendre le chemin des crêtes du Schächental qui mène de Wissenboden à la terrasse ensoleillée de Rietlig, avant de longer la piste de ski vers Ratzi. De là, on rejoint Spiringen avec un autre téléphérique.
Randonner et luger 3 N° 1087
Cancori • TI

Randonner et luger 3

Le Velogemel est à Grindelwald ce que le Bockerl est au Kerenzerberg et le Skitti à Nara, dans le Val Blenio, au Tessin. Le point commun de ces trois véhicules est qu’ils permettent tous de dévaler la montagne sur une piste de luge. Quoi de mieux pour faire sensation, surtout si l’on loue une luge Skitti pour une demi-journée, voire une journée entière. Le secret du Skitti, ce sont deux skis montés en parallèle, reliés par des barres transversales et surmontés d’un revêtement en polyéthylène. Cette construction originale se dirige à l’aide d’un levier qui règle la prise de carre des skis à gauche ou à droite. L’utilisateur, confortablement calé dans son siège, dispose également d’un frein qui lui permet de ralentir l’appareil si celui-ci venait à s’emballer. Avant de louer un Skitti dans la petite station de Nara pour profiter de la piste de luge de 5 km, une randonnée hivernale s’impose. Depuis la station intermédiaire du télésiège, un chemin panoramique mène, en moins d’une heure, jusqu’à l’alpage d’été de Pianezza. Tout au long du parcours, le randonneur profite de la vue sur l’Adula, le point culminant du Tessin, ainsi que sur le Val Blenio. De retour à la station intermédiaire de Nara, les randonneurs sont accueillis par Pierluigi Paganetti. L’inventeur, constructeur et moniteur de Skitti remet toujours ses luges en personne. Ce moniteur de ski a eu l’idée du Skitti en voulant prouver qu’on pouvait prendre des virages à skis en déplaçant son poids. C’était il y a plus de 30 ans. Aujourd’hui, les Skittis sont devenus la passion de ce Tessinois de 80 ans. Les personnes qui n’aiment pas cet engin pourront opter pour la luge traditionnelle de Davos. Une bonne heure et demie de marche conduit jusqu’au joli village de Leontica et l’église San Carlo di Negrentino. Si l’on préfère poursuivre le chemin à pied, on pourra s’engager sur la route d’alpage enneigée.
Dans la partie inférieure du Toggenburg N° 1113
Bütschwil — Mosnang • SG

Dans la partie inférieure du Toggenburg

Bütschwil, avec son église caractéristique, se situe sur la ligne de chemin de fer entre Wil et Wattwil. En longeant le ruisseau, on accède à Zuckenmatt par le hameau de Dottingen. Là, on a un premier aperçu sur les hauteurs où se situe le château. En marchant à travers une petite vallée sur le versant sud du Hochwacht, on atteint rapidement Aufeld. On suit l’itinéraire en direction de Rachlis sur une courte distance, puis le panneau jaune indique aux randonneurs un chemin de montagne allant vers Schönengrund. La montée raide menant sans tracé précis au sommet en vaut la peine, car elle offre une vue grandiose. Sur les bancs, au niveau de la grande croix, on embrasse du regard la région du Toggenburg et celle de l’Alpstein, le Fürstenland au nord-est et, au nord-ouest, Iddaburg, dont l’église blanche resplendit. On a aussi un bel aperçu du Plateau suisse. Puis on redescend plein sud jusqu’au panneau indicateur. Au croisement, on emprunte le chemin qui redescend par la forêt. A la ferme Hof Cholwis, un chemin descend par les prés. Peu avant le hameau, un jalon placé près d’un banc rappelle que le centre géographique de la grande commune de Mosnang se situe ici. L’unique restaurant de cette randonnée se dresse dans les prés. Une bonne raison pour y faire la pause de midi. La route asphaltée mène par le hameau de Lenzligen jusqu’à Wolgensingen. Une légère montée vers Haaggen et on aperçoit déjà Mosnang, au fond d’une cuvette. Une descente raide au départ mène au village. A noter que l’ancienne championne de ski alpin Maria Walliser a fait ses premiers pas sur des lattes sur les pentes du téléski situé sur le versant nord du Hochwacht. De la place du village près de l’église, le car postal part toutes les demi-heures pour Bütschwil.
Randonner et luger 4 N° 1088
Muottas Muragl • GR

Randonner et luger 4

La piste Cresta Run, entre Saint-Moritz et Celerina, longue de 1212 m avec un dénivelé de 157 m, est entièrement en glace. Construite pour la saison d’hiver 1884/85 par des officiers britanniques avec le soutien d’hôteliers locaux, elle accueille, depuis, chaque année plus de 30 courses. Les concurrents s’élancent dans les virages à plus de 100 km/h sur leur «toboggan», une sorte de skeleton en acier - au moins jusqu’au Shuttlecock, le plus célèbre des dix virages. Attention: une vitesse excessive et c’est la sortie de piste! C’est aussi une «mesure de précaution» car la vitesse augmente encore après le Shuttlecock. Les amateurs de sensations fortes trouveront aussi leur bonheur à Muottas Muragl, un sommet panoramique de Haute-Engadine. La vitesse est aussi au rendez-vous sur cette piste de luge de 4,2 km, située à 2454 m d’altitude, avec 705 m de dénivelé. Avant de s’élancer dans cette course vertigineuse à travers les 20 virages en épingle à cheveux, on recommande de faire une randonnée d’hiver sur le chemin des philosophes. Offrant une vue à couper le souffle sur les lacs et les pics de Haute-Engadine, le randonneur suit les panneaux noirs sur un parcours de trois heures jusqu’à proximité du Lej Muragl, qui culmine à 2715 m d’altitude. En chemin, de nombreux bancs invitent à faire une pause et à la fin, l’hôtel Muottas Muragl à se reposer. Les non-adeptes de la luge peuvent redescendre tranquillement dans la vallée à bord du funiculaire historique. Adolf Haeberli est lui aussi descendu la piste de luge de Muottas Muragl. Le cœur de cet habitant de Saint-Moritz, âgé de 81 ans, bat cependant pour le Cresta Run. Depuis 45 ans, il dispute plusieurs courses par saison. Il a emprunté maintes fois le Shuttlecock: sa toute première course s’est d'ailleurs terminée dans le célèbre virage.
Dans une vallée escarpée N° 1084
Bignasco — San Carlo • TI

Dans une vallée escarpée

Dans un nuage d’écume, la Bavona trace son lit dans la vallée depuis les hauteurs du Basodino et traverse un étrange univers rocailleux. D’immenses blocs de roche se sont détachés, ensevelissant des maisons, et des crues ont détruit églises et hameaux. Jusqu’au XVIe siècle, les habitants ont affronté la violence des éléments, s’établissant dans ce cadre inhospitalier. Ils ont utilisé des blocs et des plaques de pierre pour construire les «splüi», des abris pour les animaux et les provisions, et aménager de petits jardins sur des dalles de roche. Plus tard, ils se sont mis à passer l’hiver à Bignasco et à Cavergno. Dès le mois de mai, ils remontaient dans les hameaux du Val Bavona pour y faire paître leurs troupeaux sur les alpages. Les refuges ont servi jusqu’au siècle passé. La route n’a été construite qu’en 1956. Sur le pont de Roseto, une inscription rappelle une des nombreuses crues. Fado et Sonlerto ont été plusieurs fois détruits par des glissements de terrain. En 1992, seules quelques maisons de Faedo ont été épargnées. Sonlerto est né sur les vestiges d’un glissement de terrain. Cette région sauvage s’offre aujourd’hui au randonneur comme un musée en plein air, avec ses refuges construits par les hommes. Désormais, les maisons servent d’hébergements de vacances. Et le chemin qui traverse les douze hameaux du Val Bavona et passe devant la chute d’eau de Foroglio est le même que celui qu’empruntent jusqu’à ce jour les processionnaires du premier dimanche du mois de mai. Il monte de Cavergno jusqu’à l’église de Gannariente. San Carlo est situé au bout de la vallée. D’ici, un téléphérique monte dans la région du glacier du Basodino. A peine quelques heures en bus et en remontée mécanique séparent les palmiers du lac Majeur des glaciers du Basodino.
Dans l'ouest agréable N° 1026
Chancy — Dardagny • GE

Dans l'ouest agréable

Comme c’est souvent le cas dans le canton de Genève, c’est une randonnée de y en y dont il s’agit ici. En clair: de Chancy à Dardagny ou, encore, des champs à la vigne, le long du Rhône et de la frontière franco-suisse. En fait, le Rhône, on le devine seulement, au départ de Chancy, en contrebas, entre les arbres, puis à La Plaine, lorsqu’on le traverse. Le canton de Genève est petit, la ville est grande. Mais, ici, aux confins de la république, la campagne est paisible, reposante. Vaste même. On le voit bien au Martinet, un lieu-dit plein de carrefours où il faut faire confiance aux écriteaux de Genève Rando pour trouver son chemin. Le paysage est vallonné. A l’ouest, le regard se porte sur une percée dans la chaîne du Jura français, en direction de Lyon. Une magnifique allée de peupliers se faufile entre les champs. On marche vraiment par monts et par vaux. La formule n’est pas galvaudée. A Avully, les restaurants sont accueillants, comme le village dont on devine le passé rural. A l’ouest de cette localité, on voit Gennecy, un grand ensemble d’habitations qui détonnent un peu, si loin de la ville. C’est alors la descente sur La Plaine - siège du célèbre créateur de parfums Firmenich, fleuron de l’industrie genevoise - pour retrouver le Rhône. On le traverse par un pont sans charme, mais fonctionnel. Heureusement, de l’autre côté, de belles vignes accueillent le randonneur. Après un petit passage en forêt surprenant par sa végétation, ces mêmes vignes l’accompagneront jusqu’à Dardagny, but de l’excursion. On ne quittera pas ce village sans jeter un coup d’oeil sur son magnifique château dont les origines remontent au XIIIe siècle.
La décroissance totale au Säntis N° 1022
Gamplüt • SG

La décroissance totale au Säntis

La télécabine se balance très lentement au-dessus des prés et déjà des cimes rocheuses s’élèvent derrière les sapins: le Schafberg et, encore plus loin, l’Altmann. Selon un des randonneurs assis dans la télécabine à six places, c’est ce qui fait la beauté de la région du Säntis. «L’Alpstein est à la fois folklo et charmant.» Des cheveux blancs comme neige couronnent son visage tanné et la couleur bleue des eaux d’un lac alpin éclaire ses yeux. «C’est un domaine de randonnée typique pour les randonneurs», ajoute la dame à côté de lui avec un fort accent zurichois. Une ascension plaisante pour un début de randonnée: la télécabine qui monte à Gamplüt est une véritable thérapie. Jusqu’ici, c’est également la seule installation en Suisse qui fonctionne à l’énergie solaire. A Gamplüt, les chemins se séparent. Le parcours se poursuit sur le charmant alpage vers le nord, puis à gauche à travers une forêt clairsemée de feuillus avant de redescendre vers Alpli par un chemin forestier. Là, on balaye du regard la source de la Thur, dans le massif du Säntis, et le paysage jusqu’aux Churfirsten, où l’on a l’impression que de gigantesques corps de morses se succèdent: une petite pause s’impose avant de reprendre le chemin qui grimpe en zigzags sur 1000 m de dénivelé, jusqu’à la crête, dans le massif de l’Alpstein. Derrière Lauchwiss, au nord de Stoss, une petite partie est exposée, mais très vite on atteint le Stosssattel. De retour du côté sud de l’arête, le chemin s’enfonce dans un paysage lunaire karstique et traverse d’énormes plaques d’argent sur lesquelles les grimpeurs s’entraînent volontiers. De retour en haut de la crête, on parvient rapidement à l’auberge de montagne de Tierwis. Là, trois possibilités s’offrent au randonneur: répartir la randonnée sur deux jours et dormir à l’auberge, prendre le téléphérique du Säntis à l’arrêt intermédiaire Stütze situé à 30 minutes ou bien poursuivre le circuit sur un autre lapiaz impressionnant et retourner à la télécabine de Gamplüt.