Propositions de randonnées • Suisse Rando

1607 entrées ont été trouvées
Sous l'eau glaciale N° 1073
Klöntal, Plätz — Rhodannenberg • GL

Sous l'eau glaciale

On raconte deux histoires sur la glace dans le Klöntal, l’une révolue et l’autre actuelle et sucrée. La première commence durant l’hiver 1862, lorsque Gabriel Leuziger eut l’idée de découper des blocs de glace à la scie dans le lac gelé. Il les amena à Netstal et les conserva. On se moqua de lui jusqu’à ce que l’on réalise les bonnes affaires que l’on pouvait en tirer. Dix ans plus tard, des centaines de travailleurs étaient à l’œuvre sur le lac, armés de pioches, de scies, de cordes et de crochets, chargeant des quantités de glace sur des charrettes tirées par des chevaux. Les brasseries, les hôtels, les hôpitaux et même les bateaux à vapeur navigant sur les mers réclamaient de la glace. De nos jours, au printemps, lorsque le niveau de l’eau du lac de Klöntal est bas, on aperçoit encore les murs d’anciennes cabanes près d’Unter Herberig. C’est ici qu’était conservée la glace avant d’être livrée en été. Les affaires fleurirent jusque dans les années 1950 et l’invention du réfrigérateur. Cette histoire a inspiré André van Sprundel. Chaque été depuis plus de 25 ans, l’hôtelier de Rhodannenberg traverse le lac à bord de son Ice Dream Express et approvisionne randonneurs et baigneurs en glaces. On voit venir son petit bateau coloré de loin, et tous attendent l’appel du «Glacemaa», l’homme aux glaces. Celui-ci n’a d’ailleurs pas beaucoup de temps pour faire sa tournée, car les glaces fondent vite. Le petit bateau est une agréable récompense au terme d’une randonnée familiale le long du lac de Klöntal, qui commence derrière le Restaurant Im Plätz, à l’extrémité ouest du lac. Une fois sur le chemin balisé, il est quasi impossible de se perdre. La randonnée plane reste majoritairement dans la forêt ombragée, passant des lieux de baignade, une cascade et le Bärentritt, qui renfermerait dans ses profondeurs le trésor de guerre du général russe Souvorov depuis 1799.
Etre et disparaître à Aletsch VS N° 1101
Belalp — Riederalp • VS

Etre et disparaître à Aletsch VS

Il y a bien longtemps de cela, une vieille femme vivait seule dans une cabane au bord du glacier d’Aletsch. Elle passait son temps à filer et à prier pour les pauvres âmes emprisonnées dans le glacier. Le soir, lorsqu’elle allait se coucher, elle laissait les esprits entrer dans son logis bien chaud. Ceux-ci soupiraient alors près du fourneau tout au long de la nuit, pendant que la vieille dormait, insouciante. Lors d’une froide nuit d’hiver, la fileuse travailla plus longtemps que d’habitude. Dehors, les pauvres âmes demandaient à pénétrer à l’intérieur. La vieille perdit patience et finit par leur dire d’entrer en oubliant de prononcer les mots qui devaient la protéger. La porte s’ouvrit alors d’un coup, laissant pénétrer un flot de spectres gémissants… Pour les vieux Valaisans, les âmes des défunts devaient expier dans les entrailles inhospitalières d’un glacier les péchés commis de leur vivant. Derrière l’hôtel Belalp s’ouvre un paysage montagneux âpre et sauvage au-dessus des plus imposants géants de glace des Alpes. A distance respectable, la vue de cet «enfer de glace» est superbe. Sur l’Alp Oberaletsch se dresse une minuscule chapelle dans laquelle on peut voir un tableau représentant la vieille fileuse. Recueillait-elle vraiment les âmes pénitentes dans l’une de ces cabanes en bois noircies par le temps? Depuis le spectaculaire pont suspendu, le regard porte sur la carapace de glace toute proche. La glace qui fond réduit-elle aussi le nombre de pécheurs? Le glacier en recul cède en tout cas la place à de nouvelles terres et a permis au ravissant Grünsee de se créer, de l’autre côté de la gorge. Ici commence la mystérieuse forêt d’Aletsch. Partout, des petits arbres prennent pied sur le bois en décomposition des troncs vénérables tombés à terre. Un symbole évocateur du renouveau perpétuel de la nature.
De raides montées au beau milieu d’un paradis fleuri N° 1017
Stn. Käserstatt — Stn. Melchsee-Frutt • BE

De raides montées au beau milieu d’un paradis fleuri

Au printemps, les touches colorées qui apparaissent dans les alpages confèrent à la montagne un charme certain. Juste après le départ, la petite vallée du lac de Talalp semble déserte. L’idéal est de commencer la randonnée aux aurores afin d’avoir suffisamment de temps pour prendre de belles photos. La gentiane pousse au bord du lac et sa floraison bleue fait des merveilles. Ici et là, des rhododendrons resplendissent de mille feux. Une fois les jolies prairies fleuries passées, la descente commence en direction de Talhütten et Rainhütte, sur le territoire des vaches. Il n’y a pas de quoi regretter les quelques mètres de dénivelé perdus car bien vite, les choses sérieuses commencent : un chemin de randonnée en pente raide monte à travers les pâturages. (Nous recommandons ici de bien observer les indications de comportement à adopter en présence de vaches allaitantes.) Un peu plus loin, le randonneur peut emprunter une montée raide en direction de Vorder Seefeld pour raccourcir la randonnée. Avec cette variante, il manquera toutefois le passage par quelques beaux points de vue. Le chemin mène lentement mais sûrement en haut de la montagne. Dès les premiers grands virages passés, de sublimes panoramas s’offrent au randonneur. La ferme de la famille Rohrer permet de garnir son pique-nique par du fromage d’alpage. Le lac du Seefeld en forme de cœur, en aval de l’exploitation, est le lieu idéal pour la pause de midi et pour tous ceux qui poursuivent l’itinéraire.Sur le Chringen-Grätli, le randonneur a déjà le souffle coupé. Non seulement à cause des efforts fournis mais aussi de par la beauté éblouissante des panoramas qui s’offrent à lui. Après avoir passé la crête, le marcheur s’engage ensuite sur une montée raide et escarpée, parfois assurée avec des chaînes et très exposée. Ici, on utilise les mains pour continuer. Cette randonnée est inadapté pour des chiens ou des personnes acrophobes. Après avoir pris suffisamment de clichés et passé le refuge sur le Abgschütz, il est temps de redescendre par le chemin d’abord en pente puis de plus en plus plat en direction de Melchsee-Frutt, où le regard est aussitôt attiré par le bleu presque tropical du lac de Blausee, puis de celui de Melchsee.
Cols isolés entre Scuol et Vinschgau N° 1023
Gurlaina — S-charl • GR

Cols isolés entre Scuol et Vinschgau

Les randonneurs souhaitant se rendre dans un refuge le jour de leur arrivée à Scuol peuvent effectuer l’ascension menant à la Chamonna Lischana durant l’après-midi. La cabane perchée sur un éperon rocheux est visible depuis Scuol. Le sentiment du sublime habite ceux qui passent la nuit dans ce véritable nid d’aigle avant de poursuivre leur route, le matin venu, vers la cabane de Sesvenna. Si l’on part le matin de Scuol, on peut atteindre la cabane de Sesvenna le jour même, au prix toutefois d’une randonnée pour le moins sportive. Dans le Val Lischana, après les derniers arbres, un paysage rocailleux encercle les marcheurs. Ce n’est pas un hasard si ces sommets sont surnommés les Dolomites de Basse-Engadine, leurs cimes acérées et leurs vastes amas d’éboulis n’étant pas sans rappeler les Alpes orientales. Le passage du col de Fuorcla da Rims est particulièrement impressionnant: d’un instant à l’autre, on embrasse du regard les montagnes qui se dressent à l’infini et le plateau lacustre de Lais da Rims, dont les eaux scintillent en contrebas. Une fois ces lacs dépassés, le tortueux chemin de montagne se faufile à la descente, arpentant souvent des pâturages arides jusqu’au col de Schlinig et à la cabane de Sesvenna, situés en territoire italien. De là, sur le chemin menant au col de Fuorcla Sesvenna, on reprend vite de la hauteur. A partir du croisement (pt. 2529), le chemin parfois raide longe à un moment donné un ravin. En cas de neige ou de verglas, la prudence est de mise. La longue vallée reculée du Val Sesvenna offre aussi son lot d’attraits: des lacs alpins aux chatoyantes eaux turquoises, un impressionnant glacier rocheux, des ruisseaux sinueux, des pentes couvertes de résineux et une vue constante sur les cimes dentelées. La randonnée prend fin à S-charl, où débouche le Val Sesvenna et qui accueille plusieurs auberges avenantes. Les terrasses ensoleillées invitent à se détendre devant un café et une tranche de tourte aux noix de l’Engadine avant de prendre le car postal pour rentrer à Scuol.
Les gorges de la Tamina N° 1011
Bad Ragaz • SG

Les gorges de la Tamina

Cette randonnée est particulièrement adaptée aux familles ou aux groupes dans lesquels il faut satisfaire différentes envies. Culture et nature, plat et pentu, au soleil et à l’ombre, exigeante et reposante, pique-nique et restaurant, et deux voyages dans le temps: voici tout ce que l’on peut vivre en une journée près des gorges de la Tamina. Mais, une chose après l’autre. A la sortie de Bad Ragaz, un chemin large et confortable mène à la forêt, le long de la Tamina. Le chemin est adapté au passage de poussette ou de fauteuil roulant. A mi-parcours, on arrive même à un emplacement pour faire des grillades de Schweizer Familie. C’est donc une sortie idéale pour les familles. Ceux qui ont leur compte de randonnée en arrivant aux anciens thermes de Pfäfers peuvent rentrer en car postal (ce qui est une possibilité récurrente tout au long de la randonnée). Mais il faut d’abord avoir visité au moins le musée du couvent et des thermes ou la chapelle (entrée libre) ou les gorges de la Tamina (entrée: 5 francs au distributeur, accès interdit aux chiens). Sur le chemin d’accès aux gorges, bien conçu, on peut observer de très près la force sauvage de la Tamina. En regardant vers le haut, on peut comprendre pourquoi les malades que l’on descendait à l’aide d’une corde portaient un bandeau sur les yeux. Les gorges sont profondes et sombres. Il vaudrait mieux que l’eau à 36°C réveille les esprits fatigués, car ensuite, cela grimpe. Après avoir traversé le pont naturel, il faut sortir en montant un escalier assez raide qui traverse la forêt pour atteindre Ragol. On marche à travers un pré et le long des champs pour arriver à Pfäfers. A cet endroit, il ne faut pas manquer la bifurcation pour se rendre aux ruines du château de Wartenstein! On peut à nouveau y faire un pique-nique, mais aussi apprécier une magnifique vue sur la vallée et sur les ruines qui vous emportent dans une autre époque. Après un tel voyage dans le temps, la descente vers Bad Ragaz est une partie de plaisir.
Le mystérieux trésor du Sihlseeli SZ N° 1102
Vorder Richisau — Studen • GL

Le mystérieux trésor du Sihlseeli SZ

Lors d’une nuit glaciale de Vendredi saint, un garçon de la région de l’Ybrig monta au petit lac de Sihlseeli. Il avait entendu dire qu’il contenait un trésor inestimable que l’écho du Lauiberg pouvait délivrer. Son cri résonna contre les rochers et la neige. Chose étrange, le lac n’était pas gelé. Soudain, un nuage de brume surgit hors d’une faille de la paroi rocheuse en vis-à-vis. Il se transforma bientôt en une silhouette féerique au visage entouré de boucles blondes. A cette vision, le jeune homme poussa un profond soupir. La forme brumeuse disparut en ne laissant qu’une trace d’empreintes dorées à la surface de l’eau… Connaissez-vous, bien au-dessus du lac de barrage du Sihlsee, le petit lac Sihlseeli, considéré comme le berceau de la rivière homonyme? Et savez-vous que le Lauiberg renvoie un écho très net, qui résonne trois fois, voire quatre au cours de certaines nuits? Bien sûr, l’accès à ce lieu complètement retiré se mérite. La montée depuis la Schwelaui, dans le Klöntal, ne se fait pas sans mal, mais permet de découvrir une région de montagne largement intacte, loin des sentiers fréquentés, et d’apprécier la vue superbe sur les sommets de Glaris et de Schwyz. Là-haut, les montagnes semblent tellement vivantes que l’on n’est pas surpris qu’elles portent des noms qui sonnent aussi bien. Une autre montée un peu ardue mène à l’Alp Hinterofen, au cœur d’un paysage karstique préservé (rester attentifs aux balisages du chemin). Ceux qui font paître ici leurs troupeaux doivent tutoyer des êtres étranges. Pour redescendre à Studen, il reste maintenant 800 mètres de dénivellation à franchir, en plusieurs étapes et à travers des paysages variés, en ayant souvent le grand Sihlsee sous les yeux. Qui aimerait s’enfoncer ici dans une profonde couche de neige, la nuit de Vendredi saint?
La grotte enchantée du Parc du Gantrisch BE N° 1103
Riffenmatt — Süftenen Schutzhütte • BE

La grotte enchantée du Parc du Gantrisch BE

Un jour, il y a de cela fort longtemps, un garçon chevrier trouva un portrait de Helva, la reine des fées. Pris d’un indicible désir de la rencontrer, il se mit à la recherche de son château caché du Helisee. Après avoir longuement parcouru la contrée, sans succès, le chevrier vit apparaître Helva en personne qui l’invita dans son royaume, profondément enfoui sous la terre. Elle posa une seule condition à son hôte, qui promit de la respecter. Ils pénétrèrent dans l’univers enchanté de Helva par la porte d’une grotte. Bientôt, la curiosité du jeune homme fut la plus forte, et il rompit sa promesse… Au pied du col de Horbüel s’étendent des forêts naturelles. Ici, chaque pierre et chaque racine ont vu passer des nains. Si l’on suit le chemin sans en dévier, on rejoint le sommet de la chaîne de collines, d’où l’on a une vaste vue sur la Suisse occidentale. Au lieu-dit Obere Hällstett, des rochers groupés s’élançant vers le ciel évoquent de vieux menhirs. Le chemin panoramique longe la crête jusqu’au col de Horbüel, assez proche, puis se poursuit vers le légendaire Cheeserenloch (suivre les panneaux). Selon la légende, il s’agirait là de l’entrée du royaume des fées, le Helisee. On se rendra dans la grotte en faisant preuve de prudence respectueuse (les nains préfèrent la lumière des bougies à celle des lampes de poche). Non loin, une place de pique-nique invite au repos. Du sommet de la Pfyffe, le Jura et la chaîne des Préalpes se découpent admirablement. Le dernier tronçon du chemin mène vers une attraction étonnante du Parc du Gantrisch: une longue passerelle traverse une superficie boisée détruite par la tempête Lothar. Depuis 15 ans, la nature règne en maître sur les lieux et une forêt primaire préalpine est en train de reprendre vie. Un phénomène que l’on doit à la fée aux pouvoirs magiques et à sa suite?
Autour des Sibe Hängste N° 1081
Innereriz • BE

Autour des Sibe Hängste

Au nord du lac de Thoune, le Seefeld est une contrée riche en légendes. Lorsque l’on traverse ces paysages boisés, on découvre pourquoi, ici, tout ne s’explique pas. Les prairies dorées de l’automne sont parsemées de dalles de roche poreuse et de collines couvertes de buissons de myrtilles. Dans un tel décor, il n’est pas difficile de se représenter des sorcières et le diable dansant autour d’un feu et soumettant à la tentation trois frères du pays. Ces derniers ne s’étaient pas tenus à l’interdiction de rendre visite à leurs belles le vendredi, dans leur cabane retirée au-dessus de Habkern. Les ayant aperçues s’envoler sur un balai par la cheminée, ils firent de même et se retrouvèrent à la fête en question, où un breuvage leur fut offert. Deux des frères le burent, mais le troisième s’y refusa et fut immédiatement foudroyé. Une fois réveillé, un homme en vert s’approcha de lui. Sur ses épaules un perchoir portant huit corbeaux identiques, dont les frères ensorcelés. Pour les libérer, le troisième frère devait les reconnaître. Il y parvint: deux des corvidés avaient des larmes aux yeux. De telles histoires ne peuvent que rendre plus palpitante l’exigeante randonnée autour des Sibe Hängste. Au départ, le massif domine sur la gauche, à droite trône le Burst, tandis qu’en face le Sichle, en forme de cuvette, invite à la marche. Vient ensuite le Justistal vers Hinterberg avec sa ferme-auberge. Le chemin monte alors vers la réserve naturelle du Seefeld, traverse une vallée paisible d’où l’on voit bien le sommet du Niesen. Au niveau du Mittlers Seefeld, la montée au Tropfloch vaut le détour: de cette grotte en forme de goutte, on croirait entendre le dragon que saint Beat chassa il y a bien longtemps, l’obligeant à se retrancher dans le lac de Thoune. Quelques mètres plus loin, vers l’ouest, on appréciera la vue vertigineuse sur les pittoresques lapiaz, avant de prendre le chemin du retour à travers ces paysages enchanteurs.
De la Corbatière à la Sagne N° 1151
La Corbatière — La Sagne • NE

De la Corbatière à la Sagne

Le Jura neuchâtelois est un endroit idéal pour les randonnées en raquettes: le large plateau se situe à une altitude de 1000 m, où l’enneigement est assuré, et est séparé par de vastes collines en pentes douces. Différents sentiers de randonnée en raquettes balisés traversent également ce paysage légèrement vallonné. De plus, la région est accessible rapidement en transports publics également depuis la Suisse alémanique. Le pâturage tout en longueur du Communal sépare la ville de La Chaux-de-Fonds de la Vallée de La Sagne située au sud. Alors que les flancs de la colline sont recouverts d’une forêt dense, son sommet sert de pâturage en été. Çà et là, de petits groupes de sapins majestueux ornent les vastes prairies enneigées en hiver. Le paysage offre une étendue bienfaisante. Mis à part quelques étables, il n’y a aucun bâtiment. Depuis la gare de La Corbatière, il faut monter de quelques pas dans une petite rue. Alors que la piste de ski de fond grimpe en faisant de grands virages, le sentier de randonnées en raquettes balisé bifurque vers la forêt et monte en ligne droite. L’effort est de courte durée, car on atteint rapidement le haut plateau du Communal. Le sentier continue en direction du sud-ouest. Des balises rose vif indiquent le tracé de manière fiable. La bise, qui souffle parfois un air froid dans la région, est toujours dans le dos des randonneurs. On gagne encore quelques dizaines de mètres de dénivelé au cours d’une légère montée avant que le sentier ne redescende en pente douce. Au point 1158, le sentier se sépare. En continuant tout droit, on arrive au Restaurant Du Grand Sommartel et, de là, il est possible de descendre en direction du Locle. En prenant à gauche, en revanche, on entame la descente dans la Vallée de La Sagne. Ce sentier conduit, en parallèle à une petite route, à travers la forêt jusqu’au village de La Sagne.
Des Paccots aux Guedères N° 1152
Les Paccots • FR

Des Paccots aux Guedères

Le village de vacances des Paccots est un domaine skiable apprécié des familles en Suisse romande. Les remontées mécaniques et les pistes ont conquis les versants de Corbetta et de Borbuintze, situé en face. Au milieu se trouve le grand parking des Joncs. Lors des journées hivernales ensoleillées, il y règne une belle animation. Mais dès qu’on laisse le domaine skiable derrière soi, on plonge dans un monde d’un calme féérique. Le promeneur qui vient en transports publics descendra au terminus du bus, Les Rosalys, et rejoindra Les Joncs par un chemin forestier idyllique. Les premiers mètres jusqu’au restaurant Les Rosalys se parcourent encore sur une petite route, puis le chemin bifurque et monte à l’écart des pistes de ski. Les Joncs offrent une vue panoramique. Le Lac Léman lui-même n’est certes pas visible, mais les sommets du Bas-Valais et de Savoie du côté sud le sont. La randonnée continue sur un chemin pratiquement plat, d’abord dans des alpages enneigés, vers le chalet d’alpage Les Crêtes, puis à nouveau à travers les bois. On progresse confortablement sur le large chemin forestier et la tension monte progressivement alors que l’on se demande ce que l’on peut bien voir après la forêt. Ce moment est vraiment une expérience magnifique. Une petite haute vallée se découpe dans le lointain, de sombres forêts de sapin ornent ses flancs et au milieu se dresse une belle montagne imposante, le Vanil des Artses. Presque aucun bruit ne trouble le calme et l’harmonie de ce somptueux paysage. Quel contraste avec l’animation joyeuse et bruyante du domaine skiable voisin! Le chemin de randonnée d’hiver balisé s’arrête ici, là où les chemins de montagnes se séparent en été vers le Col de Lys et le Col de Soladier. Ici, au-dessus du chalet d’alpage Les Guedères, deux bancs de bois invitent à faire une pause au soleil. La descente vers les Paccots s’effectue par le même chemin.
D’Aminona à Montana N° 1153
Aminona — Montana • VS

D’Aminona à Montana

Les plus hautes montagnes de Suisse se trouvent dans le Valais. Le haut plateau de Crans-Montana offre une vue particulièrement belle sur la série des sommets de 4000 m et plus. Ce plateau ensoleillé est situé au pied d’un domaine skiable qui s’étend jusqu’au glacier de la Plaine Morte. En hiver, un vaste réseau de sentiers y est préparé pour les randonneurs. Le chemin panoramique d’Aminona à Montana offre une vue magnifique. Le sentier longe parfois le bord du domaine skiable et traverse de nombreuses pistes, mais il y a toujours entre deux des parties incroyablement calmes dans les forêts de montagne isolées. La petite route qui monte vers l’est depuis l’arrêt de bus d’Aminona n’est empruntée en hiver que par des piétons, des lugeurs et des skieurs de randonnée. En passant d’abord par les bois, puis par un terrain alpin ouvert, elle monte modérément mais constamment. La vue s’élargit à chaque pas. Le Weisshorn et la Dent Blanche dominent le panorama et l’on aperçoit aussi le Cervin et le Mont Blanc. Le mayen de Colombire est le point le plus élevé de la randonnée. Ce petit restaurant proposant des spécialités locales est aussi ouvert en hiver. L’Ecomusée voisin offre un aperçu de la vie austère que menaient jadis les gens dans les Alpes de la région (ouvert en hiver pour des groupes dès dix personnes; sur réservation au 079 888 87 88). Le chemin balisé conduit en légère descente vers le restaurant de Ploumachit et, de là, avec des dénivellations minimes, à la station de télécabine intermédiaire des Marolires. Deux galeries sont à la disposition des randonneurs pour traverser les pistes. Au-dessus de Vermala, on arrive à Signal, la station intermédiaire d’une autre télécabine, et juste après on atteint la cabane de montagne l’Arnouva. D’ici, il ne reste plus que quelques virages avant d’arriver au centre de Montana.
De Heiligenschwendi à Schwanden N° 1154
Schwendi — Schwanden • BE

De Heiligenschwendi à Schwanden

Il faut moins d’une demi-heure de bus pour rejoindre Heiligenschwendi depuis Thoune, c’est pourtant un voyage dans un autre monde. Alors qu’une activité intense règne sur les routes et les rues de la troisième ville du canton de Berne, les heures semblent s’écouler plus lentement en haut, sur la terrasse ensoleillée. Le quotidien de la plaine est très loin, la nature est en profonde hibernation et son calme se transmet doucement au visiteur. Une dense forêt de sapins et une vaste prairie dominent le paysage. Le panorama est grandiose: au centre se dresse la pyramide harmonieuse du Niesen. A son pied scintille le lac de Thoune, bleu foncé, à l’arrière-plan se succèdent les sommets des Hautes alpes bernoises et vers l’ouest, les aiguilles rocheuses du Stockhorn et la chaîne du Gantrisch forment l’horizon. Ce décor pittoresque accompagne une perspective changeant constamment sur le chemin de randonnée d’hiver vers Schwanden. Le départ du circuit se fait au Restaurant Alpenblick. Une légère montée traverse le quartier de Schwendi et mène au centre de réhabilitation (Reha Zentrum) puis, de là, dans les bois. Au point 1130, l’itinéraire quitte la route dégagée et conduit entre les arbres en montant légèrement. Cette partie n’est pas préparée à la machine. Cependant, comme le chemin est régulièrement fréquenté, une trace praticable à pied se forme toujours rapidement après les chutes de neige. À Margelsattel, la vue s’ouvre sur la large paroi rocheuse du Sigriswiler Rothorn. Il convient ensuite de descendre quelques minutes le long de la petite route dégagée puis de bifurquer à nouveau sur un petit chemin balisé qui longe le versant. L’itinéraire alterne entre ciel ouvert et forêt pour atteindre le hameau de Sagi, qui fait partie du village de Schwanden.
À travers le Tüfels-Chäller N° 1155
Baden — Kindhausen • AG

À travers le Tüfels-Chäller

Il neige rarement à Baden. Mais dès qu’on laisse derrière soi le joli centre-ville médiéval par une froide journée d’hiver et que l’on grimpe le long de la chaîne montagneuse entre la vallée de la Limmat et celle de la Reuss, on a de bonnes chances de voir des cristaux étincelants, que ce soit sous forme de neige ou d’un voile enchanteur de gelée blanche sur les arbres. En longeant l’ancienne gare de Baden-Oberstadt, on arrive rapidement dans les vastes bois de Chrüzliberg et Baregg. Une partie de la surface boisée a été réaffectée comme réserve et est abandonnée à son évolution naturelle depuis 1999. Le Tüfels-Chäller est particulièrement attirant avec ses pentes raides et ses étranges tours de poudingue. Si l’on n’y prend pas garde, on peut rapidement être désorienté dans cet énorme labyrinthe. C’est pourquoi il est préférable pour les personnes ne connaissant pas les lieux de respecter les indicateurs de chemins pédestres jaunes. Près de la cabane Herzoghütte de Spittelau, le chemin commence à monter. L’itinéraire suit parfois les chemins forestiers, parfois des sentiers plus étroits. De temps en temps, la chaîne proche de Lägern apparaît entre les arbres. À partir de Rüsler, la randonnée suit un chemin pratiquement plat. Au-dessus des villages de Staretschwil et Oberrohrdorf, on longe la forêt en profitant d’une vue magnifique sur la vallée de la Reuss. Par temps clair, on aperçoit à l’horizon les sommets des chaînes des Alpes bernoises et de Suisse centrale. En passant par Hinterhau, on arrive à Widenhau en suivant le Sennhof. Entouré d’une dense forêt de hêtres, le fabuleux lac d’Egelsee s’étend au fond d’une dépression. Ses flots sombres semblent cacher quelque secret. D’après la légende, la dépouille d’un chevalier irascible qui tyrannisait le peuple de la région en son temps se trouverait au fond. Une légère descente conduit dans la forêt, puis à une prairie ouverte jusque dans le petit village de Kindhausen.
Des traces du passé au-dessus de la Viamala N° 1104
Rongellen — Thusis • GR

Des traces du passé au-dessus de la Viamala

Deux frères partis chasser parcouraient autrefois les pentes raides et boisées situées à l’entrée de la gorge de la Viamala. En suivant la trace d’un majestueux cerf blanc, ils parvinrent sur le plateau de la forteresse du Hohen Rätien et découvrirent, entre des murailles en ruine, une porte étrange dans la tour défensive. Le plus jeune frère ne put se retenir d’aller voir ce qui se cachait derrière elle … La tour du Hoch Rialt se dresse aujourd’hui encore sur une spectaculaire terrasse surplombant la profonde faille de la Viamala, sur le site soigneusement restauré de la forteresse de Hohen Rätien, au sommet de parois à pic, 250 mètres au-dessus de Thusis. Des fouilles ont révélé que ce lieu protégé était déjà habité au Néolithique. Avant que notre chemin ne nous mène vers les hauteurs enivrantes de cette ancienne place de cultes, il descend d’abord dans les profondeurs lugubres de la Viamala et traverse la passerelle de Traversina (gare au vertige!) pour rejoindre la chapelle Saint-Albin qui tombe en ruine. Il ne reste plus qu’une petite montée pour atteindre l’arête rocheuse du Crap Carschenna. De mystérieuses gravures rupestres qui pourraient remonter au Néolithique figurent sur des plaques dispersées. Si l’on passe un certain temps dans ce lieu, par exemple en faisant halte près du foyer, on peut s’imprégner de l’atmosphère de ce site foulé par nos ancêtres. Le chemin longe des parois d’ardoise et traverse des forêts à forte déclivité pour rejoindre enfin la tour du trésor sur le Hohen Rätien. L’ancienne forteresse qui se dresse au cœur d’une station de très vieux arbres offre des vues grandioses dans toutes les directions. Un arrêt prolongé s’impose avant la brève descente vers Thusis (foyers et fontaine). Car qui sait, peut-être des trésors attendent-ils encore ici d’être découverts …
La crème du chemin des cols alpins N° 1063
Lac des Dix — Arolla, poste • VS

La crème du chemin des cols alpins

On les croise souvent sur le chemin des cols valaisans, entre le val de Bagnes et le Simplon: avec leur équipement ultraléger et leurs chaussures de course, les coureurs d’ultrafond doublent les randonneurs. Si le but n’est pas de marcher, voire de courir, pendant une semaine sur le parcours du trek alpin, autant en choisir le meilleur morceau. Le chemin reliant le lac des Dix à Arolla est très varié: de la balade tranquille le long du plus grand lac artificiel de Suisse dans un cadre fleuri, à la traversée d’un paysage marqué par le recul du glacier sur le sentier nouvellement aménagé au pied du Mont Blanc de Cheilon, jusqu’au romantisme sauvage du val d’Arolla. On peut même vivre quelques sensations fortes au Pas du Chèvres: la paroi rocheuse jusqu’au col se franchit à l’aide d’échelles. Cette randonnée diversifiée peut se faire sur deux jours, depuis le pied du barrage de la Grande Dixence de 285 m de haut, avec une nuitée à la Cabane Prafleuri. Le premier jour laisse suffisamment de temps pour se pencher sur un grand chapitre de l’énergie hydraulique suisse et admirer le plus grand barrage-poids du monde, érigé il y a près de 60 ans. Derrière la Cabane Prafleuri, on voit d’ailleurs nettement d’où ont été extraits les graviers qui ont servi à la construction de l’édifice. Si la marche pour rejoindre la cabane n'est pas suffisante, les sportifs ambitieux démarreront le circuit à Fionnay dans le val de Bagnes, prêts à affronter les dix heures de marche via les cols de Louvie et de Prafleuri. L’environnement de glaciers et de moraines autour de la Rosablanche est grandiose. L’équipement poids plume du coureur d’ultrafond n’est certainement pas inutile sur le chemin de la cabane, sachant qu’il y a tout de même près de 1900 m de dénivelé.
Au cœur de la réserve de biosphère N° 1012
Krutacher — Schüpfheim • LU

Au cœur de la réserve de biosphère

La randonnée au sud de Schüpfheim traverse des prairies de montagne pleines de charme ainsi que les paysages marécageux de la haute vallée isolée. Lors de la descente vers la vallée, elle passe par le lieu de pèlerinage et d’énergie Heiligkreuz. La plus belle période pour effectuer cette randonnée est le mois de mai, avant la récolte, lorsque sur les hauteurs les derniers champs enneigés brillent au soleil. A la gare de Schüpfheim, on prend le car postal en direction de Sörenberg jusqu’à la station Chrutacher. Ici, il faut revenir sur ses pas environ 30 mètres jusqu’aux panneaux indicateurs situés de l’autre côté de la route et montrant en direction de Bargelen. Le sentier serpente à travers les herbes hautes jusqu’à Steinibach puis on prend de l’altitude en empruntant une ruelle non goudronnée. Bientôt, le panorama s’étend sur Sörenberg, le Rothorn de Brienz et l’imposante Schrattenfluh. Après la ferme Under Brand, le paysage est celui d’une haute vallée. La vallée de Waldemme, de laquelle nous venons, est ainsi reliée à la vallée de la Grosse Entlen située au nord-est. Après un bref trajet sur l’asphalte, on continue dans la prairie marécageuse. On atteint bientôt la prochaine ferme Bargelen. La remontée abrupte traverse des prairies flo-rissantes ; plus loin, le paysage se compose de pâturages, hauts sapins et murs de pierres. A présent, le lieu de pèlerinage Heiligkreuz et son église blanche ne sont plus très loin. De là, la descente commence en direction de Schüpfheim et le chemin traverse prairies et forêts.
Ouest sauvage du Valais N° 1061
Col du Gd St-Bernard, Hosp. — La Fouly • VS

Ouest sauvage du Valais

Dans l’ouest du Valais, l’ancestral val Ferret s’étend d’Orsières au Grand Saint-Bernard, vers le sud. La région est restée sauvage: c’est ici que les vaches d’Hérens se battent cornes contre cornes pour la domination du troupeau, ou que le loup est réapparu en Suisse pour la première fois en 1995, quand «La Bête du Val Ferret» a mis la population en émoi. Longtemps, le Grand Saint-Bernard a été considéré comme le plus dangereux des cols alpins. C’est dans cette zone, aride, rocheuse et menacée par les brusques changements météo et les avalanches que saint Bernard d’Aoste a fondé le premier hospice. Il offrait aux moines de la congrégation l’isolement nécessaire à la méditation. Pour nombre de randonneurs surpris par le brouillard, il devient un refuge et Barry, le plus célèbre des chiens saint-bernard, un héros. Cette région, parfois très rude, offre des paysages d’une beauté époustouflante. Les Lacs de Fenêtre, auxquels on accède au mieux par le col du Grand Saint-Bernard, en constituent le joyau. Les randonneurs logeant à La Fouly, centre touristique du val Ferret, disposent d’un service de bus pratique reliant tous les jours La Fouly au col en passant par Orsières. Après l’effort de l’ascension, facile et bien signalée, la récompense semble d’autant plus méritée. La Fenêtre de Ferret, point culminant de cette randonnée, est une ouverture sur le paradis: entourés des sommets du massif du Mont Blanc, trois petits lacs s’étendent aux pieds du marcheur. Avec une atmosphère unique et une vue des plus splendides, le pique-nique sur la rive est sans doute le couronnement de la journée. La descente mène ensuite à l’arrêt du car postal de Ferret ou le long de la Drance de Ferret en direction de La Fouly.
Le «Fujiyama» du Valais N° 1062
La Douay — Champex • VS

Le «Fujiyama» du Valais

Une montagne de rêve! Ce triangle isocèle, cette pyramide parfaitement formée se dresse peu avant Martigny au milieu de la vallée. Ce n’est pas pour rien que le Catogne est aussi surnommé le Fujiyama du Valais. Un nom qu’il doit entre autres à la présence de neige à son sommet. En s’en approchant, on s’imagine gravir sa pente; nous voilà déjà au milieu du parcours et hop, en une fraction de seconde, au sommet. Comme ce doit être magnifique de se tenir là-haut! Mais la pesanteur nous ramène sur terre, ou plutôt dans le siège du train. Le Catogne est maintenant un gardien qui veille sur le Valais et ne se dresse pas seulement au milieu de la vallée, mais aussi au milieu du chemin. Va-t-il le bloquer? Ou, comme les Templiers, ne laisser passer que ceux qui s’en montrent dignes? Et qu’est-ce donc que cette étrange faille, ce trou dans la montagne, au-dessous du sommet? Cette randonnée va nous permettre de rejoindre le sommet du Catogne, près de Martigny, et de percer son secret. Comme on l’attend d’un gardien, il ne nous facilite pas les choses. Une forte volonté et une bonne condition physique sont requises. Heureusement, le chemin est facile à trouver. A partir de La Douay, il traverse d’abord la forêt, grimpe sur les pentes raides des prairies jusqu’à la Matagna-Vyra. De nombreux blocs de granits, les restes de la moraine d’un ancien glacier, sont répartis dans cette cuvette presque plate. Le chemin longe son arête jusqu’au sommet, d’où l’on découvre une vue superbe. Mais il reste la descente, raide elle aussi, et longue. Le Catogne fait réellement transpirer ceux qui veulent fouler son sol. Les indigènes ne l’ont-ils pas surnommé la «montagne de la soif»?
Nature à l’état pur N° 1064
Crêt du Midi — Vercorin • VS

Nature à l’état pur

Cette randonnée sur la crête ressemble à un exercice sur la corde raide. On entame la balade sur un faîte d’où dévalent, de chaque côté, des pentes herbeuses à forte déclivité. Derrière le Roc d’Orzival, le chemin plonge sur la gauche dans le paysage hélas défiguré du domaine skiable de Grimentz. Le lendemain, à la droite de la crête, il emmène au vallon de Réchy, un petit bijou où la nature a encore tous ses droits, grâce à l’action de protecteurs de la nature. Durant les années 1980, il était en effet prévu d’y développer le ski. Heureusement, depuis 1998, cette petite vallée valaisanne est inscrite à l’Inventaire fédéral des paysages d’importance nationale, ce qui la préserve des atteintes. En parcourant la vallée de haut en bas, on fait un véritable voyage dans le temps et l’on découvre un paysage façonné par les glaciers et l’érosion. Le chemin s’élève sur une pente raide de la station supérieure de Crêt du Midi vers le sommet de La Brinta et la crête. Assuré par des chaînes et parfois exposé, un étroit sentier s’étire jusque vers les étranges formations rocheuses aux tons lumineux situées de l’autre côté, près du Roc d’Orzival. Ici, il ne faut pas souffrir du vertige. En traversant le domaine skiable et en montant brièvement de l’autre côté dans des éboulis, on rejoint derrière le col des Becs de Bosson la cabane du même nom où l’on peut dormir. Le jour suivant, le chemin descend dans le vallon de Réchy vers la plaine, d’abord à travers un paysage rocheux parsemé de dolines, qui n’est pas sans rappeler une zone arctique. Il passe ensuite par des prairies herbeuses comparables à des steppes et par des marais traversés par des méandres capricieux. En admirant les jeux d’eau, puis des cascades, on rejoint enfin un bisse que l’on suit à travers la forêt, jusqu’à Vercorin.
La gorge de Twingi N° 1065
Binn — Niederernen • VS

La gorge de Twingi

Il faut être valaisan pour avoir entendu parler des «Bozen», ces esprits qui, selon les locaux, vivent «derrière chaque pierre». Un type particulier d’entre eux s’est installé dans le tunnel routier par lequel on rejoint le village de montagne de Binn. Ce sont les esprits du tunnel, dont on peut suivre les traces en traversant la gorge de Twingi. Celle-ci commence et se termine aux deux extrémités du tunnel dont l’accès est interdit aux piétons. La randonnée débute dans le village de Binn, passe devant l’église, puis traverse le hameau Ze Binne en direction du lac d’accumulation qui marque le début de la gorge de Twingi. Le chemin est large et agréable. Ici et là, on traverse un petit tunnel, accompagnés par le bruit de la rivière Binna. Avant la construction du tunnel routier, la gorge était le seul passage qui reliait les habitants de Binn au monde extérieur. En hiver, le fort risque d’avalanches rendait souvent le village inaccessible. Le tunnel changea donc totalement la vie des villageois au début des années 1960. Mais, il ne fut pas bien construit. De l’eau de source s’écoula et le tunnel dut subir des réparations après quelques années seulement. Ces événements sont à l’origine de la légende des esprits du tunnel. Au bout de la gorge, le chemin traverse longuement la forêt. Au niveau du pont romain, il franchit la Binna, puis rejoint le hameau inhabité de Hockmatta. Après un autre pont, on monte vers Wasen et sa forêt enchantée, un lieu d’aventure pour les enfants où se trouvent des épicéas aux troncs noueux et d’imposants rochers. Les enfants peuvent découvrir l’histoire de la dame écureuil Brüna sur la place de jeux et le long du sentier thématique. Et qui sait, peut-être tomberont-ils soudain sur un mystérieux esprit?
Une croix bien en vue N° 1066
Laubbärgli — Restaurant Simmenfälle • BE

Une croix bien en vue

Cette randonnée mène de l’auberge Laubbärgli jusqu’au pied du Seewlehore et monte sur le Tierberg. Au nord, on distingue les sommets des Préalpes tels que les Vanils et les Gastlosen gruériens ou la chaîne du Stockhorn près de Thoune. A l’est, il y a Adelboden et, au sud, la couronne montagneuse qui entoure La Lenk, d’où se dresse le Wildstrubel et le glacier de la Plaine Morte à gauche, le Wildhorn au centre et Les Diablerets tout à droite. Avant, près de La Lenk, il y a le Betelberg et le Flösch. Mais qu’est-ce que cette croix verte que l’on aperçoit dans une prairie en face? On la voit à l’œil nu, brillante au centre de la pente raide recouverte d’herbes sauvages. Durant l’été 2014, le magazine RANDONNER.CH a rencontré celui qui la trace sur le «Grüen Blätz», cette grande croix, depuis 20 ans déjà. Bruno Schletti, 34 ans, plombier, exerce aujourd’hui plusieurs activités dans le tourisme. Il a «tondu» sa première croix sur le versant à 13 ans. D’abord une petite, puis une plus grande. D’abord seul, puis avec son père. Aujourd’hui, il est accompagné de son ami Simon Schletti, un charpentier qui vit également à Lenk. Aux premières notes du festival de jazz de La Lenk, lorsque l’ambiance monte, Bruno et Simon se rendent sous les rochers du Fölsch pour offrir une attraction supplémentaire au village. «Un véritable massacre», s’excusent-ils en lançant le moteur des tondeuses. Une petite heure plus tard, la mission est terminée et la croix, fraîchement tondue, retrouve un profil neuf et flamboyant. Elle est particulièrement belle le 1er août, lorsque Bruno et ses amis y plantent 34 torches et les allument à la nuit tombante. La croix est visible longtemps au début de la randonnée. On atteint bientôt le col du Hahnenmoos en passant par l’abrupt Laveygrat, puis on poursuit par le col du Bummere jusqu’aux chutes de Simmefäll, là où il y a le bus pour La Lenk.
Impressionnantes gorges de Saxeten N° 1015
Wilderswil • BE

Impressionnantes gorges de Saxeten

Le drame remonte à plus de 15 ans. Pourtant, la première image qui nous traverse l’esprit à la simple évocation de ces gorges est la noyade en 1999 de 21 jeunes touristes qui y faisaient du canyoning. Sous l’effet d’un orage, les eaux de la petite rivière s’étaient muées en un torrent meurtrier. Aujourd’hui, les activités de canyoning ont de nouveau cours dans ce lieu idyllique. Lorsque l’on randonne dans les impressionnantes gorges, on entend ici et là des cris de joie. Mais après avoir quitté la station touristique de Wilderswil, l’ambiance redevient vite paisible. Un vieux sentier qui lorgne à travers bois sur le joli hameau de montagne de Saxeten mène dans les gorges. Deci delà, une petite clairière accueille une vieille grange transformée en modeste résidence secondaire. Les maisons sont uniquement accessibles à pied. Après la forêt de Sytiwald, une vue impressionnante s’offre au randonneur: Saxeten s’étend tout au fond de la cuvette, entouré de hautes cimes, dont le Morgenberghorn. Une fois qu’on a franchi les prairies verdoyantes, on atteint Ausserfeld. D’ici, il n’y a plus très long à marcher jusqu’à Saxeten. Si on le souhaite, on peut tourner le dos au village et reprendre l’ascension à travers champs et forêts en direction de l’Abendberg. A Schwendi, on a un premier aperçu du lac de Brienz. D’ici, on longe un moment une route goudronnée fort peu fréquentée, puis on bifurque à nouveau vers un petit sentier. Il vaut la peine de faire un bref détour sur l’Abendberg, où se dresse un vieil hôtel. Le chemin traverse le site encore habité, des chaises et des tables invitent au repos et au pique-nique. On peut acheter des boissons sur place. Une fois rassasié, on attaque la descente, raide par endroits, en direction de Wilderswil.
Des lézards verts sous les châtaigniers N° 1014
Intragna — Tegna • TI

Des lézards verts sous les châtaigniers

A Intragna, où les lézards des murailles filent le long des murs des maisons et où des lauriers se tiennent dans des bacs à fleur devant les maisons, le fort soleil de mai diffuse une atmosphère presque méditerranéenne. Le clocher, visible de loin, trône au-dessus du village. Avec ses 70 mètres, il est le plus haut du Tessin. Après quelques minutes, le promeneur prend un chemin en dalles qui monte la pente boisée. D'impressionnantes fougères bordent le chemin. Ici pousse entre autres la fougère royale (aussi appelée osmonde royale ou fougère fleurie), qui atteint quasiment deux mètres. A presque chaque pas, le randonneur entend les bruissements des lézards des murailles dans les feuilles mortes. Parfois, le bruissement est nettement plus fort lorsque les lézards verts, un peu plus grands et lourds, se retirent. Le marcheur a l’occasion d'observer un de ces magnifiques lézards bleu-vert sur une pierre à plusieurs reprises. Dans la clairière de Ronconaia, la vue s'ouvre sur les chaînes de montagnes vertes et plissées de la vallée des Centovalli. Celle-ci n'a pas que 100 vallées latérales, comme son nom le suggère, mais 178. Autrefois, beaucoup d'habitants de cette région pauvre et sauvage devaient émigrer et travaillaient comme dockers à Livourne, comme ramoneurs ou couteliers dans d'autres villes italiennes. De nos jours aussi, nombreux sont ceux qui cherchent du travail à l'extérieur. Le chemin se poursuit, plus plat, à l'abri de puissants châtaigniers formant un toit ombragé agréable lorsqu'il fait chaud. Les randonneurs qui aimeraient encore se promener un peu longent la gargouillante rivière Melezza, jusqu'à ce qu'elle se jette dans la Maggia. Le lit de la rivière, qui semble surdimensionné, en direction du lac indique au promeneur que des quantités d'eau énormes coulent ici après de fortes précipitations.
Sous le signe de l’eau N° 1069
Restaurant Simmenfälle • BE

Sous le signe de l’eau

Certaines personnes ont été tellement fascinées par le Flueseeli qu’elles ont fondé une association, entretiennent une cabane sur place et parcourent plusieurs fois par année le chemin difficile qui y mène. Le chemin est placé sous le signe de l’eau: il longe d’entrée le cours d’eau en dessous des cascades de la Simme. Franchissant des rochers, traversant la forêt et empruntant des escaliers, il est en partie mouillé par la bruine. La prudence est de mise durant l’ascension. Au-dessus des eaux rugissantes, à une courte distance de l’alpage de Rezlibergli, le relief est plus plat, et les derniers pas avant l’alpage se font facilement. Ici encore, le chemin longe un petit ruisseau. Un point fort de cette randonnée est la halte aux cascades «Bi de Sibe Brünne» (aux sept fontaines). A quelques pas du Rezlibergli, l’eau sort de la paroi rocheuse sous forme de petites cascades. Une pause est conseillée pour admirer pleinement ce spectacle naturel. L’ascension jusqu’au Flueseeli mène à travers la paroi rocheuse du Flueschafberg et fait encore transpirer les randonneurs. Néanmoins, les vieux mélèzes noueux qui bordent le chemin et les bandes rocheuses fleuries compensent le dénivelé fatiguant. Ici, il faudra encore traverser des petits ruisseaux et des couloirs d’avalanche avant d’accéder à la terrasse du Flueseeli. La vue sur la vallée de la Simme est spectaculaire. Les rochers derrière le petit lac et la cime de l’Ammertehore sont très impressionnants. Plus haut, sur le Flueseehöri, la vue est meilleure sur le Flueseeli bleu turquoise et les parois imposantes. La fascination éprouvée par les fans du Flueseeli se comprend bien. Les randonneurs qui ont encore suffisamment d’énergie peuvent poursuivre la randonnée jusqu’au Rezligletschersee avant de rebrousser chemin.